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le : dimanche 7 juillet à 12:38,
en partie réécrit le : jeudi 23 août 2018,
9:43, 19:04 ; modifiée le : dimanche 14 octobre 2018, 16:55
Mots clefs : Histoire du massage en Égypte
; le massage en Égypte
; prêtre-médecin ; masseur ; pédicure ; manucure ; réflexologie ;
Noms propres : CFDRM de Paris ; Département
d'égyptologie du CFDRM ; Nathalie Lienhard
; Richard-Alain
Jean ; Thierry Benderitter ; Alain
Cabello-Mosnier ; Hippocrate ; Émile
Littré ; Ankhmahor ; Charles Mathien ; Victor
Loret ; Galien ; Côs ; Niankhknoum ; Khnoumhotep ; Téti ; Cnide ; Grèce ; Temru ; Ptahshepses ; Jeshfi ; Esculape ; Asclépiade ; Égypte ; Moba ; Togo ; Bamana ; Dogon ; Mali ; Daza ; Niger ; Estradère ; Alpinus ; Claude-Étienne
Savary ; Jean
Capart ; Philippe
Aries ; Edgar Morin
; Ounas ;
Horus ; Osiris ;
Dossier associé : Les
superviseurs des manucures du palais
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: Les
superviseurs des manucures du palais 11 juillet 2013
|
Les mécanismes de cette rechercheLe mercredi 3 juillet 2013, je publiais à
la fois les résultats que j'avais obtenu sur
la page Facebook du CFDRM (Observatoire des massages ), ma volonté de poursuivre sur ma
lancée et un appel à me suggérer
des pistes. C'est alors qu'un de mes récents
contacts me conseilla d'entrer en relation avec Richard-Alain Jean, médecin
militaire à la retraite, égyptologue polyglotte
et auteur d'ouvrages sur la place de la médecine
et particulièrement de l'obstétrique dans l'Égypte
ancienne. Mon message était bref, je lui demandais s'il n'aurait pas quelques informations, sinon sur cette archive _je n'allais tout-de-même pas le mettre en situation de devoir travailler sur mon image_, tout au moins sur la place plus générale du massage en Égypte. Sur ce réseau social, j'avais publié les premiers résultats de mes recherches et là, il m'apprend tout de go qu'en fait, non seulement il parle à quelques reprises de massage dans son ouvrage La mère, l'enfant et le lait en Égypte ancienne, par Richard-Alain JEAN et Anne-Marie Loyrette, Éd. L'harmattan 2010 TDM ce qui pourrait en effet intéresser notre "Centre" mais que la photo, objet de mon article, avait de sérieuses concordances avec le bas-relief qu'il publiait justement à la page 26, d'un autre de ses ouvrage intitulé À propos des instruments médico-chirurgicaux métalliques égyptiens conservés au musée du Louvre, par Richard-Alain Jean, Ed. Cybele, Paris, 2012 TDM , figure 28 a et b, (Divers soins, mastaba d’Ankhmahor , porte de la salle 1 à la salle 6 (côté est), Saqqarah, VIe dyn. (Capart (1877-1947) , Charles Mathien 1907 pdf). Et en effet, cela semblait exactement matcher avec notre mystérieuse planche égyptienne... Ainsi
donc, en guise de papyrus fragile et friable, ce montage
de papier
numérique n'était que le mauvais miroir
d'une pierre
provenant du tombeau (ou
mastaba
) d’un dénommé Ankhmahor
(Ânkh-ma-hor),
un des tjaty (vizir
) du pharaon
Téti
qui
régnait aux alentours de -2323 à -2291
avant J.-C. VIe dynastie
. Leçon numéro un en recherche, pas de jugement de valeur, une source doit être suivie jusqu'au bout quelqu'en soit la perplexité générale. L'intuition est une bonne énergie, l'archive un excellent matériau.
J'ai écris ce tout premier article sur ce papyrus en 2013 comme je l'ai dis mais ma culture nilotique s'étant sensiblement étoffée par la suite et alors que je dus me relire cinq ans plus tard, je ne pouvait que trouver ce travail perfectible. Je ré-intervins donc entre août et octobre 2018 au regard des informations supplémentaires que j'ai pu rassembler depuis, améliorant d'autant le Département d'égyptologie que je construisais corrélativement pour le CFDRM de Paris. Pour se faire, j'ai procédé à la lecture de nombreux textes dont La mère, l'enfant et le lait en Égypte ancienne, par Richard-Alain JEAN et Anne-Marie Loyrette, Éd. L'harmattan 2010 TDM et À propos des instruments médico-chirurgicaux métalliques égyptiens conservés au musée du Louvre, Ed. Cybele, Paris, 2012 TDM mais aussi à celle du tome 1 des textes de Une rue de tombeaux a Saqqarah, par Jean Capart , Ed. Vromant & Cie. 1907 TDM et consulté attentivement le tome 2 TDM réservé aux planches.
Mais qui était Ankhmahor ?Je découvrais alors tout comme vous sans doute l'existence de ce personnage m'ouvrant ainsi de nouveaux champs de recherches mais toujours conditionnés à la présence ou à la mention, même dégradée, d'un massage dont la généalogie pouvait se contenter de ses composantes les plus infimes, huiles, onguents etc. Ne s'intéresser qu'au massage clairement identifié aurait équivalut à être de ces égyptologues, je l'espère inexistants, qui n'acceptent de travailler que sur des tombes intègres négligeant tesselles et décombres. Chacune des entrées, aussi altérée soit-elle, prise individuellement ou ensemble, pouvait être la piste vers quelque chose de plus substantielle. Vous n'imaginez même pas à quoi ressemble mon bureau au CFDRM...
L'occupant de ce tombeau se nommait donc Ankhmahor également parfois écrit Ankh-ma-Hor dont le « bon nom » selon la formule consacrée est Sesi, nous dit Jean Capart. C'était un notable, un dignitaire d'Égypte suffisamment important et proche du pharaon d'alors pour avoir l'autorisation et l'argent nécessaire à la construction d'un mastaba de sept pièces dans la nécropole la plus en vue, Saqqarah . Bien sûr le "roi d'alors" ne s'appelait pas d'Alors mais Téti , il dirigea l'Égypte depuis sa capitale, Memphis , aux alentours de -2323 / -2321 à -2291 avant J.-C. Il sera aussi le fondateur de la VIe dynastie en succédant à son beau-père, le roi Ounas, qui sera lui le dernier pharaon de la Vème dynastie ~2500 à ~2300 av. J.-C." et si je vous dis cela, ce n'est pas pour la titulature mais juste parce que, sous l'immense complexe funéraire du beau-père nous avons découvert un autre tombeau contenant, comme celui-ci, des scènes de massages ou de pédicure décrites dans les Superviseurs des manucures du palais royal, par Alain Cabello-Mosnier, le 5 juillet 2013. Je
vous ai dis que l'homme était un tjaty , c'est
en fait une sorte de vizir
en fait mais
qu'il serait anachronique pour l'époque
de nommer ainsi, ce qui ne m'empêchera d'ailleurs
pas de rappeler ici pour notre profession ce
clin d'oeil que nous retrouvons dans le dictionnaire
de langue arabe
Lisân al-'arab , puisque
le mot wazîr, qui donnera vizir,
dispose de la même racine que le verbe arabe wazara/yaziru
qui signifie « porter ce qui alourdit
son dos »,
ce qui pourrait accessoirement nécessiter un
massage... Avec Ankhmahor nous sommes à la VIe dynastie donc quelle est son influence réelle ? ça m'est encore difficile à dire. Ses titres étaient nombreux et parmi ceux-là sa tombe ajoute "le premier après le roi" puisque en effet il se positionnait comme le premier magistrat après le pharaon, dans l'Égypte antique. On retrouve la formule dans d'autres sépultures comme dans celle de Nefer-seshem-Ptah qui était superintendant des scribes et des prêtres de la pyramide de Téti, juste à côté de la sienne, comme nous le rappelle J. Capart p. 63 1907 TDM , tome 1. Est-il le premier ministre du pharaon Téti ou un de ses tjaty parmi d'autres ? Il est aussi parfois présenté comme son possible médecin ce qui vaut d'ailleurs à sa sépulture le qualificatif de "tombeau des médecins" peut-être parce que toutes ces scènes de circoncisions, d’embaumements, de pharmacologie et aussi de "massage et/ou de pédicure" qui y figurent les concernent et qu'il n'y à pas d'autres tombes médicales de cette qualité.
Où se situe sa tombe ?Nous avons son nom, sa fonction et nous savons que c'est un mastaba, mais où était-il ? Comme tout ceux de cette période il se dressait, et pour celui-ci se dresse encore dans les sables millénaires de Saqqarah qui fut un des hauts lieux de l'inhumation égyptienne notamment en raison de sa localisation en périphérie de la Capitale de l'Égypte, Memphis . Il s'agit d'un plateau près des villages d'Abousir et de Saqqarah à environ 30 km au sud du Caire et qui s'étale sur environ 20 km du nord au sud. Le site de Saqqarah sera exploitée de tout temps, de la I dynastie (période thinite) il y a 3000 ans av. J.C jusqu'aux sépultures de la Basse Époque 332 ans av. J.C. Mais si il propose des tombes de toutes les époques il reste célèbre pour ces pyramides à degrés et mastabas de l'Ancien Empire. Ici nous sommes en présence d'un mastaba de très belle facture avec sept pièces en enfilades couvertes de peintures murales, de statues de pieds en cape de notre vizir et de bas-reliefs. Hypogées, mastabas et pyramides, histoire d'une chronologie cémétérialeRappelons rapidement, ça se sera fait, que les sépultures au début de l'histoire de l'Égypte furent d'abord primitives et souterraines, on les appelle alors des hypogées , hypogeios (« souterrain »).
Les pyramides quant à elles commencèrent à allonger leur ombre sur le désert dès la IIIe dynastie (~2700 à ~2600), comme si les mastabas devenus par trop communs, trouvaient là une façon ingénieuse de se faire remarquer et d'indiquer la puissance et la majesté de celui ou de celle qu'elle recouvrait. Elles devinrent une sorte de juxtaposition de mastabas de plus en plus petits qui venaient s'ajouter par étages successifs, formant ainsi la pyramide à degrés. Il n'est pas intéressant de retenir cette chronologie architecturale par un procédé mnémotechnique comme celui-ci faisant des hypogées les fondations originelles des pyramides à venir. Les mastabas qui s'interposent se présentent comme une évolution logique venant s'ajouter à cet ancêtre, d'abord par un premier étage de plein pieds, jusqu'à ce que d'autres viennent s'augmenter en escalier pour se terminer par un pyramidion final.
Que doit-on dire, Roi, Pharaon ou Monsieur ?En écrivant ce papier je me suis interrogé
sur la pertinence d'utiliser le terme de roi en remplacement
de celui de pharaon et
de les intervertir ainsi à volonté pour
ne pas être trop redondant, même si dans
les livres d'égyptologie ils étaient employés,
je voulais savoir où est-ce qu'ils se situaient
chronologiquement et étymologiquement. Si cette
réflexion m'avait ainsi traversé l'esprit,
je subodore qu'elle ne se sera pas arrêté
au mien et se sera imposée à d'autres
parmi nous évitant en cela la frustration de
l'ignorance et aux moins exigeants, la satisfaction
de se voir répondre à quelque chose à
laquelle ils n'avaient pas nécessairement pensé.
Après tout, n'est-ce pas à cela que sert
ce genre de publications ? Mais, je sens que votre cerveau s'échauffe, alors, allons nous mettre au frai dans la tombe qui nous attend.
Sur la trace des massages dans le tombeau d’Ankhmahor en Égypte il y a 4340 ans.Nous allons procéder par ordre et commencer par décrire le plan de la sépulture de Sesi (Ankhmahor) plutôt que d'aller, semblable à des touristes blasés devant les fresques qui nous intéresse et repartir aussi vite que nous sommes venus. C'est le tombeau d'un homme véritable au sein duquel nous devons nous comporter en Hommes véritables. Sa mort restera toujours la sienne et nous entrons là où nous n'aurions jamais du entrer. Le tracé du plan ci-dessous fut dessiné par Victor Loret (1859-1946), égyptologue français que je vous ai modifier pour que vous puissiez voir les endroits qui nous intéresse et en particulier le passage qui relie la pièce n°I à la longue pièce n°VI à droite, nous y reviendrons abondamment. Par contre, c'est Jean Capart (1877-1947), le père de l'égyptologie belge, qui nous le restitue concrètement dès les pages 27 pour la partie écrite du tome 1er et 35 pdf de son deuxième tome TDM contenant les planches dont ledit plan. Quant à moi, et bien je serai votre agent immobilier chargé de vous faire la visite et grâce à cet article, nous avons désormais toute l'éternité pour en connaître le moindre recoins. Je tiens à préciser que la description générale de la tombe ne sera qu'une présentation sommaire puisque chaque murs, chaque entre-porte, au regard de l'épaisseur des blocs de pierres érigés, permettait l'expression de nombreuses scènes de la vie quotidiennes que je ne décrirai pas.
Fig. 2, planche 18 de Capart, modifiée par ©CFDRM et libre de droit non commerciaux Nous
voici devant la lourde porte du tombeau d’Ankhmahor. Le mastaba dans lequel nous pénétrons possède sept pièces ce qui le fait plus ressembler à un appartement avec vue imprenable sur la mort qu'à une tombe et, comme vous pouvez le voir, les murs de la première chambre ont assez souffert, seule une petite partie des représentations funéraires sont encore présentes. Comme pour tout appartement de ce standing il fallait bien une chapelle qui plus est dédiée, en guise d'insigne honneur, à Jeshfi (1), le fils d'Ankh-Ma-Hor. En réalité elle ne semble pas exactement dans le tombeau du père mais contre, et disposant d'une ouverture murée. Elle est de très belle envergure, quasiment vide et sans intérêt sinon en prévision, comme l'ensemble des représentations du fils, au cas où il serait enterré avec son père et le reste de sa famille. Si au contraire sa carrière, son influence, son argent lui permettait de s'en faire construire un autre, alors les effigies sculptées dans le tombeau paternel seraient effacées, martelées, de manière qu'elles n'apparaissent pas dans deux lieux mortuaires simultanément. C'est le cas ici, le nom ou le visage de son fils furent consciencieusement effacés. Les murs du reste de la dernière demeure du père sont assez naturellement couverts de louanges, de statues de lui, de pleureuses, de processionnaires, de quelques amis mais aussi de victuailles, de vêtements, d'objets divers pour la toilette, des ustensiles de médecine, de danseuses pour se divertir, de manucures, de massages peut-être et enfin, d'une chambre à coucher dans laquelle la couche est remplacée par le sarcophage. Dans ces ères de dépossession de soit il y avait deux types de portes, les vraies portes pour que les vivants puisse y accéder mais aussi des fausses pour le mort lui-même. On pourrait être tenté de les prendre pour une parade possible contre les pillages mais en réalité c'est par elles qu'était sensée passer l'âme du défunt pour venir se nourrir et se réjouir des scènes peintes ou sculptées qui s'ouvraient comme autant de fenêtres donnant sur la vie quotidienne. L'égyptien d'alors considérait que l'on retrouvait dans la mort ce qu'on avait eu dans la vie et particulièrement ce qu'on avait aimé, sexe compris à l'instar d'Osiris, le principal dieu des morts égyptien qui avait, après son décès, engendré Horus rappelle J. Capart. Pourtant, la raison pour laquelle nous sommes là, vous à me lire, moi derrière mon bureau à écrire, se trouve dans l'entrée, ou plus précisément dans la salle I dans laquelle il nous faut revenir. Bien, donc c'est ici, à l'opposé du passage muré menant à la chapelle du fils que nous avons survolé à l'instant que nous percevons un deuxième conduit, au Nord, qui va nous faire entrer dans la salle VI du tombeau d'Ankhmahor. C'est lorsque nous nous engageons dans cette issue que de chaque côté se déploient à droite (Ouest) une scène de circoncision à deux stades correspond à la planche LXVI tome 2 TDM p.131 pdf fig. n°3 mais nous allons y revenir, et à gauche (Est) fig. n°8 le fameux tableau de massage que nous avons tant recherché et qui a servi de modèle à notre gravure contemporaine de papyrus. Capart qualifie ces reliefs d'uniques pour un tombeau de l'Ancien Empire nous montrant en effet, des scènes absolument saisissantes. (1) L'entrée privative de cette chapelle réservée au fils fut murée comme nous le montre le mur Sud de la salle I sur le plan. Elle est aménagée entre le tombeau de Nefer-seshem-Ra et celui d'Ankh-ma-Hor. Pour le sourire, le second nom de Jeshfi est Tutu.
Commençons
par la circoncision qui ne semble pas au premier abord
être le sujet qui nous occupe ici et pourtant,
cette scène toujours aussi déplorable
pour moi, quel qu'en soit l'époque, contient
bien des éléments de massages diffus
qui, même s'ils sont parcellaires ne doivent pas
pour autant être négligés. L'on connaît mon opposition farouche à cette pratique réductrice qui n'est rien d'autre qu'une mutilation sexuelle et génitale attentatoire et dégradante, sexuelle tout d'abord parce qu'elle atteint la sensibilité du garçon jusque dans ses sensations et dans la psychologie de sa sexualité, elle la-lui modifie de fait, et génitale enfin, parce qu'elle atteint l'intégrité-même de l'organe qu'elle mutile généreusement de sa protection naturelle. Cela ne serait rien si l'individu était majeur mais là, non, on s'en prend à des enfants parfois quelques heures après leur naissance comme des primitifs assoiffés par ce cannibalisme pédophilo-pénien. Ce qui est d'autant plus insoutenable c'est que nous nous indignons de l'excision qui n'est pas dans notre culture juste parce qu'elle blesse indignement les filles, alors que nous osons encore la justifier, voire pire, la pratiquer chez le garçon mineur sans que cela ne nous interroge collectivement. Le pire, et cela constitue un des principaux moteurs du néo-masculinisme que je développe, c'est que l'on ose hiérarchiser l'esprit-même de la mutilation en la subordonnant à ce qu'elle pourrait nous laisser de plaisir supposé puisque pour les femmes, ce plaisir est plus ou moins supprimé selon ce qu'on laisse de clitoris. Voilà où nous en sommes en 2018, à mesurer nos balafres de mutilés modernes pour savoir qui de l'homme ou de femme serait le plus meurtri. Donc, au lieu de nous satisfaire de l'inanité de ces pratiques que plus rien ne justifie aujourd'hui, pas même un phimosis (rétrécissement pathologique du prépuce entravant le décalottage du gland) puisque les chirurgies réparatrices sont largement en situation de reconstruire les tissus rétrécis autour du gland masculin, _ne reforme-t-on pas des hymens_, ne grandirions-nous pas notre humanité à interdire jusqu'à la majorité ce droit parental abusif permettant de scarifier le sexe à peine né d'un enfant ? Se découpe-t-on les joues jusqu'aux molaires pour une meilleure hygiène bucco-dentaire ? Fig. 3. (ci-dessous, scène de circoncision masso-compatibles) Planche LXVI de Capart/Mathien, 1907 (Image distribuée par ©CFDRM et libre de droit non commerciaux) Sur
cette planche LXVI provenant de l'ouvrage de Capart
et de Mathien, 1907 tome
2 p.131 ,
nous allons commencer par regarder ce groupe de trois
individus d'abord à gauche que le tome
1 dédié aux textes p. 51
présente comme un jeune garçon fermement
immobilisé en lui maintenant ses deux mains
devant les yeux pour l'empêcher de voir et surtout
subir, sans trop de terreurs sa posthectomie . Jean
Capart ajoute
: "L'opérateur, qui est qualifié
de prêtre
du double, a soin de dire : « Tiens-le
pour qu'il ne s'évanouisse pas (?) »"
ce à quoi l'aide répond : « Fais
à ton gré. ». Alors l'auteur
met ce point d'interrogation devant l'injonction comme
si cela semblait demander comment, tenir quelqu'un,
peut empêcher son évanouïssement ?
Je suppose que la réponse se trouve dans l'entravement
couplé avec la nécessité d'occulter
le regard afin que la vue du sang, toujours très
abondant sur cette zone lésée, ne fasse
pas perdre connaissance à l'enfant mutilé. Se satisfait-on archéologiquement à observer l'ablation ou la mutilation des fresques que nous étudions et ne nous désolons-nous pas de leurs pertes ? Alors pourquoi justifier celle des prépuces de ces nouveau-né ou adolescents pillés à jamais de leur intégrité corporelle ?
Circoncision et possible massage du pénis en post-opératoire. Fig. 4 (droits sur l'image inconnue) Si je m'applique à vous infliger ces descriptions peu amènes, ce n'est que pour amener la scène de droite qui pourrait consister en une sorte de masso-suivit postopératoire raisonnablement envisagé et hiéroglyphiquement étayé. Ci-dessus une photographie plus nette que je glane sur le web pour illustrer ce pan de mur mais qui correspond en tout point à la planche que nous étudions. Ici pour ce passage je ne vais pas me contenter du texte ancien de Capart puisque Richard-Alain Jean a récemment analysé le déroule de cette scène dans Anatomie humaine. Le bassin – VIII. L’appareil génito-urinaire de l’homme - Atlas (2), Atlas chirurgical - La circoncision », dans Histoire de la médecine en Égypte ancienne, Angers, 25 juin 2016 . Le jeune homme qui est, soit le même quelque temps après l'opération, soit un autre, se tient résolument debout, devant celui qui est probablement chargé des soins nécessaires accompagnant la cicatrisation, il est nu, le sexe offert à ses manipulations et il se tient, la main posée sur la tête de l'auxiliaire comme si l'anticipation de la douleur précédemment subie, lui donnait la possibilité de le repousser à la moindre alerte. Puis, page 52 l'égyptologue belge ajoute : "Celui-ci manie un instrument dont le rôle n'est pas bien déterminé et dit au jeune homme : « C'est pour te faire du bien. »" [fort de café après avoir fait autant de mal (jugement de valeur toujours autant inapproprié dans une étude historique mais le reconnaître rend mon erreur à moitié pardonnée)]. Un des éléments que l'on peut puiser dans la culture égyptienne pour expliquer cette pratique c'est que Râ, le dieu du soleil dans la mythologie égyptienne, créateur de l'univers, s'était circoncis lui-même, de ses propres mains, et nous retrouvons comme souvent ce genre de rémanences religieuses, juridiques, médicales dont les bris se émergent, diversement disséminés dans nos sociétés. Je ne peux m'empêcher ce parallèle entre l'astre solaire prépuciale de cette période et, l'alliance, brit, en hébreu, que se propose de former la brit milah, des juifs qui adoptèrent ce même procédé mutilatoire initié par Abraham (Jésus l'était). Mais enfin, que fait ce prêtre du double à ce jeune homme ? Capart répond : "ce qu'il fait est probablement indiqué dans le texte qui se trouve au-dessus de l'opéré et que nous voudrions traduire « racler ou oindre, ce qui est parfait. (1) » [et il termine en écrivant] Le termeest fréquemment employé avec ce sens dans les textes médicaux." (Voilà le type d'information que j'adorerais avoir et pour la collation desquelles le dictionnaire hiéroglyphique a été créé.) Juste après cette dernière proposition traductive au demeurant juste, cette note (1) de bas de page nous renvoie à ce qui nous complique légèrement les choses avec ce passage de "Macalister loc. cit., p. 443 : « Blood must be shed in the opération, and the inner layer must be torn with the thumbnail ; this supplemental opération is called pèrî'ah, and is said to hâve been introduced by Joshua. »", que nous pourrions traduire par "Le sang doit être versé durant l'opération et la couche interne (de la peau) doit être découpée avec (un ustensile ou l'ongle du pouce); cette phase supplémentaire s'appelle pèrî'ah et il est dit, que ce fut introduit par Jésus." Alors, procédons par ordre. Sur la première description il y avait cette interrogation au sujet de la forme ovée , supposée être le prépuce matérialisé de l'enfant et là, au sujet du prêtre du double, l'égyptologue précise : "Celui-ci manie un instrument dont le rôle n'est pas bien déterminé...". En un mot on ne sait pas vraiment ce que c'est. En archéologie il n'est pas nécessaire d'avoir une scène intègre pour savoir ce qu'elle représente ou en déduire ses composants puisque par recoupement, en convoquant d'autres figurations similaires de périodes proches et plus complètes, en disposants de textes, d'outils, on peut extrapoler. Capart dit qu'il manie un instrument indéterminé, seulement, si nous l'associons à ce « C'est pour te faire du bien. » gravé dans la pierre, peut-être sommes-nous autorisé à en déduire qu'il s'agit soit d'une utilisation moins invasive de couteau dont la fonction ne porterait que sur l'exérèse du méat prépucial distal, soit nous sommes en présence d'une fiole contenant une huile en court d'utilisation, ou d'une préparation spécifique, voire même d'un manche muni d'un enrobé quelconque que l'on viendrait appliquer par friction sur la cicatrice déjà constituée pour lui donner une élasticité la plus proche possible de celle d'une peau saine. Nous y reviendrons au chapitre suivant. C'est là qu'intervient cet extrait trouble-fête de Stewart Macalister , un archéologue irlandais professeur d’anatomie à Cambridge en 1883 qui aura un vif intérêt pour l'archéologie biblique ce qui peut en effet expliquer son intérêt pour la circoncision et son incrustation dans ce papier de 1907. Ce renvoie à Macalister me laisse un peu perplexe puisqu'il est de nature à laisser supposer qu'il pourrait s'agir d'une sorte de pèrî'ah juive, c'est-à-dire de redécoupe plus définitive d'un prépuce qui, pendant longtemps était juste étêté. En effet, la circoncision telle qu'elle était pratiquée jusqu'au IIe siècle ap. J.C. se limitait à la seule plastie de la partie supplétive qui prolonge le prépuce, la milah. Les athlètes juifs avaient alors pris l'habitude de se reconstituer progressivement le méat par des étirements de peau afin de se confondre avec les grecs. Des extrémistes juifs firent pression pour imposer cette seconde opération consistant au retrait de la totalité de l'anneau. Cette milah primitive associée à la pèrî'ah complétive est ainsi devenue la brit milah, brit signifiant "alliance" en hébreu. Seulement le début de l'histoire de la migration juive en Égypte date de ~1750 av. J-C alors que là nous nous situons ~2340 ans. Pourtant, même s'il devait y avoir association entre cette circoncision médiane sémite et celle de cette période de l'Égypte, je ne vois pas en quoi cela changerait quelque chose en terme de bénignité. La section du prépuce où que ce situe le périmètre entamé devait constituer une douleur et des saignements identiques. Par contre, et là ce ne sont que des réflexions personnelle, je ne suis ni historien, ni égyptologue mais se pourrait-il que cette pratique demandée pour certains ait cohabité avec une autre version de circoncisions égyptiennes et que la scène de droite soit de cet ordre ? Les hiéroglyphes de circoncision en Égypte ne nous renseignent pas encore suffisamment sur ces pratiques, à vrai dire et à l'heure de la publication de ce papier, seul le tombeau d'Ankhmahor en contient une mention à la fois imagée et écrite. Le second qui soit connu, et je parle là sous l'autorité de Richard-Alain Jean, médecin et égyptologue spécialisé dans les pratiques médicales à cette époque mais aussi auteur, est celui du mur intérieur nord du temple de Khonsou dans le district de Mout, temple de Karnak , Louxor. Là nous sommes sous le dix-huitième dynastie d'Amenhotep III, vers 1360 avant JC. mais pas de texte. La phrase traduite disait « C'est pour te faire du bien. » donc on ne fait pas du bien en coupant moins, on fait du bien, idéalement en ne coupant pas et dans cette situation, en hydratant la cicatrice à l'origine de ce qui, au contraire, avait fait terriblement mal et hydrater c'est masser.
Que signifie "ce qu'il fait
est probablement indiqué dans le texte"
? En tout cas pas qu'il ne le traduit que partiellement.
Jean Capart est un égyptologue reconnu et sur
ce registre nous n'avons aucun manquement de texte qui
pu lui compliquer la traduction. De plus le Département d'égyptologie
du CFDRM dispose à présent
de suffisamment de recule et de hiéroglyphes
répertoriés avec l'aimable concours de
Richard-Alain Jean pour comprendre
ceux-là.
Alors bien sûr nous ne savons pas pourquoi cet assemblage de signes fut employé pour former le mot oindre, nous ne pouvons y aller de nos interprétations que par association. Est-ce que le verrou pourrait symboliquement enfermer, contenir ensemble à la fois l'élément liquide de l'eau vue comme liant et la force motrice de la perche mucilagineuse dont les ondoiements agiraient comme les doigts du masseur ? Ou est-ce que c'est la peau glutineuse de l'animal qui formerait le lien/liant avec celle de l'homme ? Le Nil est central dans l'histoire de l'Égypte et si la carpe, vous l'avez vue, se trouve en première position dans la liste de Gardiner, c'est probablement parce qu'elle entre dans nombres de préparations culinaires, médicamenteuses, scripturales, s'insinue jusque dans les granites et les calcaires des édifices et c'est parce qu'elle est omniprésente qu'elle est à la même place que le crocodile I1 qui lui, caracolera au sommet de celle érigée pour les reptiles. Donc il semblerait qu'après le premier geste chirurgical invasif de la première scène, nous soyons en présence sur la deuxième d'un suivit médical dont le protocole 'impliquerait' un massage circulaire post incision visant à hydrater, nettoyer peut-être, la cicatrice pour lui conserver son élasticité. Quoi
qu'il en soit, racler,
gratter
ou masser
sont des constituants du massage et là
nous ne les convoquons pas à la petite semaine
mais bien parce que le hiéroglyphe en présence
nous y invite en nous adossant à un ouvrage d'égyptologie
reconnue et autant dire que ce masso-détail ne
fut jamais étudié sous ce genre éclairage.
Il ne s'agit pas de découvrir les sources d'une
technique de soit disant massage égyptien
comme la mode nous le suggère aujourd'hui en
prenant d'ailleurs pour fragile exemple ce tombeau d'Ankhmahor
mais bien d'en extraire la moindre particule. Racler,
gratter ou masser sont des marqueurs,
les actants d'un massage basal. La dernière incise que j'aimerais faire est au sujet des prêtre du double qui sont en fait une sorte de congrégation sacerdotale dévolue aux offrandes du défunt. Ainsi, selon son importance sociale, ces prêtres viendront renouveler sa nourriture, ses vêtements mais aussi son mobilier soit à des dates fixes correspondant souvent à des fêtes religieuses, soit tous les jours afin que le mort ne manque de rien dans l'au-delà. Pourtant ces prestations ne sont pas que post-mortem mais peut avoir à s'occuper de jeunes gens des huit à dix ans ou bien encore sur des adolescents sur le point de se marier. Parmi ces fonctions nous l'avons vu "L'opérateur, qui est qualifié de prêtre du double, a soin de dire : « Tiens-le pour qu'il ne s'évanouisse pas (?) »" ce à quoi l'aide répond : « Fais à ton gré. »" Émile Littré, parle aussi des prêtres-médecins dans ses Oeuvres complètes d'Hippocrate 1839-1861 1ère Ed. en 10 volumes, tome 1, chapitre 1 page 5 lorsqu'il cite en Grèce ces collèges des prêtres-médecins qui desservaient les temples d'Esculape, et que l'on désignait sous le nom d'Asclépiades. « La médecine égyptienne était exercée par des prêtres ; elle appartenait à une certaine fraction de la classe sacerdotale. Il en fut de même dans l'organisation primitive de la Grèce, qui reçut de ses premiers instituteurs, les Égyptiens, un établissement social longtemps (p.43) marqué du sceau de sa première origine ; et là, comme sur les bords du Nil, les prêtres se chargèrent du soin de la santé des hommes. ». Ici, le dialogue ou l'articulation entre ces deux civilisations qui ont tellement échangé l'une avec l'autre au point qu'elle finissent par se confondre, est notable et très intéressant à observer. Ptolémée I, Sôter , roi d'Égypte fut un Grec et Ptolémée II sera le premier à porter le titre de pharaon d'Égypte. Les deux médecines sont tout autant imbriquées et l'ancienneté de l'égyptienne irrigue les écoles grecques de Cos et avant elle, celle de Cnide. Hippocrate parle de massage et l'Égypte le pratique aussi comme en témoigne ce somptueux témoignage qui apporte une lumière particulière sur l'importance qu'elle lui accordait dans un protocole de soins au point de le graver dans la roche, dans la tombe d’Ankhmahor .
Suppositive d'une massostatique Ce chapitre va s'employer à présent à lister les séquences qui nous concerne. Elles sont au nombre de quatre fois deux présentant à chaque fois un binome, soit huit personnages en séquence. Nonobstant, puisque la nature exacte de leur activité reste certainement discutable et discutée je persisterai à parler de masso-compatibilité afin de ne pas m'accaparer comme beaucoup ces scènes sous prétexte qu'elles serve mon projet. De plus, quoi qu'ils fassent, le massage ne peut qu'être que convoqué, sinon par une technique bien repérée et descriptible, elle s'impose par l'utilisation quasi obligée pratique constatable et mobilisant le toucher. Certes,
il nous faudrait de plus grandes photos
de ces portes sculptées, la représentation
de la pièce dans l'espace... Thierry Benderitter
nous donne sur son site http://www.osirisnet.net/why.htm une intéressante indication de l'état
global de ces tombes et de leur référencement
général qu'on croit méticuleux,
systématique et réuni dans une immense
base de donnée : « Toutes
les personnes qui s'intéressent aux tombes de
l'Égypte ancienne savent que, à quelques
exceptions près, elles sont inaccessibles de
nos jours. Les remarquables volumes de Bertha Porter
et Rosalind Moss ("le Porter & Moss")
qui leur sont consacrés font référence,
mais ils ne comportent aucune photographie.
Scène
masso-compatible n°1 Nous venons en effet d'aborder la partie basse de notre premier panneau Ouest et à présent nous allons nous concentrer sur celle qui est au-dessus, telle que je vous là reproduis en socle de ce paragraphe, fig. 6. En effet, nous sommes tellement impatient de nous retourner pour scruter les deux scènes que nous avons dans le dos et qui nous concernent probablement plus que nous serions tenter de la snober comme nous l'aurions fait avec celle de la circoncision dont l'étude de texte et du visuel nous a révélée une intéressante masso-entrée. Alors il faut bien reconnaître qu'elle est particulièrement dégradée et que la qualité des plaques photographiques ne nous aident pas. A ce titre, Capart nous demande d'ailleurs une bienveillance que nous lui accordons avec plaisir et reconnaissance lorsqu'il nous rappelle les conditions particulièrement compliquées qui furent les siennes pour fixer ces clichés en 1906, accompagné de son élève et ami, le docteur Charles Mathien. Mais
c'est pourtant bien en suivant le texte que nous lisons
cette précision de Capart : « Au registre
supérieur, nous n'avons plus qu'une partie des
représentations. M. Max Mûller propose
d'y reconnaître des opérations chirurgicales.
Cette conclusion ne s'impose nullement, comme on en
jugera d'après notre photographie. Nous y verrions
plutôt des scènes de massage
(3). » Nous sommes dans une publication de
1907 rédigée par le père de l'égyptologie belge
et ce n'est certes pas ici que nous nous attendrions
à lire ce genre de propos engageant le massage. Fig. 6 (Image distribuée par ©CFDRM et libre de droit non commerciaux) Alors
bien sûr il n'est pas aisé de la trouver
du premier coup sinon ce bras qui se saisi d'un autre
et qui, au regard de la planche suivante la correspondance
se tient tout-à-fait. Autant dire que sur cette
description il n'y a plus grand monde pour se précipiter
dessus et la brandir comme la preuve ultime du massage
dans l'Égypte ancienne, les suivantes ont eu
plus de succès même si la source fut réduite
à un artefact. N'est-il
pas tout aussi fragile que regrettable de voir l'ensemble
de la profession des
gens du massage comme
il existe des gens
du voyage se satisfaire
de cette seule et mince source au détriment de
toutes les autres ? Car enfin, vous ne pensez tout-de-même
pas que c'est la seule qui ait survécu ?...
Ce que Jean Capart appelle l'entre-porte n'est autre que l'épaisseur du mur qui permet le passage d'une pièce à une et c'est dans ce passage que nous avons cet infernal face-à-face entre circoncision malheureuse et massage réjouissant qui nous rend tous fébriles et scrupuleusement attentifs. A l'Ouest, l'enfer, émondeur de prépuces d'une main ravisseuse, à l'Est, le paradis de la main qui rassure avec cette planche LXVII ci-dessus, tome 2 TDM p.133 pdf et décrite dans le tome 1 TDM p. 52 . À propos des instruments médico-chirurgicaux métalliques égyptiens conservés au musée du Louvre, par Richard-Alain JEAN Éd. Cybele, Paris, 2012 TDM nous vient en aide en nous en proposant une version visuellement plus confortable page 26, fig. 27 que je publie ici avec l'autorisation de l'auteur. Fig. 7 (Image distribuée par ©CFDRM et libre de droit non commerciaux)
Cette planche est intéressante parce que la plupart que nous avons eu à exploiter pouvaient toujours prêter à confusion en questionnant la nature de l'empoignade de cette main ou de ce pied, massage ou une pédicure ? Alors que là, l'homme le plus à gauche se penche et travaille résolument le genoux ou la cuisse de celui qui lui fait face, très probablement Ankhmahor assis, puisque c'est sa tombe. La main, voire, les deux bras d'ailleurs de ce probable masseur, semblent tendre tout entier vers ce service au prince. Le petit détail absolument ravissant c'est que, contrairement aux autres figures, cet homme n'est pas assis par terre mais sur un petit siège glissé sous ses fesses comme un intermédiaire tellurique qui pourrait bien rejoindre la liste du mobilier nécessaire ou rencontré en massage formant le set du masseur.
Scène
masso-compatible n°2 Précédemment nous avons vu que Ankhmahor était assis sur un siège bas alors que là, c'est le masseur ou l'officiant est assis sur un tabouret un peu plus élevé. Il est difficile d'en dire davantage tant le couple est martelé ou piqué, pourtant, les sculptures ne sont pas nécessairement dégradées par le temps ou lors des pillages dont les malfaiteurs, soucieux de ne pas être reconnus dans l'au-delà, mutilaient les visages des occupants histoire de soulager leur consciences et d'éviter la vengeance des morts. Les raisons sont nombreuses, la pierre devient soudainement très dure et peu propice à la taille, les tombes n'étaient parfois juste jamais terminées ou bâclées ou encore, le mort mourait trop tôt, ou l'argent venait à manquer, ou la disgrâce, quand ce n'était pas l'artiste engagé qui s'avérait peu consciencieux et savait que personne ne viendrait voir ce bout de fresque etc. Dans cet ouvrage Une rue de tombeaux a Saqqarah, Capart liste les incohérences, les profils mal exécutés, les formules stoppées nettes par manque de place, parfois même des éléments symboliques forts, liés au culte, sont inversés comme, dès l'entrée du tombeau d'Ankhmahor sensée être particulièrement soignée qui présente le défunt avec la jambe droite en avant alors qu'en Égypte, elle est considérée étant du côté du pays des morts et que c'est la gauche est de bon augure qui devrait être rectrice.
A présent, il ne nous reste plus qu'à nous retourner, je dirai enfin, sur ce que nous cherchions depuis le départ, à savoir, l'origine génésiaque de notre croquis virtuel, toujours immortalisé ici par de l'ouvrage de Capart et probablement né de lui d'ailleurs. En réalité, et j'aménage mes effets de surprises, dès qu'on entre dans ce qui passe pour être une sépulture d'excellente facture, immédiatement à gauche, notre oeil rencontre, subjugué, ces figurations que le massage disputera encore durant des siècles à la pédicure et la pédicure au massage. Nous nous retrouvons pourtant bien ensemble dans cet art de la toilette égyptienne magnifiquement rehaussé par nos deux pratiques, vectrices de bien-être. Donc voici à la figure 8 notre fameuse vue d'ensemble magnifiquement fascée en provenance du tombeau d’Ankhmahor , vizir du pharaon Téti (~2323 à ~2291 avant J.-C.) de la VIe dynastie à Saqqarah captée ici par Capart et Mathien qu'ils publièrent en 1907, dans le tome 2 TDM p.133 pdf planche n° LXVII, décrite dans le tome 1 TDM p. 52 et présentée par le CFDRM de Paris. Fig. 8 planche n° LXVII Capart 1907 - (Image distribuée par ©CFDRM et libre de droit non commerciaux) Avant de vous décrire les différentes positions des corps ventilés sur les murs de cette tombe et comparées à celles reportées sur notre papyrus de circonstance, lisons ce qu'en dit Jean Capart pages 52/53 pour avoir une bonne vue d'ensemble : «...au registre inférieur, à droite, un homme est assis sur le sol, les bras croisés ; il tend en avant un de ses pieds et le livre aux mains d'un pédicure, qui lui arrange les ongles. « Ne me fais pas de mal, » dit-il. L'autre répond : « Je ferai comme tu désires, prince. » A côté, symétriquement, un manicure soigne les mains du maître. Un petit registre intermédiaire est occupé par une série de trois coffrets, destinés évidemment aux ingrédients nécessaires à la toilette. Par-dessus, au milieu, le maître est assis sur le sol ; il livre ses deux mains à des aides, qui semblent les lui masser. Les légendes ont disparu à peu près entièrement ; il reste, au-dessus de la tête du maître : « .......vous ...... dépêchez-vous par ma vie » et la réponse que l'on peut deviner : « agréablement, mon cher ». Il n'est évidemment pas nécessaire d'interpréter les scènes sculptées dans cette entre-porte autrement que toutes les autres qui sont représentées sur les murs des diverses salles. Elles sont destinées à remplacer pour le trépassé les services réels qu'il avait eu au cours de sa vie afin que son âme puisse revenir du royaume des mort y puiser à volonté et retrouver, sur la terre, les serviteurs qui avaient été attachés à sa noble personne. Vous remarquerez combien Capart paraît assez tranché sur cette conjonction naturelle de soins connexes, avec une pédicure sur la gauche, une manicure sur la droite et en haut, si comparable à une coiffe royale : "[...]il (Ankhmahor) livre ses deux mains à des aides, qui semblent les lui masser.". Seulement cette phrase ne livre qu'une banale entrée sur le massage dans l'Égypte ancienne, déjà parce qu'une trace, aussi infime soit-elle de massage en provenance de ces contrées ne saurait être banale, ne serait-ce qu'au regard de son histoire, mais l'inférence conséquentielle qui se déroule sous nos yeux c'est aussi que, si cela s'avérait être juste, nous ne serions pas moins qu'en présence d'un massage à quatre mains dans l'Égypte ancienne et très probablement même, le plus daté qui soit. La planche n° 8 se distribue en trois binomes distincts que nous allons étudier l'un après l'autre en commençant par la division basse du panneau.
Je vous superpose donc avec cet ensemble, pour la première fois, trois visuels distincts, le natif (bas-relief de pierre originel photographié par Capart) que j'accompagne du montage numérique ultérieur mais remis dans le bon sens et fragmenté pour le placer au mieux sous le modèle princeps des deux couples en présence et, figure 9.1., le même document numérique que nous connaissons avec ses inversions. Cette remise en perspective de la source remontant vers son montage moderne constitue une image libre de droit que propose ©CFDRM de Paris afin que puisse circuler une information vérifiée et utilement sourcée. Ci-dessous une autre composition avec la version numérique du tableautin non inversée qui, là aussi, peut circuler sur le web ou sur vos sites web. Fig. 10 (Image distribuée par ©CFDRM et libre de droit non commerciaux)
Fig. 11 Étude de détail de la planche n° LXVII, base droite, fig. 12 Détail 1 Commençons
par disséquer la partie la plus visible du bas-relief
avec
cette figure n° 12. Je vous redonne le contexte,
il s'agit toujours de la planche n° LXVII (67) de
Capart et Mathien de 1907, issue du tome 2 TDM ,
p.133
pdf mais décrite
dans le tome 1 TDM
, p.
52 . C'est là que se concentre l'ensemble des éléments iconographiques qui nous intéressent et où tout se passe. Le passage traverse de part
en part toute l'épaisseur murale dans une orientation
(Sud/Nord-Nord/Sud) pour faire communiquer deux de ses
salles. Les parois latérales fortement ouvragées
qui le délimite sont bien sûr au nombre
de deux. Fig. 12 (manipulation podale masso-compatible "inférieur droite") - (Image libre de droit non commerciaux, distribuée par ©CFDRM) Ce
personnage qui passe sa main sous son pli axillaire
est Ankhmahor , c'est
sa tombe, l'expression de son rang, et il n'y a aucun
raison pour qu'il ait voulu y faire représenter
quelqu'un d'autre que lui. Il est assis par terre, parfaitement
droit, la jambe dextre ramenée
vers lui et la gauche semi dépliée en
direction d'un exerçant qui lui tourne le dos,
la main nous semble posée négligemment
sur son propre genou. Ce détail anodin présage de tout ce qu se passe par la suite parce qu'il illustre parfaitement le principe de différence de vue entre l'expertise de celui dont on subodore qu'il dispose d'informations qui nous échappent et la certitude de l'oeil du profane qui a tendance à ne voir que ce qui l'arrange. La par exemple, la position nous paraît tout-à-fait physiologique, habituelle chez l'espèce humaine et nous serions donc bien aise de nous en satisfaire mais l'égyptologue lui, peut-être en raison des connaissances acquises à force d'observer ce genre de profils sait quelque chose qu'il ne dit pas et lui permettant de n'y voir qu'un vizir se croisant les bras. Donc à qui se fier ? A notre observation naïve ou a celle de l'expérience ? Oui mais qui nous dit que l'expérience adosse ce qu'elle affirme sur une certitude qu'elle ne développe pas et non sur une supposition rapide qui n'aurait alors la même valeur que notre intuition ? Vous avez compris où je voulais en venir ? La dimension posturale intéresse notre sujet d'étude mais au-delà, qu'est-ce qui se déroule vraiment sous nos yeux ? Est-ce un massage tel que nous serions enclins de le penser ou est-ce une pédicure ayant ici la préférence de l'égyptologue ? «...au registre inférieur, à droite, un homme est assis sur le sol, les bras croisés ; il tend en avant un de ses pieds et le livre aux mains d'un pédicure, qui lui arrange les ongles. « Ne me fais pas de mal, » dit-il. L'autre répond : « Je ferai comme tu désires, prince. » Le Maître a tranché, il s'exprime par l'affirmative, pourtant, ce qui nous dérange quelque peu c'est qu'au regard de la tenue de l'auxiliaire attaché aux soins supposés des pieds du Prince, aucun outil n'y est associé. Capart répond à cela : « [...] Un petit registre intermédiaire est occupé par une série de trois coffrets, destinés évidemment aux ingrédients nécessaires à la toilette. » A ces trois coffrets nous dédions un chapitre mais ils seraient là en gros pour contenir tout ce qui sera utile à la toilette d'un homme de cette qualité et Capart en déduit assez naturellement qu'ils doivent contenir les éléments de la pédicure. Mais alors pourquoi exposer une pédicure sur deux tableaux sans ses ustensiles sous prétexte qu'ils seraient rangés cela n'a pas de sens. La scène de circoncision qui lui fait face brandit bien un instrument de coupe ? Alors pourquoi n'en est-il pas de-même pour la coupe des ongles ? Ne pénis n'a-t-il pas la même taille que les doigts ? Bien sûr, la circoncision serait moins lisible avec un homme à genoux devant le sexe d'un autre sans un couteau armant une main mais ne peut-on pas en dire autant de la pédicure ? Nous pourrions dire la même chose du massage puisqu'aucun onguent n'est davantage représenté ni même cité, mais ne serait-il pas juste alors de répondre que s'occuper de pieds en vu de soins divers sans matériels est bien plus incongru que de masser sans huile par simple acupression ? Que peut être une scène de pédicure sans le moindre petit grattoir alors que la circoncision exhibait plus haut maniait un couteau au point de se demander si le prépuces du jeune garçon ne serait pas lui-même figuré entre les doigts de l'étêteur ? Les deux scènes de posthectomie à divers degrés disposaient de leur matériel quitte à nous mettre en situation de ne pas savoir de ce dont il s'agissait, alors pourquoi la pédicure ne présent rien ? Dans l'étude du deuxième binome l'auteur dit : "ce qu'il fait est probablement indiqué dans le texte qui se trouve au-dessus de l'opéré et que nous voudrions traduire « racler ou oindre, ce qui est parfait. (1) » [et il termine en écrivant] Le termeest fréquemment employé avec ce sens dans les textes médicaux." Le massage est omniprésent, l'huile ou tout autres préparations sont la thématique de ce passage dans le mur menant de la salle 1 à la salle 6 alors pourquoi, ce qui concernerait une chirurgie, disposerait de son matériel légitime de coupe, et ce qui relèverait de la pédicure tout aussi aisément représentable par quelque outil même simple, n'en montre rien ou si peu que seul le massage pourrait s'en satisfaire ?
Regardez combien le préposé au service d'Ankhmahor se tient résolument droit, élégant, il ne regarde pas ce qu'il fait mais au loin, comme pourrait parfaitement s'en accommoder le modelé de bien des massages, certainement pas une taille d'ongles. Nous comprenons bien qu'il s'agit ici d'une représentation figurative stylisée dont le réalisme n'est pas l'objectif mais la thèse de la pédicure ne dispose pas de tant d'éléments que cela lui permettant de prendre le pas sur le massage. Capart explique que pour parvenir à leurs fins visuelles les égyptiens prennent fréquemment des libertés surprenante avec l'anatomie, la physique et même les impératifs du culte. Si le tailleur de pierre veut faire ressortir une scène qui se passe derrière un personnage au premier plan, il n'hésitera pas à la rendre visible au travers de celui-ci. Rien que sur la figure 13 vous remarquerez l'entrecroisement du pied et de la main laissant apparaître l'un et l'autre comme en transparence alors comment de telles initiatives contraires à toutes les règles de la nature pourraient justifier l'absence d'un matériel de pédicure ? Nous verrons plus loin la nature du texte hiéroglyphique qui se trouve au-dessus.
A mon sens, il s'agit d'avantage d'un soin
rituel au vu de la formulation convenue des corps en
représentation et non une scène de la
vie quotidienne et oisive d'un dignitaire égyptien.
Cette sépulture ressemble à un livre de
médecine de pierre enfermant son potentat à jamais dans la minéralité
de ses pages tout en nous révélant les
soins qui lui étaient prodigués.
Étude de détail de la planche n° LXVII, base gauche, fig. 14 Fig. 14. (Image libre de droit non commerciaux, distribuée par ©CFDRM) Sur ce montage issu du même pan de porte que sur la figure précédente, présente ici le binome de gauche beaucoup plus dégradée. La restitution contemporaine a tout-de-même souhaité restituer l'ensemble d'autant plus symbolique qu'il exploite à la fois une manipulation des mains et des pieds. Pourtant ce papyrus moderne ne c'est ici pas contenté d'inverser l'image mais a pris le parti de changer les rôles, de faire du maître le serviteur et du serviteur, le maître. Sur ce montage n° 14 la version numérique est encore une fois replacer dans le sens originel de la source comme pour la précédente mais vous pourrez constater la confusion qui s'opère avec les personnages restitués. Regardez les genoux qui se sont levés en vis-à-vis sur la version peinte, le personnage en clair est Ankhmahor accompagné de son manipulateur peint en foncé qui présente un tibia rigoureusement droit et bien moins relaxe que son maître ; il tient la main sur laquelle il intervient. Si nous passons à l'arrêt sur l'image native que nous avons fait d'après le livre de Capart, c'est l'inverse qui se passe. Le massé est celui dont la jambe est droite et semblable à la représentation classique d'une autorité, d'un rang, et c'est le masseur qui a quasiment disparu à gauche qui présente une jambe lâche. Pour s'en convaincre, il suffit de fixer le chevauchement des mains qui s'inversent d'une vignette à l'autre. Sur le panneau quadri-millénaire, la main gauche d'Ankhmahor a disparue dans celles supposées en prendre soins, sur l'image numérique, le maître est devenu le masseur. Mais enfin, qui serait Ankhmahor sur ce cliché ? Personnellement je pencherais contre toute attente pour la version numérique en raison de ces multiples confusions et approximations d'artiste antique. Je pencherais pour une distribution latéro-totémique du prince adossé de chaque côté du panneau général et les deux factotum centraux distribuant leurs services. Car, à bien y regarder, nous voyons bien que le personnage de pierre à droite dont la main disparaît nettement dans celle de celui d'en face n'en présente pas moins un angle de bras similaire à l'intervenant de la figure n°12. L'axe positionnel présente une action de travail, pas de repos. C'est comme si l'intervenant opérait sur la main gauche de notre vizir qui venait ajouter sa droite comme dans une dextrarum junctio du massage. Là aussi la question se pose, que pratique ce subordonné sur son illustre client (maître bien sûr) ? Lui taille-t-il les ongles (pas d'outil visible), lui oint-il les mains selon un rite bien précis, le soigne-t-il ? S'il s'agit d'une manucure comme le suggère Capart page 52, « A côté, symétriquement, un manicure soigne les mains du maître. » ne se doublerait-elle pas d'un massage ? A quelle partie du soin assiste-on ? Quoi qu'il en soit, observez l'extraordinaire poésie de ce jeu de mains et dont celle du manipulateur couvre jusqu'au poignet celle d'Ankhmahor. Cela provient du fin fond de l'antiquité, prenez le temps de scruter les détails des doigts desquels se détache même le pouce. Ils se rejoignent dans le grain quasi tégumentaire de la pierre travaillée par un de nos ancêtres, lui-même sculpteur-masseur, dont les ciseaux étaient le prolongement de ses doigts massant ce bloc jusqu'à se qu'il en fasse ressortir un prêtre-médecin ou un médecin-masseur de pierre, contemplé, décrit, 4300 ans plus tard, en juillet 2013, à 16:27 par un masseur-chercheur qui à son tour plongera dans la mort, moi, Alain Cabello-Mosnier. Laissons là toute la base de cette partie du tableau funéraire avec lequel nous en avons terminé et levons les yeux vers la dernière scène dite de chef .
Étude de détail de la planche n° LXVII, haut, fig. 15 « Par-dessus, au milieu, le maître est assis sur le sol ; il livre ses deux mains à des aides, qui semblent les lui masser. » page 52. Fig. 15. (Image libre de droit non commerciaux, distribuée par ©CFDRM) Ici réside probablement la restitution la plus probante de massage pour Capart et la moins séduisante pour nous, car, que la manucure soit proposée pour ce tableau arguant que la présence éventuelle de matériel était dissimulée par la forte granulométrie du panneau. Le jeu de main est bien plus trouble et pourtant, c'est avec lui qu'il décide de parler de massage. Ce qui me dérange dans ses développements, comme d'autres seront dérangés par les miens dans le futur, n'en doutons pas, c'est qu'il parle des scènes précédentes de façon beaucoup plus affirmative qu'avec notre exemple où il emploie le conditionnel « [...] il livre ses deux mains à des aides, qui semblent les lui masser. ». Alors, il faut bien retenir que l'égyptologue belge ne fait que passer sur cette planche comme sur les autres, il ne donne pas la priorité à celle-ci. Certes, il l'a décrit, mais ne s'en fait pas le spécialiste. Son travail si nécessaire et pour lequel je n'ai que gratitude fut publié en 1907 et la refonte de mon article écrit en 2013 se poursuit en cette fin septembre 2018 ce qui, fait cent onze ans. Notre génération, aidée du web, de quelques amitiés bien placées fait partie de celle qui considère que n'importe qui aujourd'hui, peu devenir expert en son domaine si tant est qu'il s'en donne, temps et moyens. Mon travail au sein du CFDRM de Paris, la constitution de ce département dédié à l'égyptologie au regard de la masse d'informations que je commence à accumuler, me permet, en tant que contemporain vivant et praticien en nos arts, de proposer à mon tour, cette synthèse amendable. Le personnage assis semble avoir deux masses, une située sur son sexe, l'autre à ses genoux. Sans doute s'agit-il d'une dégradation quelconque mais il me plait moi d'y voir un oreiller. Les captures précédentes nous ont proposé à deux reprises un tabouret pour que personnel et maître s'y asseyent, et bien après y avoir posé leurs fesses, je veux que ces deux oreillers puissent permettre d'y poser les mains. Guillaume J. H. J. B. Le Gentil de la Galaisière, dans son Voyage dans les Mers de l'Inde, Ed. Imprimerie Royale EO de 1779 - 1781 et qui sera un des rares auteurs du 18eme siècle à écrire sur le massage et à en employer le terme dans le tome 1er TDM , page 130, poursuivra ses masso-commentaires par un quasi petit traité des oreillers en Inde, alors, peut-être qu'ici... L'homme semble ici lever les deux bras vers ses deux auxiliaires qui, à l'instar de celui de gauche subodorera-t-on, s'emparent d'une main. Si il s'agit d'un massage alors nous pouvons imaginer qu'ici une huile parfumée est employée et détruite, et que, quoi qu'il en soit, l'attention accordée au maître fut moins cruelle que celle réservée à sa fresque. Malheureusement, il nous manque la suite de la vue, il nous faudrait des plans larges et quelque chose de bien plus précis, même si ce qui est perdu est perdu. Parmi ce qui est redevenu poussière il y a les textes afférents, « Les légendes ont disparu à peu près entièrement ; il reste, au-dessus de la tête du maître : « .......vous ...... dépêchez-vous par ma vie » et la réponse que l'on peut deviner : « agréablement, mon cher ». ». Le texte pour le coup ne nous semble pas très raccord avec un moment de repos et me laisse dubitatif.
Vous aurez remarqué ma réticence naturelle à parler clairement de massage dans ce tombeau qui semble pourtant présenter tous les éléments les plus convainquant qui soient pour un passionné tel que moi. Mais alors, pourquoi est-ce que je préfère employer le conditionnel ou des formules telles que masso-compatible, massoïde etc. ? Parce que je veux rester le plus factuel possible. Je vous apporte les informations que j'ai, les compare, propose mes propres développements, je vous les mets en perspective mais en aucun cas je ne saurais me placer dans une affirmation coupable et gratuite qui pourrait m'être légitimement reprochée si quelques découvertes ultérieures ou inconnues lors de cette rédaction venaient infirmer mes dires. Le conditionnel rend la proposition orientable comme pourrait l'être un spot. Vous braquez vos projecteurs, vous listez les informations que vous avez, vous les communiquez, et à partir de là, le livre devient un catalogue parmi d'autres et non une bible incontestable. Que votre lecture soit récréative ou dans une démarche de travail, vous devez toujours garder un esprit critique et ne jamais vous contenter des sources que je vous donne sans aller en chercher de nouvelles et sans vérifier celles que je donne. Là où l'erreur est systémique, la vérification est apotropaïque.
En toute logique, ce chapitre aurait du s'intercaler entre les figures n°14 et n°15 mais je voulais garder à ces suites une certaine ligne directrice involutée autour de l'idée de corps alors qu'ici nous abordons le mobilier. A dire vrai, dans cet article que je vous propose il y a deux masso-entrées de formes distinctes, celle inhérente au tombeau d'Ankhmahor (Ânkh-ma-hor), qui n'est que la partie émergée d'un ensemble plus vaste de fouilles archéologiques intéressant le massage (objet, mobilier, sépulture, etc), et une deuxième issue du travail de Jean Capart (1877-1947) 1907 TDM avec ce présent ouvrage qui constitue un élément extrait de tout un corpus d'ouvrages sui generis qui forment désormais un nouveau champs de recherche jamais réellement exploité avec l'étude de la masso-littérature égyptologique disponible. Fig. 16. Détail du bas-relief médian
du passage de la salle 1 à la 6 (côté
Est) du tombeau d’Ankhmahor, vizir du pharaon Téti
- VIe dyn. vers -2323 à -2291 av. J.-C. Souvenez-vous de la planche fascée n° LXVII dont nous avons étudié les trois scènes de massage, présentaient : « Un petit registre intermédiaire est occupé par une série de trois coffrets, destinés évidemment aux ingrédients nécessaires à la toilette. ». Alors je reconnais bien volontiers qu'un oeil profane peu habitué à la forme de ces coffres communs au mobilier civil et funéraire pourrait spontanément les prendre pour une simple frise de séparation destinée à distinguer deux tableaux et non cette délicieuse et excitante certitude qu'il put s'agir de coffres remplis d'objets et qui plus est, destinés à la toilette. C'est là un des avantages que l'on a à se pencher patiemment sur ce genre de publications pour s'en fendre d'une synthèse comme je le fais ici. Qu'ils soient présent dans une tombe, restitués par une photographie et mentionnés dans un texte dédié dans lequel on nous décrit précisément une probable pédicure/manicure et/ou massage, ne nous aurait jamais permis de rêver mieux. Seulement bien sûr, il n'existe pas de sarcophage dédié à la réponse de toute chose comme il y eu un Sphinx pour Œdipe, car celui-ci ne s'ouvrirait jamais que sur une succession d'autres interrogations... La question n'est jamais qu'une momie qui la pose et la réponse, un Sphinx qui se tait ou des hommes qui n'entendent pas la réponse. Donc, maintenant que ces boîtes sont identifiées, la question hystérisante serait : qu'est-ce qu'elles pourraient bien contenir en terme de masso-éléments ? L'un deux ne pourrait-il pas être un Saint-Jean des massages ? un set pour masseurs ou de masseuses ou autrement dit, que contiennent ces coffrets qui puisse être associé à notre profession ? Car, si massage il y a, point de massage sans petit tabouret comme celui représenté dans le tableau le plus dégradé au-dessus de la circoncision, sans huiles salvatrices, adoucissantes, peut-être même sans petit oreiller. Même s'il est impossible de répondre à cette question, ce mobilier a nécessairement contenu ce que nous recherchons et il n'était pas envisageable de passer, d'une scène de manipulations à l'autre, en enjambant ces trois nécessaires dévolus à l'hygiène, au confort et à l'esthétique.
La nature du texte hiéroglyphique Nous avons passé en revue la partie figurative et rapidement survolé celle de l'écrit avec le chapitre Racler ou oindre que je ne compléterai pas davantage, néanmoins, je voudrais tenter d'épuiser plus durablement tout le reste du sujet hiérogliphique portant sur les ensembles en présences puisque des questions subsistent. Pour se faire je m'appuierai sur ma bibliographie propre, mes travaux antérieurs, des rapprochements plus illatifs et en toute fin, j'exercerai la patience de mon acolyte de choix, le docteur Richard-Alain JEAN.
Commençons par nous pencher sur les deux phrases qui émergent à la figure n°8, chapitre Scène masso-compatible n°3 avec ce passage où Ankhmahor dit, toujours selon Capart, p. 52, « Ne me fais pas de mal », ce à quoi le praticien répondrait : « Je ferai comme tu désires, prince. ». La première injonction semble instaurer une sorte de discordance entre sa formulation abrupte et la douceur intrinsèque purement occidentale que nous persistons à vouloir retenir du massage. Il n'est peut-être pas inutile de rappeler la dureté parfois surprenante de certaines pratiques comme le shiatsu, la réflexologie plantaire, palmaire exerçant des acupressions qui peuvent être parfois douloureuses, ou bien encore le massage turc réputé très physique et nécessitant des manipulations fortes, pouvant amener la personne manipulée à demander plus de clémence, de douceur. Nous connaissons tous cette étrange expression populaire et incantatoire qui souhaite ne pas se faire "déplacer" quelque chose... Donc elle ne me semble pas incompatible avec le massage. Au sujet de la réponse finale « Je ferai comme tu désires, prince. » nous avons isolée une divergence traductive avec une autre source mais bien moins sûre, glanée celle-là sur le web et plusieurs fois rencontrée sur des sites de réflexologie qui me semblait devoir d'être citée ici puisqu'elle est récurrente. Ce qui m'a, dès le départ posé problème, c'est qu'elle accompagnait régulièrement la version numérique que je m'emploie justement à éclairer pour vous et ce, sans citer, ni le statut reproductif du visuel, ni son origine funéraire, ni l'auteur de la traduction suivante : “Je ferais en sorte que tu me remercies”. J'ai donc suivi quelques pistes qui m'ont conduit à un blog que je qualifierais péjorativement de très peu crédible, ayant pour toute supposée référence qu'un vague 'Institut de Papyrus au CAIRE'. Étrange nom à la syntaxe douteuse pour une soit-disant institution égyptienne qui, si elle avait existé, aurait été opportunément mise en avant par quelque adresse ou lien hypertexte. De plus, ce très générique Institut de Papyrus laissait de fait supposer qu'il existait un original autre que cette tombe alors que nous avons clairement démontré que c'était faux. Aucun support scénographié de quelque type que ce soit, mobilier du quotidien ou funéraire, bas-reliefs, (papyrus authentiques et/ou ostraca avec dessin), ne restitue un déroulé technique d'une qualité aussi remarquable que celui que nous avons dans ce mastaba _je parle en terme d'images, pas de textes_. J'ai écris cet article en 2013, l'ai profondément remanié en 2018 en raison des exigences de référencement et de vérification des sources que le Département d'égyptologie du CFDRM, alors en formation, nécessitait. Chaque entrée qui s'ajoute n'est pas une ligne de plus négligemment posée ici, mais procède de diverses ventilations qui alimentent parfois plusieurs pages ou groupes de textes qui doivent être mis à jours, se joindre à d'autres et ne pas se contredire. Donc, je vous prie bien de croire que, si une quelconque similitude venait à se présenter, même ultérieurement, au regard de la charge de travail et de filtrage que j'ai déjà opéré, que je modifierai consciencieusement cette phrase. L'officine
qui revient le plus souvent avec cette appellation dito
suspecte est dirigée par
un dénommé Dr Ragab, dont la nature
des différents sites auxquels le nom est associé
et la teneur de leurs productions, permet d'en déduire
qu'il s'agit moins d'un Docteur de grade universitaire
que d'un marchand proposant d'honorables faux
sur fibres de bananiers. Concernant la dernière incise, je m'en tiendrai donc à la version de notre égyptologue belge, Jean Capart somme toute pas si éloignée mais sourcée, que Richard-Alain Jean, égyptologue français celui-là et vrai docteur, trouve en effet assez plausible. Nous pouvons aussi dire que, sous certains aspects, elle se rapprocherait assez du “Avant tout ne pas nuire (primum non nocere )“ d'Hippocrate (vers 460-vers 377 av. J.-C) lorsque l'on sait les capillarités historiques qui ont pu exister entre l'Égypte et nos antiquités de l'arc méditerranéen. Enfin, je me demande si le ton général de cet échange et la traduction qui en est faite ne serait pas finalement le seul élément circonstancié qui ait poussé Jean Capart à proposer l'idée qu'il pourrait s'agir de manucure ?
Soyons clair, si il est certain que notre papyrus vient bien de ce mastaba et probable que sa source d'inspiration vient de l'ouvrage de Capart, rien ne nous prouve en étudiant factuellement les deux scènes qui nous sont proposées, que nous avons vraiment devant les yeux un massage ou même un soin des ongles avec cette séquence mortuaire... Le seul hiéroglyphe tangible c'est celui que nous avons décrit plus haut et qui s'articulait autour d'un soin postopératoire, pourtant, si l'on cumule les éléments visuels des bas-reliefs, les publications dont on dispose avec celles de Capart et de Jean, si l'on rassemble ces faisceaux, si on les éclaire à la lampe à huile doucement romantique de nos professions, alors la place du massage est ici incontestable, je m'explique. Richard-Alain
JEAN
nous rappelle que pour les anciens, ces scènes
représentaient une "perspective de vie dans
l'au-delà" et là où nous,
nous ne voyons qu'un "monument de mort", pour
eux, c'était davantage perçu comme un
"monument de survie". Ils représentaient
ce qu'ils avaient besoin d'avoir au-près d'eux,
la médecine en faisait partie et la toilette
aussi jusque dans ses frictions
utiles. Dans le cas présent, faute de textes qui nous le spécifient sans qu'aucun doute ne soit permit, nous en sommes réduit à déduire des scènes possibles, approchantes, probables, plésiomorphes de massage même sur des panneaux tout-de-même relativement explicite. La question n'est donc pas de savoir si l'Égypte connaissaient l'art du massage car à cela on peut que répondre par l'affirmative, mais là où ça se complique c'est lorsqu'on tente de savoir quelle en était l'étendue, papyrus après papyrus, dynastie par dynastie, et dans le cas présent, quelle en était la pratique sous cette 6eme dynastie à laquelle nous comme confrontés ? La manière la plus certaine de répondre à cette question est celle qu'applique le CFDRM en listant patiemment la moindre entrée sur le massage et c'est la raison pour laquelle nous devions constituer un département d'égyptologie propre. Avec ce site cémétérial nous avons un début de réponse mais il est bien sûr absolument impossible de tout définir à l'aune de nos exigences modernes. Pour vous donner une idée de la difficulté d'accès à ces périodes, ici nous sommes sous le règne de Téti vers -2323 à -2291 avant J.-C., soit 2000 ans avant Hippocrate (né vers -460-377), pourtant, Galien, 600 ans plus tard, aura du mal à retrouver des originaux fiables du Maître de Côs et à traduire le ionien dans lequel il écrivait et Émile Littré (1801-1881) aura besoin de 22 ans pour mettre de l'ordre dans l'effroyable chaos de bribes de textes qu'il nous restait de ses Oeuvres. La difficulté de trouver des preuves matérielles de massage dans l'Égypte ancienne se retrouve de la même manière sur des périodes pourtant plus proches comme le Moyen-âge français qui ne nous laisse somme toute que peu de matériaux, et en l'absence de textes, de mobiliers particuliers à sa pratique, il est difficile à prouver matériellement. Peut-on imaginer qu'en mille ans aucun noble français ne se soit jamais laissé enduire d'huile, frictionné ? Qu'aucun valet n'ait assouvit les plaisirs de son maître allongé et paresseux sous des doigts qui n'attendaient plus que l'onctueux passage à venir ? La pédicure ou la manucure dans leurs acceptions larges portent en germe la gestuelle et les nécessités du massage ne serait-ce qu'au regard de l'obligation d'assouplir des cors, de repousser la cuticule qui recouvre l'ongle. Le soin primaire découlant pourtant de la beauté peut-il être laissé comme cela à peine l'ongle taillé ? Comment le plaisir que l'on ressent à se faire laver les cheveux et que l'on voudrait qu'il ne cesse jamais, puisse échapper aux soins des mains et des pieds chez un peuple aussi raffiné et des gens aussi riches ? Vous êtes un prince égyptien avec une kyrielle d'esclaves et de serviteurs et jamais il ne vous passerait à l'esprit de faire prolonger votre oisiveté, votre fatigue par le massage ?
Pédicure et manucure, quelle lecture en faire ? «...au registre inférieur, à droite, un homme est assis sur le sol, les bras croisés ; il tend en avant un de ses pieds et le livre aux mains d'un pédicure, qui lui arrange les ongles. « Ne me fais pas de mal, » dit-il. L'autre répond : « Je ferai comme tu désires, prince. » Jean Capart pages 52. Pour être honnête, la pédicure comme la manucure sont difficiles à isoler d'un massage et inversement mais la récurrence des tableaux et des positions ne laissent que peu de doute sur l'alternance des deux. La pousse kératinique nécessite une taille de l'ongle régulière que panneau de la fig. 9 suffirait à lui tout seul à formaliser sans qu'il soit justifié d'en rajouter un second au-dessus et un troisième en vis-à-vis à l'Ouest, fig. 6.
Dans les pièces que nous nous efforçons de collationner autour de la thématique du massage, pédicure et manucure font parties de ces professions et pratiques hautement masso-compatibles et historiquement bien représentées. Podologues, barbiers, coiffeurs et masseurs constituent une sorte de condominium naturel qui à vu le massage associé à leur déroulé technique comme en témoigne la littérature. Il se trouve que, sur la place de la pédicure en Égypte, nous avons rassemblé quelques marqueurs forts prouvant son emploi notamment sur sa partie hiéroglyphique telle qu'abordée dans Les superviseur des manucures du palais, par Alain Cabello-Mosnier, 11/07/2013.
Représentation hiéroglyphique possible du mot manucure Si
nous considérons les hiéroglyphes tels
que ceux auxquels j'ai pu avoir accès sur ce
site et plus spécifiquement dans ce passage cémétérial
dédié y compris ceux restitués
sur le papyrus, aucun élément ne vient
étayer la présence effective d'une pédicure,
d'une manucure. Certes, Capart l'évoque en 1907,
ça reste une mention historique mais cela ne
saurait suffire, c'est juste une possibilité
forte, une hypothèse, mais comme toujours, on
en est réduit à travailler par rapprochement.
A cette époque ils connaissaient la manucure,
un symbole
pourrait même lui être associé, (je
parle au conditionnel et après de nombreux échanges
avec R.-A. Jean) le signe hiéroglyphique
fig. 18, représentant la partie antérieure
d'une patte avec des griffes serait en mesure de correspondre
à la désignation de personnes s'occupant
des ongles
et donc des manucures mais encore une fois, tout cela
reste très ouvert et discuté.
De plus, Richard-Alain Jean nous rappelle que les égyptiens intervenaient sur les muscles par le biais de manipulations digitées (muscle en égyptien se dit mtw (lire métou) = muscle) et ils utilisaient aussi des intermédiaires tels que des pommades, des onctions ce qui implique du massage. Ainsi, soins musculaires et onctions sont le cocktail de base de l'apprenti masseur ; donc une manucure nécessaire et des soins des mains passent par le plaisir, le bien-être, par le massage. En même temps, sur ce panneau, nous avons bien un homme officiant sur le pieds et les mains d'Ankhmahor , que fait-il avec ? Peut-on envisager qu'un égyptologue de la trempe de Carpart, ait méconnu la sépulture de ceux qui étaient également qualifiés de "Superviseur des manucures du palais royal" ? Et, si cette charge nobliaire ne lui a pas échappé, alors l'a-t-elle incité à désigner ces triptyques comme possible pédicure ? De la même manière, peut-on envisager qu'un simple soin soit gravé sur les murs d'une tombe ? Oui, nous l'avons vu, les égyptiens voulaient retrouver dans la mort leurs joies passées et les gestes salvateurs mais peut-on imaginer qu'une manucure sèche soit gravée sans que le raffinement de l'acte aboutisse à un massage ? Les égyptiens passent pour être un peuple assez sensuel, leur vie, leur art, leur panthéon religieux en témoignent et ont fasciné le monde, le massage est également un raffinement extrême, si une scène de manucure à pu arriver jusque dans l'intimité d'une sépulture alors pourquoi l'art bien plus complet du massage avec tout ce qu'il entend de soins, de relaxation mais aussi de plaisirs plus sensuel, voire, sexuel, resterai-il à sa porte ? Le massage n'est-il pas justement un de ces arts que l'on souhaiterait emmener avec soi dans l'au-delà pour que cela se poursuive ? Alors pourquoi ne dispose-t-on pas de maître langoureusement allongé sur sa couche se faisant masser comme nous l'entendons ? Les traces de massages remontant à l'Égypte ancienne que nous retrouvons et relayons sur ce site ne se limitent pas à ce seul tombeau mais aucune n'est complète ou n'abouti à la représentation que nous comprenons aujourd'hui. Le dernier argument que je convoquerai c'est qu'au vue de la permanence de la pousse des ongles et de leur entretient il était probablement plus pertinent d'emporter une aide symbolique dans la mort pour continuer à ce le faire faire. Ça n'allait pas être Ankhmahor en personne, un des vizirs personnel du pharaon Téti , parfois même présenté comme son médecin qui allait se couper les ongles des pieds et des mains tout seul. Et puis, rien n'empêche ces auxiliaires du corps de prolonger leur mission au-delà des phanères et masser, malaxer le corps alangui de ce prince. Néanmoins, il est perturbant de voir qu'il n'y a aucun ustensile en lien avec le soin des ongles même si, nous explique Capart, les scènes sculptées pouvaient être réhaussées de peintures comme nos cathédrales au moyen-âge étaient peintes. Si manucure et pédicure se limite à la coupe des ongles et accessoirement le traitement de quelques oignons, je ne pense pas qu'il soit justifié pour cela d'y dédié tout un passage fait de diverses scènes.
Aucun hiéroglyphe traitant de pédicure n'est mentionné dans la tombe d'Ankhmahor mais ce n'est pas le cas pour le massage puisque nous avons Racler ou oindre avec . Des constructions hiéroglyphiques utilisées pour décrire ce qui s'approcherait le plus de ce que l'on appelle onction ou encore friction se retrouvent sur d'autres sites et là, très clairement, avec ceverrou O34, cetteperche du Nil (Tilapia nilotica) K1 et lefilet d'eau, N35, nous tenons-là une très belle entrée formelle et défendable. N'oublions pas non plus les assertions narratives de Capart au sujet de la planche fig. 15 qui vient en chef du diptyque fig. 9, si tant est que nous puissions nous en contenter. Cependant, l'édition de Une rue de tombeaux a Saqqarah, par Jean Capart , Ed. Vromant & Cie. 1907, tome 1 TDM et tome 2 TDM réservé aux planches reste une publication majeur dans la bibliographie masso-égyptologique.
In fine, ce qui est ironique et si l'on s'en tient aux explications de Capart au sujet des tableaux exprimant le massage à savoir celui du haut, c'est qu'aucun des deux représentés sur la version numérique façon papyrus ne sont les bons puisqu'elle désigne ceux du bas. La version colorisée s'est emparée des scènes de manucure et de pédicures en meilleure état et non de celle supposée restituer le plus clairement le massage d'Ankhmahor. Ainsi, si la source d'inspiration de cette version fut probablement issue de cette planche n° LXVII de Capart/Mathien, le texte en tout cas ne fut pas lu.
Un peu d'ordre dans quelques assertions fausses ! J'ai croisé durant mon enquête de nombreuses inexactitudes, certaines involontaires, d'autres intellectuellement contestables, voire, franchement opportunistes, qui, je l'espère, trouveront avec ce travail une résolution plus sûr. Dès que l'on questionne la toile au sujet d'Ankhmahor en association avec une éventuelle pratique primitive de massage dans son acception générique (Ankhmahor/massage) ou élargie aux pratiques sur les pieds ou les mains, nous constations un accaparement rapide et abusif de la prestigieuse adresse égyptienne avantageusement domiciliée dans un mastaba dont la magnificence semble pouvoir valider toutes les thèses et ce, d'autant plus que la vérification est ardue. Je le confirme, cette initiative en perpétuelle expansion m'a fait me sentir invariablement insuffisant et assez systématiquement approximatif, m'obligeant à toujours aller vérifier, comparer, annoter, demander des explications, me laisser corriger car, là nous rejoignons le carrefour très fréquenté de l'histoire, de la linguistique, de l'anthropologie et de bien d'autres. Que le résultat soit incomplet, je n'en doute pas et en matière d'égyptologie il le sera toujours mais est-ce une raison suffisante pour ne pas le commencer ?
L'imposture du couple Ed et Ellen Case Des traces de réflexologie auraient été découvertes par le couple Ed et Ellen Case (FAUX). Voici une des pépites découvertes au détour d'une de mes recherches sur le web affirmant qu'une trace de réflexologie rien moins qu'égyptienne aurait été identifiée dans le tombeau d'Ankhmahor par le couple Ed et Ellen Case. Certes, sur un CV, ça fait de l'effet mais reste à savoir si cela résistera longtemps à l'épreuve des faits ? Plus c'est grotesque plus ça semble vrai. Lorsque c'est faux et que quelques autorités le prouve, ce n'est alors que le travail sournois des forces médicales en oeuvres contre le massage. Seulement moi je ne suis ni médecin, ni le très contestable Ordre des kinésithérapeutes et pas non plus parmi les moins actifs pour avoir dénoncé leurs corruptions intellectuelles conjointes comme ces lois iniques nous spoliant sans vergogne durant des décennies du mot massage en France mais là, les outils que me procurent le CFDRM de Paris me donnent une vue panoptique sur ces pratiques internes à nos corporations et j'accède à des réalités qu'il me faut démonter. Ce qui n"était que timidement présentée au tout début de XXe siècle comme une scène possible de pédicure, fig.°9, est vite devenu un massage certain et là où le massage était réellement mentionné, fig.°15, il est devenu inexistant parce que méconnu ou dégradé. Puis, non content de la confusion possible qui s'opérait en omettant les sources, nous sommes ainsi passé du binome pédicure/manucure à la preuve quasi irréfutable d'une réflexologie plus complexe qui répond pourtant à des caractéristiques qui sont loin d'être constituées ici. Je préciserai également que, si la réflexologie (elle-même contestée) peut être réduite à un massage des pieds thérapeutique, masser les pieds n'est pas nécessairement de la réflexologie. Ainsi
parmi les informations erronées que j'ai pu isoler
sur le massage il y a cette rumeur doucement
opportuniste affirmant que ce serait un couple américain
du nom de Ed et Ellen Case, de Los Angeles, qui, en
1979 aurait découvert et/ou revendiquerait
cette jonction entre fresque d'aître égyptien et réflexologie.
Certains vont même jusqu'à parler, allez,
ne nous gênons pas, de réflexologie
égyptienne. Je
n'aurais pas la cruauté de citer ici jusqu'à
cette supposée "école de réflexologie"
en France qui véhicule sur son propre site _en
tout cas jusqu'à la publication de ce chapitre
que j'ajoute en ce 29 septembre 2018_ ce genre d'allégation,
mais il est regrettable que même ceux et celles
qui ont décidé de faire oeuvre de pédagogie
n'y regardent pas de plus près avant de s'exposer
de la sorte. Est-ce que tout le reste de leur matériel
pédagogique est de la même qualité
? Le drame là-dedans c'est que d'autres s'en
emparent à leur tour forts de l'autorité
qui en émane et ce qui n'était qu'un orgueil
américain passablement marketing à vouloir
faire croire pour se faire valoir, devient une faut
qui s'habille d'erreur, puis une vérité
visciée et systémique qui se propage. Ensuite, bien sûr, tout est possible en égyptologie comme ailleurs, nous avons déjà vu des novices faire par hasard ou par oeuvre d'assiduité des observations pertinentes, décisives, après tout, moi-même ne suis-je pas masseur et architecte du Massage-Français ? mais, lorsqu'on avance quelque chose, nous devons citer les sources associées et si nous n'en avons pas, nous poser les questions qui s'imposent et développer nos hypothèses autour d'elles. Quelles
ont été les miennes ? Il suffit de lire les documents de l'époque pour avoir les éléments de réponses qui les effacent implacablement de cette revendication.
Il s'agit de Wilhelm Max Müller (1862-1919) et malheureusement il ne cite pas l'ouvrage mais cela prouve bien que le fait massage était connu bien avant. Ce qu'il serait intéressant de savoir c'est comment c'est passé la jonction entre pédicure & massage quasi originellement cités à massage générique devenant une réflexologie revendiquée ? Il faudrait pour cela savoir de quelle réflexologie nous parlons et si réflexologie en anglais ne dispose pas d'une acception particulière, après tout, en France, n'est-il pas devenu le mot-valise pour parler de massage des pieds ou des mains ? Parle-t-on de réflexologie par traitement des zones réflexes teintée d'influences comme la réflexologie chinoise, réflexologie thaï ou de réflexologie simple synonyme abusif comme nous l'entendons encore trop souvent ? Certains s'avancent même jusqu'à oser parler de réflexologie égyptienne puisque là aussi plusieurs écoles s'affrontent. Il s'agirait donc de savoir quels sont les éléments matériels factuels qui permettent ces assertions. Ont-ils eut accès à des textes cémétériaux, à des papyrus, à une littérature spécifique qui l'atteste ? Si oui lesquels. La réflexologie elle-même est contestée dans ses fondements historiques et scientifiques, alors d'un point de vue pratique, il serait plus pertinent de se consacrer à l'étude des faits avérés, s'ils existent, plutôt que de surenchérir à coup de sépultures égyptiennes et d'allégations mikado . L'ouvrage
de J. Capart n'est pas une publication grand public
mais il revendique quand même en introduction
de faciliter le repérage des égyptologues
comme des touristes qui, une fois sur place ne voient
rien de ce qu'ils pensaient trouver. En effet, sans
indication, il est difficile de se repérer avec
tout ce sable. Il n'est donc pas impossible que ce couple
soit tombé dessus d'une façon ou d'une
autre, écrite ou documentaire à la télévision
américaine. Alors, ce qu'ils n'ont pas découverts (une réflexologie) peut-être on-t-il seulement redécouverts ou découvert pour leur profession (des manipulations qui pourraient s'en rapprocher), avoir eu l'impression d'être parmi les rares initiés à le savoir avant les autres et auront-ils voulu s'en faire les rapporteurs légitimes au sein de leur sphère socio-professionnelle. Peut-être que l'événement que cela a pu représenter dans le microcosme de la réflexologie a suffit pour qu'au regard des influences magico-religieuses de cette période on en tire d'hâtives et regrettables conclusions. N'étant pas anglophone il m'est difficile d'accéder à la littérature de cette époque mais je sais combien les initiatives personnelles aux usa sont souvent marquées par des intérêts commerciaux bien senti qu'il faudrait, si tel est le cas, savoir déjouer.
Ankhmahor ou la réflexologie, en tout cas, un des deux daterait de 2330 av JC. (FAUX). Nous l'avons vu, la réflexologie, telle qu'entendue aujourd'hui et déjà elle-même très fragile dans ses fondements, ne peut être sérieusement constituée ici et ce qui ne tient pas en terme de datation pour elle ne tient pas davantage pour la sépulture. L'absence de conditionnel dans l'affirmation de dates aussi lointaines est une erreur que nous constatons souvent. Le tombeau d'Ankhmahor remonterait, au alentour, de 2330 av J.-C. Même l'arrivée au pouvoir du roi Téti de (~2323) ~2321-~2291) est méconnue. Soyons clair, aucun des deux n'est précisément de - 2330. Déjà pour ce qui est du bâti, aucun égyptologue s'aventurerait sur une datation aussi précise alors qu'il n'y a pas d'éléments matériels dans le caveau pour l'attester. Comme vous pouvez le constater sur le cliché ci-dessous Fig. 20, il est affiché C ~2340 ans. C correspond à l'abréviation latine de cira signifiant vers ou environ. L'égyptien de cette époque est une langue considérablement plus morte que le latin parce que bien plus lointaine et plus du tout utilisée comme le latin peut encore l'être en pharmacie ou dans la taxinomie . Ce qui est faux pour notre parcelle céméteriale parce qu'il est impossible de dater aussi précisément une tombe n'en contenant aucune, l'est aussi pour cette supposée réflexologie que les faits fragilisent. De fait, il est préférable de donner une fourchette de dates ou de dire aux environs, vers ou, mais pas ensembles, d'utiliser le symbole ~ (aux alentours) et pas, voilà l'année de construction. Ensuite, prétendre dater une pratique en allant chercher dans l'histoire quelque chose qui s'en approche alors que celle-ci ne parvient pas à établir dans son siècle est l'illustration-même de la difficulté que les praticiens ont à prouver et à investir de manière sérieuse ces techniques ancestrales. Fig. 20. L'entrée du tombeau d'Ankhmahor. Fig. 21.
Comment
date-t-on une construction ? Ces dignitaires affichent toujours dans leur sépultures, lorsque ce n'est pas détruit, leurs titres et biens découlant de charges qui les plaçaient au service du roi, d'un membre de sa famille ou de son administration. De là, tout au plus pouvons-nous tirer une dynastie nous renseignant sur une période, voire, une date. Ici, Ankhmahor est présenté comme tjaty, parfois comme médecin du pharaon Téti qui règne de (2323)2321-2291 nous aide.
Le tombeau d'Ankhmahor serait donc celui de la réflexologie (FAUX). Nous lisons encore que le site d'Ankhmahor est la preuve par l'exemple que la réflexologie était bien pratiquée dans l'Égypte ancienne. Nous l'avons vue, c'est faux, la seule chose que l'on puisse dire c'est que nous sommes assurément en présence "d'une des représentations" les plus anciennes d'une manipulation du corps pouvant raisonnablement être rapprochée d'une pédicure envisageable sans oublié un massage probable mais en aucun cas la réflexologie saurait y être convoquée. Mais une chose est sûre, si ce mastaba fait bien prestigieusement référence à des pratiques massoïdes, il n'est peu-être pas le seul et ceci n'est pas une supposition mais une certitude... Voilà, c'est un début, un travail sûrement tragiquement incomplet mais il s'ajoute à d'autres déjà existants, toujours trop peu et à d'autres à venir, nombreux. Nous manquons toujours cruellement de sources, de sites archéologiques mais ce que nous avons, aussi infime soit-il est toujours mieux que ce que nous avons irrémédiablement perdu. A nous de savoir le faire vivre
Une aparté masso-thanato-morbide Fig. 22 Fig. 23
Je
ferai ici comme à mon habitude une aparté
thanato-morbide associant le
massage à son
versant négatif impliquant la pulsion de mort
selon le principe que sa plasticité lui permet
en effet d'être convoqué même sur
des scènes qu'on ne lui prêterait pas spontanément.
Par exemple ici nous avons à la planche LXXI
(71) du tome
2 p.141
du le pdf en ligne, une scène de mise au tombeau
que nous décrit d'ailleurs Capart dans son tome
1er. Pour les besoins du sujet je l'ai circonscrite
à la manipulation du corps d'Ankhmahor par ses proches en retirant les pleureuses.
Et là nous voyons bien que la façon
dont le corps du défunt est manipulé,
si nous isolions la gestuelle loin de son environnement
mortuaire, nous n'aurions guère de mal pour en
subvertir les tourments collectifs et prétendre
à un massage à quatre mains. Pour les besoins d'une nomenclature claire et adaptée j'ai appelé cette inversion de sens "massage thanato-morbide". Ainsi, caresser le corps définitivement inanimé d'un mort ne serait pas digne d'être qualifié de massage ? Je rassemble ici le puzzle de ce qui sera le grand projet de ma passion pour le massage en association avec la mort. C'est cette planche, alors que je parcourait le second tome de Capart que son infra lien m'est apparu et c'est en constituant ce genres d'articles avec ses sources que je serai en mesure de créer mon corpus. Regardez comment les mains des vivants enserrent le bras du trépassé si proche d'un massage !
C'est par l'étude des éléments brutes, hiérophyques, bâtis et bibliographiques (textes et planches), les travaux anciens de Loret (1859-1946), Capart (1877-194) et son élève Mathien, le soutient contemporain de l'égyptologue français Richard-Alain JEAN que le Département d'égyptologie du CFDRM de Paris, sous la direction de Alain Cabello-Mosnier a été en mesure de rédiger cette masso-étude sur le tombeau d'Ankhmahor .
La captation de l'image provient du passage de la salle 1 à la 6 (côté Est) du mastaba d’Ankhmahor, Égypte, Saqqarah . Cette entre-porte dispose d'une suite de cinq tableaux distribués sur chacun de ses côtés. Sur le versant Est, le bas-relief inférieur déroule deux binomes constitués par la répétition latérale d’Ankhmahor entrain de se faire "manipuler" pied et main sans que l'exercice ne soit précisé sur la partie dégradée des murs qui comportent le texte pour ce tableau. Il est probable que l'auteur de ce visuel ait prit pour modèle la planche n° LXVI p.131 de Une rue de tombeaux a Saqqarah par Jean Capart et Charles Mathien de 1907, tome 2 TDM "voire fig. 19" et décrite dans le tome 1 TDM p. 52 pdf et profondément étudiée dans ce papier. Synthèse des Masso-éléments disponibles pour le tombeau d'Ankhmahor
En quelques chiffres :
Ajout que j'avais fais le mardi 25 août 2015, 22:57 avec cette autre version de photo-montage versus féminin récolté sur le web dont on peut observer la similarité des postures et des hiéroglyphes. Fig. 24 Fig. 1, bis
Nous arrivons à la fin de l'étude de ce papyrus qui nous a amené de la Sorbonne avec Nathalie Lienhard au Louvre avec Richard-Alain JEAN et son livre qui en commente les outils mais observons encore une fois la finesse des mains, la grâce de ces pieds si longs, leur voûte plantaire si galbée, regardons ces corps assis dans une atmosphère de massage. Souvenez-vous, lors de l'énumération de la salle III du plan de Loret, Capart décrivait cette finesse en ces termes p. 43 du tome 1er la planche représentant le mur Sud de la salle III via la planche XLIX correspondant au tome 2 "Le modelé de la figure principale est spécialement soigné dans ce tableau et fait vivement regretter la perte de la partie supérieure du corps. Un fragment (planche L), donnant seulement les genoux et une partie de la jambe, montrera tous les efforts de l'artiste pour traduire exactement la musculature et faire sentir le squelette sous la chair." Fig. 25 : Ci-contre pédicure ambulant dans une rue de Bamako.
Il est impossible de distinguer le massage d'une pédicure mais au-delà de ce que dit Capart qui commente le bas-relief qui nous concerne avec cet étonnant masso-éclairage qui date de 1907 et qui inscrit durablement le massage dans une dynamique nouvelle, celle de sa présence élargie à une bibliographie égyptologique dans laquelle on ne pensait pas pouvoir l'y trouver. Nos arts ne sont pas l'objet de recherches de fond par manque de moyens, de patience peut-être aussi, de chercheurs, sûrement mais je crois pouvoir affirmer que par ce long et passionnant travail, grâce également à cette proposition modeste de Département d'égyptologie au sein du CFDRM de Paris, nous pourrons disposer désormais de toujours plus de matériaux perfectibles et réutilisables pour affiner nos hypothèses et les mettre en perspectives. De fait, ces actions de quasi pied-à-coulisse que je fais en passant de l'égyptologie au massage que je connais davantage et objet de toutes mes lectures depuis des années amènent un éclairage nécessairement nouveau et, je l'espère, digne d'intérêt. Il ne s'agit pas d'une simple excursion dorée le temps d'un article en terre nilotique mais bien d'une démarche beaucoup plus large et profonde qui vient s'adosser à un CFDRM tout entier dévolu à toutes les formes de massage, jusque dans leur histoire, jusqu'aux périodes les plus éteintes.
Remerciements : – Richard-Alain JEAN qui s'est vraiment très gentiment rendu disponible et je renvoie vers son ouvrage À propos des instruments médico-chirurgicaux métalliques égyptiens conservés au musée du Louvre, Ed. Cybele, Paris, 2012 TDM , je forme des voeux pour cette publication rejoigne les rayons de la bibliothèque du CFDRM au vu de l'intérêt qu'il a constitué pour l'élaboration de ce travail.
– (1) L'intrigante histoire du papyrus du web... par Alain Cabello-Mosnier, 5 juillet 2013/2018. Située à l’est du mastaba de Mérérouka dans le grand ensemble de Saqqarah, la tombe d’Ankhmahor a été découverte et déblayée par Victor Loret en 1899, en même temps que celle du vizir Néferséchemrê et celle de Néferséchemptah, toutes trois datant de la VIe dynastie. La tombe d’Ankhmahor fut également baptisée « tombeau des médecins » en raison des scènes qui figurent de part et d’autre du passage reliant la première chambre à la salle à piliers. – À propos des instruments médico
-chirurgicaux égyptiens, par Richard-Alain JEAN
Ed. Cybele, Paris, 2012 TDM Sources CFDRM sur les traces de massages en Égypte – La Rumeur d'Orléans, par Edgar Morin
Ed. du
Seuil, 1969
– Voici les publications de Wilhelm Max Müller (1862-1919) dans lesquelles chercher la planche de massage qui serait antérieure à celle de Capart. - Lectures on the Origin and Growth of Religion, 1878. - Selected Essays on Language, Mythology and Religion, 2 vol., 1881. - Introduction to the Science of Religion, 1882 - Chips from a German Workshop. Essays on Mgthology and Folk-lore, vol. IV, 1895. - The Life and Letters of the Ri. Hon. Friedrich Max Müller, édit. par sa femme, 2 vol. 1902. Profil facebook de : Blog pratique secondaire : http://www.lythos.fr Alain
Cabello-Mosnier Code
de la Propriété Intellectuelle. articles
L 122. 4 Jean Capart nous restitue p. 52 pdf du tome 1 TDM le mot oindre ou racler. Il nous dit "Le termeest fréquemment employé avec ce sens dans les textes médicaux." (Sur la nature et propriété des planches Revenu en Egypte pendant l'hiver 1905-1906, accompagné cette fois par mon élève et ami, le docteur Charles Mathien, de Liège, j'eus l'occasion de faire de nombreuses visites à Saqqarah et aux tombeaux Loret. Les 3 et 5 janvier 1906, nous y avons pris dix-huit grandes plaques photographiques (18 x 24
c'est livré par la suite à une distribution aléatoire des hiéroglyphes aussi bien dans l'ordre très personnel que dans la l'absence de sens. travailler sur Ptahshepses |
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