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technique
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** Livre fondateur |
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TITRE
: Vénus
sur le disque du Soleil, le 6 juin 1761, et le 3 du même mois
1769. Imprimé par ordre de Sa Majesté (Louis
XVI). Guillaume
Le Gentil de la Galaissière parle de massage
tome 1 pages 128, 129, 130 et 131 comme le mentionne le
TILF.fr. AUTEUR
: Le
Gentil de la Galaisière Guillaume Joseph Hyacinthe Jean Baptiste
ÉDITEUR : Imprimerie Royale Date d'édition : 1779 pour ce premier tome à l'édition originale. Régime politique du contexte de
l'ouvrage (en France) : Monarchie,
Louis XVI Lieu d'impression : France LANGUE : français FORMAT : complet en deux volumes in-4, 26,4 x 21cm, page de garde - page de titre - épître au Roi 2 pages - avant propos 8 pages - table 4 pages - texte 707 pages - table des matières 13 pages - addition - fautes à corriger 2 pages. TYPE : Livres en deux tomes ISBN : aucun Droits : libres Crédit photographique : Le CFDRM. Identifiant : http://www.cfdrm.fr Numéro d'archives : RELIURE : plein veau de l'époque sans aucune restauration - dos à 5 nerfs - dos orné et titre doré - manques sur la coiffe supérieure et sur le plat inférieur - tache d'eau ancienne bien sèche. ILLUSTRATIONS : oui, 13 planches dépliantes. ETAT : absolument parfait à l'intérieur sans aucun défaut, sans rousseurs, ni taches, ni déchirures. BIOGRAPHIE & THÈME : Voyage POIDS :
Livre en ligne sur : Google Livres 1ère édition ; Google Livres Dans l'édition de 1780 le passage qui nous intéresse ici ce trouve page 173 au lieu de la page 129 sur la première édition que nous avons. Livre afférent : Les caprices
d'un astre, de Antoine Laurain - Collection Littérature française chez
Flammarion, 2022 TDM Bibliographie associée : Ouvrages le citant
Provenance : France Incorporation : mercredi 13 janvier 2010 ; Ré-incorporation après restauration le dimanche 3 mars 2013 avec nettoyage de la reliure. Accès à l'emprunt : non, Argus estimatif 8000€. Statut de l'ouvrage : don Reconnaissance associative : faisait partie de la collection privée d'Alain Cabello-Mosnier. |
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Restitution de texte par Alain Cabello-Mosnier Je vous restitue ici, pour la première fois dans la littérature comme sur le net, l'intégralité du texte original que Guillaume de la Galaissière nous a dressé en 1769 sur l'art du massage et qui constitue l'unique raison pour laquelle je l'ai acquis. Je me fais une joie de l'offrir aujourd'hui au CFDRM afin d'augmenter son fond d'archive et de permettre à la communauté des masseurs et des masseuses de France d'accéder à leur patrimoine culturel et historique. Les annotations en bas de pages sont dans ce volume lettrées (a), (b) etc. Celles qui sont numérotées sont de mon fait.
Voyage dans les Mers de l'INDE
Fait par ordre du Roi à l'occasion du passage de
Vénus sur le disque du Soleil, le 6 juin 1761, et le 3 du
même mois 1769. Imprimé par ordre de Sa Majesté. (Louis XVI Par Guillaume Joseph Hyacinthe Jean Baptiste Legentil de la Galaisière
Je
place ici l'art de macer, que les femmes savent pratiquer comme les hommes.
Jean-Henri Grose, en parlant de Surate
A
la côte de Coromandel On est couché sur un canapé ou sopha} n'ayant sur le corps que la chemise ; dans cet état, la personne qui masse vous pétrit les membres les uns après les autres à peu près comme on ferait de la pâte ; cette même personne tire aussi les extrémités des membres assez pour faire craquer toutes les jointures des poignets, des genoux & des doigts, sans faire le moindre mal, car ces personnes font de la plus grande dextérité. On assure que cette opération est nécessaire dans l'Inde, & facilite la circulation des fluides que la trop grande chaleur tend à faire croupir, & auxquels elle ôte la liberté du mouvement ; que le massement rend les membres plus souples & plus agiles. Un voyageur exact doit tout voir par lui-même autant qu'il lui est possible. La seconde année de mon séjour à Pondichéry, la chaleur m'avait très-fort incommodé. On ne peut presque pas prendre, dans cette saison, l'exercice de la promenade, tant on est accablé. Il m'était venu une douleur dans les deux genoux, que je ne sentais cependant pas lorsque j'étais en repos, assis ou couché ; mais sitôt
que je voulais me mettre en mouvement,
j'y sentais une douleur
inconcevable, & une espèce
de roideur dans les jambes, qui m'ôtait
la liberté de marcher. J'avais une peine singulière
à mettre un pied devant l'autre; pour faire les premiers
pas j'étais obligé d'avoir recours au bras de mon Daubachy, pour m'aider à me soutenir
dans les premiers momens ; au bout de quelques minutes je pouvais me passer d'aide, les douleurs cessaient peu à
peu, & les forces me revenoient. Mon interprète &
mon Daubachy me conseillèrent de me faire masser ; je suivis leur avis & je m'en
trouvai très-bien. Beaucoup de femmes Européennes
se font masser tous les jours
par leurs Moces ou servantes. A la côte de Coromandel
Cette opération est peut-être une des plus voluptueuses & des plus sensuelles que l'amour du plaisir ait fait inventer ; mais quelque voluptueuse qu'elle soit pour les Indiens, ils n'y attachent aucune idée d'immodestie ou d'indécence, parce que cela n'est point dans leurs mœurs. Il est certain qu'elle excite les plus délicieuses sensations, & qu'on s'endort dans la plus douce ivresse. Grose prétend qu'elle fait éprouver aux Indiens une tendre langueur, qui va quelquefois jusqu'à se pâmer & s'évanouir. (c) Dormir la sieste est la même chose que faire la méridienne.
conséquence savent ajouter à cette opération un raffinement de volupté que je n'ai point éprouvé ; il consiste à avoir une demi-douzaine, & plus, de petits oreillers & couffins extraordinairement mous, faits d'une espèce de coton très-fin, qui vient à de grands arbres nommés ouettiers. Les personnes riches sont couchées sur plusieurs couffins de cette espèce ; ils en ont sous la tête, un sous chaque coude, un sous chaque poignet, pareillement sous les genoux & sous les talons. Ces oreillers contribuent aussi à tempérer la chaleur ; Les Européens, comme les Indiens, lorsqu'ils sont riches, ne couchent jamais sans avoir plusieurs oreillers sur leur lit ; ils en tiennent presque toujours un entre les bras : ils en changent à leur gré quand ils se réveillent ; ils en mettent aussi sous les bras & sous les jambes. Les Indiens trouvent tant de volupté dans l'usage de ces couffins ou oreillers, qu'ils représentent une grande partie de leurs divinités couchées ou appuyées sur des couffins. (Voyez le chapitre suivant). Je doute qu'il y ait sur le reste de la terre un endroit où l'on réussisse mieux à prendre ses aises que dans l'Inde, où le pays offre tant d'attraits & de charmes, & où en même tems le peuple soit si doux. Chaque climat a ses délices, j'en conviens : si l'Inde a ses frictions, comme les nomme Grose, la Russie a ses bains, selon M. l'abbé Chappe ; mais ces bains ont besoin d'une cérémonie & d'un assaisonnement de verges, qui ne furent pas longtemps du goût de cet académicien. Enfin, l'Inde est un pays rempli, pour ainsi dire, de magie & d'enchantemens ; ceux qui y mettent le pied se trouvent
en quelque sorte métamorphosés,
si l'expression est permise.
Ce pays ressemblerait assez en cela à l'île & au palais enchanté de Circé Grose croit, & avec raison, que les Romains avaient anciennement connu l'usage de se faire masser ; que Martial & Sénèque en parlent. Voici le passage de Martial : Percurrit
agili corpus arte tractatrix, Sénèque, en s'élevant contre le luxe des Romains, semble aussi leur reprocher, (dit Grose) la friction orientale (d). L'Inde
est soumise aux Tartares connus, comme on sait, sous le nom de Mogols.
Les Tamoults Les Indiens sont plus fins, plus adroits dans les affaires, & plus politiques que les Mogols ; mais ceux-ci sont plus guerriers. (d) An potiùs optem ut malacissandos articulos exoletis meis porrigam : Ut muliercula aut aliquis in mulierculam ex viro versus digitulos meos ducat. (2)
Fin du texte nous intéressant
(1) Il s'agit d'un épigramme du poète romain Martial à l'encontre d'un de ses riches contemporains dont voici la traduction "Une masseuse exerce son art léger sur toutes les parties de son corps, et promène sa main habile sur chacun de ses membres." La suite de cet épigramme que ne nous donne pas Guillaume de la Galaissière est tout aussi salée et contient d'ailleurs une autre entrée sur les massages referencée par le CFDRM voir la suite. (2) Traduction "Appellerai-je de préférence de jeunes garçons pour m'assouplir les articulations ; ou bien, à défaut d'une femme, un homme changé en femme, pour détendre mes chers petits doigts ? Voir la suite de la Lettre 66 à Lucilius par Sénèque. Nous avons ici un superbe témoignage exhumé du 18ème siècle dans lequel Guillaume de la Galaissière traite de massage sur quatre pages et va même relever la qualité des cousins pour le confort de l'allonge chez les indiens. |
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