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Mots clefs : Orthopédie, frotter, friction(s), oindre, onction, liniment

 

 

 

L'Orthopédie

ou

L'art

De prévenir et de corriger

Dans les enfants,

Les difformités du corps.

1741

 

TDM : Ce livre traite ou emploie des termes liés au massage

 

Titre : L'orthopédie (1ère édition)
ou l'art de prévenir et de corriger dans les enfans les difformités du corps. Le tout par des moyens à la portée des pères & des mères, & de toutes les personnes qui ont des enfans à élever.

Auteur : Nicolas Andry

Éditeur : La Veuve Alix

Date d'édition : 1741

Lieu d'impression : France

Langue : Français

Type : ouvrage imprimé en deux tomes.

Format : deux volumes in 12, le premier volume dispose d'une préface de 68 pages et de trois livrets successifs de 345 pages, table des matière comprise.

 

- Le deuxième volume se compose d'une "Table des articles contenus dans le second volume" c'est-à-dire celui-ci sur 5 pages, d'un quatrième livret de 337 pages, d'une Table des matières qui poursuit sa numérotation jusqu'à la 365ème page, d'un errata sur un paragraphe, et d'une Approbation d'un dénommé Casmajor, l'habituel Privilège du Roy (Louis XIV) sur 5 pages.

Sa thèse
Le livre se poursuit sur un Avis de deux pages concernant sa thèse qu'il nous restitue en français jusqu'à la page 26, et en latin sous le titre de Quæstio Medica jusqu'à la page 47. Ce volume-ci ne dispose d'aucun frontispice ou gravures.

 

Reliure : plein veau, dos à nerfs ornés, pièces de titre et de tomaison en maroquin havane, tranches rouges

Droits : domaine public

Identifiant : http://www.cfdrm.fr

Description : Illustré d'un frontispice et de 14 planches gravées par J. Guélard d'après A. Humblot, sur le premier volume.

Thématique : médicinal

Commentaires : Nicolas Andry de Boisregard (1658-1742), régent de la Faculté de Médecine de Paris était avant tout un parasitologue de renom. A plus de 80 ans, en 1741, il publie le présent ouvrage où apparaît pour la première fois le mot "orthopédie" qu'il a créé à partir du mot grec - ortho, droit et de - paido, enfant. Nicolas Andry analyse les malformations et les principes biomécaniques liés à l'ossature. Il est partisan d'une thérapie par le mouvement ou kinésithérapie. La même année il publie une deuxième fois sa fameuse thèse académique (L'exercice modéré est-il le meilleur moyen de se conserver la santé ?) qu'il avait présenté en 1723 et qu'il publie d'ailleurs à la fin de cette première édition.

Dally dans sa Cinésiologie Ed. Librairie Centrale des Sciences, de 1857 Fiche technique nous la restitue aussi page 501.

Berne et Dujardin Beaumetz le placent dans la 6ème période des modernes qu'ils proposent dans leur : classification des massages (page 12 Le massage) pour la proximité qu'il entretenait avec le massage.

Andry fait parti du Panthéon des masseurs pour être à l'origine du mot orthopédie.

 

Défauts : Les six premières pages du début comportent une découpe visible sur les photos suivantes ne lésant toutefois pas le texte. A 4.09 cm de haut de la page 317 la feuille est déchirée sur deux cm.

Fiche de repérage (mots clef) : Frotter,

Livre en ligne sur : Google-Livres : tome 1 tome 2

Restitution de texte : p Lire complète dans la restitution des phrases renvoyant au massage ; voir aussi sa thèse de 1723 Fiche technique

Texte associé :

Référence : Waller 418?

Statut de l'ouvrage : don

Reconnaissance associative : Ce livre appartenait à la bibliothèque Alain Cabello-Mosnier

Provenance : Lyon, France

Incorporation : samedi 2 mai 2009

Accès à l'emprunt : non, Argus de recherche 4800€.

 

 

Restitution de texte (partielle) par Alain Cabello-Mosnier, Paris le Mardi 9 mars 2010. Voir notre politique de saisie de textes et explications.

 

Ayant procédé à la lecture de cet ouvrage en deux volumes, je vous restitue phrase après phrase celles qui parlent de l'art du massage ou me semble y être assimilées par l'intention et la proximité du geste, en vous communiquant systématiquement le numéro de la page correspondant à celle de la première édition que le CFDRM tient à votre disposition dans ses locaux, sans que vous ayez nécessairement à tout lire.
La thèse que Nicolas Andry à soutenu à deux reprises en 1723 et en 1741 se trouve à la suite de cette édition mais fera l'objet d'une analyse séparée. Voir sa thèse de 1723.

C'est la première fois au monde qu'un tel travail est fait au bénéfice de tous avec cet immense projet qui consiste à mettre sur le web, l'intégralité du masso-contenu de tous les ouvrages écrit en français sur le massage.

Alain Cabello-Mosnier
Mardi 9 mars 2010 

Tome 1

Tome 2

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Dès le début, du premier tome de l'Orthopédie de Nicolas Andry de 1741 nous avons une explication de texte sur la formation de ce terme d'Orthopédie en référence à deux autres ouvrages approchant qui procédèrent à l'emploi de néologisme composant leur titre tel que Pédotrophie de Scévole de Saint-Marthe en 1584 sur "la manière de nourrir les enfans à la mamelle" et Callipédie de Claude Quillet sur "les moyens d'avoir de beaux enfans" édité en 1656.

Page XXIV

Nicolas Andry commence par donner la description des préparations que proposait Scévole de Saint-Marthe Information ouverte dans une nouvelle page dans son ouvrage de 1584 et page XXIV, pour lutter contre les inflammations du nombril "Les médecins, à ce que remarque M. de Saint-Marthe, ordonnent pour rémédier à ce mal, de piler du Nard, puis de le mêler avec de la térébenthine, & après l'avoir battu dans de bonne huile de noix, d'en frorer* [frotter] doucement la playe, ...".
Voir le paragraphe exacte de notre seconde édition de La manière de nourrir les enfans à la mamelle par Scévole de Saint-Marthe Information ouverte dans une nouvelle page de 1698 Fiche technique page 92.

* Nous avons là juste une faute de l'imprimeur comme il est fréquent d'en constater à l'époque.

 

Page XXX nous trouvons ce très joli petit paragraphe, "Pour appaiser la colique des enfans, notre Auteur conseille de leur frotter le ventre ou avec de l'huile de camomille, ou avec de l'huile d'anéth, ou avec de l'huile d'olive bien vieille, les unes et les autres bien chaudes." Ainsi, aux mères du seizième, dix-septième et dix-huitième siècle, conseillez-t-on de masser le petit ventre de leur enfant indisposé d'huiles dont les effets se diffusaient dans la peau sous l'action conjugué du passage des mains et de la chaleur induite.

Voir le paragraphe exacte de notre seconde édition de La manière de nourrir les enfans à la mamelle par Scévole de Saint-Marthe de 1698 Fiche technique page 103.

 

Page XLII nous avons une intéressante entrée dans la mythologie romaine avec ce massage qu'une des Nymphes, fille de Péan administre à Hercule victime, devant ses yeux, d'une crise épilepsie...

"Après ces réfléxions, on remarque que plusieurs grands personages ont été attaqués du mal caduc ; sur quoi on cite César, Mahomet, Hercule. On rapporte au sujet de ce dernier [Hercule], ce que dit la fable, à savoir qu'une fille de Péon descendue d'Apollon, la plus considérable des Nymphes, ayant par hazard ses mains pleines d'herbes médicinales qu'elle venoit de cüeillir, apperçût ce Héros, du haut d'une montagne, lequel frappé d'Epilepsie, étoit étendu par terre sans pouvoir se relever ; Qu'elle accourut aussitôt à son secourt, lui nétoya la bouche, lui dessera les dents, & avec de l'huile d'amandes qu'elle avoit sur elle, lui frotta le col, les mains, la région du coeur ; Qu'enfin elle lui mit sous les narines, des feüilles de rue ; il revint à lui, & qu'ayant alors reconnu la Nymphe, il lui adressa ces paroles : «O Excellente Fille ! Quel est le Dieu qui vous a envoyé pour me délivrer d'un mal si cruel ? S'il est vrai que Jupiter soit mon pere, & qu'il me doive un jour recevoir dans le Ciel, j'aurai pour vous, lorsque j'y serai, toute la reconnaissance que je vous dois ; cependant afin que cet horrible mal ne me reprenne pas, dites-moi, je vous conjure, ce qu'il faut que je pratique pour m'en préserver à l'avenir...".

Hercule est l'équivalent romain d'Héraclès, le fameux héros grec aussi réputé pour souffrir d'épilepsie bien qu'en l'état actuelle de mes connaissances je ne suis pas en mesure de certifier qu'il y a une équivalence grecque de cette histoire. Nicolas Andry cite toujours les recommendations de M. de Saint-Marthe dans La manière de nourrir les enfans à la mamelle en 1584 Fiche technique. Mais cela ne change rien au fait que nous avons un héros grec et pas n'importe lequel qui se fait masser par une nymphe à la suite d'un accident de santé. A son réveil Hercule remercie la Nymphe mais demande à ce qu'on lui enseigne les techniques lui permettant de ne pas retomber malade, ce qui lui est accordé. Est-ce à dire qu'Hercule fut instruit sinon de l'art du massage tout au moins de celui de la friction ? Lire la suite dans Hercule massé par une Nymphe.

Texte associé : La fleur des masseurs Fiche technique par Alain Cabello-Mosnier et Hercule massé par une Nymphe.

 

Ceci été la Préface du premier tome qui se poursuit par la restitution des différentes parties du corps que nous donne Andry au début de son ouvrage. Je me propose de vous la restituer car cela touche à la façon dont le corps était appréhendé à cette époque. Les étymologies y sont intéressantes.

 

Pour ceux qui souhaitent passer directement aux paragraphes suivants traitant de massage, cliquez ici.

 

 

 

 L'Orthopédie 

ou

L'art

De prévenir et de corriger

Dans les enfants,

Les difformités du corps.

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Livre premier

Notion générale de l'extérieur du corps

Le Corps humain se divise en Tronc & en Branches. Le Tronc a pour Souche l'épine du dos, & comprend trois cavités ; à savoir,

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1 °. la Tête, que les Anatomistes appellent ventre supérieur, & qui est posée sur la colomne du col ;

2°. la Poitrine, que les mêmes Anatomistes appellent  ventre moyen ;

3°. le ventre proprement dit, qu'ils nomment ventre inférieur.

Les Branches sont les Bras & les Jambes. Je ne détaillerai ces parties que par rapport à l'extérieur seulement. Elles se divisent chacune en plusieurs autres, dont les unes ont des noms connus de tout le monde, & & quelques autres des noms moins connus. Je les nomme & les décris toutes par ordre, ce qui sert d'introduction à l'Ouvrage.

 

LA TESTE,

Première partie du Tronc, considérée extérieurement.

La tête, pour commencer par la partie du Tronc, que nous avons nommée la première, comprend pour le dehors, le Crâne, la Chevelure & le Visage.

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LE CRÂNE.

Le Crâne est la boëte osseuse qui enveloppe le Cerveau.

 

LA CHEVELURE.

Par la chevelure, on entend, non les cheveux seulement, mais toute cette partie de la tête où naissent les cheveux, c'est-à-dire le dessus, les côtés & le derrière de la tête. Le dessus de la Tête commence où finit le haut du front ; on l'appelle Synciput, & le derriere de la Tête se nomme l'Occiput. Aux côté de la Tête, entre les yeux & les oreilles, sont deux parties nommées les Tempes, qui sont portion de l'Occiput.. L'os des Tempes est le plus faible de tous ceux de la Tête, ce qui est cause que les playes dans cet endroit, sont mortelles.

On prétend que ces parties sont appellées Tempes, du mot latin Tempora, qui signifie Temps, parce qu'elles indiquent l'âge de l'homme. Les cheveux des personnes

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âgées blanchissant premièrement dans ces endroits-là, ce qui cependant ne se vérifie pas dans tous les pays ; y ayant des peuples dont les cheveux, s'il faut en croire certains Historiens, sont blancs dans la jeunesse, & noir dans la vieillesse.

 

LE VISAGE.

Le Visage est l'assemblage des parties qui composent le devant de la Tête, telles que le front, les sourcils, les paupières, les yeux, le nez, les oreilles, les joues, les lèvres & le menton ; à quoi j'ajoute la peau dont ces parties sont recouvertes.

 

LE FRONT.

On appelle Front, cette avance qui est au-dessus des sourcils, la-quelle commence aux cheveux. C'est le sentiment commun des

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Anatomistes, qu'elle se nomme ainsi du mot grec Fren, qui signifie esprit, pensée, ou de Frenein, autre mot grec qui signifie raisonner, avoir de la  raison, parce que c'est principalement sur le front, que l'on connoit quand l'homme pense ; mais il ne faut pas beaucoup compter sur ces étymologies.

 

LES SOURCILS.

A l'extrémité la plus basse du front, s'élève, de chaque côté, un petit amas de poils rangés en forme d'arc, qu'on nomme les Sourcils, parce qu'ils sont au-dessus d'une partie de l'oeil, qu'on nomme les cils, ensorte que Surcil, ainsi que le fait voir le mot latin Supercilium.

La partie des Sourcils qui est du côté du nez, s'appelle la téte des Sourcils ; & l'autre l'autre, la queue des Sourcils, est nommé l'entrecil.

 

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LES YEUX.

Les yeux, à l'extérieur, sont composés de plusieurs parties : les deux peaux que l'on voit dessus & dessous, se nomment les paupieres. La paupiere supérieure est mouvante, l'inférieure est immobile. Elles ont un petit bord garni de poils ; ce petit bord s'appelle Tarse, & les poils qui sont attachés, se nomment les Cils.
Les Tarses ont chacun, du côté du nez, une petite ouverture par où sortent les larmes, ces ouvertures s'appellent points lacrymaux. Les paupieres s'unissent vers le nez, & au côté opposé. Cette union forme un angle de chaque côté ; l'angle du côté du nez s'appelle le grand angle de l'oeil, & l'autre côté le petit angle.
Sous les paupieres, en-dedans, est renfermé un corps rond & poli, qui est ce qu'on apelle l'Oeil, où le globe de l'Oeil. Ce qui paroît de ce globe est blanc, avec un point au milieu. Cette partie blanche s'ap-

 

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pelle le blanc de l'Oeil, ce blanc est une tunique qu'on nomme la tunique conjointe, à cause qu'elle joint ensemble, toutes les parties de l'Oeil. On découvre au point du milieu un cercle nommé l'Iris, à cause de ses couleurs ; ce qui est au centre de ce cercle, est une ouverture dans les tuniques de l'oeil, laquelle se nomme la Prunelle.

 

LE NEZ.

Le milieu du visage est une partie est une partie éminente qu'on nomme Nez, laquelle est l'organe externe de l'odorat. Le nez se divise en plusieurs parties ; le dessus qui est entre les deux yeux, un peu plus haut, s'appelle la racine du Nez ; ce qui est d'abord après, d'appelle l'épine du Nez. C'est une partie toute osseuse. A cette épine est attachée un cartilage, qui jusqu'au bout du nez. Ce cartilage s'appelle l'Acromion, ou globe du Nez, & vulgairement les Narines. Ces Narines sont séparées par une petite cloison charnuë, appellée la colomne du Nez. Au-

 

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dessous de cette colomne, est creusée une espece de rigole, qui sépare la lèvre supérieure en partie droite & en partie gauche ; cette rigole se nomme le Philtre.

 

LES OREILLES.

L'Oreille extérieure se divise en partie supérieure, & en partie inférieure. La partie supérieure est beaucoup plus large que l'autre. Elle se nomme Pinna, autrement dit Aile, ou Aileron. L'inférieure s'appelle Fibra ou Lobe. Le Pinna a plusieurs parties : Le circuit extérieur qu'on y remarque, lequel  touche les cheveux, s'appelle Helix Image, & le circuit qui est plus en deça du visage, se nomme Anthélix Image. Entre l'Hélix & l'Anthélix on voit une cavité. Cette cavité se nomme la Nacelle. Le Pinna a un rebord ou petit cercle, qui s'appelle Cercle gibbeux. Ce Cercle gibbeux a une extrémité proche des tempes, laquelle s'enfonce du devant au dedans, & qui s'appelle extrémité gibbeuse.
Dans l'Helix, paroît un demi-

 

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cercle qu'on nomme la faucille. Après cette faucille est une concavité nommée la coquille. Sous la coquille est une autre cavité située au milieu de l'oreille, laquelle va jusqu'au tympan, on la nomme l'Alvéole, ou la Ruche.

Le Fibra, autrement le Lobe, se divise en partie supérieure, & en partie inférieure. La supérieure s'appelle le Prolobe ; l'inférieure, qui est molle & pendante, s'appelle l'Antilobe. C'est l'endroit où se mettent les pendans d'oreilles. Près de la jouë paroît à l'oreille, une petite éminence plate, & mi-ronde, que l'on nomme Hircus ; laquelle, quand on la presse contre l'ouverture de l'oreille, fait comme l'office de couvercle, & bouche exactement cette ouverture.

LA BOUCHE.

Entre les deux joues, est une cavité nommée la Bouche, composée en dehors, de deux parties, qu'on appelle les Lévres; l'une supérieure, l'autre inférieure. Elles font l'entrée

 

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de la Bouche. La partie extérieure des Lèvres s'appelle Prolabium, & le bord qui est de couleur rouge, se nomme Prostomia. Les deux extrémités de la Bouche qui font la réunion des deux lévres, se nomment les coins de la bouche ; la Bouche comprend deux parties, qu'on appelle les mâchoires ; l'une supérieure, l'autre inférieure, toutes deux garnies de petits os, qu'on nomme les Dents. La machoire inférieure s'étend depuis les deux oreilles jusqu'au menton inclusivement.

LE MENTON.

Le Menton est la partie antérieure de la machoire inférieure. II a au-dessus, une partie charnue qui approche du col. Cette partie s'appelle Buccule, ou petite gorge.

LES DENTS.

A la machoire supérieure, & à l'inférieure , le long des gencives, est une rangée de petits os blancs & durs, médiocrement longs & lar

 

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ges, qui font non-seulement l'ornement de la bouche, mais qui ferrent à macher les alimens, & aident à la prononciation. On les nomme les Dents. Dans l'âge parfait, il y a ordinairement trente-deux Dents à savoir, seize à chaque machoire. De ces trente-deux Dents, il y en a huit en devant; à savoir, quatre en- haut , & quatre en bas; on les nomme incisives, ou trenchames, à cause de leur fonction, qui est de trencher ou couper les alimens solides. On les appelle aussi Dents joyeuses, parce que ce font celles qui paroissent le plus lorsque l'on rit.

Après les Dents incisives, il s'en trouve quatre fort aiguës, nommées canines, deux en haut, & deux en bas. On les nomme canines, parce qu'elles sont pointues comme des Dents de chien ; celles d'en haut ont le nom d'œilleres, parce qu'elles sont situées au-dessous des yeux.

Ces Dents canines font suivie de vingt autres Dents ; dix en haut, & autant en bas ; cinq à chaque côté , lesquelles font appellées molaires, parce qu'elles font comme l'office

 

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de meules, a l'égard des alimens durs. Ce nombre fait, en tout, trente-deux Dents. Les quatre dernieres Dents molaires ; à savoir, les deux d'en haut, une à chaque côte, & les deux d'en bas, une aussi à chaque côté, se nomment vulgairement Dentt de sagesse ; parce qu'elles ne viennent gueres que dans la maturité de l'âge.

Après avoir parlé des parties extérieures de la Tête, l'ordre nous conduit à parler de celles de la Poitrine.

 

LA P 0ITRINE.

Seconde partie du Tronc.

La partie qui est après la Tête ; & qui fait comme la forme d'un coffre, tant en devant, qu'à côté & en arriere, s'appelle la Poitrine. La colomne sur laquelle la Tête est posée, & qui est le commencement de cette Poitrine, s'appelle le Col.

 

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LE COL.

Le Col est regardé comme une portion de la Poitrine, parce qu'à proprement parler, il en est le commencement, & que les principales parties qu'il renferme, dépendent de la poitrine. Il est appellé Col, parce qu'il est comme une colline sur laquelle la tête est élevée. La partie la plus basse du Col en devant, s'appelle la gorge, ou le gosier. La partie supérieure, aussi en devant, comprend une éminence qu'on appelle la pomme, & avec le vulgaire le morceau d'Adam. Cette éminence fait portion d'un tuyau nommé Larynx, qui sert d'instrument à la voix, lequel s'avançant par devant, forme cette éminence ou grosseur qui paroît plus aux hommes qu'aux femmes, parce que les femmes ont en cet endroit, de grosses glandes, qui leur rendent le Col plus arrondi, & la gorge plus pleine. Quand on mange ou qu'on boit, il arrive que cette grosseur monte & puis descend, La cause de ce

 

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mouvement est que lorsque nous avalons quelque chose, la descente de l'aliment oblige le Larynx , par âne mécanique nécessaire, s'élever alors, ce qui facilite la chute de cet aliment dans l'estomach.

Le derriere du Col, autrement la partie postérieure, s'appelle le cervix; le haut du cervix est appellé l'ophia, mot purement grec. Le milieu du cervix se nomme la nuque, ou la fosse ; & le bas, épomis, autrement le chignon du Col ; on l'appelle épomis, parce qu'il est au dessus d'une partie qu'on nomme l'épaule, laquelle se dit en grec omos, épi étant une préposition grecque qui signifie dessus, ensorte qu'épomis signifie qui est au-dessus de l'épaule.

Les côtés supérieurs du Col, sous les oreilles, s'appellent les parotides. Ces parotides sont des glandes qui boivent les humidités du cerveau. Le côté moyen sous les parotides, s'appelle Terthra, & le côté inférieur, Paralophia.

A la base du Col en devant, paroissent deux parties, l'une à droite, l'autre à gauche, qui font deux demi-

 

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cercle joints ensemble, ces parties s'appellent les Clavicules.

 

DES CLAVICULES.

Ce font deux petits os qui ferment la voute de la poitrine par en haut ; on les appelle Clavicules, du mot latin clavis, clef, parce qu'elles font comme la clef de cette voute.

 

Aux Clavicules commence le coffre ou la voute de la poitrine. Ce coffre où cette voute se termine derriere les fausses côtes inclusive- ment. La partie antérieure de la poitrine, est appellée proprement la poitrine. Le haut de cette partie antérieure, s'appelle les Clavicules, dont nous venons de parler. Le milieu au-dessous, se nomme le Sternum.

 

DU STERNUM

Le Sternum est un os plat, couché au milieu des côtes par-devant, c'est où aboutissent les côtes. Le mot de Sternum signifie en grec fermeté d'entendement, & vient, à ce

 

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qu'on prétend, de ce que quelques Auteurs Grecs ont crû que l'entendement résidait dans le coeur, qui est placé sous le Sternum. D'autres l'ont appellé Sternum, c'est-à-dire, solide & ferme, parce qu'il fait comme l'office de plancher. D'autres enfin le dérivent du latin sternere, qui signifie étendre, coucher, parce que cette partie est couchée au milieu des côtes. Elle est aussi appellée bréchet, du mot bréche, qui est le nom d'un marbre fort dur, parce qu'elle est posée comme l'est un marbre sur une tombe, & que quand on fait l'ouverture d'un cadavre, elle se léve de même qu'un marbre de dessus un tombeau. 

Au bas du Sternum est une partie cartilagineuse, faite en forme de pointe d'épée ; on l'appelle cartilage xiphoïde, du mot grec xiphos, qui signifie épée.

 

DES AUTRES PARTIES

EXTERIEURES DE LAPOITRINE.

La partie antérieure de la Poitrine,

 

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se nomme du nom propre de Poitrine, comme nous l'avons remarqué. Les parties latérales sont appellées péristerna, c'est-à-dire autour du Sternum, Peri étant une préposition grecque qui signifie à l'entour. La ligne osseuse qui est au milieu du dos, & qui le sépare en partie droite & en partie gauche, s'appelle l'Epine du Dos, ou autrement, les Vertebres.

Les deux parties supérieures du. Dos, à côté des vertebres, s'appellent les palerons, ou omoplates, & vulgairement les Epaules.

Au milieu de la Poitrine, à droite: & à gauche, en devant, s'élévent deux éminences charnuës, nommées les manmelles, lesquelles sont plus grosses aux femmes qu'aux hommes. Celles des femmes font composées de corps glanduleux, entre-tissus d'une infinité de vaisseaux, qui fervent à la production du lait. Celles des hommes sont seulement de peau, de chair, & de graisse, & ne peuvent faire du lait ; quoiqu'il en sorte quelquefois une humeur y ressemble. II y a néanmoins

 

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Les Historiens qui rapportent que des hommes ont allaité des enfans, comme auroient fait des nourrices. En général les mammelles des hommes, pour être bien faites, doivent être petites, & un peu plates. Celles des femmes doivent être rondes, élevées, & avoir la figure de deux demi-globes, séparés l'un de l'autre par un espace médiocre.

Les mammelles ont à leur milieu, un petit cercle rougeatre, nommé Rayon, ou Aréole. Il est pâle aux jeunes filles, obscur aux femmes grosses & aux nourrices, & noir aux vieilles femmes. Ce cercle a pour centre, une petite avance de chair qu'on nomme le mammelon, laquelle est d'une substance fongueuse de poreuse ; elle paroît quelquefois toute flétrie ; mais elle se reléve dès qu'on la frotte un peu, ou que l'enfant la succe. Elle est rouge & petite aux filles, livide & grosse aux nourrices, & plombée aux femmes surannées.

Dans les femmes, les mammelles bien faites, font rondes, & ont, comme nous avons dit, la forme

 

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d'un demi-globe. Mais les bonnes mamnelles pour l'allaitement des enfans, sont un peu pendantes.

La grandeur des mammelles est différente, felon les pays ; les Indiennes & les Siamoises, comme l'on sait, les ont fi longues, qu'elles les jettent par-dessus les épaules, & allaitent leurs enfans derriere le dos. Aux Maldives, comme l'on sait encore, elles ne sont pas moins longues ; mais les femmes les cachent comme une chose honteuse à montrer, & n'osent en prononcer le nom. Il y a des pays où les filles-mêmes les applatissent le plus qu'elles peuvent.

Les mammelles sont différentes, felon les âges ; les jeunes filles n'en ont point du tout, il ne leur en parait que le mammelon ; mais elles leur croissent insensiblement, & à l'âge de quatorze ans elles sont formées ; elles grossissent jusqu'à dix-huit ans ou environ, & ont de la fermeté jusqu'à trente ; mais à quarante-cinq & cinquante ans, elles sont tout-à-fait flétrie, & dans la

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vieillesse il n'y reste plus que des peaux.

 

LE BAS-VENTRE.

Troisième partie du Tronc.

Tout cet espace qui s'étend depuis le cartilage xiphoïde jusqu'aux cuisses, se nomme le Bas-Ventre. La partie antérieure du Bas-Ventre, s'appelle l'abdomen ; & la postérieure ; le derriere. La partie supérieure de l'abdomen s'appelle l'epigastre, mot tiré de deux termes grecs, sçavoir de épi, qui signifie dessus, & de gaster, qui signifie ventre, parce que cette partie est au-dessus des autres régions du ventre ; gaster se dit même quelquefois en françois (dans le style burlesque) pour le ventre ou l'estomach, & c'est ainsi que l'a employé la Fontaine dans la Fable suivante, au sujet des membres révoltés contre l'estomach.

 

» Je devois par la Royauté,

» Avoir commencé mon ouvrages :

» A la voir d'un certain côté,

» Sire, Gaster en, est l'image

 

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» S'il a quelque besoin, tout le corps s'en ressent,

» De travailler pour lui, les membres se lassant

» Chacun d'eux résolut de vivre en Gentilhomme,

» Sans rien faire, alléguant l'exemple de Gaster,

» II faudroit, disoient-ils, sans nous, qu'il vêcûs

« d'air ;

» Nous faons, nous peinons comme bêtes de somme.

» Et pour qui ? pour lui seul : nous n'en profitons

» pas.

» Notre foin n'aboutit qu'à fournir ses repas.

» Chommons : c'est un métier qu'il veut nous

» faire apprendre.

» Ainsi dit, ainsi fait, les mains cessent de prendre

» Les bras d'agir, les jambes de marcher

» Tous dirent à Gaster, qu'il en allât chercher.

» Ce leur fut une erreur dont ils se repentirent.

» Bientot les pauvres gens tomberent en langueur

» II ne se forma plus de nouveau sang au coeur

« Chaque membre en souffrit, les forces se per-

» dirent.

» Par ce moyen les mutins virent

» Que Gaster qu'ils croyaient oisif & paresseux,

» A l'interêt commun contribuoit plus qu'eux.

» Ceci peut s'appliquer à la grandeur Royale,

» Elle reçoit & donne, & La chose est égale. &c.

 

Rabelais dit que Gaster est l'inventeur des Arts, voulant faire entendre que la faim désignée par ce

 

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mot qui signifie ventre, a fait inventer aux hommes tous les Arts nécessaires à la vie.

L'Epigastre a deux côtés, qui se nomment Hypochondres, mot grec encore, & qui est composé de Upo, qui signifie dessous, & de chondros, qui signifie Cartilage, parce que ces parties font placées au-dessous des cartilages qui sont aux fausses côtes.

La partie moyenne de l'Epigastre retient le nom propre d'Epigastre.

Le milieu de l'Abdomen s'appelle la partie Umbilicale, ou l'Umbilic, du mot latin Umbilicus. Son centre s'appelle le Nombril.

Les côtés de la partie umbilicale, se nomme les Lombes.

La partie inférieure de l'Abdomen, s'appelle Hypogastre, mot composé du terme grec Upo, dessous, & de Gaster, autre mot grec, comme nous l'avons vu ci-devant ; parce que cette partie est sous les deux autres régions du ventre.

Les côtés de Hypogastre s'appellent les Isles, nom qui leur a été donné, parce qu'ils se terminent au bas d'un os, nommé Ilium.

 

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Le bas de l'Hypogastre est appellé Pecten, ou Pubis. Il est situé entre les Isles, un peu au-dessus.

Aux deux côtés de la partie inférieure du pubis, sous les Isles, se fait la jonction des cuisses avec le ventre ; l'endroit de cette jonction, s'appelle l'aine.

La partie postérïeure du bas-ventre s'appelle le derriere, comme nous avons dit. Le haut du derriere se nomme la poupe. Immédiatement sous la poupe, est un os qu'on nomme le croupion. Les côtés sont les Lombes, & le bas, les fesses.

Les fesses font deux parties charnues, sur lesquelles on s'assied. On les appelle fesses du mot latin fissum, ou fissile, qui signifie separé, à cause de la séparation qui divise ces deux parties ; ce qui est si vrai, qu'autrefois dans l'ancien Blazon l'on appelloit fesse ce qu'on appelle à présent fasce, parce que la fasce sépare l'Ecusson en deux parts.

La séparation des fesses s'appelle Raye. Au bout de cette raye, est une ouverture par laquelle sortent les superfluidités du bas-ventre ; cette ou-

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verture s'appelle l'anus, ou l'espace contenu entre le siége & les parties secrettes, s'appelle le Perinée.

 

 

LES BRAS ET LES JAMBES

CONSIDEREZ EXTERIEUREMENT

 

Après avoir parlé du tronc du Corps, il est temps de passer aux branches. Ces branches sont les bras & les mains, les cuisses & les jambes.

La partie qui s'étend depuis l'épaule jusqu'au poignet, s'appelle en. général, du nom de Bras. Le Bras est composé de deux parties, l'une supérieure, qui va depuis l'épaule jusqu'à la premiere jointure ; l'autre inférieure, qui va depuis cette premiere jointure jusqu'à la seconde, c'est-à-dire jusqu'au poignet. La premiere portion se nomme proprement le bras ; & la seconde l'avant-bras ; mais vulgairement cet avants-bras s'appelle du nom commun de bras.

La premiere jointure qui est l'article où l'on plie le bras, s'appelle le

 

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coude ; la seconde jointure se nomme le poignet, ou le carpe. La partie qui est après le carpe ou poignet, & où l'on remarque à l'extrémité, cinq divisions, s'appelle la main. Ces divisions s'appellent les doigts. L'espace de la main contenu depuis le poignet jusqu'aux doigts, se nomme le métacarpe. Meta est une préposition grecque qui signifie après, ensorte que métacarpe signifie, qui est après le carpe.

Le métacarpe est convexe par-dessus, & creux par-dessous ; le côté convexe ou bossu, s'appelle le revers, ou le dessus de la main ; & le côté creux ou concave, s'appelle le plat, ou la paume de la main. Ensuite viennent les doigts, qui ont différens noms : Le premier le nomme le poulce ; le second, l'indice ; le troisiéme, le moyen, le quatrième, l'annulaire ; & le dernier, l'auriculaire. Le poulce, en latin pollex, s'appelle ainsi, du mot latin pollere, qui veut dire avoir de la force, parce que ce doigt est le plus fort de tous. L'indice, en latin index, est ainsi nommé, parce qu'on s'en sert pour

 

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Indiquer aux yeux ce qu'on veut faire remarquer. Le moyen est appellé de ce nom, à cause de sa situation. Quant à l'annulaire, ce qui l'a fait ainsi nommer, est l'usage où l'on a été de tout temps, d'orner ce doigt d'un anneau. Usage provenu d'une ancienne erreur des Anatomistes Egyptiens, qui s'imaginoient qu'il y avoit à la main gauche, un petit nerf, qui, de ce doigt, alloit aboutir au cœur ; ensorte qu'il étoit à propos, selon eux, de distinguer ce doigt par un anneau, en signe de la connexion qu'ils prétendoient qu'il avoit avec le principe de la vie, qui est le cœur*. Cette erreur n'est pas même si vieillie, qu'elle ne trouve encore créance chez quelques personnes, qui s'imaginent que le doigt dont il s'agit,

* Note de bas de page en latin.

 

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a une telle rélation avec le cœur,

Qu'il suffit d'y porter des anneaux 'une certaine matiere, pour se garantir de convulsions, & autres maladies que l'on croit, bien ou mal, avoir leur siége dans le coeur.

Quoique ce soit à la main gauche, qu'on ait attribué la prérogative d'avoir par un de ses doigts, un raport si intime avec le coeur, on n'a pas laissé, par accompagnement, d'orner quelquefois d'un anneau, le même doigt de la main droite.

Le cinquième doigt est appellé le petit doigt, parce qu'il est le plus grêle ; on le nomme aussi auriculaire, parce qu'on a coutume de le mettre dans l'oreille, lorsque l'oreille fait de la démangeaison.

Le nombre des doigts est borné à cinq, tant aux mains qu'aux pieds ;

 

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& quand il y en a moins ou plus , le cas est extraordinaire.

L'Ecriture fait mention d'un homme extrêmement grand, qui avoit six doigts aux pieds & aux mains *.

Pline le Naturaliste, parle d'une famille où étoient deux soeurs qui avoient six doits aux mains, & qui, pour cette raison, furent appellées Sédigites **, c'est- à-dire ayant six doits. Il fait encore mention d'un fameux Poete, qui avoit tout de même, six doigts aux mains, & qui pour la même raison, fut aussi appellé Sédigite***. Anne de Boulen, si fameuse dans l'Histoire d'Henry VIII.**** lequel pour l'épouser,

* Second Livre des Rois, chap. 11

**, *** & **** ramènent à une note en latin


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pudia Catherine d'Arragon, avoit six doigts à la main droite.

On remarque dans la paulme de la main, à la racine des doigts, de petites bossettes où éminences, qui font la charnure(charnière) de la main. Ces petites éminences s'appellent monts. Les Chiromanciens rapportent aux Planettes tous ces petits monts ; ils appellent mont de Mars, celui qui est sous le poulce ; mont de Jupiter, celui qui est sous le doigt indice ; mont de Saturne, celui qui est sous le doigt moyen ; mont du Soleil, celui qui est fous le doigt annulaire ; mont de Venus, celui qui

 

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** est sous le petit doigt ; mont de Mercure, celui qui est dans la distance comprise entre le poulce & l'indice, laquelle s'appelle Thétnar ou Souris ; & mont de la Lune, celui qui lui est opposé, lequel s'appelle Hypothénar. La paulme de la main est marquée de plusieurs .petits filions , qu'on appelle lignes. L'observation de ces lignes sert de fondement à la faufle & ridicule science des Chiromanciens , qui est la Chiromance.

On compte ordinairement quatorze lignes à la paulme de la main, dont trois sont regardées par les Chiromanciens, comme les principales. La premiere qui est au-dessous du poulce, se nomme chez eux, la ligne de vie, ou du cœur, la seconde qui traverse la paulme de la main, & qui va jusqu'au dessous du petit doigt, se nomme la ligne hépatique ou du foye ; la troisiéme qui lui est parallèle, allant dans le même sens, & qui prend depuis le doigt indice jusqu'à l'autre bout de la main, s'appelle la ligne mensale, la ligne thoraie, ou de Venus, noms bizarres qu'on a inventés par

 

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rapport aux choses qu'on s'est faussement imaginé pouvoir prédire par ces lignes ; je dis, faussement imaginé : car la Chiromancie est une science vaine & absurde, qui n'a aucun fondement dans la nature. Taisnerus est celui qui a le plus amplement écrit de la Chiromancie. Il y en a un Traité dans Robert Flud Anglois ; Anemidor a aussi écrit de la Chiromance & des Augures. La lecture de ces sortes d'ouvrages, bien loin, de disposer l'esprit en faveur de cette folle science, sert beaucoup au contraire, à en faire connoître la vanité.

Les bouts des doigts sont revêtus par-dessus, d'une corne voutée, un peu longue & large, qui sert à les défendre contre les efforts qu'ils font. Cette corne se nomme ongle. A la base des ongles est une petite tache blanche nommée onyx, du nom d'une pierre précieuse, de couleur blanchâtre & noire, que les Poëtes ont feint avoir été formée par les Parques, de la rognure des ongles de Venus, que Cupidon lui coupa avec le fer d'une de ses flèches.                   C iiij

 

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Passons aux extrémités inférieures qui font les jambes.

La jambe comprend deux parties, l'une qu'on appelle la cuisse, & l'autre du propre nom de jambe. La partie charnue longue Se mi-ronde, qui s'étend depuis l'aine, jusqu'à la jointure du genouil, est ce qu'on appelle la cuisse.

La jointure dont il s'agit, a deux parties, à savoir l'antérieure & la postérieure. L'antérieure est appellée le genouil, & la postérieure le jarret ou la jarretiere.

La partie qui commence à la jarretiere, & qui finit à la jointure d'en bas, est ce qu'on nomme proprement la jambe. Cette jambe a une portion maigre, & une portion grasse ; la maigre, qui en fait le devant, s'appelle la grève ; la grasse, qui en fait le derriere, s'appelle le Jura, ou le gras de la jambe. La jointure d'en bas, où nous avons dit que la jambe finissoit, s'appelle le Tarse ou le cou du pied.

La partie comprise depuis le cou du pied jusqu'à l'endroit où l'on remarque cinq divisions comme à la


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main, se nomme le
métatarse, à cause qu'il est après le Tarse, ce mot étant composé de la préposition grecque meta, qui signifie après. Le dessus du métatarse s'appelle le dessus du pied, & le dessous la plante du pied. A côté du tarse ou du cou de pied, sont deux éminences, l'une en dedans, l'autre en dehors, qu'on appelle les chevilles du pied, ou les malleoles.

Les cinq divisions qui font après le métatarse, s'appellent les orteuils, ou doigts du pied. On les a nommés orteüils, ou arteüils, du latin ortilli, ou artilli, qui, en basse latinité, signifie articles.

Le derriere du pied s'appelle le talon, du mot latin Talus.

Voilà pour ce qui regarde en particulier, les parties extérieures du Corps ; venons à leur enveloppe générale, qui est la peau.

 

LA PEAU.

Les parties extérieures du Corps, sont recouvertes d'une enveloppe commune, que l'on nomme la


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Peau.
Cette Peau a deux parties ; la premiere très-mince, nommée Épiderme, ou Surpeau ; la seconde plus épaisse, qui est sous celle-là, & qu'on nomme proprement du nom de Peau.

 

L'Épiderme, ainsi appellé du mot grec Epiderma, qui signifie Surpeau, est une pellicule dénuée de sentiment, compacte, déliée, & un peu transparente ; elle couvre toute la vraye Peau, à laquelle elle est très adhérente. C'est de cet Épiderme que se forment les vessies ou cloches que causent la brûlure.

La couleur de l'Épiderme est ce qui fait le teint ; plusieurs peuples l'ont blanc, d'autres basané, d'autres olivatre , & d'autres noir.

Cette couleur change aussi selon les tempéramens. Ceux qui sont sanguins ont l'Épidermie vermeil, mêlé de blanc & de rouge. Les Bilieux l'ont sec & tirant fur le jaune ; les Pituiteux l'ont molasse & blanc ; les Mélancholiques l'ont rude, brun & plombé. Ce n'est pas que ces couleurs soient véritablement de l'Epiderme, mais c'est que cette pelli-


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cule étant mince & transparente » laisse voir la couleur de la peau, comme un verre laisse voir les objets qui font dessus. 

La peau est toute semée de petits poils presque imperceptibles, & est percée d'une infinité de pores par lesquels sortent les sueurs, & se fait l'insensible transpiration. Le hale épaissit l'Épiderme, le rend moins transparent, & lui donne une couleur rousse, qui s'en va par le moyen d'un peu d'eau & de verjus, ou d'un peu d'eau & de vinaigre, pourvu qu'on n'ait pas été un temps considérable au grand air ; car ceux qui passent leur vie au Soleil, comme les gens de la campagne, contractent une couleur bazanée, que rien ne peut corriger.

L'Épiderme est parsemé de lignes paralleles, qui entrecoupées par d'autres, laissent plusieurs espaces de figure rhomboïde, comme on le peut voir par le moyen de ces miroirs cave, qui grossissent les objets. Dans les intersections de ces lignes, paroît un pore avec un poil qui y est planté ; lorsque ces pores


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se trouvent resserrés par le froid ex
térieur, ou par quelque frisson, ils s'élevent sur la peau, se la rendent comme celle des poules.

 

L'usage de l'Épiderme, c'est de couvrir la peau, de la rendre unie, d'empêcher la trop grande dissipation des humeurs par les extrêmités des vaisseaux qui s'y terminent, & principalement d'émousser le sentiment trop vif du toucher, qui ne pourroit être fans douleur, si l'impression des objets se faisoit immédiatement sur les fibres, & sur les nerfs qui aboutissent à l'a peau. Quand l'Épiderme devient épais & calleux, le sentiment du tact en est, moins vif, & la transpiration moins libre.

Après l'Épiderme vient la peau appellée Derme parles Anatomistes, du mot grec Derma, qui signifie peau.

La peau est fort épaisse au dos, aux reins, & aux extrêmités. Elle est plus fine au visage, & très-mince aux lévres.

La peau est un rets composé de fibres, de veines, d'arteres & de


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nerfs, dont nous nous abstenons de marquer ici l'usage pour éviter la longueur. Les pores qui la traversent, sont beaucoup plus lâches & plus ouverts en été qu'en hyver ; ce qui fait que les fourures des animaux qui ont été écorchés en hyver, sont beaucoup meilleures que les autres ; parce que les poils y étant plus étroitement enracinés, y tiennent par conséquent beaucoup mieux.

Ce ne seroit pas donner une notion suffisante de l'extérieur du Corps, si nous n'ajoûtions ici en même temps 1°. ce qui concerne les proportions extérieures de ce même Corps, 2°. les variétés qui se remarquent dans la forme de quelques unes de ses parties, 3 °. les goût de différens peuples sur ce sujet.

 

 

suite

Paragraphes suivants traitant de massage toujours issu du 1er tome.

 

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Nicolas Andry donne des indications pour les enfants présentant des déformations momentanées du col, entendez le cou "infléxiblement roidi, en sorte q'ils ne peuvent se le mouvoir à gré." et écrit un peu plus loin :

"Si l'accident vient d'un rhumatisme au col, il faudra frotter plusieurs fois de suite, avec de l'huile de muscade, le col de l'enfant, & tenir la partie bien chaudement."

 

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"... s'il n'y a rien de disloqué, on aura soin de frotter souvent avec de l'huile d'amande douce, & du vin mêlés ensemble un peu chaud, tout le col de l'enfant, & en devant et en arrière, & à droite & à gauche, & de lui faire porter pendant plusieurs jours & plusieurs nuits, autour du col, un linge trempé dans ce mélange."
Nous avons donc sur ces deux pages l'utilisation du massage avec de l'huile de muscade dans le premier cas et de l'huile d'amande douce mélangée à du vin.

 

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Andry donne des conseils sur l'art de bander la tête afin de la redresser mais précise tout en bas de la page 102 puis 103 "Ayez soin, au reste, avant que de mettre ce bandage, de frotter avec des émolliens & spiritueux, le côté du col où la tête panche ; & le bandage étant posé, continuez la même chose pendant deux ou trois jours. Cette précaution est nécessaire pour ramollir les muscles de ce côté là, & pour lever les obstructions capables d'empêcher les esprits animaux d'y influer. Ces sucs émolliens & spiritueux sont l'huile de vers & l'eau-de-vie, partie égale de chacune, mêlées ensemble chaudement."

 

De la page 121 à la 152 nous avons tout un ensemble de conseils des plus hétéroclites se composant de massages avec diverses préparations, des mouvements actifs et passifs, qui s'apparente parfois à de la gymnastique et la confection de mobilier adapté destiné à restaurer le corps dans ses fonctions mécaniques.

 

Pour les enfants présentant une malformation à la naissance telle qu'une bosse dans le dos, Andry conseil le massage...
Page 135 "Quoi qu'il en soit, la bosse, tant celle
Page 136 du sternum, c'est-à-dire du devant de la poitrine, que celle du dos, se corrige chez les enfans en la pressant doucement avec les mains ; cette douce compression, quand elle est souvent réitérée, dispose peu à peu les os soit de l'épine, soit du sternum, à reprendre leur place. Mais il faut bien avoir soin de frotter en même temps l'épine ou le sternum, avec de l'huile de muscade. On en met un peu dans le creux de la main ; puis, on passe & repasse la paulme de la main sur l'épine du dos, ou sur le devant de la poitrine, selon l'endroit où est la bosse." La suite nous donne carrément une juxtaposition du sens de massage appliqué au verbe frotter toujours utilisé chez Andry : "Il est important de remarquer que
Page 137 la courbure de l'épine ne vient pas toujours du vice même de l'épine, mais qu'elle procede quelque fois de ce que les muscles de devant, sont trop racourcis, et par ce racourcissement, font courber l'épine, comme la corde d'un arc fait courber l'arc. On à beau frotter alors, l'épine avec toutes les drogues du monde, c'est inutilement ; il faut frotter le devant du corps et non le dos, pour ramollir ces muscles & les assouplir ; sans quoi c'est faire la même chose que si pour redresser un arc, on s'appliquoit à ramollir le bois de l'arc, au lieu de songer à relacher la corde qui le tient courber.

On demandera comment on peut connoître quand la bosse du dos vient du racourcissement des muscles de devant ? Cela se connoît en examinant le devant du ventre jusqu'au devant de la poitrine ; Si l'on aperçoit au ventre, quelque roideur & quelque tension, c'est une marque que les muscles du ventres sont trop courts, & que par ce défaut de longueur, ils font faire à
Page 138 l'épine, ce que la corde de l'arc fait faire à l'arc. Alors, au lieu de frotter l'épine, il faut frotter le devant du corps avec des choses émollientes (telles que l'huile de vers, la décoction de mauve & guimauve) tout le long du corps, en devant, puis la poitrine exclusivement, jusqu'au bas du ventre. Les muscles étant alors ramollis, prêteront, & ils donneront lieu à l'épine de se redresser."

 

Je ne résiste pas à vous livrer cette délicieuse méthode de traitement des difformités dorsales par la chaleur en allongeant l'enfant depuis nuque jusqu'au croupion sur un énorme pain de seigle auquel on aura retiré la croûte...

Page 139 Voici un moyen qui n'est pas négliger, pourvû que l'enfant n'ait pas plus de huit ans. Faites faire un pain long, avec de la pâte de seigle, la plus grossière ; dans laquelle soit mêlé un peu d'anis. Quand ce pain sera retiré du four, ôtez-en aussi-tôt la croute de dessus, & sur ce pain tout chaud, que vous prendrez garde néanmoins qui ne le soit point trop, étendez votre enfant nu & à la renverse, de ma-

Page 140 nière qu'il ait le dos bien appliqué sur ce pain, depuis la nuque jusqu'au croupion. Cuvrez l'enfant d'une couverture qui ne soit ni trop lourde ni trop légere, & le tenez en cet état, jusqu'à ce que le pain commence à n'être plus chaud etc... "

Page 142 "On propose diverses machines pour agiter un enfant noüé & lui faire faire des mouvements capable de lui redresser l'épine, & les autres parties du corps ; mais sans recourir à toutes ces inventions, on ne peut rien faire de mieux pour cela, que de lui jetter tous les matins quelques goutes d'eau au visage, comme on le pratique à l'égard des personnes qui s'évanouissent. L'enfant fera alors des mouvemens subits qui contribueront d'une maniere surprenante à lui redresser l'épine & les autres parties du corps ; on produira le même effet, en lui appliquant sur le bras, depuis le poignet jusqu'au coude, un linge trempé dans du vin blanc, & frottant aussi-tôt les bras avec une serviette bien séche. L'enfant sera alors des mouvements de tous les muscles de son corps ; les visceres méme en seront émus. On ne sçauroit croire combien de tels mouvements seront efficaces. Ils auront beaucoup plus d'effet que tous les exercices qu'on pourroit procurer par les escarlopettes, & autres machine semblables. Quand aux escarpolettes, on en fait de plusieurs sortes à ce dessein, & une où l'on engage le corps le corps de l'enfant par moyen d'un bandage qui lui embrasse la poitrine, lui passe sous les aisselles, & venant en même temps, lui tourner sous le menton, lui soutient la tête."

 

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" Jambe ou Bras plus court par desséchement.

Si la jambe ou le bras est plus court par desséchement, les peres, & les mere, peuvent, comme nous avons dit, y remédier eux-même ; & voici comment. On frottera soir & matin, la jambe ou le bras de l'enfant avec un morceau d'écarlate ; & on fera cette friction à divers reprise, sans violence, pour rappeller les esprits à la partie ; puis on oindra la même partie avec du beurre genievré un peu chaud, & ensuite on mettra un linge par-dessus. On continüera ces frictions & ces onctions, plusieurs semaines, & même plusieurs mois." S'en suit la recette de ce beurre très joliment exprimée que je vous donne puisqu'elle n'est autre qu'une préparation à destination d'un massage.

 

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"On fait fondre sur le feu, une livre de beurre bien frais, on y mêle une petite poignée de geniévre bien grosses, bien noires & bien charnüe, écrasées auparavent avec les doigts seulement, & non avec un marteau, ou un pilon, ni autres qui soit capable de briser les noyaux pierreux contenus dans les graines de geniévre ; car cela rendroit le beurre acre, ce qu'il faut éviter. On fait ensuite cuire le tout à un feu modéré, & quand ces graines, qu'on appelle ordinairement du nom de Bayes, sont cuites, ce qui se connoît par leur ramollissement, on met cette mixtion dans un linge, que l'on tord fortement pour en exprimer le beurre qui se doit recevoir dans un vaisseau de fayance ou de verre bien propre.

 

"Bras ou Jambe plus grêle que l'autre.

Quelquefois ou un bras ou une main, ou une jambe, ou un pied, faute de recevoir une suffisante nourriture, est plus grêle que l'au-

 

Page 174 tre tandis que l'autre est de la grosseur naturelle. Cette difformité se corrige par le même moyen que la précedente,  c'est-à-dire par la friction avec le drap d'écarlate, & par le liniment avec le beurre geniévré.
Il arrive aussi quelquefois, non, qu'un seul bras, mais que les deux bras, non, qu'une seule jambe, mais les deux jambes prennent moins de nourriture qu'il n'est nécessaire, & deviennent comme des fuseaux, tandis que le reste du corps est en très-bon point. Il n'y a pas non plus, en fait de reméde extérieur, d'autres traitemens plus convenables à cette difformité, que la
friction avec le drap d'écarlate & le liniment dont nous venons de parler ; au reste dans l'un & l'autre cas,  il est à propos d'ajoûter ce qui suit." La suite n'est autre que des exercices de gymnastique avec ici une intéressante liaison dans la littérature du 18ème siècle entre massage et gymnastique.

 

Pied dont le talon ne touche pas aisément terre.

Page 179 "Mais si le mal ne vient point d'un estropiement, on peut y remédier par des remédes propres à ramollir le tendon, & les muscles, & par de grands mouvements de la jambe & du pied. Un des meilleurs remede qui puisse ramollir le tendon & les muscles, c'est de frotter la jambe, depuis le jarret, jusqu'au dessous du talon, avec de l'huile de vers, matin & soir, & après avoir continué plusieurs jours, ces frictions qui doivent se faire avec la main nuë, baignez fréquemment la jambe dans un seau plein de boüillon de tripes, lequel boüillon doit être modérément chaud."

Page 180 "Quant aux mouvemens qu'il faut faire faire à la jambe pour en exercer le tendon & les muscles, voici ce qui est à observer : On se couchera tout du long & à la renverse, sur le plancher ; on aura la tête sur un oreiller, & on sera retenu sous les bras par deux hommes forts qui empêcheront le corps d'aller en avant, & avec ce secours on s'agittera le plus qu'on pourra par toute sortes de mouvements des jambes & des pieds, s'efforçant en même temps, de lever en forme d'arc, le ventre & tout le devant du corps, de maniere que le dos de l'épine fasse une grande cavité, & que le ventre se porte en l'air : car lorsque l'on se met dans cette situation violente, & qu'on s'y tient quelque temps, le tendon & les muscles de la jambes font des efforts extraordinaires qu'ils ne soient point sans cela, & ces efforts contribuënt d'une maniere surprenante, à étendre le tendon.

Page 182 le chapitre se nomme : Suite de l'article des Bras & des Mains en particulier. Comment doivent être les Bras, les Mains, les Doigts, & les Ongles, pour être bien fait. Je ne vous le restitue que dans ses paragraphes traitant de massage même s'il parle des mains si essentielles au massage.

 

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Parlant des mains gercées un bandage mais aussi un massage à base de lait de vache et de graisse de cerf... "On peut aussi, pour la même fin, se servir de l'onguent suivant.

Prenez un crème de lait de vache, & de graisse de cerf, une once de chacune, cire vierge quantité suffisante, incorporez le tout ensemble sur un feu doux, & frottez-en les mains tous les soirs, puis le lendemain, lavez-les avec un peu d'eau & de vin blanc tièdes."

 

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Toujours pour lutter contre les crevasses et autre "peau de chien" voici un autre onguent..."Quant au moyen de les corriger, il ne demande pas beaucoup de peine : Il n'y a qu'à fire faire fondre un quarteron de belle cire blanche & de la mêler en même temps, avec une once d'huile de mille pertuis, puis appliquer de cet onguent sur les mains, le plus souvent qu'on pourra, pendant quelques semaines."

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Pour lutter contre la parhési de la main, sorte d'atonie amenant à des difformités diverses "Il faut d'abord commencer par quelques lavements d'herbes émollientes & détergives, telles que la mauve, la guimauve, la mercuriale, le pourpier, le mélilot, & un peu de feuilles de senné, de Rhubarbe & de tamarinds , où l'on délayera du sirop de pomme composé, dit du Roy Sabor."

 

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"La personne trempera fa main dans le fang tout fumant ou d'un bœuf, ou d'un veau, ou d'un mouton , ce qui se réiterera le plus de fois qu'il se pourra. On lui frottera, outre cela , matin & soir, pendant un grand nombre de jours, l'épine du dos, le bras, & la main avec des linges doux, un peu chauds, & aussitôt après avec de l'huile de vers, laquelle sera dans un petit plat sur un peu de cendres chaudes. Quand on aura observé cette conduite quinze jours, ou trois semaines, ou un mois, & même davantage, si le mal paroît opiniâtre, on viendra à la douche vineuse, laquelle se pratiquera en la maniere suivante." Je vous livre cette douche que nous retrouvons par exemple dans le Massage-Français et elle a ceci d'intéressant qu'elle fait suite à un massage.

" On aura une grande fontaine de fayance ; on la remplira de vin blanc médiocrement chaud, où l'on mêlera un peu de Canelle ; puis on posera la fontaine sur une table haute, & l'on fera asseoir la personne au dessous du robinet, pour lui faire recevoir sur le bras nud, & sur la main nuë, un filet de ce vin tiede qu'on laissera couler par le robinet de la fontaine, & qui du bras de la main tombera dans un plat, ou autre vaisseau, pour resservir plusieurs fois.

Cette douche doit durer chaque fois, une bonne demi-heure, ..."

 

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Pour éviter le gonflement des veines des mains Nicolas Andry donne toutes sortes de conseils parfois surprenant mais il indique des mouvement de gymnastique à faire et cette technique de massage. "Il faut passer & repasser souvent les mains l'une sur l'autre depuis l'extrémité des doigts jusqu'au poignet. " Le gant est aussi conseillé comme objet de contention veineuse.

 

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Là il s'agit de lutter contre les poireaux, le massage est l'un des moyen du dehors par lequel il est possible de les faire disparaître. "Quant au dehors, il faut tout de même, soit pour prévenir, soit pour dissiper les poireaux, entretenir, le plus que l'on peut, ses mains fraiches & douces en se les frottant tous les jours avec de bonne pâte d'amande ; cela attendri les sucs trop épais engagés dans les petits vaisseaux dont la peau des mains est parsemée & leur donne plus de facilité à couler."

Page 213 nous avons "les remèdes vulgaires" dont certains sont de véritables pomades dont l'application équivaut à un massage.

 

Page 221 c'est contre le tremblement des mains qu'une préparation dont il nous communique la composition pourra cesser après les avoir baignées et frictionnées. " ...tremper matin & soir ses mains dans de gros vin de teinte, où l'on ait fait bouillir des roses de Provins, de l'écorce de grenade, & un morceau de coing. La dose de vin, est une pinte mesure de Paris, celle des roses de

 

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Provins quatre ou cinq pincées, celle d'écorce de grenade deux onces environ, & celle de coing une once. Il ne faut pas que cette décoction boüille plus de deux minutes, après quoi on laissera tiédir le tout, & quand il sera tiéde, on passera le vin par un linge. C'est dans ce vin qu'il faudra tremper ses mains ; il suffit qu'il soit alors un peu tiéde. On fera ensuite réchauffer la même décoction, & on en frottera tout le bras jusqu'à l'épaule, puis on viendra à l'épine depuis la nuque jusqu'au croupion."

 

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Pour lutter contre les engelures des mains le massage est de nouveau appelé en renfort "...voyons d'abord ce qu'il convient de faire pour prévenir ce mal. L'expédient le plus sûr pour cela, c'est de se frotter les mains dès le mois d'octobre avec du vin blanc, où l'on ait fait infuser de la roquette l'espace de deux jours." S'en suit la recette. ".On met dans

Page 241 deux livres de ce vin, six onces de feüilles de roquette coupées menu, & récemment cueillies  on les y laisse infuser le temps que nous venons de dire, & l'on remuë plusieurs fois la bouteille qui ne doit être bouchée qu'avec un morceau de papier, percé par-dessus, de plusieurs petits trous d'épingle. Il n'est point nécessaire d'ôter l'herbe avant que le vin soit usé ; mais lorsque la bouteille est vide, il faut y remettre du vin avec d'autre roquette, pour faire une nouvelle infusion. Ces infusions, au reste, se doivent préparer à froid. On se frotte les mains de ce vin deux fois par jour, à savoir le matin en se levant, & le soir en se couchant ; ..."

 

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Ici nous avons cette très jolie et très fine trace de massage "Si les engelures sont ouvertes, ayez six onces d'eau-de-vie, jettez-y un demi-gros d'aloës & autant de camphre, laissez infuser le tout, l'espace d'une heure. Puis trempez un linge dans cette liqueur, & appliquez ce linge sur les engelures, après les avoir légérement graissée avec un peu d'huile de jaune d'oeuf ; continuez huit à dix jours."

 

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Ici nous avons une petite entrée sur le terme onguent pour lutter contre la galle contre laquelle Nicolas Andry nous propose une préparation et termine en disant "Ce reméde vaut mieux que tous les onguents qui sont en usage contre la galle ; ..."

 

Page 256

Dans les difformités des ongles le massage a aussi sa place comme cette recette pour lutter contre les ongles crochus. "Prenez un jaune d'oeuf dur, & un demi-quarteron de belle cire blanche, incorporez ces deux choses ensemble dans un petit plat sur le feu, ajoutez-y un peu d'amandes douces pour réduire le tout en consistence d'onguent. Gardez ce mélange dans une boëte pour l'usage qui suit.

Vous oindrez de cet onguent vos ongles,

Page 257 tous les soirs en vous couchant, & puis vous mettrez un gant que vous n'ôterez que le lendemain matin."

 

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Pieds contrefaits par une mauvaise tournure donne des conseils pour éviter les pieds-bots qu'il dénonce dans un réquisitoire contre les nourrices paresseuses qui ne démaillotte pas assez dans la journée les nouveaux-nés qui en gigotant finissent parfois par se coincer les jambes. "Comme les ligamens sont alors extrémement tendres, ils obéïssent facilement à ce petit effort, pourvû qu'il soit souvent réïtéré ; c'est aux parens à y avoir l'oeil.
Si cette mauvaise tournur a été long-temps négligée, ou qu'elle vienne d'accident, & que la jeune personne soit déja un peu grande, on pourra, à moins que le pied ne soit tout-à-fait estropié, & qu'il n'y ait plus de ressource, on pourra y remédier par les moyens suivans.
Page 286
1° en recourant à des remèdes capables de ramollir les ligamens, comme sont les
fomentations avec les boüillons de tripes, les frictions avec de l'huile de lis, les cataplâsmes avec les feüilles &  les racines de guimauve."

 

Page 298

Jambes paralytique par l'effort, nous donne l'exemple d'un garçon qui s'est paralysé les deux jambes alors qu'il était porté sur le dos de son frère. Les parents sont parvenus à lui restituer l'usage imparfait de ces membres après avoir utilisé tous les recours de la pharmacopée pendant huit ans en utilisant les liniments, les onguents et autres essences qui s'appliquaient alors par la friction et donc, le massage."Ce jeu ne fit d'abord aucun mal à l'enfant ; mais ayant un jour été réïteré comme à l'ordinaire, l'enfant se trouva tout d'un coup attaqué de paralysie aux deux jambes ; les parens lui firent aussitôt, les remèdes qu'ils jugèrent

Page 299

les plus convenables ; ils utilisèrent les linimens, les onguents, les essences, les eaux minérales chaudes, les bains préparés avec les fourmis, & avec la lie de vin rouge, enfin ils vinrent à bout de guérir la jambe gauche ; mais ils ne purent guérir de même, la jambe droite, laquelle pendant huit ans, demeura paralytique, de maniere que le malade ne pouvoit nullement s'en servir ; ils ne se rebutèrent point pendant tout ce temps-là, ils continuerent les mêmes remèdes, & leur persévérance eut un tel succès, qu'elle mit le malade en état de marcher avec un bâton, état où il demeura jusqu'à l'âge de quarante ans, qu'il mourut d'une fiévre aiguë, en l'année 1733"

 

Fin du premier volume

 

 

 

 L'Orthopédie 

ou

L'art

De prévenir et de corriger

Dans les enfants,

Les difformités du corps.

_________________

Tome second

 

Retour au Tome 1

 

Page 24
Sur le second tome de l'Orthopédie de Nicolas Andry le premier massage qui apparaît n'est que supposé puisqu'il implique de faire pénétrer dans la peau de la tête un remède dont je vais vous restituer la composition mais qui nous épargne cette fois-ci le shampooing à l'urine mentionné plus haut...

"Quand les cheveux sont blancs dans la jeunesse, soit par toupéts ou autrement, il faut, pour leur rendre leur couleur naturelle, quoi que la chose soit très-difficile, les laver souvent avec une décoction de Solanum, d'armoise, de persicaire, de chamœdrys, de nicotiane, de verveine, de lavande, de thim, & de pouliot, ou avec une décoction de racine de cucurma, autrement dit souchet des Indes ; si ces décoctions ne changent absolument la couleur des cheveux, elles valent toujours mieux que le peigne de plomb. Mais pour si bien prendre, il faut commencer d'abord par

Page 25 couper les cheveux le plus près de la peau que l'on peu, & laver alors la peau de la tête avec une des décoctions ci-dessus, afin que le remède pénétre plus à fond la racine des cheveux ; puis à mesure qu'ils croissent on a soin de les laver, ce qui se doit continuer nombre de semaines.

 

Page 36

"Bien des enfans ont le haut du front couvert de cheveux qui leur viennent jusques sur la racine du nez. On croit bien faire de raser ce surplus de cheveux ; mais le rasoir ne sert qu'à le faire croître davantage, & si fort, que le haut du front, quand il a été rasé plusieurs fois,

Page 37

devient tout couleur d'ardoise. Un menton rasé qui paroît de cette couleur, sied très-bien à un homme ; mais cette ponte ardoisée du front, laquelle descend jusques sur le nez, ne sied ni aux hommes ni aux femmes ; comment donc s'y prendre pour empêcher la production de cheveux qui causent cette point ? c'est de froter souvent l'endroit avec de l'esprit de sel dulcifié ; cet esprit de sel se trouve chez tous les Apodicaires, & une once suffira pour long temps. On en met une goutte sur un pinceau, puis on frotte l'endroit avec un linge."

 

Dans les autres Diverses difformités du front, Nicolas Andry nous explique que le cheveu est fin parce que comme l'ongle, il passe dans une filière qui lui donne son diamètre et lorsque cette filière a ses gabarits tous réunis au même endroit et particulièrement sur le front, et bien cela donne une corne comme celle des béliers... Il cite Mezeray à la suite de la page 37 du second tome qui rapporte le cas d'un paysan dont la corne était rétractable dans le crâne, et pour éviter cela, rien de tel qu'un massage d'autant plus que cette corne peut aussi vous pousser aux pieds, Page 40. "Il est aussi fait mention d'une fille qui avoir aux orteüils, des cornes plus longues que les orteüils même d'où elles sortoient, lequelles tomboient plusieurs fois l'année, & rennaissoient au bout de huit ou dix jours."

 

Page 41

"Quoiqu'il en soit, voici comment cette difformité peut être prévénü, dès qu'on a lieu de la soupçonner. Elle s'annonce d'abord par une petite grosseur qui fait soulever la peau, & qui résiste au touché. Il faut, aussi-tôt qu'on s'en apperçoit, recourir aux moyens que nous avons proposés ci-dessus, pour empêcher les cheveux de croître trop sur le front, qui est de frotter souvent l'endroit avec de l'esprit de sel ; mais si, nonobstant ce précaution, ou faute de l'avoir prise, la corne pousse & vient à paroître, il faut alors se donner quelque patience, parce qu'il arrive que ces sortes de cornes tombent peu après d'elles-mêmes. Lorsque cette chute survient, il faut profiter de l'occasion, & frotter promptement l'endroit avec de l'esprit de sel dont nous venons de parler. Il est difficile, si l'on réitere fréquemment la chose, que la racine de la corne ne se desséche, & ne redevienne par-là, hors d'état de repousser.

Page 42

Que si cette chute n'arrive pas, ce qui va guère au-delà de deux mois, il ne faut pas laisser à la corne le temps de durcir davantage ; mais la frotter perpétuellement avec de l'esprit de sel, tandis qu'elle est encore tendre."

 

Page 46

Sourcils trop peu garnis

"Nous avons dit, en premier lieu, que les sourcils doivent être suffisamment garnis de poils. S'ils le sont trop peu, il faut commencer par passer le rasoir, en sorte qu'on n'y laisse pas le moindre duvet ; puis faire bouillir dans du vin blanc, de l'absynthe, de la bétoine, & de la sauge, pour fomenter avec cette décoction, plusieurs fois le jour, l'endroit rasé. Continuez un mois, ou au moins trois semaines ; après quoi passez de nouveau le rasoir, & oindre alors l'endroit avec des huiles de miel, de cire & d'oeuf, mêlée ensemble, réiterer cette onction pendant un mois, tous les soirs avant le coucher, & mettre sur le sourcil, un linge pour y retenir les huiles.

 

2°. Sourcils trop épais.

Nous avons dit, en second lieu, que les sourcils, ne doivent point être extrêmement épais. S'ils le sont

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trop, brûlez un chou, faites une lexive de la cendre, & de cette lexive frottez souvent les sourcils de l'enfant ; l'huile de noix est encore fort efficace dans ce cas.

 

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4° Tête des sourcils trop peu garnie.

Nous avons dit, en quatriéme lieu, que la tête des sourcils doit être plus garnie que la queuë ; quand cela ne se rencontre pas, il est aisé d'y remedier. C'est de raser l'endroit le plus près qu'il se peut ; le poil recroîtra, & quand il aura repousser, il faut le raser de nouveau ; il recroîtra encore, & alors il faudra recommencer ; ce qui n'ira pas à une douzaine de fois, pourvu qu'on ait soin de frotter avec de

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l'huile d'oeuf & de cire, l'endroit rasé.

 

Page 53

"Quoi qu'il en soit, quand les sourcils sont si joints, faute d'entrecil, que leurs têtes se touchent indépendamment de toute ride du front, il n'y a pas de meilleur moyen pour y remedier, que celui que nous venons d'indiquer pour les sourcils trop épais*, qui est de brûler un chou, d'en prendre la cendre, & faire de cette cendre une lexive, dont on frote l'entre-deux des sourcils ; évitant d'y passer le rasoir, pour la même raison alléguée au même endroit.

* page 47."

 

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Ici c'est le massage des sourcils qui est conseillé pour leur donner un aspect lissé. "Dès le moment qu'on s'apperçoit qu'un enfant a les sourcils ainsi tournés à contre-sens, il faut se mettre à y passer sans cesse les doigts, depuis le dessus du nez, jusque vers les temps, & continuer tous les jours sans ce lasser. Il faut aussi passer dans le même sens, une petite brosse légère, comme celle dont on se sert pour se frotter les dents.

... Ainsi il faut ménager ce temps-là ; elles obéïront sans beaucoup de peine aux mouvements tant des doigts que de la petite brosse, ..."

 

Page 55

"8°. Sourcils hérissés

Nous avons dit, en huitième lieu, qu'aucun poils des sourcils, ne doit être hérissé & s'élever sur l'autre, quand cela est, il faut raser tout le sourcil deux ou trois  fois, & avoir soin, lorsqu'il est rasé, de passer souvent les doigts  par dessus, de-

Page 56 puis la tête du sourcil, jusqu'à la queuë, les poils en deviendront bien-tôt unis, sans qu'aucun se dresse sur l'autre.

 

9° Sourcils roux

Nous avons dit, en neuvième lieu, que les sourcils, ne doivent êtres noirs, ou chatain. La plus désagréable couleur dont ils puissent être, c'est la rouge, ou la rousse ; & la plus agréable, c'est la noire, ou tirant sur le noir. Pour la leur procurer, non pas radicalement, car la chose est impossible, mais seulement quelques jours, il faut allumer, environ un gros d'encens, & de mastic, en recevoir la fumée par le moyen d'une carte qu'on passe au-dessus de la flamme, & avec cette fumée froter le sourcil ; prenant garde de ne toucher à la peau nuë, de peur de la noircir, ce qui ne s'en iroit pas aisément ; car ce noir est fort tenace.

 

Page 61

Pour faire pousser les sourcils, Andry propose d'humecter la zone afin d'en "Assouplir & dilater" les canaux permettant leur pousse.

 

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"Ainsi, pour préparer quelque chose qui soit analogue à cette humeur, & avec quoi on puisse froter l'endroit où le sourcil manque, il faut recourir à la composition suivante, qui se doit renouveller tous les jours pendant trois mois qu'on en doit user ; huile de miel, huile d'absynthe & huile d'amande amères, de chacune deux gouttes ; urine de la

Page 63 personne, trois gouttes ; mêler le tout ensemble, & le faire tiédir ; puis en froter l'endroit, plusieurs fois le jour, pendant trois mois & plus, jusqu'à ce que les poils du sourcil commencent à percer ; & quand ils perceront, continuer soigneusement encore, à froter l'endroit avec la même composition, jusqu'à ce que le sourcil soit tout-à-fait éclos. Voilà ce qu'on peu faire de mieux."

 

 

Page 64

"14°. Deux l'un sur l'autre.

Cette difformité, qui est la quatorzième que nous avons remarquée pour ce qui regarde les sourcils, est très-difficile à corriger ; mais elle n'est pas incorrigible. Il faut examiner lequel de ces deux sourcils, mérite d'être conservé; ou celui de dessus, ou celui de dessous, & quand on a pris son parti, voici comment on doit procéder.

1°. Raser d'abord le sourcil superflus ; & à l'instant, avec un petit pinceau, mettre sur l'endroit rasé, d'esprit de sel dulcifié, prenant garde qu'il n'en tombe dans l'oeil ; continuer l'application de cet esprit de sel, deux jours de suite, matin & soir ; puis le troisiéme jour, froter l'endroit, avec de l'esprit de vin.

 

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Ici nous entrons dans le chapitre des difformités du nez pour lesquelles je souligne les entrées sur le massage ou me semblant y correspondre.

 

"1°. Nez plats ou épatés.

Cette difformité vient

Page 77

souvent de la faute des nourrices, qui, en mouchant leurs enfans, leur appuyent trop le mouchoir sur le nez. Il faut leur essuyer légérement le nez en leur passant doucement le mouchoir d'une narine à l'autre, sans presque appuyer. Mais si nonobstant cette précaution, ou faute de l'avoir prise, il arrive que le nez de l'enfant ait la difformité dont il s'agit, il faut, pour la corriger, approcher souvent avec les deux doigts, les deux ailles du nez l'une de l'autre, & recommencer tous les jours sans ce lasser. Si l'enfant est bien jeune, ce soin pourra réüssir. Il y a des gens qui, dans cette occasion, veulent qu'on frotte les narines tant en dedans qu'en dehors avec des choses astringentes qui les resserrent..."

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"2°. Nez en pied de marmite.

Le nez retroussé en pied de marmite, est un défaut qui n'est pas plus facile à corriger que le précédent, & qui vient souvent comme celui-là, de la faute des nourrices, lesquelles, en mouchant leurs enfans, leur rebrousse le nez vers le front, & à force de réïterer, lui font prendre cette figure de pied de marmite, qui reste toute la vie, si l'on ne songe promptement à y mettre ordre. L'unique remede qu'on y puisse apporter, c'est pendant plusieurs mois, de passer & repasser à toutes les heures du jour, un des doigts sur le dessus du nez de l'enfant, depuis le haut jusqu'en bas, & d'appuyer un peu fortement sur le bout. Il y a cependant ici un inconvénient, c'est qu'en appuyant sur ce bout, on oblige les narines déjà assez larges, à s'élargir encore

Page 79

davantage, ce qui est une autre difformité. Comment donc s'y prendre ? C'est d'empêcher alors cet écartement de narines, en les pressant un peu entre le doigt indice, & le poulce."

Page 81, pour luter contre en 4° Nez boutonnés. les bourgeons, il faut n'y mettre que "de la salive au sortir de la bouche" à l'exception de tout autre onguents...

 

Page 85

"6°. Nez en pointillé.

Le meilleurs moyen d'effacer ces pointillures, c'est de mettre tout le long du nez, avec le doigt, ou avec un petit pinceau, un peu d'huile de muscade. Cette huile appliquée plusieurs fois le jour quelques semaines, ramollit les petits paquets de crasse engagés dans ces trous, & les fait sortir, lorsqu'on fait passer un petit linge sur le nez. Puis avec quelques gouttes de vinaigre rosat, dont on frotte doucement le nez, on vient à bout de resserrer ces petites ouvertures, ensorte qu'il n'en parait plus.

 

Page 93

"8 nez fendu.

Cette fente passe quelquesfois d'elle-même ; mais quelquesfois aussi elle reste toute la vie, non à la vérité avec écorchure, mais cicatrisée de maniere, qu'on voit toujours la trace de l'ancienne fente, ce qui est fort désagréable ;c'est pourquoi il est bon d'y remédier promptement, en oignant sans délai, & plusieurs fois les narines avec d'excellant beurre frai, & un peu d'huile d'oeuf, mêlés ensemble dans le creux de la main. Ce reméde simple qu'il faut continuer plusieurs semaines, vaudra mieux que toutes les Pommades.

 

Page 115

Pour le manque de cils : "... l'on peut rappeller les cils, en frottant les tarse, c'est-à-dire les bords des paupieres, avec une décoction de bétoine, de sauge, de Lavande, de mélisse, & d'origan, y ajoutant un peu de miel."

 

Page 116

"9° Hérissement ou recourbement des Cils contre l'oeil.

Ce hérissement n'est pas seulement difforme, mais il incommode l'oeil considérablement, en le picotant sans cesse, & y causant de l'inflammation. Le meilleur reméde qu'on y puisse apporter, c'est de couper avec des ciseaux bien déliés, & le plus près que l'on peut, ces cils recourbés ; puis, de frotter aussitôt l'endroit chaudement avec du suc de fleurs de pas d'âne, & avec du lait ; ce reméde doit être recommencé souvent."

 

Page 135

La squamie de l'oeil peut être soignée avec cette petite préparation: "Ayez un gros de tutie préparée, un demi-gros de diaphorétique minéral, six grains de verd de gris, trois grains de camphre, & demi-gros de sucre candy blanc ; le tout bien réduit en poudre, mêlez cette poudre avec deux onces d'excellant beurre frais, lavé trois ou quatre fois dans de bon vin blanc. Puis détachez de cette mixion la valeur d'un pois, dont vous oindrez les paupieres, & ferez entrer une partie dans les yeux ; recommencez deux ou trois fois par jour, & continuez plus ou moins de semaine, selon l'opiniâtreté du mal."

 

Page 148

"5° Joüe plus grosse que l'autre.

Il y a des enfans qui naissent avec une joue plus grosse que l'autre.

Cette difformité se dissipe quelquefois d'elle-même, mais quelquefois aussi, elle dure toute la vie, si l'on ne songe promptement à y remédier ; le moyen de la faire, c'est sitôt que l'enfant est né, de lui étuver la joüe avec du vin chaud dans lequel aient bouilli des feüilles de chardon bénit, puis d'y appliquer une compresse trempée dans le même vin, & renouveller ce topique de quatre en quatre heures pendant quelques jours ; il faut avoir soin en même temps de frotter légérement la joüe avec les doigts, pour dissiper l'humeur qui l'abreuve, laquelle n'est ordinairement qu'une simple sérosité. Mais cette sérosité toute simple qu'elle est, peut prendre de la consistence par le repos : & l'on prévient cet accident par la fomentation ci-dessus, aidé du mouvement des doigts que l'on passe et repasse doucement sur la joüe de l'enfant.

 

Page 160

"Le reméde à la gersure des lévres quand elle est simple, & à la galle des lévres, c'est de les frotter avec la pomade suivante, dont on trouve la description dans plusieurs Pharmacopées, & qui est la meilleure de toutes celles que l'on peut choisir en cette occasion : Prendre trois onces de graisses de roignon de veau, faire fondre cette graisse sur un petit feu, puis la couler, & ensuite la laver dans plusieurs eaux. Cela étant fait, la remettre sur un très-petit feu, avec autant de cire blanche, deux onces d'huile d'amandes douces, tirée par expression, demi-once de blanc de baleine, & un petit morceau de racine de d'orcanette bien écrasée. Laisser fondre doucement le tout, jusqu'à ce que la racine d'orcanette ait communiqué sa rougeur, & le bien remuer ; après quoi retirer la pomade, & la mettre dans un petit pot de fayence bien propre.

Cette pomade ne sert de rien quand on a les lévres enflées ou galeuses pour y avoir porté les doigts après avoir touché quelque chose de vénimeux, ou pour avoir peu après des personnes d'une haleine forte, ou qui ont mal aux lévres. L'esprit de vin, ou l'eau thériacale dont on frotte les lévres, est alors le meilleur reméde."

 

Page 174

La page précédente commence par ce bel intitulé : Femmes barbüe comme des hommes, et Hommes sans barbe comme des femmes et pour permettre aux hommes imberbe du latin imberbis, c'est-à-dire sans poils naturellement il n'y a aucun remède, par contre, lorsque c'est accidentel le massage y peut quelque chose

" Je suppose, par exemple, qu'il y ait dans la peau d'un jeune homme, une obstruction considérable, ou un étrécissement des vaisseaux, qui empêche la barbe de se faire jour, il faut alors frotter le menton avec choses qui puissent lever ces l'obstructions, & assouplir ces vaisseaux ; ce qui pourra s'obtenir en appliquant toutes les nuits, sur le menton, pendant quelques mois, un peu de racine de mauve & de raifort, broyés ensemble, avec

Page 175 une médiocre quantité de sel commun & de graisse de porc, puis bassinant la partie chaque lendemain au matin, avec du vin chaud.

Quant aux femmes [...] après avoir tiré les poils avec des pincettes, de frotter sur le champ, avec de l'esprit de sel dulcifié, les cavités qu'ils ont laissées, & pour cela d'en frotter tout le menton."

 

Page 179

"L'on veut empêcher la petite vérole de grossir la peau, d'y laisser des fosses, & des cicatrices ; l'on emploie souvent pour cela, des moyens plus propres à procurer qu'à détourner ce qu'on veut prévenir. Quelques'uns, lorsque les grains de la petite vérole commencent à paroïtre, y appliquent de l'huile de rave, d'autres de l'huile d'amandes douces, d'autres de l'huile de noix. Il en est d'autres qui allument du lard piqué au bout d'une grande fourchette de fer, en reçoivent dans de l'eau de rose, les gouttes enflammées, & après avoir lavé plusieurs fois ces gouttes, dans de nouvelle eau rose, jusqu'à ce que le tout soit devenu bien blanc, étendent de cette graisse sur le visage. D'autres choisissent le lard le plus récent, le coupent en tranches, & appliquent ces tranches sur la peau ; mais toutes ces graisses servent plutôt à boucher les pores qu'à les ouvrir ; aussi rendent-elle la peau du visage très-épaisse, & très-grossière. Ce qu'on

Page 180 peut faire ici de mieux, c'est de prendre de la chair de mouton bien dégraissée, de la faire boüillir jusqu'à ce qu'elle soit parfaitement cuite, puis de tremper une éponge dans ce boüillon, & de la promener doucement sur le visage..."

 

Page 189 L'esprit de vin seul, mêlé avec un peu d'huile de Ben, & appliquer tous les soirs sur le visage, par le moyen d'un petit pinceau, est ce reméde : Trois ou quatre goutte de l'un & de l'autre suffisent pour chaque fois."

 

Page 194
Pour lutter contre le teint brun, livide, jaune ou bazané le maquillage ne sert à rien à l'exception "... des choses plus innocentes, telles que sont, entre autres, un peu de lait d'ânesse, mis sur le visage, & un peu d'eau de talc appliquée de même. On prend du lait d'ânesse tout fraîchement trait ; on en moüille un petit linge le soir en se couchant, & l'on passe aussi-tôt ce linge sur le visage ; puis le lendemain matin on essuye doucement le visage."

 

Page 200
Nicolas Andry nous parle ici d'un auteur dont il ne nous révèle pas le nom mais la note de bas de page qu'il ajoute devrait, lors de recherches plus approfondies, nous permettre de savoir de qui il s'agit d'autant plus que ces publications scientifiques datent de 1725 "

»Les couleurs appliquées, & toutes sortes de fares, ne sont qu'une vaine réprésentation de ce qui devrait être.

Le moyen d'y mettre de la réalité, selon le même auteur, c'est d'empêcher la transpiration du visage, moyennant, quoi, selon lui,

» Il s'y fera dans les petits vaisseaux, une heureuse obstruction de lymphe & de sang, & la peau se tiendra plus tendre ; voilà le blanc & le rouge, & point de ride ; or l'huile empêche la transpiration, il ne faut que s'en frotter le visage, ou n'y appliquer que des drogues dont l'huile soit la base, & non pas des plâtres qui en se séchant, le rident encore.*

 

* Hist. de l'Acad. des Sciences, année 1725. & Journ. des Sçav. mois d'Aoust 1728. vol. in4°. pag. 464."

 

Page 203 Massage anal
L'anus n'échappe pas aux plaisirs du massage même si pour ce faire il faut y avoir des hémorrhoïdes sous l'aimable titre : "

5°. Teint blême, ou Pâles couleurs.

Le teint blême, autrement dit, Pâles couleurs, à quoi sont sujettes les personnes du sexe, vient ordinairement ou d'Hémorrhoïdes internes, douloureuses, & tenduës, qui n'ont pas leur cours, ou de regles supprimées. Quand c'est de la première cause, il faut introduire dans le siége, le plus doucement et le plus avant qu'il se peut, du beurre extrémement frais, réiterer plusieurs jours, & au bout de ce terme, au lieu de beurre, mettre de la litharge ; avoir pour cela d'un Apotiquaire ou d'un Epicier, pour dix ou douze sols de litharge d'or bien pulvérisée, en remplir une cuillere d'argent, & y jetter deux ou trois gouttes d'excellant huile d'olive, plus ou moins, pour donner à la litharge, une consistance qui ne soit ni trop épaisse ni trop li-

Page 204 quide, puis en introduire dans le siége, le plus avant qu'il se pourra, & mettre ensuite tout auprès en dehors, un linge qui en soit couvert, continuez quelques jours..."

 

Page 205
"... gardez-vous bien de rien précipiter, aidez la nature par des remédes qui détrempent les humeurs trop épaisses, & qui assouplissent les vaisseaux trop tendus, vous agirez alors de concert avec la nature, & la nature agira de concert avec vous : seul moyen de vaincre le mal."

 

Page 207
Pour s'affiner le visage, Andry nous cite ici une pratique en usage alors chez les femmes de son temps et qui s'avère être la même que les noirs appliquent pour se blanchir la peau... "Il y a des femmes qui se ratissent le visage avec des morceaux de verre. Elles prennent pour cela, de ces globes de verre que vendent les Fayanciers aux Etameurs ; elles les casses, & avec les éclats, elles se frottent le front, le nez, les jouës, le menton, croyant par là se rendre la peau du visage bien fine ; mais elles la rendent encore plus grosse & plus dure, parce qu'à la fin, elles se la racornissent.

[...] Il ne faut rien passer sur le visage, & quand on le veut décrasser, le meilleur moyen qu'on puisse employer pour cela, après l'avoir lavé avec un peu d'eau de son, qui ne soit ni froide ni chau-

Page 208 de, c'est de le frotter doucement avec le dedans d'un bonnet de toile, qu'on ait tenu sur ses cheveux pendant quelques nuits, ce moyen est excellent pour entretenir la finesse du teint.

 

Page 209
" Il faut donc éviter d'avoir le teint luisant, & pour cela se garder de faire comme ces Grisettes, qui ne manquent point, tous les matins, de se frotter & refrotter le visage avec du boüillon, jusqu'à ce qu'elles se soient rendu le nez, les joües, & tout le minois luisant comme un miroir. [...]

En général, il ne faut point trop frotter le visage, sinon on lui ôte la fleur, qui, à force d'être souvent enlevée ne se reproduit plus.

 

Page 210
Pour lutter contre le teint flétri "Recourir à des frictions douces de tout le corps, pour conserver ou procurer au sang une libre circulation. Car, lorsque le sang circule avec liberté, que son cours n'est ni trop lent ni trop rapide, & que par conséquent les sucs nourriciers qui le distribuent aux parties, ne

Page 211 s'y arrêtent ni trop ni trop peu, le teint est toujours frais, pourvû que les sucs nourriciers dont je parle, soient bien conditionnés, ce qu'on obtient en observant un bon régime de vivre."

 

Page 218

Ici nous avons, jusqu'à la page 222 toute une présentation sur la friction constituant une suite particulièrement homogène et très occidentale du massage mais aussi de ses effets sur le corps, sur le sang et enfin sur la beauté. Page 221 Andry nous parle de Prosper Alpin qui aborde dans son livre nous explique-t-il du massage en Égypte.

"C'est assez de nous arrêter à cet article concernant la puérile imagination de pouvoir empêcher les rides & les flétrissures de la vieillesse : je reviens à l'avis que j'ai donné ci-devant, pag, 211. touchant les frictions du corps, auxquelles on peut
Page 219 recourir, pour conserver ou procurer au sang, une certaine aisance dans la circulation, & favoriser par ce moyen, la fraîcheur du teint, & je dis que les frictions douces contribuant, comme elles font, à cette libre circulation, ne peuvent être que très-favorables au teint ; car lorsque le sang circule bien, c'est-à-dire, ni trop lentement, ni avec trop de précipitation, ne trouvant dans son cours aucun empêchement à cette médiocrité, soit de la part des humeurs, soit de la part des vaisseaux, le teint s'en ressent toujours, & l'on ne sçaurait l'avoir mauvais. Le teint annonce la bonne ou la mauvaise santé, & cette bonne ou mauvaise santé depend de la manière facile ou difficile avec laquelle le sang fait son chemin ; or les frictions modérées du corps, lorsqu'elle sont faites avec des linges doux, contribuent infiniment à faire circuler le sang comme il doit circuler, & par conséquent à rafraîchir le teint. Aussi, quand on voit à quelque personne, un teint frais, on juge d'abord

Page 220 qu'elles se portent bien. [...] Les frictions douces produisent toujours d'excellents effets sur le sang, soit en en facilitant le cours, du coeur aux extrémités, ou des extrémités au coeur ; soit en modérant & retardant ce cours s'il est trop impétueux, & qu'il empêche le corps de prendre sa nourriture qui lui est
Page 221 nécessaire, car lorsque le sang circule avec trop de rapidité, les sucs nourriciers n'ont pas le temps de s'arrêter aux parties, & le corps tombe dans le dessèchement, ce qui est bien contraire à la fraîcheur du teint ; Prosper Alpin rapporte sur cela, que les Dames d'Egypte, qui sont toutes fort curieuse de leur teint, ont bien soin de recourir à des frictions douces pour s'empêcher de maigrir.* Il y a trois sortes de frictions ; une rude, une douce & une moyenne. La friction rude, principalement quand elle se fait tout d'un coup, met en mouvement des humeurs grossières avant qu'elles soient ramolies, & les poussant dans des vaisseaux étroits, dilate ces vaisseaux outre mesure, leur fait perdre leur ressort, donne par-là occasion à des dépôts & a des engagements, & empêchant la libre circulation du sang, nuit considérablement à la beauté du teint, laquelle ne sçaurait subsister, lorsque le sang circule avec

*De Med. Ægyp. cap.8.(La médecine des Égyptiens chapitre 8. 1581-1584 Fiche technique)

Page 222 peine. Deux précautions sont nécessaires quand on employe les frictions ; la premiere, de n'y point recourir que les premieres voyes ne soient dégagées, c'est-à-dire, que l'estomac & les intestins ne soient suffisamment désemplis ; la seconde, lorsque la friction est faite, de vêtir aussi-tôt quelque camisole, ou quelque corset un peut juste, parce que lorsqu'on est un peu serré, le sang circule plus aisément."

 

Page 224
Pour avoir de belles gencives le massage s'impose, peut-être ancêtre du massage gingival. "La lividité des gencives vient ordinairement d'un sang qui y croupi, faute de circulation. Le moyen de prévenir & de corriger ce vice, c'est de les frotter assiduement tous les matins, avec un linge un peu rude, & de les piquer, de temps en temps, mais légérement, avec la pointe d'un cure-dent d'or ou d'yvoire, & non de plume. Quand je

Page 225 dis de les piquer légèrement, j'entends cependant qu'on en fasse sortir un peu de sang ; car il faut cela, sinon le frotement du linge n'aura pas assez de force pour rappeller la circulation dans la partie."

 

Page 227
Contre les gencives en bourlét le massage bien sûr. "Ce bourlét des gencives provient d'un suc trop abondant

Page 228 qui les remplit, il faut, pour y remédier, les frotter souvent avec quelque chose d'astringent & de répercussif, qui puisse donner à leurs fibres, un ressort capable de repousser en dedans le surplus de cette humeur nourriciere qui se présente, & de lui opposer en quelque sorte, une digue. Entre toutes les choses astringentes qu'on peut employer ici, la meilleure est la renouée autrement dite centinode, ou trainasse, dont nous avons déjà parlé plus haut, tant de fois.

On prend une pincée de cette herbe, on la broye avec les doigts dans le creux de la main,  & on en frotte la gencive plusieurs fois le jour, principalement le matin dès qu'on est levé."

 

 Page 229
Concernant les gencives décharnées... "Ainsi voilà deux causes dont on a l'une ou l'autre à combattre ; sçavoir, la disette du suc nourricier, & la résistance des vaisseaux ; pour ce qui est de la disette du suc nourricier ; il n'y a pas de reméde ; mais pour la résistance des vaisseaux, on peut les assouplir par les moyens opposés à ceux dont il est fait mention dans l'article précédent, sçavoir par des émolliens tels que les racines de mauve, & de guimauve, tenuës long-temps en bouche, mâchées ; ou les tablettes de mauve

 

Page 230 & de guimauve, dont on a coutume de se servir pour la toux, que par le relachement qu'elles procurent aux vaisseaux, sont ici par conséquent, très convenable pour donner aux fibres des gencives, la souplesse dont ces fibres manquent.

 

 

4° Gencives Pâles.

Les gencives ne sont pâles que parce qu'il s'y porte trop peu de sang ; pour les rendre rouges, c'est de les frotter tous les matins pendant plusieurs semaines, avec un peu de moutarde, ou avec une petite feüille de roquette."

 

Page 231 Pour lutter contre les gencives raboteuses "Il n'y a guère que la racine de pyrethre qui en puisse bien

Page 232 venir à bout ; il en faut mettre un peu entre la gencive et la lévre, mais réitérer souvent, & l'y laisser peu de temps chaque fois. Un petit morceau de crystal minéral  mis au même endroit, est encore fort bon pour résoudre ces petits grains ; il est à propos en même temps, de frotter avec le doigt, la gencive."

 

Page 234 Afin d'éviter les gencives rongées par les sucrerie dont la page précédente est un très joli plaidoyé contre la gourmandise des enfant et la sottise de ceux qui ne manquent pas de leur donner. Bref, contre cela "... l'essence d'aloés & de myrrhe, aussi partie égale des deux ; on frotte tous les jours la gencive deux ou trois fois, avec l'un ou l'autre de ces mêlanges, & l'on continuë des mois entiers." et "...on renoncera à toutes sucreries..."

 

Page 239 "Ce que je dis de la cause qui nuit à la sortie des dents devancieres, est un peu différent de ce qu'on entend dire d'ordinaire là-dessus aux Gardes, aux Sages-femmes & Nourrices, qui croyent que pour faciliter l'issuë
Page 240 des dents, il faut toujours recourir à des émolliens, & qui employent dans ce dessin, la cervelle de liévre, le sang de crête de coq, & autres choses aussi bizarres, s'imaginent que cette cervelle & ce sang, appliqués sur les gencives, les ramolissent.

[...] Loin donc qu'il faille toujours recourir à des émolliens pour faciliter la sortie des dents, il faut au contraire, selon le principe mécanique & certain que je viens de poser, recourir ordinairement à des moyens qui puissent 1°. augmenter l'action des petites arteres Page 241 qui portent la nourriture aux dents...

[...] Loin donc ici, toutes les cervelles de liévre, ou de quelque autre animal que ce soit ; loin des huiles d'amandes douces & autres remédes émolliens, qui donnant d'ordinaire, de la flaccidité aux fibres élastiques de la gencives, les rendent moins propres à se casser, & à faire jour à la dent ; ensorte que ces fibres ne faisant que s'étendre d'avantage, au lieu de rompre, souffrent par cette extension continuelle, un tirallement d'autant plus douloureux, & plus périlleux, qu'il est moins capable de causer aucune division.

Que faut-il donc faire en telle rencontre ? il faut doucement frotter avec les doigts, les gencives de
Page 242 l'enfant ; ce frottement produit trois bons effets : 1°. il rappelle le ressort des fibres trop lâches, il les roidit & les rend cassantes ; 2°. il presse la gencive contre le trenchant du corps dur qui s'éleve en dessous, & par ce moyen il la met dans la nécessité de se diviser en peu de temps ; 3°. il engourdit le sentiment de la partie, & diminuë par conséquent, la douleur ; c'est pour cette raison que les hochets qu'on donne aux enfans, & dont ils se frottent sans cesse les gencives, réüssissent si bien ; soit que ces hochets soient garnis d'un crystal, d'une dent de loup, ou d'autre chose de semblable.

[...] ; les gencives

Page 243 supérieures étant plus exposées au frottement du mammelon qui est succé par l'enfant. En effét il est constant que lorsque l'enfant succe quelque chose, la machoire d'en haut est plus frottée que l'autre par le cops qu'il succe ; & le succant ensuite, comme les enfans ont coutume de succer le mammelon de leur nourrice, c'est-à-dire en faisant aller alternativement & insensiblement, de droite à gauche, & de gauche à droite, la machoire d'en bas, on verra que le doigt posera simplement sur la gencive inférieure, & que le mouvement insensible, mais réel de droite à gauche, & de gauche à droite, dont se mouvra cette machoire, fera aller aussi en ces divers sens, contre la gencive supérieure, le corps que l'on succera.
La nature parle ici toute seule ; Les enfans dont les dents ont peine à éclore, se portent d'eux-mêmes, les doigts aux gencives ; ils se les
frottent sans cesse, ils tâchent de mordre le tétton de leurs nourrices ;
Page 244 les petits des animaux qui tettent, ne cherchent non plus, lorsque leurs dents commencent à pousser, qu'à modre des choses qui ayent quelque résistance ; c'est la leçon de la nature ; il n'y a qu'à suivre cette leçon, & si la cervelle de lièvre, le sang de crête de coq, & autres remédes aussi convenables, on paru réüssir en quelques occasions, c'est qu'on a attribué à ces prétendus remédes, ce qui était le pur effet du frottement.

La suite est intéressante et n'implique non plus le massage mais le corps avec cette étonnante façon de parler des fibres, de suc nourricier. Il cite Hippocrate et tente de faire le lien avec ce qu'il développe.

[...] Remarques dont l'application à notre principe est facile à faire, toutes les fibres du corps étant comme l'on sçait, moins flasques en hyver, les corps maigres les

Page 245 ayant aussi moins mollasses, & la liberté du ventre enlevant les sérosités qui ne pourraient que rendre ces fibres trop lâches.

Ce que je dis des fibres, je le dis des os même ; car on sçait que les os sont plus cassant en hyver, & par conséquent plus durs. Il suit de-là qu'en hyver plus de causes concourent à faire éclorre facilement les dents. Premierement, les arteres ont plus de force, & ainsi portent avec plus de vitesse aux dents qui sont encore cachées dans leurs alvéoles le suc nourricier qui les doit faire croître ; ...

[...] ... ce n'est pas les émolliens qu'il faut pour favoriser cette solution...."

 

Page 246 "Les émolliens, comme nous l'avons déjà dit, ne conviennent pas dans la sortie des dents, que lorsqu'il y a inflammation  aux gencives ; [...] ensorte que pour prévenir une telle inflammation, il faut recourir, dès les premiers commencemens, aux frictions de la gencive. Les frictions sont la cause que dent se nourrit plus vite, pace qu'elles y appellent le suc nourricier, en agitant les petits vaisseaux qui portent ; elles procurent en même temps, & de la fermeté à la dent, & de la roideur aux fibres de la gencive : ensorte que la dent ne peut être que plus hâtive, en deve-

Page 247 nant plus capable de se faire jour, & en rencontrant aussi des fibres plus disposées à se rompre au moindre choc ; mais lorsque faute de ces secours, ou nonobstant ces secours même, l'inflammation arrive, il faut nécessairement employer les émolliens ; ils font alors aussi convenablement, que hors de ce cas, ils sont dangereux.
Frotter avec les doigts, les gencives des enfans, quand les dents commencent à leur pousser, n'est pas le seul moyen que l'on puisse employer pour aider ces même dents à sortir ; il en est d'autres qui sont aussi d'un grand secours dans cette occasion. ; c'est passer souvent sur les gencives, le tuyau d'une plume à écrire, le gros bout d'un cure-dent d'or, la tige blanche d'une asperge cuite, la côte d'une grosse feüille de l'aituë."

 

Page 251 Ici l'on conseille de masser la nourrice quand un enfant est malade des dents pour lui activer le sang...
"Un autre moyen qu'il est à propos de joindre à celui-ci, pour donner plus d'action au lait d'une nourrice, lorsque l'enfant est bien malade des dents, c'est la friction de tout le corps de la nourrice. Cette friction se doit faire le matin, avec des linges un peu rudes. Il en est du lait dont il s'agit, comme du lait des animaux ; celui d'ânesse, celui de chèvre, celui de vache, sont beaucoup plus sains lorsque ces animaux ont été brossés.
[...] Vous voyez ce que nous avons dit ci-dessus des vertus de la
friction, p.211. & 219. en parlant du teint."

 

Page 253
"Il faut donc tenir pour maxime générale, que lorsque les dents ont peine à sortir, il n'est point question de ramollir les gencives, & que le meilleur moyen qu'on puisse employer pour favoriser cette sortie, c'est la simple friction. Loin donc d'ici, encore un coup, la cervelle de lievre, le sang de crête de coq, & autres remédes absurdes, que quelques personnes veulent qu'on applique sur les gencives des enfans, pour aider leurs dent à pousser"

 

Page 259
"12° De faire limer les dents, quelque légere que soit la lime ; ou de les frotter avec des poudres de corail, [...]."

 

Page 262
Revenant sur les méfaits des cure-dents il explique que : "[...], & à force de passer & repasser à tous les repas, il enléve enfin l'émail. [...]. J'en dis autant des Bisnagues dont nous venons de parler page 256. elles n'ont rien de tranchant, & dont le frottement puisse user l'émail des dents ; elles exhalent outre cela, un baume fin & léger qui fait du bien aux gencives & à toute la bouche,
Page 263 comme le remarque Valentini, dans l'Histoire réformée qu'il a donnée des simples."

 

Page 266
"Un peu d'esprit de sel dulcifié, mêlé dans un verre d'eau commune, est un prompt moyen pour blanchir les dents, lorsqu'on les en frotte avec un linge ; mais aussi-tôt après, il faut les laver avec de l'eau de mauve, ou de guimauve ; sans quoi elles jaunissent ensuite,..."

 

Page 267
"Quand les dents branlent, on les affermit avec un gros de racine de bistorte, un gros & demi de rose rouge, un gros de balauste, & deux scrupules d'alum brûlé, le tout réduit en poudre, & infusé dans un peu de vin blanc, l'espace d'environ cinq ou six heures, on se frotte les gencives avec un linge trempé dans cette infusion, un peu tiéde.

 

Page 269
"La noirceur des dents quand elle est naturelle, fait ce qu'on appelle bouche de jais ou bouche noire, on a beau les laver, les frotter, la bouche est toujours noire,..."

 

Page 289
Dans les cas de mutisme, c'est-à-dire de perte de voix pathologique il cite un boucher qui la perdit en découpant de la viande. On lui fit moult soins et... "On lui appliqua ensuite, des cornets aux épaules avec scarifications, & au col une ventouse..." La ventouse constituant un massage mécanique.
Page 290
"Puis le malade se frotta la langue avec une composition de trois gros de vieille Thériaque, de deux gros de Mithridat, de demi-once de sirop de Stoechas, & d'autant d'Oxymel Scyllitique, il en pris aussi intérieurement. Cela fait, il se lava  la langue avec du jus de sauge récemment exprimé, & mêlé avec un peu de moutarde. Non content de ces secours, on oignit le col, le menton, & la tête du malade, avec des huiles de Costus, de Castor, & de vers de terre, mêlées ensemble. On appliqua sur la piqueure du pouce, quoiqu'elle fût déjà consolidée, un peu de sauge broyée. Enfin on fit souvent laver la bouche du malade, avec de la décoction de sauge & de moutarde, & boire de la biere où l'on avait fait infuser de la sauge & du romarin."

 

Page 294
Pour le cas d'un jeune femme atteinte du même mal "Forestus traita la malade, & après avoir tenté divers remédes, du nombre desquels furent les ventouses, il fit faire la saignée de la langue, & au bout de quelques jours la Muette fut guérie, à l'aide d'un cataplasme résolutif mis autour du gosier.

 

 

FIN

 

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