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Mots clefs : Orthopédie, frotter, friction(s), oindre, onction, liniment
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L'Orthopédie ou L'art De prévenir et de corriger Dans les enfants, Les difformités du corps. 1741
TDM : Ce livre traite ou emploie des termes liés au massage
Titre : L'orthopédie (1ère édition) Auteur : Nicolas Andry Éditeur : La Veuve Alix Date d'édition : 1741 Lieu d'impression : France Langue : Français Type : ouvrage imprimé en deux tomes. Format : deux volumes in 12, le premier volume dispose d'une préface de 68 pages et de trois livrets successifs de 345 pages, table des matière comprise.
- Le deuxième volume se compose d'une "Table des articles contenus dans le second volume" c'est-à-dire celui-ci sur 5 pages, d'un quatrième livret de 337 pages, d'une Table des matières qui poursuit sa numérotation jusqu'à la 365ème page, d'un errata sur un paragraphe, et d'une Approbation d'un dénommé Casmajor, l'habituel Privilège du Roy (Louis XIV) sur 5 pages. Sa thèse
Reliure : plein
veau, dos à nerfs ornés, pièces de titre et
de tomaison en maroquin havane, tranches rouges Droits : domaine public Identifiant : http://www.cfdrm.fr Description : Illustré d'un frontispice et de 14 planches gravées par J. Guélard d'après A. Humblot, sur le premier volume. Thématique : médicinal Commentaires : Nicolas Andry de Boisregard (1658-1742), régent de la Faculté de Médecine de Paris était avant tout un parasitologue de renom. A plus de 80 ans, en 1741, il publie le présent ouvrage où apparaît pour la première fois le mot "orthopédie" qu'il a créé à partir du mot grec - ortho, droit et de - paido, enfant. Nicolas Andry analyse les malformations et les principes biomécaniques liés à l'ossature. Il est partisan d'une thérapie par le mouvement ou kinésithérapie. La même année il publie une deuxième fois sa fameuse thèse académique (L'exercice modéré est-il le meilleur moyen de se conserver la santé ?) qu'il avait présenté en 1723 et qu'il publie d'ailleurs à la fin de cette première édition. Dally dans sa Cinésiologie Ed. Librairie Centrale des Sciences, de 1857 nous la restitue aussi page 501. Berne et Dujardin Beaumetz le placent dans la 6ème période des modernes qu'ils proposent dans leur : classification des massages (page 12 Le massage) pour la proximité qu'il entretenait avec le massage. Andry fait parti du Panthéon des masseurs pour être à l'origine du mot orthopédie.
Défauts : Les six premières pages du début comportent une découpe visible sur les photos suivantes ne lésant toutefois pas le texte. A 4.09 cm de haut de la page 317 la feuille est déchirée sur deux cm. Fiche de repérage (mots clef) : Frotter, Livre en ligne sur : Google-Livres : tome 1 tome 2 Restitution de texte : p Lire complète dans la restitution des phrases renvoyant au massage ; voir aussi sa thèse de 1723 Texte associé : Référence : Waller 418? Statut de l'ouvrage : don Reconnaissance associative : Ce livre appartenait à la bibliothèque Alain Cabello-Mosnier Provenance : Lyon, France Incorporation : samedi 2 mai 2009 Accès à l'emprunt : non, Argus de recherche 4800€.
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Restitution de texte (partielle) par Alain Cabello-Mosnier, Paris le Mardi 9 mars 2010. Voir notre politique de saisie de textes et explications.
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Ayant
procédé à la lecture de cet ouvrage en deux
volumes, je vous restitue phrase après phrase celles qui
parlent de l'art du massage ou me semble y être assimilées
par l'intention et la proximité du geste, en vous communiquant
systématiquement le numéro de la page correspondant
à celle de la première édition que le CFDRM
tient à votre disposition dans ses locaux, sans que vous
ayez nécessairement à tout lire. C'est la première fois au monde qu'un tel travail est fait au bénéfice de tous avec cet immense projet qui consiste à mettre sur le web, l'intégralité du masso-contenu de tous les ouvrages écrit en français sur le massage. Alain
Cabello-Mosnier _________________ Dès le début, du premier tome de l'Orthopédie de Nicolas Andry de 1741 nous avons une explication de texte sur la formation de ce terme d'Orthopédie en référence à deux autres ouvrages approchant qui procédèrent à l'emploi de néologisme composant leur titre tel que Pédotrophie de Scévole de Saint-Marthe en 1584 sur "la manière de nourrir les enfans à la mamelle" et Callipédie de Claude Quillet sur "les moyens d'avoir de beaux enfans" édité en 1656. Nicolas
Andry commence par donner la description des préparations
que proposait Scévole
de Saint-Marthe
dans son ouvrage de 1584 et page XXIV, pour lutter contre les inflammations
du nombril "Les médecins, à
ce que remarque M. de Saint-Marthe, ordonnent pour rémédier
à ce mal, de piler du Nard, puis de le mêler avec de
la térébenthine, & après l'avoir battu
dans de bonne huile de noix,
d'en frorer* [frotter] doucement la playe, ...". * Nous avons là juste une faute de l'imprimeur comme il est fréquent d'en constater à l'époque.
Page XXX nous trouvons ce très joli petit paragraphe, "Pour appaiser la colique des enfans, notre Auteur conseille de leur frotter le ventre ou avec de l'huile de camomille, ou avec de l'huile d'anéth, ou avec de l'huile d'olive bien vieille, les unes et les autres bien chaudes." Ainsi, aux mères du seizième, dix-septième et dix-huitième siècle, conseillez-t-on de masser le petit ventre de leur enfant indisposé d'huiles dont les effets se diffusaient dans la peau sous l'action conjugué du passage des mains et de la chaleur induite. Voir le paragraphe exacte de notre seconde édition de La manière de nourrir les enfans à la mamelle par Scévole de Saint-Marthe de 1698 page 103.
Page XLII nous avons une intéressante entrée dans la mythologie romaine avec ce massage qu'une des Nymphes, fille de Péan administre à Hercule victime, devant ses yeux, d'une crise épilepsie... "Après ces réfléxions, on remarque que plusieurs grands personages ont été attaqués du mal caduc ; sur quoi on cite César, Mahomet, Hercule. On rapporte au sujet de ce dernier [Hercule], ce que dit la fable, à savoir qu'une fille de Péon descendue d'Apollon, la plus considérable des Nymphes, ayant par hazard ses mains pleines d'herbes médicinales qu'elle venoit de cüeillir, apperçût ce Héros, du haut d'une montagne, lequel frappé d'Epilepsie, étoit étendu par terre sans pouvoir se relever ; Qu'elle accourut aussitôt à son secourt, lui nétoya la bouche, lui dessera les dents, & avec de l'huile d'amandes qu'elle avoit sur elle, lui frotta le col, les mains, la région du coeur ; Qu'enfin elle lui mit sous les narines, des feüilles de rue ; il revint à lui, & qu'ayant alors reconnu la Nymphe, il lui adressa ces paroles : «O Excellente Fille ! Quel est le Dieu qui vous a envoyé pour me délivrer d'un mal si cruel ? S'il est vrai que Jupiter soit mon pere, & qu'il me doive un jour recevoir dans le Ciel, j'aurai pour vous, lorsque j'y serai, toute la reconnaissance que je vous dois ; cependant afin que cet horrible mal ne me reprenne pas, dites-moi, je vous conjure, ce qu'il faut que je pratique pour m'en préserver à l'avenir...". Hercule est l'équivalent romain d'Héraclès, le fameux héros grec aussi réputé pour souffrir d'épilepsie bien qu'en l'état actuelle de mes connaissances je ne suis pas en mesure de certifier qu'il y a une équivalence grecque de cette histoire. Nicolas Andry cite toujours les recommendations de M. de Saint-Marthe dans La manière de nourrir les enfans à la mamelle en 1584 . Mais cela ne change rien au fait que nous avons un héros grec et pas n'importe lequel qui se fait masser par une nymphe à la suite d'un accident de santé. A son réveil Hercule remercie la Nymphe mais demande à ce qu'on lui enseigne les techniques lui permettant de ne pas retomber malade, ce qui lui est accordé. Est-ce à dire qu'Hercule fut instruit sinon de l'art du massage tout au moins de celui de la friction ? Lire la suite dans Hercule massé par une Nymphe. Texte associé : La fleur des masseurs par Alain Cabello-Mosnier et Hercule massé par une Nymphe.
Ceci été la Préface du premier tome qui se poursuit par la restitution des différentes parties du corps que nous donne Andry au début de son ouvrage. Je me propose de vous la restituer car cela touche à la façon dont le corps était appréhendé à cette époque. Les étymologies y sont intéressantes.
Pour ceux qui souhaitent passer directement aux paragraphes suivants traitant de massage, cliquez ici.
ou L'art De prévenir et de corriger Dans les enfants, Les difformités du corps. _________________ Livre premier Notion générale de l'extérieur du corps Le Corps humain se divise en Tronc & en Branches. Le Tronc a pour Souche l'épine du dos, & comprend trois cavités ; à savoir, Page 2 1 °. la Tête, que les Anatomistes appellent ventre supérieur, & qui est posée sur la colomne du col ; 2°. la Poitrine, que les mêmes Anatomistes appellent ventre moyen ; 3°. le ventre proprement dit, qu'ils nomment ventre inférieur. Les Branches sont les Bras & les Jambes. Je ne détaillerai ces parties que par rapport à l'extérieur seulement. Elles se divisent chacune en plusieurs autres, dont les unes ont des noms connus de tout le monde, & & quelques autres des noms moins connus. Je les nomme & les décris toutes par ordre, ce qui sert d'introduction à l'Ouvrage.
LA TESTE, Première partie du Tronc, considérée extérieurement. La tête, pour commencer par la partie du Tronc, que nous avons nommée la première, comprend pour le dehors, le Crâne, la Chevelure & le Visage. Page 3 LE CRÂNE. Le Crâne est la boëte osseuse qui enveloppe le Cerveau.
LA CHEVELURE. Par la chevelure, on entend, non les cheveux seulement, mais toute cette partie de la tête où naissent les cheveux, c'est-à-dire le dessus, les côtés & le derrière de la tête. Le dessus de la Tête commence où finit le haut du front ; on l'appelle Synciput, & le derriere de la Tête se nomme l'Occiput. Aux côté de la Tête, entre les yeux & les oreilles, sont deux parties nommées les Tempes, qui sont portion de l'Occiput.. L'os des Tempes est le plus faible de tous ceux de la Tête, ce qui est cause que les playes dans cet endroit, sont mortelles. On prétend que ces parties sont appellées Tempes, du mot latin Tempora, qui signifie Temps, parce qu'elles indiquent l'âge de l'homme. Les cheveux des personnes Page 4 âgées blanchissant premièrement dans ces endroits-là, ce qui cependant ne se vérifie pas dans tous les pays ; y ayant des peuples dont les cheveux, s'il faut en croire certains Historiens, sont blancs dans la jeunesse, & noir dans la vieillesse.
LE VISAGE. Le Visage est l'assemblage des parties qui composent le devant de la Tête, telles que le front, les sourcils, les paupières, les yeux, le nez, les oreilles, les joues, les lèvres & le menton ; à quoi j'ajoute la peau dont ces parties sont recouvertes.
LE FRONT. On appelle Front, cette avance qui est au-dessus des sourcils, la-quelle commence aux cheveux. C'est le sentiment commun des Anatomistes, qu'elle se nomme ainsi du mot grec Fren, qui signifie esprit, pensée, ou de Frenein, autre mot grec qui signifie raisonner, avoir de la raison, parce que c'est principalement sur le front, que l'on connoit quand l'homme pense ; mais il ne faut pas beaucoup compter sur ces étymologies.
LES SOURCILS. A l'extrémité la plus basse du front, s'élève, de chaque côté, un petit amas de poils rangés en forme d'arc, qu'on nomme les Sourcils, parce qu'ils sont au-dessus d'une partie de l'oeil, qu'on nomme les cils, ensorte que Surcil, ainsi que le fait voir le mot latin Supercilium. La partie des Sourcils qui est du côté du nez, s'appelle la téte des Sourcils ; & l'autre l'autre, la queue des Sourcils, est nommé l'entrecil.
LES YEUX. Les
yeux, à l'extérieur, sont composés de plusieurs
parties : les deux peaux que l'on voit dessus &
dessous, se nomment les paupieres. La paupiere supérieure
est mouvante, l'inférieure est immobile. Elles ont un petit
bord garni de poils ; ce petit bord s'appelle Tarse,
& les poils qui sont attachés, se nomment les Cils.
Page 7 pelle le blanc de l'Oeil, ce blanc est une tunique qu'on nomme la tunique conjointe, à cause qu'elle joint ensemble, toutes les parties de l'Oeil. On découvre au point du milieu un cercle nommé l'Iris, à cause de ses couleurs ; ce qui est au centre de ce cercle, est une ouverture dans les tuniques de l'oeil, laquelle se nomme la Prunelle.
LE NEZ. Le milieu du visage est une partie est une partie éminente qu'on nomme Nez, laquelle est l'organe externe de l'odorat. Le nez se divise en plusieurs parties ; le dessus qui est entre les deux yeux, un peu plus haut, s'appelle la racine du Nez ; ce qui est d'abord après, d'appelle l'épine du Nez. C'est une partie toute osseuse. A cette épine est attachée un cartilage, qui jusqu'au bout du nez. Ce cartilage s'appelle l'Acromion, ou globe du Nez, & vulgairement les Narines. Ces Narines sont séparées par une petite cloison charnuë, appellée la colomne du Nez. Au-
Page 8
LES OREILLES. L'Oreille
extérieure se divise en partie supérieure, & en
partie inférieure. La partie supérieure est beaucoup
plus large que l'autre. Elle se nomme Pinna,
autrement dit Aile, ou Aileron. L'inférieure s'appelle Fibra
ou Lobe. Le Pinna a plusieurs parties : Le circuit extérieur
qu'on y remarque, lequel touche les cheveux, s'appelle Helix , &
le circuit qui est plus en deça du visage, se nomme Anthélix . Entre l'Hélix
& l'Anthélix on voit une cavité. Cette cavité
se nomme la Nacelle.
Le Pinna a un rebord ou petit cercle, qui s'appelle Cercle
gibbeux. Ce Cercle gibbeux a
une extrémité proche des tempes, laquelle s'enfonce
du devant au dedans, & qui s'appelle extrémité
gibbeuse.
Page 9 Le Fibra, autrement le Lobe, se divise en partie supérieure, & en partie inférieure. La supérieure s'appelle le Prolobe ; l'inférieure, qui est molle & pendante, s'appelle l'Antilobe. C'est l'endroit où se mettent les pendans d'oreilles. Près de la jouë paroît à l'oreille, une petite éminence plate, & mi-ronde, que l'on nomme Hircus ; laquelle, quand on la presse contre l'ouverture de l'oreille, fait comme l'office de couvercle, & bouche exactement cette ouverture. LA BOUCHE. Entre les deux joues, est une cavité nommée la Bouche, composée en dehors, de deux parties, qu'on appelle les Lévres; l'une supérieure, l'autre inférieure. Elles font l'entrée
de la Bouche. La partie extérieure des Lèvres s'appelle Prolabium, & le bord qui est de couleur rouge, se nomme Prostomia. Les deux extrémités de la Bouche qui font la réunion des deux lévres, se nomment les coins de la bouche ; la Bouche comprend deux parties, qu'on appelle les mâchoires ; l'une supérieure, l'autre inférieure, toutes deux garnies de petits os, qu'on nomme les Dents. La machoire inférieure s'étend depuis les deux oreilles jusqu'au menton inclusivement. Le Menton est la partie antérieure de la machoire inférieure. II a au-dessus, une partie charnue qui approche du col. Cette partie s'appelle Buccule, ou petite gorge. LES DENTS. A la machoire supérieure, & à l'inférieure , le long des gencives, est une rangée de petits os blancs & durs, médiocrement longs & lar
ges, qui font non-seulement l'ornement de la bouche, mais qui ferrent à macher les alimens, & aident à la prononciation. On les nomme les Dents. Dans l'âge parfait, il y a ordinairement trente-deux Dents à savoir, seize à chaque machoire. De ces trente-deux Dents, il y en a huit en devant; à savoir, quatre en- haut , & quatre en bas; on les nomme incisives, ou trenchames, à cause de leur fonction, qui est de trencher ou couper les alimens solides. On les appelle aussi Dents joyeuses, parce que ce font celles qui paroissent le plus lorsque l'on rit. Après les Dents incisives, il s'en trouve quatre fort aiguës, nommées canines, deux en haut, & deux en bas. On les nomme canines, parce qu'elles sont pointues comme des Dents de chien ; celles d'en haut ont le nom d'œilleres, parce qu'elles sont situées au-dessous des yeux. Ces Dents canines font suivie de vingt autres Dents ; dix en haut, & autant en bas ; cinq à chaque côté , lesquelles font appellées molaires, parce qu'elles font comme l'office
de meules, a l'égard des alimens durs. Ce nombre fait, en tout, trente-deux Dents. Les quatre dernieres Dents molaires ; à savoir, les deux d'en haut, une à chaque côte, & les deux d'en bas, une aussi à chaque côté, se nomment vulgairement Dentt de sagesse ; parce qu'elles ne viennent gueres que dans la maturité de l'âge. Après avoir parlé des parties extérieures de la Tête, l'ordre nous conduit à parler de celles de la Poitrine.
LA P 0ITRINE. Seconde partie du Tronc. La partie qui est après la Tête ; & qui fait comme la forme d'un coffre, tant en devant, qu'à côté & en arriere, s'appelle la Poitrine. La colomne sur laquelle la Tête est posée, & qui est le commencement de cette Poitrine, s'appelle le Col.
Le Col est regardé comme une portion de la Poitrine, parce qu'à proprement parler, il en est le commencement, & que les principales parties qu'il renferme, dépendent de la poitrine. Il est appellé Col, parce qu'il est comme une colline sur laquelle la tête est élevée. La partie la plus basse du Col en devant, s'appelle la gorge, ou le gosier. La partie supérieure, aussi en devant, comprend une éminence qu'on appelle la pomme, & avec le vulgaire le morceau d'Adam. Cette éminence fait portion d'un tuyau nommé Larynx, qui sert d'instrument à la voix, lequel s'avançant par devant, forme cette éminence ou grosseur qui paroît plus aux hommes qu'aux femmes, parce que les femmes ont en cet endroit, de grosses glandes, qui leur rendent le Col plus arrondi, & la gorge plus pleine. Quand on mange ou qu'on boit, il arrive que cette grosseur monte & puis descend, La cause de ce
mouvement est que lorsque nous avalons quelque chose, la descente de l'aliment oblige le Larynx , par âne mécanique nécessaire, s'élever alors, ce qui facilite la chute de cet aliment dans l'estomach. Le derriere du Col, autrement la partie postérieure, s'appelle le cervix; le haut du cervix est appellé l'ophia, mot purement grec. Le milieu du cervix se nomme la nuque, ou la fosse ; & le bas, épomis, autrement le chignon du Col ; on l'appelle épomis, parce qu'il est au dessus d'une partie qu'on nomme l'épaule, laquelle se dit en grec omos, épi étant une préposition grecque qui signifie dessus, ensorte qu'épomis signifie qui est au-dessus de l'épaule. Les côtés supérieurs du Col, sous les oreilles, s'appellent les parotides. Ces parotides sont des glandes qui boivent les humidités du cerveau. Le côté moyen sous les parotides, s'appelle Terthra, & le côté inférieur, Paralophia. A la base du Col en devant, paroissent deux parties, l'une à droite, l'autre à gauche, qui font deux demi-
cercle joints ensemble, ces parties s'appellent les Clavicules.
Ce font deux petits os qui ferment la voute de la poitrine par en haut ; on les appelle Clavicules, du mot latin clavis, clef, parce qu'elles font comme la clef de cette voute.
Aux Clavicules commence le coffre ou la voute de la poitrine. Ce coffre où cette voute se termine derriere les fausses côtes inclusive- ment. La partie antérieure de la poitrine, est appellée proprement la poitrine. Le haut de cette partie antérieure, s'appelle les Clavicules, dont nous venons de parler. Le milieu au-dessous, se nomme le Sternum.
DU STERNUM. Le Sternum est un os plat, couché au milieu des côtes par-devant, c'est où aboutissent les côtes. Le mot de Sternum signifie en grec fermeté d'entendement, & vient, à ce
qu'on prétend, de ce que quelques Auteurs Grecs ont crû que l'entendement résidait dans le coeur, qui est placé sous le Sternum. D'autres l'ont appellé Sternum, c'est-à-dire, solide & ferme, parce qu'il fait comme l'office de plancher. D'autres enfin le dérivent du latin sternere, qui signifie étendre, coucher, parce que cette partie est couchée au milieu des côtes. Elle est aussi appellée bréchet, du mot bréche, qui est le nom d'un marbre fort dur, parce qu'elle est posée comme l'est un marbre sur une tombe, & que quand on fait l'ouverture d'un cadavre, elle se léve de même qu'un marbre de dessus un tombeau. Au bas du Sternum est une partie cartilagineuse, faite en forme de pointe d'épée ; on l'appelle cartilage xiphoïde, du mot grec xiphos, qui signifie épée.
DES AUTRES PARTIES EXTERIEURES DE LAPOITRINE. La partie antérieure de la Poitrine,
se nomme du nom propre de Poitrine, comme nous l'avons remarqué. Les parties latérales sont appellées péristerna, c'est-à-dire autour du Sternum, Peri étant une préposition grecque qui signifie à l'entour. La ligne osseuse qui est au milieu du dos, & qui le sépare en partie droite & en partie gauche, s'appelle l'Epine du Dos, ou autrement, les Vertebres. Les deux parties supérieures du. Dos, à côté des vertebres, s'appellent les palerons, ou omoplates, & vulgairement les Epaules. Au milieu de la Poitrine, à droite: & à gauche, en devant, s'élévent deux éminences charnuës, nommées les manmelles, lesquelles sont plus grosses aux femmes qu'aux hommes. Celles des femmes font composées de corps glanduleux, entre-tissus d'une infinité de vaisseaux, qui fervent à la production du lait. Celles des hommes sont seulement de peau, de chair, & de graisse, & ne peuvent faire du lait ; quoiqu'il en sorte quelquefois une humeur y ressemble. II y a néanmoins
Les Historiens qui rapportent que des hommes ont allaité des enfans, comme auroient fait des nourrices. En général les mammelles des hommes, pour être bien faites, doivent être petites, & un peu plates. Celles des femmes doivent être rondes, élevées, & avoir la figure de deux demi-globes, séparés l'un de l'autre par un espace médiocre. Les mammelles ont à leur milieu, un petit cercle rougeatre, nommé Rayon, ou Aréole. Il est pâle aux jeunes filles, obscur aux femmes grosses & aux nourrices, & noir aux vieilles femmes. Ce cercle a pour centre, une petite avance de chair qu'on nomme le mammelon, laquelle est d'une substance fongueuse de poreuse ; elle paroît quelquefois toute flétrie ; mais elle se reléve dès qu'on la frotte un peu, ou que l'enfant la succe. Elle est rouge & petite aux filles, livide & grosse aux nourrices, & plombée aux femmes surannées. Dans les femmes, les mammelles bien faites, font rondes, & ont, comme nous avons dit, la forme
d'un demi-globe. Mais les bonnes mamnelles pour l'allaitement des enfans, sont un peu pendantes. Les mammelles sont différentes, felon les âges ; les jeunes filles n'en ont point du tout, il ne leur en parait que le mammelon ; mais elles leur croissent insensiblement, & à l'âge de quatorze ans elles sont formées ; elles grossissent jusqu'à dix-huit ans ou environ, & ont de la fermeté jusqu'à trente ; mais à quarante-cinq & cinquante ans, elles sont tout-à-fait flétrie, & dans la vieillesse il n'y reste plus que des peaux.
Troisième partie du Tronc. Tout cet espace qui s'étend depuis le cartilage xiphoïde jusqu'aux cuisses, se nomme le Bas-Ventre. La partie antérieure du Bas-Ventre, s'appelle l'abdomen ; & la postérieure ; le derriere. La partie supérieure de l'abdomen s'appelle l'epigastre, mot tiré de deux termes grecs, sçavoir de épi, qui signifie dessus, & de gaster, qui signifie ventre, parce que cette partie est au-dessus des autres régions du ventre ; gaster se dit même quelquefois en françois (dans le style burlesque) pour le ventre ou l'estomach, & c'est ainsi que l'a employé la Fontaine dans la Fable suivante, au sujet des membres révoltés contre l'estomach.
» Je devois par la Royauté, » Avoir commencé mon ouvrages : » A la voir d'un certain côté, » Sire, Gaster en, est l'image
» S'il a quelque besoin, tout le corps s'en ressent, » De travailler pour lui, les membres se lassant » Chacun d'eux résolut de vivre en Gentilhomme, » Sans rien faire, alléguant l'exemple de Gaster, » II faudroit, disoient-ils, sans nous, qu'il vêcûs « d'air ; » Nous faons, nous peinons comme bêtes de somme. » Et pour qui ? pour lui seul : nous n'en profitons » pas. » Notre foin n'aboutit qu'à fournir ses repas. » Chommons : c'est un métier qu'il veut nous » faire apprendre. » Ainsi dit, ainsi fait, les mains cessent de prendre » Les bras d'agir, les jambes de marcher » Tous dirent à Gaster, qu'il en allât chercher. » Ce leur fut une erreur dont ils se repentirent. » Bientot les pauvres gens tomberent en langueur » II ne se forma plus de nouveau sang au coeur « Chaque membre en souffrit, les forces se per- » dirent. » Par ce moyen les mutins virent » Que Gaster qu'ils croyaient oisif & paresseux, » A l'interêt commun contribuoit plus qu'eux. » Ceci peut s'appliquer à la grandeur Royale, » Elle reçoit & donne, & La chose est égale. &c.
Rabelais dit que Gaster est l'inventeur des Arts, voulant faire entendre que la faim désignée par ce
mot qui signifie ventre, a fait inventer aux hommes tous les Arts nécessaires à la vie. L'Epigastre a deux côtés, qui se nomment Hypochondres, mot grec encore, & qui est composé de Upo, qui signifie dessous, & de chondros, qui signifie Cartilage, parce que ces parties font placées au-dessous des cartilages qui sont aux fausses côtes. La partie moyenne de l'Epigastre retient le nom propre d'Epigastre. Le milieu de l'Abdomen s'appelle la partie Umbilicale, ou l'Umbilic, du mot latin Umbilicus. Son centre s'appelle le Nombril. Les côtés de la partie umbilicale, se nomme les Lombes. La partie inférieure de l'Abdomen, s'appelle Hypogastre, mot composé du terme grec Upo, dessous, & de Gaster, autre mot grec, comme nous l'avons vu ci-devant ; parce que cette partie est sous les deux autres régions du ventre. Les côtés de Hypogastre s'appellent les Isles, nom qui leur a été donné, parce qu'ils se terminent au bas d'un os, nommé Ilium.
Le bas de l'Hypogastre est appellé Pecten, ou Pubis. Il est situé entre les Isles, un peu au-dessus. Aux deux côtés de la partie inférieure du pubis, sous les Isles, se fait la jonction des cuisses avec le ventre ; l'endroit de cette jonction, s'appelle l'aine. La partie postérïeure du bas-ventre s'appelle le derriere, comme nous avons dit. Le haut du derriere se nomme la poupe. Immédiatement sous la poupe, est un os qu'on nomme le croupion. Les côtés sont les Lombes, & le bas, les fesses. Les fesses font deux parties charnues, sur lesquelles on s'assied. On les appelle fesses du mot latin fissum, ou fissile, qui signifie separé, à cause de la séparation qui divise ces deux parties ; ce qui est si vrai, qu'autrefois dans l'ancien Blazon l'on appelloit fesse ce qu'on appelle à présent fasce, parce que la fasce sépare l'Ecusson en deux parts. La séparation des fesses s'appelle Raye. Au bout de cette raye, est une ouverture par laquelle sortent les superfluidités du bas-ventre ; cette ou- verture s'appelle l'anus, ou l'espace contenu entre le siége & les parties secrettes, s'appelle le Perinée.
CONSIDEREZ EXTERIEUREMENT
Après avoir parlé du tronc du Corps, il est temps de passer aux branches. Ces branches sont les bras & les mains, les cuisses & les jambes. La partie qui s'étend depuis l'épaule jusqu'au poignet, s'appelle en. général, du nom de Bras. Le Bras est composé de deux parties, l'une supérieure, qui va depuis l'épaule jusqu'à la premiere jointure ; l'autre inférieure, qui va depuis cette premiere jointure jusqu'à la seconde, c'est-à-dire jusqu'au poignet. La premiere portion se nomme proprement le bras ; & la seconde l'avant-bras ; mais vulgairement cet avants-bras s'appelle du nom commun de bras. La premiere jointure qui est l'article où l'on plie le bras, s'appelle le
coude ; la seconde jointure se nomme le poignet, ou le carpe. La partie qui est après le carpe ou poignet, & où l'on remarque à l'extrémité, cinq divisions, s'appelle la main. Ces divisions s'appellent les doigts. L'espace de la main contenu depuis le poignet jusqu'aux doigts, se nomme le métacarpe. Meta est une préposition grecque qui signifie après, ensorte que métacarpe signifie, qui est après le carpe. Le métacarpe est convexe par-dessus, & creux par-dessous ; le côté convexe ou bossu, s'appelle le revers, ou le dessus de la main ; & le côté creux ou concave, s'appelle le plat, ou la paume de la main. Ensuite viennent les doigts, qui ont différens noms : Le premier le nomme le poulce ; le second, l'indice ; le troisiéme, le moyen, le quatrième, l'annulaire ; & le dernier, l'auriculaire. Le poulce, en latin pollex, s'appelle ainsi, du mot latin pollere, qui veut dire avoir de la force, parce que ce doigt est le plus fort de tous. L'indice, en latin index, est ainsi nommé, parce qu'on s'en sert pour
Indiquer aux yeux ce qu'on veut faire remarquer. Le moyen est appellé de ce nom, à cause de sa situation. Quant à l'annulaire, ce qui l'a fait ainsi nommer, est l'usage où l'on a été de tout temps, d'orner ce doigt d'un anneau. Usage provenu d'une ancienne erreur des Anatomistes Egyptiens, qui s'imaginoient qu'il y avoit à la main gauche, un petit nerf, qui, de ce doigt, alloit aboutir au cœur ; ensorte qu'il étoit à propos, selon eux, de distinguer ce doigt par un anneau, en signe de la connexion qu'ils prétendoient qu'il avoit avec le principe de la vie, qui est le cœur*. Cette erreur n'est pas même si vieillie, qu'elle ne trouve encore créance chez quelques personnes, qui s'imaginent que le doigt dont il s'agit, * Note de bas de page en latin.
a une telle rélation avec le cœur, Qu'il suffit d'y porter des anneaux 'une certaine matiere, pour se garantir de convulsions, & autres maladies que l'on croit, bien ou mal, avoir leur siége dans le coeur. Quoique ce soit à la main gauche, qu'on ait attribué la prérogative d'avoir par un de ses doigts, un raport si intime avec le coeur, on n'a pas laissé, par accompagnement, d'orner quelquefois d'un anneau, le même doigt de la main droite. Le cinquième doigt est appellé le petit doigt, parce qu'il est le plus grêle ; on le nomme aussi auriculaire, parce qu'on a coutume de le mettre dans l'oreille, lorsque l'oreille fait de la démangeaison. Le nombre des doigts est borné à cinq, tant aux mains qu'aux pieds ;
Page 28 L'Ecriture fait mention d'un homme extrêmement grand, qui avoit six doigts aux pieds & aux mains *. Pline le Naturaliste, parle d'une famille où étoient deux soeurs qui avoient six doits aux mains, & qui, pour cette raison, furent appellées Sédigites **, c'est- à-dire ayant six doits. Il fait encore mention d'un fameux Poete, qui avoit tout de même, six doigts aux mains, & qui pour la même raison, fut aussi appellé Sédigite***. Anne de Boulen, si fameuse dans l'Histoire d'Henry VIII.**** lequel pour l'épouser, * Second Livre des Rois, chap. 11 **, *** & **** ramènent à une note en latin
On remarque dans la paulme de la main, à la racine des doigts, de petites bossettes où éminences, qui font la charnure(charnière) de la main. Ces petites éminences s'appellent monts. Les Chiromanciens rapportent aux Planettes tous ces petits monts ; ils appellent mont de Mars, celui qui est sous le poulce ; mont de Jupiter, celui qui est sous le doigt indice ; mont de Saturne, celui qui est sous le doigt moyen ; mont du Soleil, celui qui est fous le doigt annulaire ; mont de Venus, celui qui
Page 30 On compte ordinairement quatorze lignes à la paulme de la main, dont trois sont regardées par les Chiromanciens, comme les principales. La premiere qui est au-dessous du poulce, se nomme chez eux, la ligne de vie, ou du cœur, la seconde qui traverse la paulme de la main, & qui va jusqu'au dessous du petit doigt, se nomme la ligne hépatique ou du foye ; la troisiéme qui lui est parallèle, allant dans le même sens, & qui prend depuis le doigt indice jusqu'à l'autre bout de la main, s'appelle la ligne mensale, la ligne thoraie, ou de Venus, noms bizarres qu'on a inventés par
rapport aux choses qu'on s'est faussement imaginé pouvoir prédire par ces lignes ; je dis, faussement imaginé : car la Chiromancie est une science vaine & absurde, qui n'a aucun fondement dans la nature. Taisnerus est celui qui a le plus amplement écrit de la Chiromancie. Il y en a un Traité dans Robert Flud Anglois ; Anemidor a aussi écrit de la Chiromance & des Augures. La lecture de ces sortes d'ouvrages, bien loin, de disposer l'esprit en faveur de cette folle science, sert beaucoup au contraire, à en faire connoître la vanité. Les bouts des doigts sont revêtus par-dessus, d'une corne voutée, un peu longue & large, qui sert à les défendre contre les efforts qu'ils font. Cette corne se nomme ongle. A la base des ongles est une petite tache blanche nommée onyx, du nom d'une pierre précieuse, de couleur blanchâtre & noire, que les Poëtes ont feint avoir été formée par les Parques, de la rognure des ongles de Venus, que Cupidon lui coupa avec le fer d'une de ses flèches. C iiij
Passons aux extrémités inférieures qui font les jambes. La jambe comprend deux parties, l'une qu'on appelle la cuisse, & l'autre du propre nom de jambe. La partie charnue longue Se mi-ronde, qui s'étend depuis l'aine, jusqu'à la jointure du genouil, est ce qu'on appelle la cuisse. La jointure dont il s'agit, a deux parties, à savoir l'antérieure & la postérieure. L'antérieure est appellée le genouil, & la postérieure le jarret ou la jarretiere. La partie qui commence à la jarretiere, & qui finit à la jointure d'en bas, est ce qu'on nomme proprement la jambe. Cette jambe a une portion maigre, & une portion grasse ; la maigre, qui en fait le devant, s'appelle la grève ; la grasse, qui en fait le derriere, s'appelle le Jura, ou le gras de la jambe. La jointure d'en bas, où nous avons dit que la jambe finissoit, s'appelle le Tarse ou le cou du pied. La partie comprise depuis le cou du pied jusqu'à l'endroit où l'on remarque cinq divisions comme à la
Les cinq divisions qui font après le métatarse, s'appellent les orteuils, ou doigts du pied. On les a nommés orteüils, ou arteüils, du latin ortilli, ou artilli, qui, en basse latinité, signifie articles. Le derriere du pied s'appelle le talon, du mot latin Talus. Voilà pour ce qui regarde en particulier, les parties extérieures du Corps ; venons à leur enveloppe générale, qui est la peau.
LA PEAU. Les parties extérieures du Corps, sont recouvertes d'une enveloppe commune, que l'on nomme la
L'Épiderme, ainsi appellé du mot grec Epiderma, qui signifie Surpeau, est une pellicule dénuée de sentiment, compacte, déliée, & un peu transparente ; elle couvre toute la vraye Peau, à laquelle elle est très adhérente. C'est de cet Épiderme que se forment les vessies ou cloches que causent la brûlure. La couleur de l'Épiderme est ce qui fait le teint ; plusieurs peuples l'ont blanc, d'autres basané, d'autres olivatre , & d'autres noir. Cette couleur change aussi selon les tempéramens. Ceux qui sont sanguins ont l'Épidermie vermeil, mêlé de blanc & de rouge. Les Bilieux l'ont sec & tirant fur le jaune ; les Pituiteux l'ont molasse & blanc ; les Mélancholiques l'ont rude, brun & plombé. Ce n'est pas que ces couleurs soient véritablement de l'Epiderme, mais c'est que cette pelli-
La peau est toute semée de petits poils presque imperceptibles, & est percée d'une infinité de pores par lesquels sortent les sueurs, & se fait l'insensible transpiration. Le hale épaissit l'Épiderme, le rend moins transparent, & lui donne une couleur rousse, qui s'en va par le moyen d'un peu d'eau & de verjus, ou d'un peu d'eau & de vinaigre, pourvu qu'on n'ait pas été un temps considérable au grand air ; car ceux qui passent leur vie au Soleil, comme les gens de la campagne, contractent une couleur bazanée, que rien ne peut corriger. L'Épiderme est parsemé de lignes paralleles, qui entrecoupées par d'autres, laissent plusieurs espaces de figure rhomboïde, comme on le peut voir par le moyen de ces miroirs cave, qui grossissent les objets. Dans les intersections de ces lignes, paroît un pore avec un poil qui y est planté ; lorsque ces pores
L'usage de l'Épiderme, c'est de couvrir la peau, de la rendre unie, d'empêcher la trop grande dissipation des humeurs par les extrêmités des vaisseaux qui s'y terminent, & principalement d'émousser le sentiment trop vif du toucher, qui ne pourroit être fans douleur, si l'impression des objets se faisoit immédiatement sur les fibres, & sur les nerfs qui aboutissent à l'a peau. Quand l'Épiderme devient épais & calleux, le sentiment du tact en est, moins vif, & la transpiration moins libre. Après l'Épiderme vient la peau appellée Derme parles Anatomistes, du mot grec Derma, qui signifie peau. La peau est fort épaisse au dos, aux reins, & aux extrêmités. Elle est plus fine au visage, & très-mince aux lévres. La peau est un rets composé de fibres, de veines, d'arteres & de
Ce ne seroit pas donner une notion suffisante de l'extérieur du Corps, si nous n'ajoûtions ici en même temps 1°. ce qui concerne les proportions extérieures de ce même Corps, 2°. les variétés qui se remarquent dans la forme de quelques unes de ses parties, 3 °. les goût de différens peuples sur ce sujet.
Paragraphes suivants traitant de massage toujours issu du 1er tome.
Nicolas Andry donne des indications pour les enfants présentant des déformations momentanées du col, entendez le cou "infléxiblement roidi, en sorte q'ils ne peuvent se le mouvoir à gré." et écrit un peu plus loin : "Si l'accident vient d'un rhumatisme au col, il faudra frotter plusieurs fois de suite, avec de l'huile de muscade, le col de l'enfant, & tenir la partie bien chaudement."
"...
s'il n'y a rien de disloqué, on aura
soin de frotter
souvent avec de l'huile d'amande
douce, & du vin mêlés ensemble un peu chaud, tout le col de l'enfant, & en devant et en
arrière, & à droite & à gauche, &
de lui faire porter pendant plusieurs jours & plusieurs nuits,
autour du col, un linge trempé dans ce mélange."
Page
103
De la page 121 à la 152 nous avons tout un ensemble de conseils des plus hétéroclites se composant de massages avec diverses préparations, des mouvements actifs et passifs, qui s'apparente parfois à de la gymnastique et la confection de mobilier adapté destiné à restaurer le corps dans ses fonctions mécaniques.
Pour
les enfants présentant une malformation à la naissance
telle qu'une bosse dans le dos, Andry
conseil le massage... On demandera comment on peut connoître quand
la bosse du dos vient du racourcissement des muscles de devant ?
Cela se connoît en examinant le devant du ventre jusqu'au
devant de la poitrine ; Si l'on aperçoit au ventre, quelque
roideur & quelque tension, c'est une marque que les muscles
du ventres sont trop courts, & que par ce défaut de longueur,
ils font faire à
Je ne résiste pas à vous livrer cette délicieuse méthode de traitement des difformités dorsales par la chaleur en allongeant l'enfant depuis nuque jusqu'au croupion sur un énorme pain de seigle auquel on aura retiré la croûte... Page 139 Voici un moyen qui n'est pas négliger, pourvû que l'enfant n'ait pas plus de huit ans. Faites faire un pain long, avec de la pâte de seigle, la plus grossière ; dans laquelle soit mêlé un peu d'anis. Quand ce pain sera retiré du four, ôtez-en aussi-tôt la croute de dessus, & sur ce pain tout chaud, que vous prendrez garde néanmoins qui ne le soit point trop, étendez votre enfant nu & à la renverse, de ma- Page 140 nière qu'il ait le dos bien appliqué sur ce pain, depuis la nuque jusqu'au croupion. Cuvrez l'enfant d'une couverture qui ne soit ni trop lourde ni trop légere, & le tenez en cet état, jusqu'à ce que le pain commence à n'être plus chaud etc... " Page 142 "On propose diverses machines pour agiter un enfant noüé & lui faire faire des mouvements capable de lui redresser l'épine, & les autres parties du corps ; mais sans recourir à toutes ces inventions, on ne peut rien faire de mieux pour cela, que de lui jetter tous les matins quelques goutes d'eau au visage, comme on le pratique à l'égard des personnes qui s'évanouissent. L'enfant fera alors des mouvemens subits qui contribueront d'une maniere surprenante à lui redresser l'épine & les autres parties du corps ; on produira le même effet, en lui appliquant sur le bras, depuis le poignet jusqu'au coude, un linge trempé dans du vin blanc, & frottant aussi-tôt les bras avec une serviette bien séche. L'enfant sera alors des mouvements de tous les muscles de son corps ; les visceres méme en seront émus. On ne sçauroit croire combien de tels mouvements seront efficaces. Ils auront beaucoup plus d'effet que tous les exercices qu'on pourroit procurer par les escarlopettes, & autres machine semblables. Quand aux escarpolettes, on en fait de plusieurs sortes à ce dessein, & une où l'on engage le corps le corps de l'enfant par moyen d'un bandage qui lui embrasse la poitrine, lui passe sous les aisselles, & venant en même temps, lui tourner sous le menton, lui soutient la tête."
" Jambe ou Bras plus court par desséchement. Si la jambe ou le bras est plus court par desséchement, les peres, & les mere, peuvent, comme nous avons dit, y remédier eux-même ; & voici comment. On frottera soir & matin, la jambe ou le bras de l'enfant avec un morceau d'écarlate ; & on fera cette friction à divers reprise, sans violence, pour rappeller les esprits à la partie ; puis on oindra la même partie avec du beurre genievré un peu chaud, & ensuite on mettra un linge par-dessus. On continüera ces frictions & ces onctions, plusieurs semaines, & même plusieurs mois." S'en suit la recette de ce beurre très joliment exprimée que je vous donne puisqu'elle n'est autre qu'une préparation à destination d'un massage.
"On fait fondre sur le feu, une livre de beurre bien frais, on y mêle une petite poignée de geniévre bien grosses, bien noires & bien charnüe, écrasées auparavent avec les doigts seulement, & non avec un marteau, ou un pilon, ni autres qui soit capable de briser les noyaux pierreux contenus dans les graines de geniévre ; car cela rendroit le beurre acre, ce qu'il faut éviter. On fait ensuite cuire le tout à un feu modéré, & quand ces graines, qu'on appelle ordinairement du nom de Bayes, sont cuites, ce qui se connoît par leur ramollissement, on met cette mixtion dans un linge, que l'on tord fortement pour en exprimer le beurre qui se doit recevoir dans un vaisseau de fayance ou de verre bien propre.
"Bras ou Jambe plus grêle que l'autre. Quelquefois ou un bras ou une main, ou une jambe, ou un pied, faute de recevoir une suffisante nourriture, est plus grêle que l'au-
Page 174 tre tandis que
l'autre est de la grosseur naturelle. Cette difformité se
corrige par le même moyen que la précedente, c'est-à-dire
par la friction
avec le drap d'écarlate, & par le liniment avec le beurre
geniévré.
Pied dont le talon ne touche pas aisément terre. Page 179 "Mais si le mal ne vient point d'un estropiement, on peut y remédier par des remédes propres à ramollir le tendon, & les muscles, & par de grands mouvements de la jambe & du pied. Un des meilleurs remede qui puisse ramollir le tendon & les muscles, c'est de frotter la jambe, depuis le jarret, jusqu'au dessous du talon, avec de l'huile de vers, matin & soir, & après avoir continué plusieurs jours, ces frictions qui doivent se faire avec la main nuë, baignez fréquemment la jambe dans un seau plein de boüillon de tripes, lequel boüillon doit être modérément chaud." Page 180 "Quant aux mouvemens qu'il faut faire faire à la jambe pour en exercer le tendon & les muscles, voici ce qui est à observer : On se couchera tout du long & à la renverse, sur le plancher ; on aura la tête sur un oreiller, & on sera retenu sous les bras par deux hommes forts qui empêcheront le corps d'aller en avant, & avec ce secours on s'agittera le plus qu'on pourra par toute sortes de mouvements des jambes & des pieds, s'efforçant en même temps, de lever en forme d'arc, le ventre & tout le devant du corps, de maniere que le dos de l'épine fasse une grande cavité, & que le ventre se porte en l'air : car lorsque l'on se met dans cette situation violente, & qu'on s'y tient quelque temps, le tendon & les muscles de la jambes font des efforts extraordinaires qu'ils ne soient point sans cela, & ces efforts contribuënt d'une maniere surprenante, à étendre le tendon. Page 182 le chapitre se nomme : Suite de l'article des Bras & des Mains en particulier. Comment doivent être les Bras, les Mains, les Doigts, & les Ongles, pour être bien fait. Je ne vous le restitue que dans ses paragraphes traitant de massage même s'il parle des mains si essentielles au massage.
Page
192 Prenez un crème de lait de vache, & de graisse de cerf, une once de chacune, cire vierge quantité suffisante, incorporez le tout ensemble sur un feu doux, & frottez-en les mains tous les soirs, puis le lendemain, lavez-les avec un peu d'eau & de vin blanc tièdes."
Page 194 Toujours pour lutter contre les crevasses et autre "peau de chien" voici un autre onguent..."Quant au moyen de les corriger, il ne demande pas beaucoup de peine : Il n'y a qu'à fire faire fondre un quarteron de belle cire blanche & de la mêler en même temps, avec une once d'huile de mille pertuis, puis appliquer de cet onguent sur les mains, le plus souvent qu'on pourra, pendant quelques semaines." Pour lutter contre la parhési de la main, sorte d'atonie amenant à des difformités diverses "Il faut d'abord commencer par quelques lavements d'herbes émollientes & détergives, telles que la mauve, la guimauve, la mercuriale, le pourpier, le mélilot, & un peu de feuilles de senné, de Rhubarbe & de tamarinds , où l'on délayera du sirop de pomme composé, dit du Roy Sabor."
"La personne trempera fa main dans le fang tout fumant ou d'un bœuf, ou d'un veau, ou d'un mouton , ce qui se réiterera le plus de fois qu'il se pourra. On lui frottera, outre cela , matin & soir, pendant un grand nombre de jours, l'épine du dos, le bras, & la main avec des linges doux, un peu chauds, & aussitôt après avec de l'huile de vers, laquelle sera dans un petit plat sur un peu de cendres chaudes. Quand on aura observé cette conduite quinze jours, ou trois semaines, ou un mois, & même davantage, si le mal paroît opiniâtre, on viendra à la douche vineuse, laquelle se pratiquera en la maniere suivante." Je vous livre cette douche que nous retrouvons par exemple dans le Massage-Français et elle a ceci d'intéressant qu'elle fait suite à un massage. " On aura une grande fontaine de fayance ; on la remplira de vin blanc médiocrement chaud, où l'on mêlera un peu de Canelle ; puis on posera la fontaine sur une table haute, & l'on fera asseoir la personne au dessous du robinet, pour lui faire recevoir sur le bras nud, & sur la main nuë, un filet de ce vin tiede qu'on laissera couler par le robinet de la fontaine, & qui du bras de la main tombera dans un plat, ou autre vaisseau, pour resservir plusieurs fois. Cette douche doit durer chaque fois, une bonne demi-heure, ..."
Page 208 Pour éviter le gonflement des veines des mains Nicolas Andry donne toutes sortes de conseils parfois surprenant mais il indique des mouvement de gymnastique à faire et cette technique de massage. "Il faut passer & repasser souvent les mains l'une sur l'autre depuis l'extrémité des doigts jusqu'au poignet. " Le gant est aussi conseillé comme objet de contention veineuse.
Page 211 Là il s'agit de lutter contre les poireaux, le massage est l'un des moyen du dehors par lequel il est possible de les faire disparaître. "Quant au dehors, il faut tout de même, soit pour prévenir, soit pour dissiper les poireaux, entretenir, le plus que l'on peut, ses mains fraiches & douces en se les frottant tous les jours avec de bonne pâte d'amande ; cela attendri les sucs trop épais engagés dans les petits vaisseaux dont la peau des mains est parsemée & leur donne plus de facilité à couler." Page 213 nous avons "les remèdes vulgaires" dont certains sont de véritables pomades dont l'application équivaut à un massage.
Page 221 c'est contre le tremblement des mains qu'une préparation dont il nous communique la composition pourra cesser après les avoir baignées et frictionnées. " ...tremper matin & soir ses mains dans de gros vin de teinte, où l'on ait fait bouillir des roses de Provins, de l'écorce de grenade, & un morceau de coing. La dose de vin, est une pinte mesure de Paris, celle des roses de
Page 222 Provins quatre ou cinq pincées, celle d'écorce de grenade deux onces environ, & celle de coing une once. Il ne faut pas que cette décoction boüille plus de deux minutes, après quoi on laissera tiédir le tout, & quand il sera tiéde, on passera le vin par un linge. C'est dans ce vin qu'il faudra tremper ses mains ; il suffit qu'il soit alors un peu tiéde. On fera ensuite réchauffer la même décoction, & on en frottera tout le bras jusqu'à l'épaule, puis on viendra à l'épine depuis la nuque jusqu'au croupion."
Page 240 Page 241 deux livres de ce vin, six onces de feüilles de roquette coupées menu, & récemment cueillies on les y laisse infuser le temps que nous venons de dire, & l'on remuë plusieurs fois la bouteille qui ne doit être bouchée qu'avec un morceau de papier, percé par-dessus, de plusieurs petits trous d'épingle. Il n'est point nécessaire d'ôter l'herbe avant que le vin soit usé ; mais lorsque la bouteille est vide, il faut y remettre du vin avec d'autre roquette, pour faire une nouvelle infusion. Ces infusions, au reste, se doivent préparer à froid. On se frotte les mains de ce vin deux fois par jour, à savoir le matin en se levant, & le soir en se couchant ; ..."
Ici nous avons cette très jolie et très fine trace de massage "Si les engelures sont ouvertes, ayez six onces d'eau-de-vie, jettez-y un demi-gros d'aloës & autant de camphre, laissez infuser le tout, l'espace d'une heure. Puis trempez un linge dans cette liqueur, & appliquez ce linge sur les engelures, après les avoir légérement graissée avec un peu d'huile de jaune d'oeuf ; continuez huit à dix jours."
Page 249 Ici nous avons une petite entrée sur le terme onguent pour lutter contre la galle contre laquelle Nicolas Andry nous propose une préparation et termine en disant "Ce reméde vaut mieux que tous les onguents qui sont en usage contre la galle ; ..."
Page 256 Dans les difformités des ongles le massage a aussi sa place comme cette recette pour lutter contre les ongles crochus. "Prenez un jaune d'oeuf dur, & un demi-quarteron de belle cire blanche, incorporez ces deux choses ensemble dans un petit plat sur le feu, ajoutez-y un peu d'amandes douces pour réduire le tout en consistence d'onguent. Gardez ce mélange dans une boëte pour l'usage qui suit. Vous oindrez de cet onguent vos ongles, Page 257 tous les soirs en vous couchant, & puis vous mettrez un gant que vous n'ôterez que le lendemain matin."
Page
285
Page 298 Jambes paralytique par l'effort, nous donne l'exemple d'un garçon qui s'est paralysé les deux jambes alors qu'il était porté sur le dos de son frère. Les parents sont parvenus à lui restituer l'usage imparfait de ces membres après avoir utilisé tous les recours de la pharmacopée pendant huit ans en utilisant les liniments, les onguents et autres essences qui s'appliquaient alors par la friction et donc, le massage."Ce jeu ne fit d'abord aucun mal à l'enfant ; mais ayant un jour été réïteré comme à l'ordinaire, l'enfant se trouva tout d'un coup attaqué de paralysie aux deux jambes ; les parens lui firent aussitôt, les remèdes qu'ils jugèrent Page 299 les plus convenables ; ils utilisèrent les linimens, les onguents, les essences, les eaux minérales chaudes, les bains préparés avec les fourmis, & avec la lie de vin rouge, enfin ils vinrent à bout de guérir la jambe gauche ; mais ils ne purent guérir de même, la jambe droite, laquelle pendant huit ans, demeura paralytique, de maniere que le malade ne pouvoit nullement s'en servir ; ils ne se rebutèrent point pendant tout ce temps-là, ils continuerent les mêmes remèdes, & leur persévérance eut un tel succès, qu'elle mit le malade en état de marcher avec un bâton, état où il demeura jusqu'à l'âge de quarante ans, qu'il mourut d'une fiévre aiguë, en l'année 1733"
Fin du premier volume
ou L'art De prévenir et de corriger Dans les enfants, Les difformités du corps. _________________ Tome second
Retour au Tome 1
Page 24 "Quand les cheveux sont blancs dans la jeunesse, soit par toupéts ou autrement, il faut, pour leur rendre leur couleur naturelle, quoi que la chose soit très-difficile, les laver souvent avec une décoction de Solanum, d'armoise, de persicaire, de chamœdrys, de nicotiane, de verveine, de lavande, de thim, & de pouliot, ou avec une décoction de racine de cucurma, autrement dit souchet des Indes ; si ces décoctions ne changent absolument la couleur des cheveux, elles valent toujours mieux que le peigne de plomb. Mais pour si bien prendre, il faut commencer d'abord par Page 25 couper les cheveux le plus près de la peau que l'on peu, & laver alors la peau de la tête avec une des décoctions ci-dessus, afin que le remède pénétre plus à fond la racine des cheveux ; puis à mesure qu'ils croissent on a soin de les laver, ce qui se doit continuer nombre de semaines.
Page 36 "Bien des enfans ont le haut du front couvert de cheveux qui leur viennent jusques sur la racine du nez. On croit bien faire de raser ce surplus de cheveux ; mais le rasoir ne sert qu'à le faire croître davantage, & si fort, que le haut du front, quand il a été rasé plusieurs fois, devient tout couleur d'ardoise. Un menton rasé qui paroît de cette couleur, sied très-bien à un homme ; mais cette ponte ardoisée du front, laquelle descend jusques sur le nez, ne sied ni aux hommes ni aux femmes ; comment donc s'y prendre pour empêcher la production de cheveux qui causent cette point ? c'est de froter souvent l'endroit avec de l'esprit de sel dulcifié ; cet esprit de sel se trouve chez tous les Apodicaires, & une once suffira pour long temps. On en met une goutte sur un pinceau, puis on frotte l'endroit avec un linge."
Dans les autres Diverses difformités du front, Nicolas Andry nous explique que le cheveu est fin parce que comme l'ongle, il passe dans une filière qui lui donne son diamètre et lorsque cette filière a ses gabarits tous réunis au même endroit et particulièrement sur le front, et bien cela donne une corne comme celle des béliers... Il cite Mezeray à la suite de la page 37 du second tome qui rapporte le cas d'un paysan dont la corne était rétractable dans le crâne, et pour éviter cela, rien de tel qu'un massage d'autant plus que cette corne peut aussi vous pousser aux pieds, Page 40. "Il est aussi fait mention d'une fille qui avoir aux orteüils, des cornes plus longues que les orteüils même d'où elles sortoient, lequelles tomboient plusieurs fois l'année, & rennaissoient au bout de huit ou dix jours."
Page 41 "Quoiqu'il en soit, voici comment cette difformité peut être prévénü, dès qu'on a lieu de la soupçonner. Elle s'annonce d'abord par une petite grosseur qui fait soulever la peau, & qui résiste au touché. Il faut, aussi-tôt qu'on s'en apperçoit, recourir aux moyens que nous avons proposés ci-dessus, pour empêcher les cheveux de croître trop sur le front, qui est de frotter souvent l'endroit avec de l'esprit de sel ; mais si, nonobstant ce précaution, ou faute de l'avoir prise, la corne pousse & vient à paroître, il faut alors se donner quelque patience, parce qu'il arrive que ces sortes de cornes tombent peu après d'elles-mêmes. Lorsque cette chute survient, il faut profiter de l'occasion, & frotter promptement l'endroit avec de l'esprit de sel dont nous venons de parler. Il est difficile, si l'on réitere fréquemment la chose, que la racine de la corne ne se desséche, & ne redevienne par-là, hors d'état de repousser. Page 42 Que si cette chute n'arrive pas, ce qui va guère au-delà de deux mois, il ne faut pas laisser à la corne le temps de durcir davantage ; mais la frotter perpétuellement avec de l'esprit de sel, tandis qu'elle est encore tendre."
Page 46 Sourcils trop peu garnis "Nous avons dit, en premier lieu, que les sourcils doivent être suffisamment garnis de poils. S'ils le sont trop peu, il faut commencer par passer le rasoir, en sorte qu'on n'y laisse pas le moindre duvet ; puis faire bouillir dans du vin blanc, de l'absynthe, de la bétoine, & de la sauge, pour fomenter avec cette décoction, plusieurs fois le jour, l'endroit rasé. Continuez un mois, ou au moins trois semaines ; après quoi passez de nouveau le rasoir, & oindre alors l'endroit avec des huiles de miel, de cire & d'oeuf, mêlée ensemble, réiterer cette onction pendant un mois, tous les soirs avant le coucher, & mettre sur le sourcil, un linge pour y retenir les huiles.
2°. Sourcils trop épais. Nous avons dit, en second lieu, que les sourcils, ne doivent point être extrêmement épais. S'ils le sont trop, brûlez un chou, faites une lexive de la cendre, & de cette lexive frottez souvent les sourcils de l'enfant ; l'huile de noix est encore fort efficace dans ce cas.
Page 48 4° Tête des sourcils trop peu garnie. Nous avons dit, en quatriéme lieu, que la tête des sourcils doit être plus garnie que la queuë ; quand cela ne se rencontre pas, il est aisé d'y remedier. C'est de raser l'endroit le plus près qu'il se peut ; le poil recroîtra, & quand il aura repousser, il faut le raser de nouveau ; il recroîtra encore, & alors il faudra recommencer ; ce qui n'ira pas à une douzaine de fois, pourvu qu'on ait soin de frotter avec de Page 49 l'huile d'oeuf & de cire, l'endroit rasé.
Page 53 "Quoi qu'il en soit, quand les sourcils sont si joints, faute d'entrecil, que leurs têtes se touchent indépendamment de toute ride du front, il n'y a pas de meilleur moyen pour y remedier, que celui que nous venons d'indiquer pour les sourcils trop épais*, qui est de brûler un chou, d'en prendre la cendre, & faire de cette cendre une lexive, dont on frote l'entre-deux des sourcils ; évitant d'y passer le rasoir, pour la même raison alléguée au même endroit. * page 47."
Page 54 Ici c'est le massage des sourcils qui est conseillé pour leur donner un aspect lissé. "Dès le moment qu'on s'apperçoit qu'un enfant a les sourcils ainsi tournés à contre-sens, il faut se mettre à y passer sans cesse les doigts, depuis le dessus du nez, jusque vers les temps, & continuer tous les jours sans ce lasser. Il faut aussi passer dans le même sens, une petite brosse légère, comme celle dont on se sert pour se frotter les dents. ... Ainsi il faut ménager ce temps-là ; elles obéïront sans beaucoup de peine aux mouvements tant des doigts que de la petite brosse, ..."
Page 55 "8°. Sourcils hérissés Nous avons dit, en huitième lieu, qu'aucun poils des sourcils, ne doit être hérissé & s'élever sur l'autre, quand cela est, il faut raser tout le sourcil deux ou trois fois, & avoir soin, lorsqu'il est rasé, de passer souvent les doigts par dessus, de- Page 56 puis la tête du sourcil, jusqu'à la queuë, les poils en deviendront bien-tôt unis, sans qu'aucun se dresse sur l'autre.
9° Sourcils roux Nous avons dit, en neuvième lieu, que les sourcils, ne doivent êtres noirs, ou chatain. La plus désagréable couleur dont ils puissent être, c'est la rouge, ou la rousse ; & la plus agréable, c'est la noire, ou tirant sur le noir. Pour la leur procurer, non pas radicalement, car la chose est impossible, mais seulement quelques jours, il faut allumer, environ un gros d'encens, & de mastic, en recevoir la fumée par le moyen d'une carte qu'on passe au-dessus de la flamme, & avec cette fumée froter le sourcil ; prenant garde de ne toucher à la peau nuë, de peur de la noircir, ce qui ne s'en iroit pas aisément ; car ce noir est fort tenace.
Page 61 Pour faire pousser les sourcils, Andry propose d'humecter la zone afin d'en "Assouplir & dilater" les canaux permettant leur pousse.
"Ainsi, pour préparer quelque chose qui soit analogue à cette humeur, & avec quoi on puisse froter l'endroit où le sourcil manque, il faut recourir à la composition suivante, qui se doit renouveller tous les jours pendant trois mois qu'on en doit user ; huile de miel, huile d'absynthe & huile d'amande amères, de chacune deux gouttes ; urine de la Page 63 personne, trois gouttes ; mêler le tout ensemble, & le faire tiédir ; puis en froter l'endroit, plusieurs fois le jour, pendant trois mois & plus, jusqu'à ce que les poils du sourcil commencent à percer ; & quand ils perceront, continuer soigneusement encore, à froter l'endroit avec la même composition, jusqu'à ce que le sourcil soit tout-à-fait éclos. Voilà ce qu'on peu faire de mieux."
"14°. Deux l'un sur l'autre. Cette difformité, qui est la quatorzième que nous avons remarquée pour ce qui regarde les sourcils, est très-difficile à corriger ; mais elle n'est pas incorrigible. Il faut examiner lequel de ces deux sourcils, mérite d'être conservé; ou celui de dessus, ou celui de dessous, & quand on a pris son parti, voici comment on doit procéder. 1°. Raser d'abord le sourcil superflus ; & à l'instant, avec un petit pinceau, mettre sur l'endroit rasé, d'esprit de sel dulcifié, prenant garde qu'il n'en tombe dans l'oeil ; continuer l'application de cet esprit de sel, deux jours de suite, matin & soir ; puis le troisiéme jour, froter l'endroit, avec de l'esprit de vin.
Page 76 Ici nous entrons dans le chapitre des difformités du nez pour lesquelles je souligne les entrées sur le massage ou me semblant y correspondre.
"1°. Nez plats ou épatés. Cette difformité vient Page 77 souvent de la faute des nourrices, qui, en mouchant leurs enfans, leur appuyent trop le mouchoir sur le nez. Il faut leur essuyer légérement le nez en leur passant doucement le mouchoir d'une narine à l'autre, sans presque appuyer. Mais si nonobstant cette précaution, ou faute de l'avoir prise, il arrive que le nez de l'enfant ait la difformité dont il s'agit, il faut, pour la corriger, approcher souvent avec les deux doigts, les deux ailles du nez l'une de l'autre, & recommencer tous les jours sans ce lasser. Si l'enfant est bien jeune, ce soin pourra réüssir. Il y a des gens qui, dans cette occasion, veulent qu'on frotte les narines tant en dedans qu'en dehors avec des choses astringentes qui les resserrent..." Page 78 "2°. Nez en pied de marmite. Le nez retroussé en pied de marmite, est un défaut qui n'est pas plus facile à corriger que le précédent, & qui vient souvent comme celui-là, de la faute des nourrices, lesquelles, en mouchant leurs enfans, leur rebrousse le nez vers le front, & à force de réïterer, lui font prendre cette figure de pied de marmite, qui reste toute la vie, si l'on ne songe promptement à y mettre ordre. L'unique remede qu'on y puisse apporter, c'est pendant plusieurs mois, de passer & repasser à toutes les heures du jour, un des doigts sur le dessus du nez de l'enfant, depuis le haut jusqu'en bas, & d'appuyer un peu fortement sur le bout. Il y a cependant ici un inconvénient, c'est qu'en appuyant sur ce bout, on oblige les narines déjà assez larges, à s'élargir encore Page 79 davantage, ce qui est une autre difformité. Comment donc s'y prendre ? C'est d'empêcher alors cet écartement de narines, en les pressant un peu entre le doigt indice, & le poulce." Page 81, pour luter contre en 4° Nez boutonnés. les bourgeons, il faut n'y mettre que "de la salive au sortir de la bouche" à l'exception de tout autre onguents...
Page 85 "6°. Nez en pointillé. Le meilleurs moyen d'effacer ces pointillures, c'est de mettre tout le long du nez, avec le doigt, ou avec un petit pinceau, un peu d'huile de muscade. Cette huile appliquée plusieurs fois le jour quelques semaines, ramollit les petits paquets de crasse engagés dans ces trous, & les fait sortir, lorsqu'on fait passer un petit linge sur le nez. Puis avec quelques gouttes de vinaigre rosat, dont on frotte doucement le nez, on vient à bout de resserrer ces petites ouvertures, ensorte qu'il n'en parait plus.
Page 93 "8 nez fendu. Cette fente passe quelquesfois d'elle-même ; mais quelquesfois aussi elle reste toute la vie, non à la vérité avec écorchure, mais cicatrisée de maniere, qu'on voit toujours la trace de l'ancienne fente, ce qui est fort désagréable ;c'est pourquoi il est bon d'y remédier promptement, en oignant sans délai, & plusieurs fois les narines avec d'excellant beurre frai, & un peu d'huile d'oeuf, mêlés ensemble dans le creux de la main. Ce reméde simple qu'il faut continuer plusieurs semaines, vaudra mieux que toutes les Pommades.
Page 115 Pour le manque de cils : "... l'on peut rappeller les cils, en frottant les tarse, c'est-à-dire les bords des paupieres, avec une décoction de bétoine, de sauge, de Lavande, de mélisse, & d'origan, y ajoutant un peu de miel."
"9° Hérissement ou recourbement des Cils contre l'oeil. Ce hérissement n'est pas seulement difforme, mais il incommode l'oeil considérablement, en le picotant sans cesse, & y causant de l'inflammation. Le meilleur reméde qu'on y puisse apporter, c'est de couper avec des ciseaux bien déliés, & le plus près que l'on peut, ces cils recourbés ; puis, de frotter aussitôt l'endroit chaudement avec du suc de fleurs de pas d'âne, & avec du lait ; ce reméde doit être recommencé souvent."
La squamie de l'oeil peut être soignée avec cette petite préparation: "Ayez un gros de tutie préparée, un demi-gros de diaphorétique minéral, six grains de verd de gris, trois grains de camphre, & demi-gros de sucre candy blanc ; le tout bien réduit en poudre, mêlez cette poudre avec deux onces d'excellant beurre frais, lavé trois ou quatre fois dans de bon vin blanc. Puis détachez de cette mixion la valeur d'un pois, dont vous oindrez les paupieres, & ferez entrer une partie dans les yeux ; recommencez deux ou trois fois par jour, & continuez plus ou moins de semaine, selon l'opiniâtreté du mal."
Page 148 "5° Joüe plus grosse que l'autre. Il y a des enfans qui naissent avec une joue plus grosse que l'autre. Cette difformité se dissipe quelquefois d'elle-même, mais quelquefois aussi, elle dure toute la vie, si l'on ne songe promptement à y remédier ; le moyen de la faire, c'est sitôt que l'enfant est né, de lui étuver la joüe avec du vin chaud dans lequel aient bouilli des feüilles de chardon bénit, puis d'y appliquer une compresse trempée dans le même vin, & renouveller ce topique de quatre en quatre heures pendant quelques jours ; il faut avoir soin en même temps de frotter légérement la joüe avec les doigts, pour dissiper l'humeur qui l'abreuve, laquelle n'est ordinairement qu'une simple sérosité. Mais cette sérosité toute simple qu'elle est, peut prendre de la consistence par le repos : & l'on prévient cet accident par la fomentation ci-dessus, aidé du mouvement des doigts que l'on passe et repasse doucement sur la joüe de l'enfant.
"Le reméde à la gersure des lévres quand elle est simple, & à la galle des lévres, c'est de les frotter avec la pomade suivante, dont on trouve la description dans plusieurs Pharmacopées, & qui est la meilleure de toutes celles que l'on peut choisir en cette occasion : Prendre trois onces de graisses de roignon de veau, faire fondre cette graisse sur un petit feu, puis la couler, & ensuite la laver dans plusieurs eaux. Cela étant fait, la remettre sur un très-petit feu, avec autant de cire blanche, deux onces d'huile d'amandes douces, tirée par expression, demi-once de blanc de baleine, & un petit morceau de racine de d'orcanette bien écrasée. Laisser fondre doucement le tout, jusqu'à ce que la racine d'orcanette ait communiqué sa rougeur, & le bien remuer ; après quoi retirer la pomade, & la mettre dans un petit pot de fayence bien propre. Cette pomade ne sert de rien quand on a les lévres enflées ou galeuses pour y avoir porté les doigts après avoir touché quelque chose de vénimeux, ou pour avoir peu après des personnes d'une haleine forte, ou qui ont mal aux lévres. L'esprit de vin, ou l'eau thériacale dont on frotte les lévres, est alors le meilleur reméde."
Page 174 La page précédente commence par ce bel intitulé : Femmes barbüe comme des hommes, et Hommes sans barbe comme des femmes et pour permettre aux hommes imberbe du latin imberbis, c'est-à-dire sans poils naturellement il n'y a aucun remède, par contre, lorsque c'est accidentel le massage y peut quelque chose " Je suppose, par exemple, qu'il y ait dans la peau d'un jeune homme, une obstruction considérable, ou un étrécissement des vaisseaux, qui empêche la barbe de se faire jour, il faut alors frotter le menton avec choses qui puissent lever ces l'obstructions, & assouplir ces vaisseaux ; ce qui pourra s'obtenir en appliquant toutes les nuits, sur le menton, pendant quelques mois, un peu de racine de mauve & de raifort, broyés ensemble, avec Page 175 une médiocre quantité de sel commun & de graisse de porc, puis bassinant la partie chaque lendemain au matin, avec du vin chaud. Quant aux femmes [...] après avoir tiré les poils avec des pincettes, de frotter sur le champ, avec de l'esprit de sel dulcifié, les cavités qu'ils ont laissées, & pour cela d'en frotter tout le menton."
Page 179 "L'on veut empêcher la petite vérole de grossir la peau, d'y laisser des fosses, & des cicatrices ; l'on emploie souvent pour cela, des moyens plus propres à procurer qu'à détourner ce qu'on veut prévenir. Quelques'uns, lorsque les grains de la petite vérole commencent à paroïtre, y appliquent de l'huile de rave, d'autres de l'huile d'amandes douces, d'autres de l'huile de noix. Il en est d'autres qui allument du lard piqué au bout d'une grande fourchette de fer, en reçoivent dans de l'eau de rose, les gouttes enflammées, & après avoir lavé plusieurs fois ces gouttes, dans de nouvelle eau rose, jusqu'à ce que le tout soit devenu bien blanc, étendent de cette graisse sur le visage. D'autres choisissent le lard le plus récent, le coupent en tranches, & appliquent ces tranches sur la peau ; mais toutes ces graisses servent plutôt à boucher les pores qu'à les ouvrir ; aussi rendent-elle la peau du visage très-épaisse, & très-grossière. Ce qu'on Page 180 peut faire ici de mieux, c'est de prendre de la chair de mouton bien dégraissée, de la faire boüillir jusqu'à ce qu'elle soit parfaitement cuite, puis de tremper une éponge dans ce boüillon, & de la promener doucement sur le visage..."
Page 189 L'esprit de vin seul, mêlé avec un peu d'huile de Ben, & appliquer tous les soirs sur le visage, par le moyen d'un petit pinceau, est ce reméde : Trois ou quatre goutte de l'un & de l'autre suffisent pour chaque fois."
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194
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200 »Les couleurs appliquées, & toutes sortes de fares, ne sont qu'une vaine réprésentation de ce qui devrait être. Le moyen d'y mettre de la réalité, selon le même auteur, c'est d'empêcher la transpiration du visage, moyennant, quoi, selon lui, » Il s'y fera dans les petits vaisseaux, une heureuse obstruction de lymphe & de sang, & la peau se tiendra plus tendre ; voilà le blanc & le rouge, & point de ride ; or l'huile empêche la transpiration, il ne faut que s'en frotter le visage, ou n'y appliquer que des drogues dont l'huile soit la base, & non pas des plâtres qui en se séchant, le rident encore.*
* Hist. de l'Acad. des Sciences, année 1725. & Journ. des Sçav. mois d'Aoust 1728. vol. in4°. pag. 464."
Page
203 Massage anal 5°. Teint blême, ou Pâles couleurs. Le teint blême, autrement dit, Pâles couleurs, à quoi sont sujettes les personnes du sexe, vient ordinairement ou d'Hémorrhoïdes internes, douloureuses, & tenduës, qui n'ont pas leur cours, ou de regles supprimées. Quand c'est de la première cause, il faut introduire dans le siége, le plus doucement et le plus avant qu'il se peut, du beurre extrémement frais, réiterer plusieurs jours, & au bout de ce terme, au lieu de beurre, mettre de la litharge ; avoir pour cela d'un Apotiquaire ou d'un Epicier, pour dix ou douze sols de litharge d'or bien pulvérisée, en remplir une cuillere d'argent, & y jetter deux ou trois gouttes d'excellant huile d'olive, plus ou moins, pour donner à la litharge, une consistance qui ne soit ni trop épaisse ni trop li- Page 204 quide, puis en introduire dans le siége, le plus avant qu'il se pourra, & mettre ensuite tout auprès en dehors, un linge qui en soit couvert, continuez quelques jours..."
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205
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207 [...] Il ne faut rien passer sur le visage, & quand on le veut décrasser, le meilleur moyen qu'on puisse employer pour cela, après l'avoir lavé avec un peu d'eau de son, qui ne soit ni froide ni chau- Page 208 de, c'est de le frotter doucement avec le dedans d'un bonnet de toile, qu'on ait tenu sur ses cheveux pendant quelques nuits, ce moyen est excellent pour entretenir la finesse du teint.
Page 209 En général, il ne faut point trop frotter le visage, sinon on lui ôte la fleur, qui, à force d'être souvent enlevée ne se reproduit plus.
Page
210 Page 211 s'y arrêtent ni trop ni trop peu, le teint est toujours frais, pourvû que les sucs nourriciers dont je parle, soient bien conditionnés, ce qu'on obtient en observant un bon régime de vivre."
Page 218 Ici nous avons, jusqu'à la page 222 toute une présentation sur la friction constituant une suite particulièrement homogène et très occidentale du massage mais aussi de ses effets sur le corps, sur le sang et enfin sur la beauté. Page 221 Andry nous parle de Prosper Alpin qui aborde dans son livre nous explique-t-il du massage en Égypte. "C'est assez de nous arrêter à cet
article concernant la puérile imagination de pouvoir empêcher
les rides & les flétrissures de la vieillesse : je
reviens à l'avis que j'ai donné ci-devant, pag, 211.
touchant les frictions du corps, auxquelles on peut Page
220 qu'elles se portent bien. [...] Les frictions douces
produisent toujours d'excellents effets sur le sang, soit en en
facilitant le cours, du coeur aux extrémités, ou des
extrémités au coeur ; soit en modérant & retardant ce cours s'il est trop impétueux,
& qu'il empêche le corps de prendre sa nourriture qui
lui est *De Med. Ægyp. cap.8.(La médecine des Égyptiens chapitre 8. 1581-1584 ) Page 222 peine. Deux précautions sont nécessaires quand on employe les frictions ; la premiere, de n'y point recourir que les premieres voyes ne soient dégagées, c'est-à-dire, que l'estomac & les intestins ne soient suffisamment désemplis ; la seconde, lorsque la friction est faite, de vêtir aussi-tôt quelque camisole, ou quelque corset un peut juste, parce que lorsqu'on est un peu serré, le sang circule plus aisément."
Page
224 Page 225 dis de les piquer légèrement, j'entends cependant qu'on en fasse sortir un peu de sang ; car il faut cela, sinon le frotement du linge n'aura pas assez de force pour rappeller la circulation dans la partie."
Page
227 Page 228 qui les remplit, il faut, pour y remédier, les frotter souvent avec quelque chose d'astringent & de répercussif, qui puisse donner à leurs fibres, un ressort capable de repousser en dedans le surplus de cette humeur nourriciere qui se présente, & de lui opposer en quelque sorte, une digue. Entre toutes les choses astringentes qu'on peut employer ici, la meilleure est la renouée autrement dite centinode, ou trainasse, dont nous avons déjà parlé plus haut, tant de fois. On prend une pincée de cette herbe, on la broye avec les doigts dans le creux de la main, & on en frotte la gencive plusieurs fois le jour, principalement le matin dès qu'on est levé."
Page
229
Page 230 & de guimauve, dont on a coutume de se servir pour la toux, que par le relachement qu'elles procurent aux vaisseaux, sont ici par conséquent, très convenable pour donner aux fibres des gencives, la souplesse dont ces fibres manquent.
4° Gencives Pâles. Les gencives ne sont pâles que parce qu'il s'y porte trop peu de sang ; pour les rendre rouges, c'est de les frotter tous les matins pendant plusieurs semaines, avec un peu de moutarde, ou avec une petite feüille de roquette."
Page 231 Pour lutter contre les gencives raboteuses "Il n'y a guère que la racine de pyrethre qui en puisse bien Page 232 venir à bout ; il en faut mettre un peu entre la gencive et la lévre, mais réitérer souvent, & l'y laisser peu de temps chaque fois. Un petit morceau de crystal minéral mis au même endroit, est encore fort bon pour résoudre ces petits grains ; il est à propos en même temps, de frotter avec le doigt, la gencive."
Page 234 Afin d'éviter les gencives rongées par les sucrerie dont la page précédente est un très joli plaidoyé contre la gourmandise des enfant et la sottise de ceux qui ne manquent pas de leur donner. Bref, contre cela "... l'essence d'aloés & de myrrhe, aussi partie égale des deux ; on frotte tous les jours la gencive deux ou trois fois, avec l'un ou l'autre de ces mêlanges, & l'on continuë des mois entiers." et "...on renoncera à toutes sucreries..."
Page
239 "Ce que je dis de la cause qui nuit
à la sortie des dents devancieres, est un peu différent
de ce qu'on entend dire d'ordinaire là-dessus aux Gardes,
aux Sages-femmes & Nourrices, qui croyent que pour faciliter l'issuë [...] Loin donc qu'il faille toujours recourir à des émolliens pour faciliter la sortie des dents, il faut au contraire, selon le principe mécanique & certain que je viens de poser, recourir ordinairement à des moyens qui puissent 1°. augmenter l'action des petites arteres Page 241 qui portent la nourriture aux dents... [...] Loin donc ici, toutes les cervelles de liévre, ou de quelque autre animal que ce soit ; loin des huiles d'amandes douces & autres remédes émolliens, qui donnant d'ordinaire, de la flaccidité aux fibres élastiques de la gencives, les rendent moins propres à se casser, & à faire jour à la dent ; ensorte que ces fibres ne faisant que s'étendre d'avantage, au lieu de rompre, souffrent par cette extension continuelle, un tirallement d'autant plus douloureux, & plus périlleux, qu'il est moins capable de causer aucune division. Que faut-il donc faire en telle rencontre ? il
faut doucement frotter avec les doigts, les gencives de [...] ; les gencives Page
243 supérieures étant plus exposées
au frottement
du mammelon qui est succé par l'enfant. En effét il
est constant que lorsque l'enfant succe quelque chose, la machoire
d'en haut est plus frottée que l'autre par le cops qu'il succe ; & le succant ensuite, comme les enfans ont coutume
de succer le mammelon de leur nourrice, c'est-à-dire en faisant
aller alternativement & insensiblement, de droite à gauche,
& de gauche à droite, la machoire d'en bas, on verra
que le doigt posera simplement sur la gencive inférieure,
& que le mouvement insensible, mais réel de droite à
gauche, & de gauche à droite, dont se mouvra cette machoire,
fera aller aussi en ces divers sens, contre la gencive supérieure,
le corps que l'on succera. La suite est intéressante et n'implique non plus le massage mais le corps avec cette étonnante façon de parler des fibres, de suc nourricier. Il cite Hippocrate et tente de faire le lien avec ce qu'il développe. [...] Remarques dont l'application à notre principe est facile à faire, toutes les fibres du corps étant comme l'on sçait, moins flasques en hyver, les corps maigres les Page 245 ayant aussi moins mollasses, & la liberté du ventre enlevant les sérosités qui ne pourraient que rendre ces fibres trop lâches. Ce que je dis des fibres, je le dis des os même ; car on sçait que les os sont plus cassant en hyver, & par conséquent plus durs. Il suit de-là qu'en hyver plus de causes concourent à faire éclorre facilement les dents. Premierement, les arteres ont plus de force, & ainsi portent avec plus de vitesse aux dents qui sont encore cachées dans leurs alvéoles le suc nourricier qui les doit faire croître ; ... [...] ... ce n'est pas les émolliens qu'il faut pour favoriser cette solution...."
Page 246 "Les émolliens, comme nous l'avons déjà dit, ne conviennent pas dans la sortie des dents, que lorsqu'il y a inflammation aux gencives ; [...] ensorte que pour prévenir une telle inflammation, il faut recourir, dès les premiers commencemens, aux frictions de la gencive. Les frictions sont la cause que dent se nourrit plus vite, pace qu'elles y appellent le suc nourricier, en agitant les petits vaisseaux qui portent ; elles procurent en même temps, & de la fermeté à la dent, & de la roideur aux fibres de la gencive : ensorte que la dent ne peut être que plus hâtive, en deve- Page
247 nant plus capable de se faire jour, &
en rencontrant aussi des fibres plus disposées à se
rompre au moindre choc ; mais lorsque faute de ces secours, ou nonobstant
ces secours même, l'inflammation arrive, il faut nécessairement
employer les émolliens ; ils font alors aussi convenablement, que hors
de ce cas, ils sont dangereux.
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251 Ici l'on conseille de masser la nourrice quand un enfant est
malade des dents pour lui activer le sang...
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