Par
Alain
Cabello-Mosnier. P/O le CFDRM
Libre de droits non commerciaux.
Rédigé
à Paris le : samedi 4 août 2013
Introduction
C'est
un de mes chevaux de bataille,
autant dire un de mes grand thème de recherche,
probablement mon favoris, visant à la détection
systématique des formes de ce que j'appelle les
massages thanato-morbides
et ce, quel que soit le support étudié. Le principe est de partir du concept freudien
d'Eros
et son opposé, Thanatos,
dieu
grec des Ténèbres, symbolisant la pulsion
de mort,
afin de tout réduire aux seules couleurs supposées
de ce dernier et d'en transposer les camaieux de gris,
de noir, de violence et de mort dans le quotidien d'un
praticien,
au cinéma ou encore comme ici, dans les très
riches et bavardes heures de la carte-postale.
L'art
du massage
dégouline très souvent de couleurs glamours,
d'érotismes
épuisants, au point d'en devenir parfois la Barabara
Cartland anglaise
de la caricature, rose jusqu'à l'écoeurement. Vous comprenez bien alors que l'expression
de la pulsion
de mort n'est plus désormais ici qu'une malvenue,
jamais invitée à aucun bal et cela, comme
dans tous les contes, elle nous le fait invariablement
payer.
Mon
sujet est gigantesque, froid mais infiniment passionnant,
à vouloir chercher de l'immonde dans cet
art, alors qu'il semble plus qu'aucun autre, désirer
s'abstraire par nature de la violence omniprésente partout ailleurs dans
notre monde. Pourtant, si elle rode bien dans les contes
pour enfants jusqu'à mal finir, voir La petite marchande d'allumettes, le massage reste
une reproduction malmenée du paradis, qui veut coûte-que-coûte, n'être
que joie, alors que quelque part il en contient la chute.
Mais ce jardin d'Eden est un no
man land qui n'accueille les
hommes que pour une seule raison, leur rappeler l'origine
de cette expression
anglaise que bien peu savent signifier, « terre
de personne ». Ils ne peuvent y rester, ici-gît
le voyage. La
joie dispute à
la mort sa part de cruauté
que le dialogue vient compenser dans les replis de sa
robe millénaire. Alors, bien sûr, pour
si peu de temps, tout le monde s'évertue à
ne retenir obsessionnellement que l'instant que nous
promet l'oubli, orné de colliers et dénué
de larmes, comme sur un cargo qui sombre. Ce-sont ces
larmes que je viens ici chercher, comme un masseur-Charon
,
navigant entre l'Achéron ,
fleuve du chagrin, le Cocyte ,
torrent des lamentations et enfin Léthé
,
ruisseau de l'oubli et comme lui, il faut me payer,
pour mériter le passage. Le masseur peut ainsi être vu comme un passeur,
guide ou sanction selon le lieu d'où l'on choisi
d'observer l'allégorie mythologique de sa séance.
Un massage-initiatique est un retour aux origines sur lequel il ne faut jamais se retourner
sous peine d'être attiré vers la triste
réalité, comme Orphé ,
dont le but ultime de son voyage était de revenir
du monde des morts avec sa
femme, Eurydice et
qui finit par la perdre. Le
massage comme le rêve se brisent à la réalité
du retour.
La variante labyrinthique de Dédale
fait du massage un parcourt que l'on ne peut vraiment apprécier
qu'en bénéficiant du fil d'Ariane ,
fille de Minos. Vous le voyez le lien permanent avec
la mort ? Etrangement, le massage ne s'y dissous pas, il poursuit son dialogue
et se révèle comme jamais il ne le fut.
Mais quoi, n'y a-t-il pas que les morts qui
se taisent ? Non, les massages sont des moines de silence qui se vivent
mais ne se racontent jamais. Je suis le vivant du massage et c'est
ici, par cette porte des complaintes
qu'est la carte-postale
que je vous invite dans l'inter-monde.
Vous
savez quoi ? Le sujet est tellement vaste que l'idée
de le traiter à partir d'une seule page paraît
déjà vain. Il faudrait rassembler chaque
pièce une à une afin de former le visage
de la mort par cette pixélisation de l'archive
mais bon, débroussaillons au moins un peu.
Pourquoi
choisir la carte-postale caricaturale ?
...par
la porte des complaintes.
Tout
d'abord, son côté bon enfant semble inoffensif,
parfois grivois et disposant de tels traits qu'elle
ne semble pas pouvoir concerner de sujets sérieux,
elle est faite pour rire et la pensée qu'elle
développe est toujours au troisième degré.
Ca c'est pour ce qui est des apparences, pourtant la
caricature a toujours eu comme chez Ésope
; chez Jean de la Fontaine ou
pour rester dans le massage, chez Sénèque dans ses Lettres à Lucilius
la 56
où il se plaint de la qualité de son masseur
ou encore en passant par cette célèbre
carte de Serre en couverture de ce papier, déchirant
à l'excès la peau de son patient,
exagère une inquiétude toujours omniprésente.
Le caricaturiste est une commère de crayon,
il fait jaser ses mines au gré des couleurs pour
donner une information systématiquement
sujette à caution.
Ensuite,
et même si je n'en viendrai pas à bout
ici, rien que pour traiter de la seul caricature, je
trouvais intéressant de ne pas me contenter de
la laisser parler juste pour ce qu'elle a à dire,
car pour cela il suffit d'aller au musée du CFDRM
de Paris,
son cartonnier regorge de ces cartes mais là,
je voulais les interroger comme des entités ayant
des choses supposées sérieuses à
dire.
Le
monde merveilleux de la carte-postale
a énormément à nous apprendre et
particulièrement sur le sujet qui nous occupe,
les massages thanato-morbides.
Nous avons là en quelque sorte deux frères
siamois cumulant à la curiosité de leurs
attaches tégumentaires,
le ridicule de la matérialisation du lien poussé
à l'extrême, traduit ici, au service du
grand oeuvre, visant à révéler
les secrets d'une nouvelle alchimie, le massage mortel
déduit de la caricature. Je traduis donc
des scènes grotesques dont chacune constitue
un boulet consternant afin les transformer en or.
Il
était donc plus pertinent de resserrer un peu
le champ d'expérimentation plutôt que de
se dissoudre dans une vaine tentative de rencontrer
ce versus morbide indépendamment du type. C'est
fascinant et quitte à produire quelque chose,
je préfère que cela soit ciblé,
c'est par l'étroitesse d'un jeu que s'ajuste
le mieux les arguments.
1ère caricature
Je
vais commencer mon propos par ce célèbre
dessin de Serre afin que vous saisissiez immédiatement
ce que je veux dire par pulsion
de mort
en massage et vous rendre compte que ce n'est
pas l'expression d'une simple lubie de masseur dépressif
mais bien celle d'une thanato-critique. Ce cas est facile,
évident au regard de son issue tragique, pourtant,
d'autres le sont beaucoup moins et demandent un certain
travail critique.
Ici
nous avons une sorte de cas d'école de l'outrance
impliquant l'effroyable incompétence d'un praticien
dont l'étirement de la colonne, après
avoir parcouru tout le balisage du rachis
jusqu'à buter contre le crâne, expérimente
à merveille les effets du manque de mesure.
Les
tissus lâchent, craquent, mais ce n'est pas sans
raison, la peau est par trop plissée, amenée
trop loin, trop vite et trop brutalement. Le dessinateur
ne nous épargne rien ne serait-ce que pour ménager
un reste de dignité à notre malheureux
masseur ou même par compassion pour la
victime, non, les lambeaux de peau se tendent et cèdent,
les uns après les autres, d'autres encore ont
atteint leur point de rupture, certains fragments sont
même projetés, éclaboussés
ou en cours de projection. Voyez-là toute rassemblée
derrière la nuque ! Là nous sommes les
spectateurs malgré-nous de ce moment que personne
n'aimerait vivre ou voir et pourtant on nous le montre
et nous regardons rieurs et désolés.
Ses
os se découvrent, déjà blancs,
comme si l'accélération du temps leur
donnait la couleur de l'éternité qui,
n'en doutons pas, en est une pour le responsable d'un
pareil désastre. Solidaires, blancs, nettoyés,
à nu à la manière d'une bête
à corne ensevelie dans les sables d'un mauvais
western.
Les
viscères semblent absentes, à peine mises
à l'air libre et ce même processus d'accélération
du temps comme si le corps s'était instantanément
vidé pour nous convaincre de l'aspect foudroyant,
implacable de la mort. Le corps est même déjà
creux à la manière d'un tombeau, noir
comme la nuit, façon de dire qu'il n'y a plus
rien à attendre de lui à l'avenir.
Regardez
à présent son visage à cet ex-patient,
il est écrasé sur la table
de massage, le menton n'existe plus,
il s'est enfoncé dans la boite crânienne.
Les oreilles sont repliées par l'amas de peau
qui s'abat sur elles, juste derrière les deux
mains du masseur, jointes pour l'occasion afin
de leur donner plus de puissance, le mouvement est même
horriblement souligné par quelques coups de crayons
afin de signifier la vitesse.
_
Passons au masseur, regardez
son regard, ce grand moment de solitude où il
comprend qu'il vient de faire une boulette mais pas
une petite, une de celles dont on préférerait
ne pas voir le résultat. Son regard est suspendu
à sa bourde, il prend conscience qu'il vient
de se passer quelque chose, pourtant il ne semblent
pas vouloir quitter des yeux ses mains, baisser la tête
le plongerait dans le néant de sa tragique erreur.
Il devient tout rouge, la chaleur de son visage semble
presque provenir de celle qui quitte déjà
notre infortuné massé.
_
Etude de la table : Vous voyez, sur cette carte-postale
la mort prend ses quartiers dans chaque détails,
et étrangement, plus que le corps, plus que le
bourreau
malgré-lui, c'est la table qui mobilise toute
mon attention justement peut-être parce qu'elle
semble ne rien avoir à se reprocher. Seulement,
à y regarder de plus prés je lui trouve
un aspect trop rectangulaire, ses angles sont trop secs
pour être ceux d'une table de relaxation,
non, elle parait osciller entre le catafalque et la
pierre tombale. La serviette qui se trouve
sous notre regretté massé se découpe
comme la trappe d'une crypte.
Ce
meurtre accidentel dans un salon de massage,
peut-être perpétré par un kinésithérapeute
est, sinon un assassinat, en tout cas une scène
arrangée par le dessinateur lui-même. C'est
lui qui a cherché dans cet instant à y
introduire la mort et à nous faire croire à
un malheureux concourt de circonstance. La mort a été
sciemment amenée là dans l'intention de
faire croire à un accident, ce n'est pas Monsieur
Olive le meurtrier, c'est Serre lui-même. Le massage thanato-morbide
que l'on pourrait me reprocher de souhaiter ériger
comme une discipline à part entière par
perversion tentant à décrédibiliser
l'art du massage est constitué par d'autres,
volontairement, en déguisant la scène
de crime en regrettable fait divers. La mort est amenée
par l'intermédiaire du banal, personne n'oserait
lire dans les yeux de ce professionnel l'intention,
ce n'est qu'une navrante histoire qui conduit de la
faute au décès
et c'est ici que j'interviens pour dire, non, cette
mort est celle de tous. Elle est là comme elle
serait ailleurs, il suffit d'enquêter.
2eme caricature
Ci-dessus
nous avons une archive dite de tête, c'est-à-dire
qu'elle initie le sujet, Le masseur du kaiser,
tout un programme même si ça reste moins
pire que lorsque ça devient une politique.
Précisons
tout de suite que le mot Kaiser
est un mot allemand signifiant empereur,
il fut attribué aux Souverains
du Saint-Empire et
aux Empereurs
allemands (1871-1918),
Adolf Hitler ne
le portera pas puisqu'il deviendra Président,
Titre qu'il délaissera au profit de Führer
(« guide »). Pourtant,
par association il sera souvent qualifier de kaiser
et lorsqu'on veut dénoncer le comportement dictatorial
de quelqu'un on le traite de kaiser.
Cet
individus est taillé pour encaisser la superposition
des stéréotypes qui se succèdent
ici, avec pour tête d'idiot une bonhomie bienveillante
d'autant plus inquiétante qu'elle se trouve en
complet décalage avec se que laisse présager
le titre de Kaiser. De toute façon, notre
présumé praticien
très rose, trop rose, ne devait pas être
capable de comprendre la moitié de se qu'on lui
reproche. Son menton,
plus plein que son crâne
tend à confirmer son caractère de gentille
brute et d'ancien marin qui lui donne l'aspect d'un
garçon
fréquentant probablement davantage les tavernes
que les rings.
Alors
au-delà du sexisme,
puisque l'atteinte au sexe
ne se conjugue pas seulement au féminin,
nous ajouterons celui de l'obésité,
corrélée ici à son physique de
gros nounours germanique. Habituellement ce type d'animal
est brun ce qui va assez bien aller avec la couleur
des chemises à la mode à l'époque
que cette carte postale suggère mais là,
notre nazillon ne peut pas non plus prétendre
représenter la race, car le malheureux reste
plutôt éloigné du standard cinématographique
passablement gay
et hellénisant de Lennie Riefenstahl ,
donc il ne restait plus qu'à tenter de l'associer
par la caricature à un métier
de simplet, de brut, celui de masseur aux mains
gantées pour la rixe.
Pourtant je l'ai dis dans mes propos liminaires, le
terme de kaiser
empereur ne
s'applique pas à Hitler mais ici à Guillaume
II , d'ailleurs
Bill est le diminutif de Guillaume/Wilhelm/William.
Ici
je n'ai pas besoin ici de creuser beaucoup mon sujet
pour faire comprendre ce que je tends à démontrer
par mon papier, la bagarre est parfois, par les circonvolutions
de l'expression associative, qualifiée de massage.
Sans doute quelqu'uns d'entre-nous l'auront-ils entendu,
ainsi, pour parler de personnes qui se sont battues,
on habille la violence des vêtements de l'euphémisme
et l'on dit qu'elles se sont massées...
Notre homme, combattant peu convaincant, conserve tout-de-même
tout son potentiel de brute préposée comme
masseur
du kaiser, entendez, exécuteur du roi.
Alors
bien sûr vous me direz que l'expression est beaucoup
moins usitée aujourd'hui mais remettez-vous dans
le contexte de l'époque.
Je
vais vous aider. Avant que le mot massage ne sorte
des malles d'Anquetil Duperron dans
ses Zend Avesta
de 1771 TDM
pages 80 ; 333/334 ; 342/343 ; 353-356 du tome
1 sur 3, le mot qui le remplaçait était
friction.
Là, tout d'un coup, ça devient plus clair
pour tout le monde, se frictionner entre gaillards
nous paraît plus pertinent, mais nos deux termes
n'en n'empruntent pas moins leurs aspects thanato-morbides
à l'art de la baston comme une sorte de massage
chtonien qui nous vient des entrailles
de la pulsion.
Le dénominateur commun des deux qu'il faut retenir
c'est le toucher,
qu'importe qu'il soit violent
ou doux,
consentant ou refusé, c'est lui qui qualifie
le massage même désagrégé
de ses intrants
positifs traditionnels. Ici le message violent et caricatural
est facile à détecter car la parodie de
l'image s'associe à notre sujet mais nous verrons
qu'il peut aussi se glisser dans des scènes d'une
stupéfiante candeur, et vouloir chercher la mort
dans du pastel nous semble plus perfide que le crime
que l'on dénonce. C'est pour cela que mon sujet
induit de fait un malaise difficile à dissiper,
rechercher des traces thanato-morbides
dans un métier
réputé par nature aux antipodes de toute
violence, surprend. Le massage est comme la musique,
universel, pourtant même elle peut prendre des
dehors particulièrement agressifs, rock ou le
hardcore, et si elle peut accompagner le meurtre
au cinéma, le massage peut quant à
lui l'exécuter. Masser peut tuer (c'est
d'ailleurs ce que persistent à nous asséner
l'Ordre des kinésithérapeutes encore aujourd'hui
en 2017.
Les
gants de boxe sont aussi une transition particulièrement
intéressante à étudier même
si beaucoup d'entre-nous ignorent que le gant
est aussi un intermédiaire ancien du set
du masseur .
Utilisé comme médiateur entre la mains
et peau,
il la distrait, la nettoie, la flagelle
et donc, quelque part, la bat, doucereusement ou de
façon plus convaincue comme notre boxeur le symbolise.
Le lien qu'il entretient avec le massage ne se
résout pas à la seule légende que
nous indique notre carte, elle est aussi dans le matériel
et même dans la carrure de notre personnage que
nous retrouverons souvent dans la carte-postale,
costaud et donc, intransigeant manipulateur.
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C'est
Denis Hüe, directeur de l'UFR ALC et
professeur de langue et de littérature du Moyen
Âge et de la Renaissance qui nous fait remarquer
le Mercredi 5 juillet 2017 que "le
bilinguisme (français/anglais) ne peut que renvoyer
aux Alliés, et implique une participation des
Américains : la carte date d'entre fin 17 et
18, Another pill for kaiser
Bill "Une autre pilule
pour kaiser Bill" en dehors du jeu de rimes, renvoie
à la pilule comme embarras, inconfort... Qu'on
pourrait traduire par "un nouveau souci pour Bill"
: l'arrivée des Américains en guerre."
Que
faut-il comprendre de plus par là ? Que notre
molosse à grosses poignes est ce qu'il mérite
de mieux ou au contraire, que sa présence est
une des douceurs qu'il réserve à ses hôtes
?
3eme caricature
Poursuivons
notre petit inventaire des massages thanato-morbides
avec la carte-postale
suivante, toujours allemande, mais il faut savoir que
ce pays, au-delà d'avoir été très
raillé pour sa brutalité, cause de désordres
considérables dans l'histoire récente
contemporaine de ce média, n'en reste pas moins
très en avance pour tout ce qui touche au
corps, au naturisme,
au massage
qui sont des pratiques qui viennent sourcer régulièrement
auprès de cette Grèce
qui les inspirent tant.
Sur la première carte que nous avons
étudiée le bourreau était
seul posant avec ses outils,
ici le binome s'installe dans une dialectique Thanato-morbide.
Le massé arbore sur le premier registre
un regard circonspect, un quart d'heure est passé
sur le second et notre homme est déjà
effrayé par les effets spectaculaires de sa fonte
musculaire qui s'aggrave sur le troisième registre
au même rythme que se sourcils poursuivent leur
ascension.
Le quatrième plan ne fait que confirmer
les inquiétudes apparemment fondée
de notre malheureux massé
réduit à l'état de baguette
de pain sur laquelle ne subsiste qu'une désespérante
serviette
dissimulant les fesses d'un massé devenu La Linea
de la séance, vous savez,
ce dessin animé à partir d'une ligne ? Là le masseur a peut-être un peu trop était
efficace, vous remarquerez également l'aspect
toujours rustre du praticien,
corrélant ainsi la conséquence d'une souffrance
à une carrure et à des traits proches
de la bête et ce, en une heure, montre en main.
Aucune violence évidente n'est ici à déplorer
au premier abord, pourtant, le visage au regard de plus
en plus décomposé ne nous aura pas échappé,
notre homme se voit disparaître avec tout ce que
cela peut avoir d'horrible. Maigrir
c'est mourir par abandon de substances vitales.
L'atteinte
est ici corporelle et chtonienne,
elle s'exprime dans le corps devenu bâton, symbole
de violence, et dans la scène elle-même
du masseur dubitatif qui enferme à la
fois l'erreur
professionnelle et la consternation du massé.
Le bâton est une branche mal-traitée à
laquelle on a retiré des branches plus petites,
des feuilles, on l'a taillée, mise à dimension.
La personne massée fut ici mise à
la dimension de l'incompétence d'un homme qui
n'a pas su s'arrêter avant.
Sur
la vignette ci-dessous je vous communique l'équivalent
féminin.
4eme caricature
Sur
le même registre nous passons à cette vue
française mettant en scène un massage
amincissant tout-à-fait réussi
puisque le massé a carrément disparu,
légendée "Succès complet".
Comme quoi, un massage
complet est toujours déconseillé...
Notre
boxeur allemand la promettait, le suivant montrait sa
capacité à mener au désastre prévu
sa séance par son manque de discernement, mais
là nous sommes face à l'efficacité
française, tout doit disparaître. La violence
est bien sûr supposée mais l'humour
n'est qu'un paravent que le réel rend tragique.
Nous n'en arrivons pas moins à la négation
de la personne
effacée de l'existence par son masseur. Je vous
rappelle les cas de ces masseurs ayant exécuté
leur massé(e) comme l'Empereur Commode
le fut, étouffé
par le sien ,
ou encore le philosophe Althusser
masseur dilettante par trop énergique
du cou de sa femme Hélène
et même si nous
ne disposons pas de cartes-postales reprenant ces faits
historiques nous sommes bien sur une finalité
identique, sachant que même si ici elle n'était
pas l'objectif, elle n'en est pourtant pas moins devenue
la conséquence tragique.
Ce
que le massage interroge dans ces cas d'école
c'est comment un ductus,
un déroulé
technique peut passer du dialogue
au duel
morbide en empruntant la même chaîne, sans
qu'il y ait rupture ? Le masseur est sollicité
pour vaincre une tension,
une douleur,
il est l'élément actif qui se retourne
contre son sujet pour nuire non pas à ses noeuds
de tension mais au corps qui les abrite. En réalité,
tout massage, invariablement contient cette dichotomie,
l'homme est conscience et inconscience, le couple massé
est le rejeu de cette symétrie structurelle qui
contient une gigantesque construction faite de rêve,
de technique,
de projection mais toujours, toujours cette part d'erreur
systémique,
un game over codé en chacun d'entre-nous.
Concernant
la surcharge pondérale plus marquée sur
cette vue, le thanato-dialogue est ici double, une obésité
morbide mettant l'homme en situation de décès
en lien avec sa prise de rendez-vous,
(c'est le but du massage
amincissant) et le face-à-face
avec le praticien
au visage de boucher aboutissant à ce succès
complet par palper/rouler
qui conduit à la disparition des graisses superflues,
mais là c'est le patient
lui-même devait être superflu aux yeux de
notre praticien puisqu'il fini par gommer tout-à-fait
son massé de sa table
de massage.
L'embonpoint
serait aussi un sujet à traiter tant il est large.
Sa stigmatisation sociale pour non conformité
aux dogmes de la beauté et de la jeunesse que
nous exaltons toujours davantage n'y est pas pour rien.
Dans la carte-postale
elle devient tantôt l'objet du crime, tantôt
l'arme elle-même selon qu'elle concerne le/la
massé(e) ou le/la masseur(se).
Sur
le patient elle est ce qu'il faut combattre soit par
le massage soit par la légende ou bien
encore par le regard décomposé du masseur
lorsqu'il voit l'énormité du travail
qu'il a à faire ou que sa cliente
n'est pas la fille mais la mère.
Sur
le ou la praticien(ne)
est l'image de sa tyrannie, de son absence de complaisance
et la projection par comparaison du calvaire que l'on
va vivre.
5eme caricature
Vous
remarquerez que le massage induit toujours un
dialogue,
une dualité
qui s'exprime par la parité comme le préfixe
de ces termes l'évoque, il n'y a jamais de témoin
et c'est ce qui rend la gravure suivante intéressante
puisqu'elle implique la présence d'un tiers,
le soleil.
Notre
bel ami est celui de toujours des vivants, les espèces
à naître comme les morts
n'en bénéficient pas ou plus, son crédit
est donc important et bien, même lui vient justifier
notre inquiétude. Il nous restitue par sa jaune
rondeur tous les éléments d'expressions
du visage
indiquant l'empathie la plus sincère, les sourcils
relevés, les yeux ronds et écarquillés
et la bouche béate en un oh ! de compassion.
Visiblement le souci du soleil n'est pas sans fondement
puisque le principal intéressé, pourtant
de bonne constitution, semble souffrir le martyre sous
les coups consciencieux de son praticien. Ses
poings
refermés et repliés contre lui comme un
gros bébé
plus que mature ainsi que sa tête déformée
par la douleur
en témoignent allègrement.
Ce
qui est formidable dans ces runes de mort disséminées
partout entre rire et couleur c'est que même si
c'est massif, que ça existe depuis toujours,
on lui cherche malgré tout des circonstances
atténuantes qui confinent à l'aveuglement,
une douleur crayonnée est toujours moindre qu'une
douleur peinte et leurs supports nous protègent
du réel comme autant de filtres qui édulcolorent
celle que l'on connaît tous. Lorsque le trait
est grossi on préfère le suivre comme
un joueur de flûte et se focaliser sur ce qui
permet d'en rire même s'il nous mène collectivement
à la noyade, nous ne voulons surtout pas souhaiter
y trouver l'ombre de Thanatos.
La voir est une conséquence, la trouver
est une perversion car elle signifie l'avoir chercher.
Ce
qui m'intéresse ici c'est la première
des manifestations de mort qui moi me saute aux yeux
en la présence de la sueur.
Inexorable goutte-à-goutte chargé de toxines
et symbole d'effort. Il ne s'agit pas là de reprocher
quoi que ce soit à ce mécanisme naturel,
complexe et judicieux, voire érotique,
mais de l'isoler dans le cadre qui nous est proposé.
La transpiration contient sa
part de morbidité, d'ailleurs, physiologiquement,
nous savons que le sel qu'elle laisse sur la peau
est de nature à l'assécher, mais ici,
chez cet homme, si elle découle bien de l'effort
qu'il produit, elle devient thanato-efficiente par un
autre canal et se transmet à notre homme comme
le marque son visage. Le canal dont je vous parle est
celui qui conduit un groupe de mouvements masso-orientés
visant à détendre
à devenir douloureux sans que cela soit forcément
nécessaire. Notre carte ne s'est pas construite
autour du geste
mesuré, professionnel et nécessaire. Elle
illustre l'obstination sinon bornée en tout cas
sans empathie pour le patient, la raison de sa venue
est son seul objectif.
D'ailleurs,
de façon systémique
l'inquiétude nous contamine ; nous sommes malgré
nous un système qui se croit indépendant
et autonome, pense qu'il ne fait que regarder un autre
système inerte qu'il contrôle alors qu'en
réalité, il y participe malgré
tout de façon active et inconsciente et en constitue
même une pièce dynamique, parmi d'autres,
dans un méta-système déjà
existant. C'est souvent le cas des systèmes qui
en contiennent d'autres, ils pensent être les
derniers de la chaîne à être les
seuls à comprendre ce pourquoi ils ont été
fait, et la réalité profonde de ce qu'ils
surveillent, c'est-à-dire superviser ceux d'en
dessous, alors qu'en fait, ils sont à leur tour
étudiés par d'autres qui eux-même
le sont par des systèmes encore plus vastes.
Parfois cette étude ne concerne d'ailleurs qu'une
partie seulement du sujet objet de leurs analyses comme
par exemple cette carte-postale
qui ne peut pas être que rigolotte, elle contient,
malgré elle une part d'histoire, de vérité,
d'humour, de technique indépendamment de sa finalité
qui est d'être une envoyée postale destinée
à faire sourire. Moi ce qui m'intéresse
c'est la séquence d'après, une fois que
tous ces mécanismes ont fonctionné, qu'ils
se sont déclenchés l'un après l'autre,
de les réduire à la flamme de la question
et voir ce qu'elle devient après avoir méthodiquement
été segmentée par l'esprit de déduction.
La
mort est ici partout et personne ne la voit justement
parce que nous pensons assister à une séance de massage
par nature inoffensive, systématiquement inoffensive,
on se le dit, on se le répète, ce n'est
là que le trait et rien que le trait que convoque
l'artiste à la seule volonté d'amuser
le spectateur. C'est aussi simple que cela, le vivant
à besoin de hiérarchiser l'importance
de ses inquiétudes, celles constituant un réel
danger et celles ne faisant que les simuler pour en
rire.
6eme caricature
Ici
c'est le thème de l'infidélité
qu'il serait intéressant d'aborder sur le registre
Thanato-morbide
parce qu'il amorce l'autre grand groupe thanatoïde
qu'est la place de la sexualité
en massage
et son corollaire, la prostitution.
Cette
prise parait très sage au premier abord, la dame
est assise, habillée on ne peut mieux, les apparences
sont sauves, nous n'avons rien à lui reprocher
à ceci prêt que les écrits dont
nous disposons disent tout le contraire.
«
Le massage est très sain dis-tu ! Pour
les deux sexes. Massons-nous ensemble veux-tu
? Belle maîtresse. » Ici le massage
est central on parle bien de toucher
élaboré pourtant, il s'agit de retourner
une conversation, "tu dis que c'est bon pour les
deux sexes" ce qui implique une conversation antérieure
dont on n'a pas la teneur, nous ne disposons que de
l'affirmation reprise par l'interlocuteur afin d'y ajouter
sa propre déduction donc, "massons-nous",
entendez de façon friponne que le "Belle
maîtresse" vient confirmer. Il ne s'agit
pas là de relaxation
technique, on ne parle pas de masseuse
mais bien de maîtresse ce qui sous-entend "mari
ou femme trompés".
L'adultère
reste un crime en communauté, car il ne s'agit
pas de seulement attenter aux partenaires de vie de
part et d'autre des protagonistes mais ils s'attentent
à eux-même ainsi qu'à leur celui
ou celle qui personnifie l'escapade.
La
tromperie est l'alphabet du mensonge qui est à
la fois un pêché de religion et un suicide
de l'éthique
ou plutôt devrais-je écrire, «
la tromperie est l'alphabet du mensonge qui est à
la fois un pêché de religion pour les croyants
et un suicide de l'éthique
pour les hâtés laïcards. » Car
il s'agit de construire un monde fictif et parallèle
à celui que l'on a bâti avec la bénédiction
sociale de son groupe d'appartenance. Ce monde là
vit dans le magnétisme du premier comme la résultante
d'une nouvelle chance qu'on s'octroi en s'affranchissant
de toutes les règles auxquelles on adhère
soi-même et que l'on aimerait pas voir bafouées
par son concubin. Partant de la vie impossible que l'on
pensé mener avec l'autre on s'autorise d'y remédier
en s'offrant un "amour" qui deviendrait tout
d'un coup possible en le fondant sur des règles
que ne valident aucun ordre. L'infidélité
est l'empire des ombres. Si le statut d'amant ou
de maîtresse amuse c'est parce qu'il se fait au
détriment de quelqu'un d'autre que soi. La
personne mariée trompe l'autre, s'arroge de jouer
à sa convenance avec qui lui plait en s'appropriant
le caractère-même de la relation qu'il
tisse puisque tout est fait pour rester invisible et
mettre son nouvel amour à sa disposition le temps
que l'on accepte de lui accorder, c'est de l'égoïsme
méchant que la caricature dévore. La carte-postale
ne se prive pas d'en jouer parce qu'elle croit ne mouvoir
que des individus fait de mines de plomb et de coups
de pinceaux rigolards. Elle est l'homme au beau rôle
ou femme légère, soit frivole, soit masseuse
afin d'ajouter du piquant. La maîtresse élevée
comme un pendant d'épouse reste une charge qui
double la peine alors que la "maîtresse-masseuse,
versus putain"
n'est plus que la dépouille opime d'une femme
que l'on pare des attributs sexuels de l'homme, elle
est une femme devenue homme puisque réduite à
son plaisir le confinant à une homosexualité
de forme.
Alors
bien sûr le crime est caricatural mais un meurtre
de dessin reste la réactivation des mécanismes
sociaux sur lesquels on insistent bien pour faire rire.
La masseuse ou masseur est une maîtresse
ou amant facile que l'on entretient à bon compte
puisqu'elle se rémunaire à la séance
ou, comme l'on dit de façon grivoise, en nature,
ce qui renvoie aux premiers mécanismes fins de
la prostitution
plus ou moins formulés qui est l'autre versant
pervers de la mise à disposition simplifiée
de l'autre. La cage dorée de la sexualité
dispose donc d'un pan que représente le mariage,
d'un second occupé par la maîtresse, un
troisième par la masseuse et pour refermer
le tout sur ce petit monde humain, de la putain.
Ci-dessous
je vous propose un groupe de cartes-postales autour
de la maîtresse-masseuse ou de l'amant-masseur.
Rapidement j'indiquerai que la fidélité
est une des dernières formes de dictature politique
imposés comme régime parfait de la nuptialité.
Mon opinion est que l'esprit doit pouvoir se saisir
convenablement de ces thèmes en discuter profondément
dans le couple.
7eme caricature
Peut-être
pourrais-je terminer par cette carte illustrant l'épuisement
et la sueur commune de nos deux individus ? Voilà,
la prestation se termine et visiblement les deux sont
exténués tout en partageant les grands
items des massages thanato-morbides
qui sont tous là ou presque. L'avachissement,
l'abattement, la solitude, l'incompréhension
de part et d'autre.
Commençons
par la légende de la carte n° VI,
« Et quand le massage
est finit, On se sent jeune et rafraîchi. »,
rien n'est moins sûr car le propos contient sa
part de toxicité en se superposant avec le cliché,
visiblement ce n'est pas la fraîcheur qui prime
ici mais plutôt l'épuisement, voir, la
dépression. Malheureusement le CFDRM
de Paris n'a référencé
que trois photos sur les six que semble compter cette
série si l'on part du principe que celle-ci est
par déduction la dernière. Il n'en possède
aucune mais nous voyons l'intérêt d'une
telle initiative visant à numériser celles
qui sont acquises et récupérer au gré
du web celles qui circulent.
Le massé reste amorphe, voûté à
la décente de la table
de massage, les épaules tombante,
sa tête est baissée, ses yeux sont clôt
et il reste toujours aussi rondelet qu'il l'était
au début.
Le
masseur quant à lui s'appuie péniblement
sur la même table avec un poing
encore rougi par ses activités pour le moins
vigoureuses, d'ailleurs, la carnation de la peau
cramoisie contient en germe l'expression de tissus malmenés.
Il porte la main gauche à son front ce qui induit
une volonté d'ombrager ses yeux par un geste
qui apaise. La transpiration est également
convoquée chez nos deux protagonistes avec la
dimension thanato-morbide
que nous avons déjà parcourus. Regardez
comme l'absence de communication est là encore
flagrante, je crois que nous avons le fil rouge de notre
sujet, ce qui relie ces scènes destructrices
jusque dans leurs fondement, ce n'est pas la violence
induite des comportements mais l'absence d'affecte,
d'infra dialogue implicite, par des mouvements comprit.
Chacun est dans sa sphère et fait ce qu'il a
à faire, trimer pour l'un, souffrir pour l'autre.
Conclusion
J'auras
donc subrepticement abordé ici et de façon
sans doute encore hésitante cette prise morbide
à laquelle rien n'échappe, pas-même
la carte-postale
caricaturale sachant que je perçois bien que
je pourrais allez beaucoup plus loin dans le développement,
j'ai juste la sensation d'avoir fournie ici une base
de travail. Ce papier me donne l'impression d'être
devenu un simple croquis au fusain jeté sur un
mur par un peintre enfermé dans la passion de
son sujet mais ce n'est pas un tableau pour autant,
tout juste une esquisse.
Freud
nous dit que le mental humain se structure autour ce
double embranchement que sont la pulsion de vie et celle
de la mort, entre le l'éros
et thanatos
; personne ne peut échapper à cela. Si
tel est le cas, alors une séance de massage devient
forcément une caisse de résonance de ces
doubles influences. La question est comment les cerner,
les expliquer, les commenter ?
Vous
connaissez le mythe Grec de Charybde
et Scylla
? L'une, fille de Poséidon
et de Gaïa
(la Terre) fut foudroyée par Zeus
et changée en un gouffre marin pour avoir
volée alors que l'autre, une nymphe fut changée
en monstre marin par Circé
. Il symbolise
pour moi cet éros gigantesque dans lequel baigne
le massage et duquel personne ne semble pouvoir
échapper et, pour la circonstance il me plairait
de l'associer à Onan qui était le deuxième
fils de Juda
le patriarche, pas l'apôtres de Jésus, il sera également
foudroyé par Dieu
pour avoir fraudé parterre, c'est-à-dire
éjaculé.
Charybde me semble contenir
dans ce gouffre l'immensité de l'érotisme
et Scylla être
la bête de mort qui circule en permanence dans
ce cadre majestueux de la séance de massage-carte-postale
comme la caricature de l'homme semblant vouloir extraire
de ce à quoi il ne peut pas-même sortir.
On se déplace entre Charybde
et Scylla, entre l'appel
du désir ou ses énergies et la décente
que constitue le jugement
de valeur, toute atteinte à l'éthique.
Je
ne pense pas que j'aimerais que l'on dise de moi que
je suis un iconoclaste du massage, je me poserais
davantage comme un orthodoxe du geste maîtrisé,
j'aime les symboles qui l'anime mais c'est la pompe
qui me dérange dans ce qu'elle a d'usurpant.
Paraître professionnel n'est pas l'être,
c'est par l'étude, par le texte que l'on peut
y parvenir. La mort, ici, m'y a aidé.
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Sites &
blog
Profil facebook
de : Cabello Alain https://www.facebook.com/alain.cabellomasseur Cabello
Alain http://www.cfdrm.fr/CV_Cabello_Alain.htm CFDRM
de Paris : Observatoire des massages https://www.facebook.com/CFDRM CFDRM
de Paris : http://www.cfdrm.fr Denis
Hüe, directeur de l'UFR ALC et professeur
de langue et de littérature du Moyen Âge
et de la Renaissance
Alain
Cabello vendredi 2 août 2013 |