BIOGRAPHIE
& THÈME : roman sur Guillaume
Le Gentil de la Galaissière (1725-1792), second
en titre à parler de massage au XVIIIe.
POIDS
:
Quatrième
de couverture : Xavier Lemercier, agent immobilier,
trouve au hasard d'une visite d'appartement un mystérieux
télescope ayant appartenu à un célèbre
astronome. Voilà bientôt qu'il cadre dans l'instrument,
depuis son balcon, une femme derrière une fenêtre,
sans oser, bien sûr, l'aborder. Divorcé et esseulé,
avec pour seules joies ses week-ends avec son jeune fils, il commence
à tomber amoureux de l'inconnue. Un jour, Alice, la femme
observée, pousse la porte de l'agence immobilière
pour lui demander d'expertiser son appartement. Deux cent cinquante
ans plus tôt, Guillaume Le Gentil de la Galaisière,
astronome de Louis XV - personnage qui a réellement existé
-, partait vers les Indes pour observer l'exceptionnel passage de
Vénus devant le Soleil. Il revint onze ans plus tard, déclaré
mort et sans avoir pu observer l'éclipse. "Tu ne cherches
pas une étoile, tu cherches l'amour, tu le trouveras à
la fin du voyage" , lui dit un vieux sage durant son étonnant
périple dans les mers de l'Inde. Du XXIe au
XVIIIe siècle, les trajectoires de ces deux hommes
romantiques s'entrecroisent et se répondent. Entre le récit
d'aventures et le conte philosophique sur la quête de soi,
Antoine Laurain signe un roman qui répond au besoin d'évasion
et de merveilleux qui sommeille en chacun de nous.
Masso-commentaires
: ce livre sort en cela de l'ordinaire des romans habituels
que son père en écriture vint à
la rencontre d'Alain
Cabello-Mosnier pour y voir le tombeau de
l'original et discuter avec lui de ses effets et de
cette masso-présence qui marquera le XVIIIe siècle.
Malheureusement, comme Le
Gentil ratera par deux fois le transit
de Vénus , il sera le
second à employer le mot massage après Anquetil Duperron
avec ses Zend Avesta de 1771tome 1, page 542 TDM .
Le Gentil en parlera également dans le tome 1
de son Voyage dans les Mers de l'Inde TDM ,
pages 128, 129, 130 et 131, et nous parions sur le fait
que de cette entrevue naquit l'élaboration de
ce chapitre.
La
dédicace que l'auteur m'a fait et sur ses indications,
c'est dans le Chapitre page 194 qu'il est mentionné
et la première évocation arrive page 196
que je vous ai consciencieusement restitué. Il
va de soi que j'ai lu l'ouvrage ne serait-ce que par
respect pour celui qui me l'a offert et ce d'autant
plus qu'il traitait de massage.
Passage
masso-concerné :
p.
196
"Guillaume
se déplaçait de nouveau de ses télescopes
à la chambre noire sous les yeux mi-clos de deux
de ses gardes à demi assoupis lorsqu'une petite
cloche retentit depuis le hall. C'est l'heure de la
masseuse. Trois fois
par semaine, elle venait pour procéder à
ce singulier et délicieux rituel qu'il avait
découvert sur les conseils du gouverneur. Il
n'y avait aucun équivalent à cette pratique
en France, et il était même très
probable qu'elle n'y aurait pas été autorisée
pour atteinte aux bonnes mœurs. Pourtant le massage des Indiens
ne comportait rien d'équivoque, bien au contraire,
il devait être envisagé comme une forme
de philosophie de la détente
et du bien-être.
Il n'était pas permis de toucher la personne
qui vous massait et celle-ci ne se concentrait
que sur certaines parties du corps autorisée
à être massées. Le corps
ainsi caressé prodiguait à l'esprit une
relaxation
similaire à celle des muscles du dos ou des jambes
qui avaient été pétris par
la praticienne aguerrie
à cet art. La première fois que le gouverneur
avait évoqué le massage, Guillaume
avait inscrit cette pratique singulière dans
le registre des coutumes étrangères qu'il
ne manquait jamais de relever lors de ses déplacements.
L'expérimenter lui-même était le
passage obligé afin que Voyage dans les Mers
de l'Inde, s'il venait à être publié
un jour aux presses royales, soit un ouvrage de référence,
digne de fois. Il s'était enquit auprès
de son guide Shakri d'une masseuse que l'on pourrait
faire venir au palais. La première jeune femme
qui
p.
197
s'était
présentait n'était autre que la sœur
de Shakri, mais elle avait aussi une cousine qui massait
et une amie de cette cousine qui connaissait une autre
masseuse. Avant même qu'elle ne pose ses
mains sur lui et que Guillaume ne puisse mettre des
sensations
sur l'étrange mot de « massage »,
il en conclut que la plupart des femmes d'Inde
pratiquaient le massage. Massage qui était
peut-être réciproque. Il nota brièvement
: « Le peuple des Indes se masse. »
La
jeune fille avait apporté avec elle un gros sac
de nombreux coussins
de soie, petits et grands, de toutes les couleurs. Guillaume
avait été prié de retirer sa chemise,
son pantalon et ses bas pour ne garder que ses dessous.
La masseuse avait disposé ses coussins
sur une natte
de tissus qu'elle avait déroulée à
même le sol et où Guillaume fut invité
à s'allonger sur le ventre. Il y avait deux petits
coussins pour ses coudes et ses mains, deux autres pour
ses genoux et ses pieds et un plus large et plat pour
son torse. La position était d'un grand confort.
La masseuse alluma des morceaux d'encens très
poivré, bien différent de celui des cathédrales,
et prononça quelques mots dans sa langue, puis
elle fit couler d'une petite fiole
une huile
tiède et parfumée sur le corps de l'astronome.
Ses mains allaient et venaient sur son dos dans des
mouvements réguliers, agrémentés
de petites pressions
savamment calculées sur certains muscles. C'était
un délice. « Comment n'a-t-on jamais
pensé à masser en France ? »,
avait songé Guillaume, qui entrait peu à
peu dans un ravissement comparable à ses premières
brasses en Isle
page
198
de
France. Jambes, nuque, pieds et mains, épaules
et bras, son corps fut massé pendant plus
de deux heures et il lui sembla qu'à certains
instants sa conscience l'avait quitté.
Plutôt
que de s'en tenir à cette étonnante initiation
au massage pour la réduire à une
simple note sur les traditions du pays, il décida
de poursuivre l'expérience pour sa propre plénitude.
Depuis, des masseuses venaient au palais au rythme
de deux à trois fois par semaine et s'annonçaient
à l'aide d'une clochette depuis le hall. Celle-ci
arriva escortée de l'un des gardes, inclina la
tête devant Guillaume qui fit de même. Le
rituel des coussins grands et petits recommença
et Guillaume retira sa chemise. La prochaine fois qu'il
se ferait masser, Vénus serait passée."
page
214
Le
ciel était dégagé et Guillaume
n'avait pas dormi de la nuit. Le massage de la
veille avait pourtant été des plus relaxants
mais cette journée qui s'annonçait n'était
pas ordinaire.
La
dernière mention d'un massage a lieue page
253
Dans
sa chambre, il retira le drap qui recouvrait son lit
et se pinça le nez pour que la poussière
ne lui provoquât pas de nouveaux éternuements.
Il tapota
ses coussins
de sommeil, qui lui rappelèrent les petits coussins
multicolores des masseuses de Pondichéry,
puis se retourna vers son large bureau qui n'était
qu'à un mètre du lit.
_
L'ouvrage
est un roman, donc il est scabreux de vouloir en tirer
la moindre conclusion historique à moins d'être
capable de restituer les éléments réels
de ceux issus de l'imagination de l'écrivain.
Par exemple, le massage décrit page 198
une séance de plus de deux heures. C'est crédible
puisque Anquetil Duperron parle d'un massage
d'une telle durée mais aucune mention de temps
ne se trouve dans l'ouvrage de Le Gentil. Ensuite il
parle d'une masseuse alors qu'il est plus probable
que ce soit un homme qui l'a massé. Dans le roman
il enlève sa chemise alors que dans l'original,
il affirme la garder.
Je
ferai deux critique à l'ouvrage, la première
c'est que la scène de massage paraît
des plus moderne et n'est pas suffisamment crédible,
c'est trop romanesque. La deuxième c'est l'absence
d'utilisation de la merveilleuse faute que Le Gentil
fait en écrivant macer : page 128 et page 129 ainsi que massement page 128.
Fiche de repérage (mots clef) : à compléter
massage (x7); masseuse (x7); massait ; massait
; massées ; huile
; détente
; bien-être
; relaxation
- relaxants
; praticienne
; pétris
: sensations
; coussins
; pressions ;
natte ;
tapota.
TDM : Traite ou emploie
des termes liés au massage : Oui, page 196, 197,
198, 214 et 253.
Masso-intérêt : * |
Circonstances
: C'est une histoire assez jolie. Comme vous le savez, depuis des
années j'acquière le plus de livres possible pour
le CFDRM de Paris afin de constituer un Centre de recherche. En
2020, Antoine Laurain me contacte en m'expliquant qu'il avait vu
en ligne que l'Initiative CFDRM paraissait avoir un exemplaire
des deux tomes de Guillaume Le Gentil, un voyageur du XVIIIe
siècle... là je le coupe "à oui, Voyage
dans les Mers de l'Inde par Guillaume Le Gentil de la Galaisière
de 1779 TDM ? Je lui confirme que
je le possède, bien si tant est que l'on puisse posséder
quelque chose de plus pérenne
que soi (j'aurais du lui dire que c'était le livre qui me
possédait bien et que je me trouvais en effet depuis lors,
dans sa collection).
L'homme
m'explique habiter dans le 17eme, et par extraordinaire, à
l'angle de la rue. Il arrive, s'étonne qu'un Institut de
massage puisse abriter une telle
merveille et après un long moment d'échanges, je lui
laisse accès a ce Seigneur des Livres et Livre sans Seigneur
que personne, somme toute ne possède vraiment. Le plaisir
se lisait sur ses yeux comme sur les-miens d'ailleurs, l'énorme
volume avait 243 ans, successivement lu à la chandelle, au
bec de gaz, à l'ampoule à filament et à la
LED, édité sous Louis XVI
et toujours là sous
Emmanuel Macron .
Antoine
Laurain me dit alors qu'il écrivait un roman, sur l'auteur,
ce à quoi je lui avoue en lire peu, préférant
les Sciences Humaines mais, si son livre parle de massage,
le mentionne, ne serait-ce qu'à la marge, alors le CFDRM
se fera un plaisir de l'acheter. Nous nous séparons avec
l'assurance qu'il me l'offrirait.
Je
ne compte plus les demandes de contacts, de renseignements, les
engagements sans suites, les promesses non tenues dans un monde
qui, à l'image de nos existences, va toujours plus vite que
nos agendas. Pendant les fêtes de fin d'année 2021,
je suis sollicité coups sur coups par une journaliste de
France Télévision qui fait un documentaire sur la
douche filiforme de
Suzanne Noël (1878-1954), un kiné
qui m'envoie son Mémoire sur les appareils de massage
depuis le 19eme siècle dans lequel je suis mentionné
et voilà que je reçois un mail de Antoine Laurain
qui me dit que son roman est terminé et qu'il souhaite honorer
son engagement.
Ce
présent témoignage que je vous livre fait aussi partie
de la petite histoire du massage et c'est également
cela qui me fait vibrer depuis le début. Je vous restitue
les deux masso-dédicaces en vis-à-vis
livrées par l'auteur en date du 23 dec. 2021.
De
fait, il rejoint aussi la liste des ouvrages dédicacés
Signatures-autographes-Dédicaces.
Les
massages référencés par Guillaume
Le Gentil sont évoqués dans le chapitre
qui commence page 194. Je vous souhaite une lecture
distrayante de l'ensemble du roman. A. L. |
En
très bon souvenir de notre rencontre autant que
des deux tomes de "Voyage dans les Mers de l'Inde"
que vous avez eu la grande gentillesse de me laisser
consulter pour le roman que voilà.
Bien
à vous. |
Provenance
: France.
Incorporation
mardi 11 janvier 2022 à 11:13.
Accès
à l'emprunt : oui. (Voir son statut d'emprunt).
Statut
de l'ouvrage : don (envoyé par la maison d'édition
sur demande de l'auteur, à Alain
Cabello-Mosnier et au bénéfice du CFDRM
de Paris.)
Reconnaissance
associative : |
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