L'histoire de Ling ; la vie de Ling
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Pehr Henrik Ling commence sa carrière comme Maître d'Armes, c'est-à-dire escrimeur avec tout ce que cela suppose en terme de prise de positions corporelles et de maîtrise du mouvement. Dès la fin de ses études en 1797 il entreprend un périple de sept ans qui le mènera à Danemark où il étudie et enseigne les langues modernes à l'Université de Copenhague . Sur le bateau, il rencontrera Ming, un chinois passionné d'arts martiaux et de Tuina avec lequel il développera une complicité qui ne restera pas sans influences sur ses techniques de combats et de gymnastique. Ming le suivra en Allemagne, à Paris, en Angleterre où ils se sépareront mais ses capacités d'athlète et de gymnaste le feront remarquer. Désargenté,
il rentre en Suède en 1804 pour intégrer
quelques mois plus tard l'université d'Upsala
comme
Maître d'Armes et alors qu'il souffre d'une paralysie rhumatismale au bras, il met à profit
ses connaissances et développe des manipulations et des mouvements
qu'il pratique quotidiennement. Constatant l'efficacité de
sa méthode, il décide de la faire reconnaître
en suivant le cursus de formation de médecin. Pehr
Henrik Ling
se passionne pour la mythologie nordique qui partage avec la culture
germaniques cet attrait pour le corps et ce sont sans doute les
travaux du Révérent Père Amiot,
avec la publication en 15 volumes de : Mémoire concernant
l'histoire, les sciences, les Arts, les moeurs, les usages des Chinois
(par les missionnaires de Pékin), Paris, 1776-1789, qui vont
le décider à reprendre à son compte les cinq
planches du tome IV parues en 1779,
disponibles au CFDRM et illustrant les exercices préconisés
au chapitre "Notice du Cong-Fou
des Bonzes Tao-sée"
pages 441/451. Remaniées, il en fera la base
de son enseignement gymnastique mais ses influences seront nombreuses
comme ce passage de Dally, page
149 où il dit "L'idée
suédoise est née au contact de l'idée française.
L'art de l'escrime, qui faisait partie de la gymnastique militaire
des anciens, et dont la noblesse en France conservait fidèlement
les belles traditions, était fondé sur des règles
qui expliquaient avec précision quels et quels muscles sont
mis en jeu dans la pose, dans le mouvement, dans son point de départ
et dans son point d'arrêt, pour produire tel ou tel effet
déterminé, soit l'attaque, soit la défense.
C'est Estradère
médecin consultant auprès de l'établissement
thermal de Bagnères-de-Luchon avec Du massage – son histoire
ses manipulations publié en 1863 "disponible au
CFDRM"
qui le premier dénonce cette appropriation, Dans cet ouvrage
(these), pages 44 et 45, Estradère se fait le pourfendeur
de la méthode suédoise ou plutôt de son soit-disant
inventeur, Pehr
Henrik Ling en rappelant les travaux du Révérent
Père Amiot publiés dans le tome IV
en 1779, s'inspirant des planches du chapitre V Notice
du Cong-Fou
des Bonzes Tao-sée" . "Je ne m'étendrai
pas d'avantage sur la gymnastique suédoise ; ce serait
sortir de mon sujet que de venir prouver ici que tous les mouvements
que Ling a indiqué sont décrits dans "Cong-Fou
des Tao-Séè". En
1812 selon N.
Dally,
p. 143 "il s'adressa au ministre de l'instruction publique
de Suède, afin d'obtenir l'appui du gouvernement. On lui
répondit : Nous avons assez de jongleurs et de saltimbanques,
sans en mettre encore à la charge de l'Etat. Cependant
Ling insista et obtint enfin ce qu'il désirait : une ordonnance
royale créa, en 1813, l'Institut
central de gymnastique
de Stockholm." Ce sera le Roi de Suède, Bernadotte
, qui le nommera à la tête
de la direction de l'Institut royal de gymnastique de Stockholm
où il finit d'élaborer
sa méthode qu'il décomposera comme suit : Le
rôle de Ling
reste tout de même considérable tant il s'est avéré
que son attrait pour ces mouvements d'un autre temps conservaient
tout leurs attraits et entraient en résonance avec les attentes
du bouillonnant 19ème siècle. Ce qui a probablement
été un déclencheur c'est cette décision
Royale qui lui donne les moyens de sa méthode comme nous
le décrit Dally p.143/144 avec les locaux mis à sa
disposition et la pratique qui se généralisera "dans
la maison des Orphelins, dans celle des Aliénés, dans
plusieurs hôpitaux et dans l'Armée." Une technique
découverte ou redécouverte ne change rien si personne
ne s'en empare et c'est ce que feront le Dr
Philippe
Tissié, qui passe abusivement pour être
le premier, en 1898, à l'avoir introduite en France, sous
oublier Amoros à Paris, Clian en suisse, Jahn à Berlin,
et tous les autres comme Hjalmar-Fredrik
son fils (1820-1886), ainsi que ses élèves Liedbeck,
Georgii,
Dally
et Massmann. Mezger rétablit la filiation étroite avec les techniques de massage chinois (tuina) et sa philosophie. Ling
exercera à l'Université de Lund (en 1886) en Suède,
puis à l'Ecole Militaire de Karlsberg de 1817 à
1825. Malgré les oppositions des tenants d'une médecine
plus conventionnelle, Ling est élu en 1831 à l'Académie
médicale suédoise et en 1835 à l'académie
suédoise , l'équivalent de l'Académie
française pour ses "mâles poésies".
Il meurt quatre ans plus tard le 3 mai 1839 à l'âge
de 62 ans peut-être des conséquences de la phthisie
pulmonaire dont-il souffrait. "La cinésie lui apparaissait comme un instrument de l'éducation de l'homme, il lui supposait pour but l'idée même de l'humanité ; et aux connaissances anatomique et physiologiques, elle devait joindre une philosophie de la nature, une connaissance philosophique de l'homme et de l'univers." Dally, Cinésiologie Ed. Librairie Centrale des Sciences, de 1857 p.143.
Annexes
: Dally dans sa Cinésiologie Ed. Librairie Centrale des Sciences, de 1857
Page
129/130 nous restitue cette retranscription de bribes
de textes provenant de Monuments thérapeutiques et exercices
des Indiens par l'Athenœum
de Berlin (Vol. I, 4° partie, avril 1854) "Ce
que nous pouvons surtout remarquer, c'est la manière dont
les Indiens se préparent à ces combats, et qui rappelle
les mouvements isolée de la méthode curative de Ling ; (ajoutons : et "... je considère cependant les formes de mouvements imaginées par Ling comme un complément utile de notre arsenal thérapeutique." Berend p. 289 de la restitution de Dally qu'il tempère en note de bas de page en disant "Qu'a donc fait Ling, en définitive ? Il a coordonné, d'une manière habile et savante, les rapports que Frédéric Hoffmann avait indiqué."
Communiqué du CFDRM : N'hésitez pas à nous communiquer toute information susceptible d'alimenter ce dossier.
Pas de publications connues sur le massage. – Traité sur la gymnastique sans appareil, Stockholm, 1836 qui tous les deux seront publiés par ordre du roi pour servir de règlement à l'armée et aux écoles militaires. – Traité sur les principes de la gymnastique, par Ling à Upsal , 1834-1840 achevé après sa mort Traité sur la gymnastique sans appareil, par Georgii et Liedbeck. – Traité sur les exercices corporels, traduit du suédois par Massman, Magdebourg, 1847, p. 79. Cité par Dally le cite dans sa Cinésiologie de 1857 pages 188 & 285, il l'appelle aussi (Les exercices du corps) et nous en donne un extrait issu de la page 64, voir p. 284. Bibliographie associée : – Kinésithérapie, ou traitement des maladies
par le mouvement selon la méthode de Ling par Georgii Ed. Baillière, 1847 TDM .
Les
élèves recensés de Ling : Liedbeck, Georgii, Branting et Massman.
Auteurs ayant cité : Pehr Henrik Ling Georges Berne Le
Massage,
p. 13
et probablement plus loin Dally dans sa Cinésiologie Ed. Librairie Centrale des Sciences, de 1857
Travaux numériques Dico interne : Pehr Henrik Ling Classification des massages Georges Berne Le Massage de 1984 p. 13.
Version papier disponible : Version numérique disponible : |
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