CFDRM > Livres de la bibliothèque > Tous les livres du XVIIIe siècle > fiche technique
Livre fermé à l'emprunt ; voir aussi (le Fac simile Ed. CPSIA) |
||
TITRE : Voyage aux Indes orientales AUTEUR : Jean-Henri Grose, traduit de l'anglais par M. Hernandez interprète du roi et collaborateur au "Journal étranger" de 1755 à 1779. Dédié à son excellence Mgr. J. Jaime Masones, de Lima et Soto-Mayor. ÉDITEUR : Desaint & Saillant. Date d'édition : 1758, 1ère Édition de la traduction anglaise publiée en 1757. Régime politique du contexte de l'ouvrage (en France) : Monarchie, Louis XV (Roi de France et de Navarre), (né à Versailles, 15 février 1710 il meurt à Versailles, le 10 mai 1774) — Roi du 1er septembre 1715 – 10 mai 1774. Voir : fac simile imprimé au 21èmee siècle par les éditions CPSIA TDM . Lieu d'impression : Londres et Paris LANGUE : français FORMAT : complet en un volume, in-12, 16,8 x 10,5 CM, XII-369 pages avec les tables. TYPE : Livre en un volume. ISBN : aucun Droits : libres Crédit photographique : Le CFDRM. Identifiant : http://www.cfdrm.fr Numéro d'archives : RELIURE : plein cuir à 5 nerfs et caisson de tire rouge ILLUSTRATIONS : non. ETAT : Coiffe manquante comme le stipule les photos du bas. |
Scan similaire mais non conforme. |
|
BIOGRAPHIE & THÈME : Voyage POIDS : Description : renfermant de curieux détails sur la flore et sur la faune des Indes orientales", notamment sur l'opium et le pavot. Grose entreprit son voyage en 1750. Après avoir visité, dans l'archipel des Comores, l''île Johanna dont il donne les principales caractéristiques, il débarque à Bombay puis se rend à Surate. Il offre un panorama de ce qu'il voit en matière de climat, de population, d'administration, de commerce ou de religion tout en décrivant des lieux plus singuliers, telle l'île Elephanta, ou en livrant des détails sur les mœurs, les bains orientaux, où l'on ""vous pétrit tous les membres"", les femmes des sérails, les danseuses ""si dévouées au public qu'elles ont fait vœu de débauche"", l'opium ou le bang, une herbe ""très désagréable pour le goût"" et dont les effets sont ""si violents qu'ils se terminent par une espèce de fureur et de rage"". ""Relation estimée, renfermant de curieux détails sur la flore et la faune des Indes orientales"" (Chadenat, 3236).
Livre en ligne sur : GoogleBook Edition de 1758, identique à celle disponible au CFDRM. Provenance : France Incorporation : mardi 2 février 2010 Accès à l'emprunt : non, (Argus de recherche 1200€) Statut de l'ouvrage : don Reconnaissance associative : faisait partie de la collection privée d'Alain Cabello-Mosnier. |
Voici ce que nous pouvons vous montrer de l'exemplaire du CFDRM
Restitution de texte par Alain Cabello-Mosnier. Je vous propose ci-dessous, en avant-première sur le net, l'intégralité du texte original concernant les massages que Grose aborde chapitre XI, page 174, dans son Voyage aux Indes orientales. Il nous montre bien le clivage qu'il y a entre l'Asie et l'Occident même si cela reste l'expression d'une époque. Le rapport au corps ne fut pas toujours le même et si dans cet ouvrage le mot massage n'est jamais employé, il apparaît sous d'autres vocables.
Voyage aux Indes orientales
Par Jean-Henri Grose Traduit
de l'Anglois par M. Hernandez
Dédié A Son Excellence Monseigneur D.JAIMEMASONES DE LLMA ET SQTQ-MYAOR, Gentil-homme de la Chambre de Sa Majesté Catholique, avec exercice; Lieutenant-Général de ses Armées ; Directeur Général de l'artillerie d'Espagne & du Génie ; Colonel du Régiment Royal-Artillerie, & son Ambassadeur Extraordinaire & Plénipotentiaire auprès de S. M. T. C. (Louis XV )
Page 174 On a tant de détails sur les bains de l'Orient, qu'il est inutile d'en parler. Mais les Orientaux pratiquent à Suratte (Surate) une espece d'opération qui n'est pas si connue en
Europe. Quelque voluptueuse qu'elle soit pour eux, ils n'y attachent aucune idée d'immodestie ou d'indécence. Voici ce que c'est. On est couché sur un sopha, & celui qui est chargé de l'opération, vous paîtrit tous les membres les uns après les autres comme si c'était de la pâte. Il tire les extrémités des membres sans faire de mal, mais assez fort pour faire craquer toutes les jointures des poignets, des genoux & même du col. On peut se livrer entiérement à eux ils ont de la plus grande adresse. On est persuadé que cette opération rend les membres plus souples & facilite la circulation des fluides, qui sans cela croupissent & n'ont pas leur mouvement assez libre à cause de la trop grande chaleur. Elle excite chez les Orientaux les plus délicieuses sensations. Elle leur fait éprouver-une tendre lan-
gueur, qui va quelquefois jusqu'à se pâmer & s'évanouir. Il parait que les Turcs ont puisé cet usage chez les Chinois. On a voulu me persuader, que s'il n'a pas lieu aujourd'hui en Europe, il parait du moins que les anciens Romains le mettaient en pratique. C'est sur un passage de Martial qu'on appuie principalement cette opinion. En le rapportant, je mettrai le Lecteur en état d'en juger. Percurrit
agile corpus arte tractatrix, Parmi les détails de luxe qui font l'objet des invectives de Seneque, on croit voir aussi la friction Orientale. An potiùs optem ut malacissandos articulos exoletis meis porrigam : Ut muliercula aut aliquis in mulierculam ex viro versus digitulos meos ducat. (2) Quoi qu'il en soit, cette opé-
ration est une des plus essentielles des barbiers, qui la font tous avec beaucoup de succès. Je dirai à cette occasion, que les barbiers d'Orient l'emportent pour la dextérité & pour l'appareil sur les nôtres. Outre qu'ils rasent avec beaucoup plus d'aisance, ils portent avec eux une toilette complette, composée d'un miroir de poche, d'un gobelet de cuivre de la grandeur d'un tasse à thé, de petites pinces & d'outils pour nettoyer les oreilles, couper les ongles &c. Il faut rendre cette justice aux Orientaux, qu'ils poussent plus loin que nous les recherches sur la propreté ; ce qui n'est pas étonnant chez un peuple qui en sçait plus que nous en fait de sensualité. Les femmes des Gentils du rang le plus honnête , ne font aucun scrupule de se baigner dans les rivieres en public & à la vue des
hommes : il est vrai qu'elles entrent dans l'eau avec leurs chemises ; mais dès qu'elles sont mouillées, elles se collent tellement sur le corps, qu'on voit la tournure & la forme de toutes leurs parties. C'est sans doute de là que les Sculpteurs Grecs ont tiré l'idée des drapperies mouillées, comme ce qui pouvait rendre plus précisément & sans indécence la nudité. Elles sortent ensuite de l'eau, & changent de linge pour en prendre de sec. C'est alors que les curieux sont en défaut, car elles ont un talent particulier pour en changer en présence de tout le monde, sans blesser la modestie.
Fin du texte nous intéressant.
(1) Il s'agit d'un épigramme du poète romain Martial à l'encontre d'un de ses riches contemporains dont voici la traduction "Une masseuse exerce son art léger sur toutes les parties de son corps, et promène sa main habile sur chacun de ses membres." La suite de cet épigramme que ne nous donne pas Guillaume de la Galaissière est tout aussi salée et contient d'ailleurs une autre entrée sur les massages reférencée par le CFDRM voir la suite. (2) Traduction "Appellerai-je de préférence de jeunes garçons pour m'assouplir les articulations ; ou bien, à défaut d'une femme, un homme changé en femme, pour détendre mes chers petits doigts ? Voir la suite de la Lettre 66 à Lucilius par Sénèque. |
|
|
|
|