L'obsolescence
programmée en massage
Par
Alain
Cabello-Mosnier. P/O le CFDRM
Libre de droits non commerciaux.
Rédigé
à Paris le : jeudi 27 novembre 2014
L'obsolescence
programmée en massage
Vous
connaissez désormais cette propension coupable
de l'industrie à systématiquement tentée
de limiter la durée de vie des objets sous lesquels
elle nous ensevelie avec notre complicité quasi
passive ?
Je
me suis alors demandé si l'on pouvait s'amuser
à transposer ce caractère vicié
au massage en particulier pour les masseurs,
masseuses
abonné(e)s à cette étrange habitude
sérialisée donnant sur des productions
de séances
d'une heure.
Vous
le savez, je suis un fervent adepte du massage
comminutif, c'est-à-dire fragmentables
à volonté par segments,
ma passion va toute à la libéralisation
permanente de ces pauvres séances esclaves de
nos horloges. Mais ici mon propos sera un peu différent,
l'heure, en tant que durée
étalon, est-elle seulement justifiable ? Tenable
? Souhaitable ? J'y pensais hier alors que j'allais
avoir un massage de trois heures quand cette
observation issue de l'histoire de nos professions m'est
venue.
_
Je pensais à cette ampoule de la caserne des
pompiers de LiverMore conçue à
Shelby en Ontario en 1895 par la ShelbyElectric
Company, et installée en 1901 pour n'être
quasiment jamais éteinte, elle brûle depuis
plus d'un siècle sans jamais avoir été
changée. Une webcam a même été
installée pour la regarder
; mais alors, si la vie de ces ampoules peut être
illimitée, pourquoi les industriels nous en diminuent-ils
artificiellement la durée ? La première
ampoule de ThomasEdison commercialisée
en 1881 avait une durée de vie de 1500h alors
que plus d'un siècle plus tard, les dernières
générations d'ampoules à filament
ne garantissaient plus que 1000 heures...
C'est
un des plus gros scandale de l'industrie moderne et
un vole collectif considérable sous couvert d'écologie.
Un siècle de recherches et de Révolutions
industrielles n'ont abouti qu'à la diminution
de la durée réelle de cette fabuleuse
invention mais alors, pourquoi faisons-nous la même
chose en massage ?
_
Vous connaissez l'indianiste Anquetil
Duperron (Abraham-Hyacinthe )
? Si vous êtes masseur
vous le devriez car c'est lui qui, pour la première
fois, a écrit le mot "MASSAGE"
en français, mais aussi à avoir employé
le verbe masser
et à en décrire l'action. Il revenait
d'un voyage d'Inde
avec dans ses malles des parchemins inestimables dont
les livres de Zoroastre qu'il traduisit en 1771 dans
Zend Avesta
TDM en
trois volumes. Dans le tome 1er, TDM page 333 (cccxxxiii) il
écrit : "...le Parse
me remit le nombril,
après m'avoir mâssé pendant
deux heures
; & je repris le lendemain mes occupations,
malgré tout ce que pût dire mon nouvel
Esculape."
Puis page 334 "Cette
opération dura deux grandes heures. Le Parse
était en nage,". En fait, le Zend et
l'ancien non de la langue iranienne avestique dans laquelle
est écrit le livre sacré des Iraniens
zoroastriens qui donnera l'Avesta traduit pour la première
fois par Anquetil Duperron.
Cela
signifie que le premier français, (comme Edison
dans son domaine) à parler de massage
dans la littérature, décrit une séance
de deux heures alors comment se fait-il que près
de 250 ans plus tard on patine toujours à répéter
cette rythmo-catéchistique horaire visant à
ressasser le temps toujours sur le même modèle
? Les industriels post-Edison avaient bien compris,
jusqu'à aujourd'hui, l'intérêt de
nous escroquer mais pourquoi appliquer au massage
ce qui n'est pas conforme à son esprit ?
Mes
ami(e)s notre propre Révolution a commençait
avec l'avènement de l'informatique, et se trouve
dans la nécessité de devenir absolument
professionnel(le)s et de renoncer à ce parjure
horaire.
Le
massage
doit devenir aussi LIBRE pour nos client(e)s que la
France à su l'obtenir pour ses citoyen(ne)s.
Bientôt, je vous préciserai les outils
de cette libération mais avant de l'être
physiquement, interrogez-vous intellectuellement sur
son impérieuse nécessité. Le
massage d'une heure est un coprolithe de l'industrie, c'est-à-dire
que l'on se conforme par mimétisme comptable
à un modèle nocif au massage violant toutes
les lois de la relaxation.
L'heure doit être laissée à la seule
discrétion de vos massé(e)s, de
leurs besoins, de leur budget, de leur gabarit, de leur
ressenti. Ce modèle est votre
tombeau.
Alain
Cabello jeudi 27 novembre 2014 |