CFDRM > Définition du mot massage

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Le massage dans le dictionnaire

Nous vous proposerons la définition des mots utilisés pour définir le massage, nous mènerons des travaux sur l'étymologie afin de remonter au plus près de l'origine de ces mots.

Massage : Agacement ; balancement ; Chatouillement ; Ecrasement ; Effleurage ; Férulation ; Flagellation ; Friction ; Frictionneur ; Froissement ; Frotter ; glissement ; gratter ; Iatraliptique ; iatralitarum ; Larchuna des Perse ; Malaxage ; Massage ; Massement ; Onction ; Passe ; Pincement ; Picottement ; Plissement ; Pselaphie ; Relaxation ; Relaxologue ; Rotation ; Roulement ; Succussion ; Tapotement ; Taxis ; Titillation ; Torsion ; Trituration ; Unctor ;

Personnes afférentes : Alipte / alipta ; Iatralepte / Iatralipte ; Empiriste ; Frictionneur ; Frotteur ; Iatraliptae [voir aussi Intraliptae] ; malaxeur (ex. chez Philostrate) ; Manieur(se) (ex. chez Diderot voir) ; Massagiste ; Masseur/Masseuse ; massothérapeute ; Modeleur(e) ; Paidotribe ou Pédotribe ; Palpeur(se) ; Percuteur ; Praticien(ne) ; Professionnel(le)s du sexe ; Psellaphe ; Relexologue ; Tellak ; Toucheur ; Tractator / tractatrix ; Unctor (unctores, & unctrices.

Massage en latin : malacas, malacisso : masser les membres, frictio, fricamentum etc

Étymologiquement, le mot "massage" prend ses racines :

Ces trois étymologies sont celles que l'on retrouvent partout sur le net mais qu'en est-il vraiment ? Le fait que le mot massage prenne ses racines dans ces trois étymologies est un fait, mais il est certain que leur chronologie diffère. A l'heure actuelle, le plus probable c'est que l'étymologie arabe est la plus proche, vient ensuite l'ébraïque, puis la grecque. Nous allons donc nous lancer dans un vaste chantier de pistage de ces étymologies et travailler sur une présentation plus panoramique, de l'histoire au long court du massage à travers les âges.

 

Les définitions de masser selon le TILF.fr verbe transitif.
Sens 1. désigne des personnes ou des objets qui sont rassemblées dans un espace réduit.
En peinture. Peindre par grandes masses, sans exécuter les détails. Voir Textes associés
Massé, -ée, participe passé : qui forme une masse. Rassemblé, entassé.

Sens 2. Exercer, avec les mains ou à l'aide d'appareils spéciaux, des pressions, des vibrations, des percussions sur les chairs d'une personne, dans un but thérapeutique ou hygiénique.
Par euphémisme, masturber, masser le sexe de quelqu'un. "D'une seule main comme ça en bas, elle me masse... «Je vais le dire à ta maman moi. Oh! là! là! le petit cochon!... Chéri petit cochon!..." (CÉLINE, Mort à crédit, 1936, p.222).

Par extension, frapper quelqu'un, le malmener.

Masser verbe intransitif
Au billard il s'agit de frapper la bille par un coup donné perpendiculairement au tapis, de manière à lui imprimer un effet de courbe. (Faire un massé)
Tope et masse est une Interjection désuète accompagnant l'acte de trinquer.
En argot cela signifié travailler qui pourrait peut-être prendre un sens érotique comme nous le retrouvons dans Rabelais tome 6, page 21 sur 9 volumes de 1823 par Esmangart et Eloi Johanneau chez Dalibon Fiche technique avec sacsacbezevesinemassé et foutimasser.

 

Texte en court d'écriture

Nous constatons au CFDRM à l'heure à laquelle nous travaillons ce texte que si l'on retrouve aisément qu'en effet, le terme massage n'apparaît qu'au 18e siècle, nous ne disposons pas de beaucoup de sources pour nous dire pourquoi et surtout qui l'emploie le premier quoi que nos travaux s'affinent sur Le massage au 18eme ? En fait, ce mot ne naît pas de rien, il découle du verbe masser, se masser au sens rassembler, "La foule se masse sous les fenêtres de l'Hôtel de Ville". Je ne vous donne pas là une des autres significations de ce terme mais bien la génèse du mot massage autour duquel le CFDRM s'est constitué et tel que nous l'utilisons aujourd'hui dans notre profession.

Qu'avons-nous d'autre ? En peinture il s'agit de former un paysage, un portait dans ses premières lignes, avant d'y ajouter les détails mais le principe est le même, il s'agit d'amener la couleur, de la rassembler, de la concentrer suffisamment pour lui faire former un thème. Au 18e siècle, nous assistons bien à une extension de sens ou plutôt à un affinage, qu'à l'émergence d'un nouveau mot. Masser la chair est bien l'extension de masser au sens de rassembler sous l'impulsion des doigts, des mains, afin d'en stimuler les tissus. Le terme préalablement utilisé était friction, du latin fricamentum qui reste toujours d'actualité aujourd'hui dans le massage dont il est devenu une des composantes. Frictionner signifie, frotter énergiquement, considéré à la fois comme agent de stimulation sanguine et tégumentaire, que comme un act permettant et accélérant la pénétration d'une substance dans la peau. Il s'agit bien là des objectifs de la friction mais ne suffisait pas à embrasser toute la palette de mouvements que permettaient ces manipulations comme le développe déjà Galien au 2e siècle ap J-C. Le célèbre médecin grec définissait déjà neuf modes différents de massage et explique alors que les frictions devraient avoir de beaucoup (sortes), avec des coups, des circuits de mains, qu'elles doivent porter non seulement d'en haut en bas et de ci-dessous en haut, mais aussi verticalement, obliquement, transversalement. Le mot trituration est également employé chez le médecin grec Paul d'Egine. Dans l'antiquité grecque, on parlait aussi de "pédotribe" que l'ai écrit aussi "paidotribe" (Les pédotribes possédaient et dirigeaient une école [...] On le nommait pédotribe c'est-à-dire Masseur de garçons parce qu'il devait frotter le corps des garçons avec de l'huile d'olive afin de créer de la souplesse ou avec de la poussière afin d'assurer une prise solide durant la lutte) [Histoire du sport, de l'antiquité au XIXe siècle par Jean-Paul Massicotte, Claude Lessard page 47]. En fait il s'agissait d'entraîneurs souvent à la tête d'une école de gymnastique. Néanmoins c'est au 18e siècle qu'on assiste à un affinement de sens afin de répondre à la variété du toucher mais aussi de ses objectifs. Si l'on rassemble à la fois les foules, les choses comme les couleurs sous le vocable masser, alors pourquoi ne pas l'étendre aux chairs que l'on pétries ? Justement, massein "Massage" en grec, procède de la même tectonique linguistique lui-même dérivé de pétrin et de son action, pétrir. Pétrir reste un mot très usité en massage toujours avec cette idée de concentration et de travail des téguments qui se trouve dans le mot masser bien qu'il ne soit pas à l'origine du mot massage comme on le présente souvent.
Anthropologiquement on voit bien là la permanence de la main et de toute sa symbolique.
Massage n'est pas très éloigné de main, de manus en latin ou même de métier, ministerum au sens de service, et même s'ils n'ont pas de liens linguistiques immédiats on en perçoit naturellement la proximité lexicale et la prégniance de l'action symbolique de la main.
Est-ce pour autant qu'il faut le voir partout ? La caresse est-elle un
massage ou ne doit-on lui accorder ce titre que lorsqu'elle ce double d'une intention technique ? Caresser pour assagir, pour communiquer avec autrui même spontanément ne contiendrait aucune part de technicité ?
Plus largement, est-ce que la caresse doit intégrer le tableau des gestes constituant le
massage ? Si tel est le cas, tout peut devenir massage comme autant d'alphabets possible formant des caractères pouvant prétendre tous à devenir langage puis écriture. Le toucher n'est pas massage même s'il est constitutif du massage. Pour masser il faut toucher, pourtant, toucher isolément ne peut constituer un massage. Peut-on en dire autant de la caresse ?

 

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