La mairie de Cannes pose
la question du pénis
Par
Alain
Cabello-Mosnier. P/O le CFDRM
Libre de droits non commerciaux.
La mairie de Cannes pose
la question du pénis
Rédigé
à Paris le : lundi, 13 juillet 2009
Je
poursuit ma réflexion au sujet du papier que
j'ai écris tout-à-l'heure sur le
Naturisme
interdit à Cannes. En
prenant cet arrêté municipal pour interdire
le naturisme
sur sa plage du Palm Beach en cette mi-juillet 2009,
la Mairie de Cannes repose malgré
elle la question de la place du pénis dans notre société.
Je dis malgré elle car il est évident
qu'en ayant même pas le recule nécessaire
pour se demander si les quelques plaintes qu'elle doit
recevoir chaque année probablement depuis de
le début doivent décider d'une tradition
et d'un droit plus ancien encore, il ne faut pas lui
prêter l'ambition de se questionner sur la place
du corps
dans notre société et ce qu'implique vraiment
le naturisme. Car enfin, au-delà du côté
folklorique des "Camps de naturistes" et de
l'organisation parfois très sectaire des associations
qui les dirigent, se pose des questions de fond sur
le devenir de notre nature et pour nous les hommes,
de notre sexe. Je parle de pénis
car c'est bien de lui dont-il s'agit, le mont
de vénus féminin n'a pas la
subversion d'un sexe masculin.
Le sexe des femmes est un sexe tut, un sexe virgule,
un sexe de continuité corporelle
contrairement à leur poitrine qui est une rupture,
une femme
nue est par nature consensuelle alors que pour l'homme
c'est l'inverse. Mais voyez, rien que la notion de "Camps"
pour naturiste en dit long sur le regard que nous portons
sur la nature et ce que nous en faisons. Mon sexe interné,
entouré de clôtures et de peines de prisons
pour les contrevenants indique bien l'espace policier
dans lequel nous entrons inexorablement. La simple vision
de mon sexe viril
de garçon
devient une atteinte aux bonnes moeurs.
Toucher
un sexe en France est, à ma connaissance, interdit
dans une enceinte professionnelle, c'est assimilé
à de la prostitution
et lorsque l'on voit que des Mairies en arrivent à
interdire, au début des vacances, le naturisme,
c'est-à-dire la simple vue circonstancielle de
la nudité de l'autre, plus que l'exposition volontaire,
cela m'interroge. En tant que masseur de massage
français touchant au sexe, je vois des corps nus en permanence
et conformément à ce massage,
je n'oblige ou n'interdit aucune tenue, slip,
serviette
ou rien ne change pas grand chose au vu de l'importance
pour le ou la massé(e)
d'être au plus proche de ce qui lui convient pour
ce moment. Depuis trois ans que j'exerce en institut,
une seule femme a souhaité garder son string
et peut-être trois hommes.
La nudité est parfaitement intégrée
par la majorité des gens en massage, c'est
un peu comme pour ceux qui aiment comme moi les hammams, alors
que je ne pratique pas le naturisme au quotidien, il
ne me viendrait pas à l'idée de garder
ma serviette
autour de la taille pour macérer dans ma sueur
alors qu'il y a dans cette démarche une part
d'hygiène
et de plaisir.
C'est extrêmement préoccupant de voir que
l'Etat n'est toujours pas fichu de statuer une bonne
fois pour toute sur ce droit fondamental à la
nudité pour tous. Le pénis doit être regardé
en face, ce sexe généitalisé,
qu'il soit celui d'un homme ou d'une femme doit sortir
de sa sphère sexuelle
pour ré-intégrer aussi sa place d'organe
passif et simple constituant de moi-même. Comme
mes mains, mais pieds, il a un rôle social.
C'est
un ruban de Möbius qu'il nous faut, nous
les hommes, apprendre à dissocier par delà
l'instinct.
Que le sexe ait son versant sexuel, ça on a cru
le comprendre c'est justement lui qui occupe invariablement
le devant de la scène, mais il dispose bien aussi
d'un autre versant qui lui n'est qu'une partie
anatomique de moi et plus largement part du corps social
auquel j'appartiens ? Ce pan-là n'est que graphie,
n'est qu'organe. Le parcourt d'un seul de ces versant
rejoint mécaniquement et indéfiniment
l'autre, mais il faut cesser de procéder
à cet épuisant arrêt sur image valorisant
la seule génitalité, ils sont liés
mais pas relié, lié parce que ce sexe
est un dans sa géolocalisation mais multiple
par son étude. L'esprit humain peut sans problème
envisager ce séquençage de façon
compréhensible de tous.
Si je veux solliciter sa face sexuelle, ok, je sais
comment ça marche on ne parle que de ça,
mais force est de constater, que lorsque je cherche
sa phase corporelle afin être "juste moi-même",
l'espace d'un moment, sans qu'on me poursuive avec mes
capacités de garçon,
cela devient compliqué et ça ne devrait
pas.
Lorsque
je me fais masser
le sexe ou l'anus dans le cadre d'un
massage
français je sais qu'il n'y aura
pas de finalité si mon masseur est professionnel
et je ne vais pas attendre ce moment où ma verge sera manipuler
pour espérer une quelconque délivrance
(1). On me dit que le sexe est intime
mais en massage français ont répond
que c'est donner bien peu de place à l'intime
que de vouloir le réduire tout entier à
une surface corporelle donnée et aussi étroite.
"C'est quand même une zone sexuelle",
et alors ? Mon sexe est aussi un appareil urinaire et
ce n'est pas pour cela que j'ai déjà pisser
dans la main du docteur qui me palpait
les testicules.
En tant qu'homme, il me semble pouvoir quand même
espérer davantage de considération que
cela et entendre partout qu'il me faut absolument cacher
mon sexe parce qu'il serait par nature tendancieux,
c'est une discrimination anti-masculine
qui devient intolérable.
(1) Voir Démystification systématique
de la charge corporelle en massage français.
Un
homme nu sur une plage n'est pas un sauvage surgissant
des forets du Vanuatu.
Il
y a une autre stupidité à laquelle je
voudrais tordre le cou, le sexe-sorcière faisant
peur aux enfants.
Ce qui effraye un enfant c'est ce qu'il ne connaît
pas, regardez comment ils réagissent devant un
étranger ? Présentez-lui pour la première
fois de sa vie un homme noir et vous verrez qu'il ne
sera pas avec lui particulièrement joueur au
début à moins qu'il ne soit très
sociable. C'est la découverte de l'inconnu qui
surprend plus qu'elle n'effraye à moins qu'elle
ne soit déjà associée à
la mesure de la conséquence ; un homme nu
sur une plage n'est pas un sauvage surgissant des forets
du Vanuatu. Faites mettre à cet enfant un nez-rouge,
cela ne le gênera pas pour descendre dans la rue,
alors ce n'est pas la présence de naturistes
qui va le déranger, c'est le fait de n'en avoir
jamais vu et cela n'est alors pas la faute des naturistes,
ce n'est pas la faute du corps mais celle des parents
et surtout de l'éducation qui les ont à
ce point contraints. Par contre, c'est l'événement
que cela suscite chez les parents qui va interpeller l'enfant
et l'amener à s'associer à leur inquiétude. Si
il se rend compte qu'il a vu quelque chose qu'il ne
devait visiblement pas voir et que cela crée
une émotion dans son entourage, alors il se sentira
vecteur de ce malaise et c'est cela qui le mettra en
port-à-faux. Mon sexe, le sexe en général n'est
pas mal-sain, c'est juste un sexe attaché à
tout un ensemble. Les enfants le comprennent parfaitement
d'autant plus que nous oublions qu'ils en ont aussi
un et comme pour le reste du corps ils ont tout-à-fait
assimilé que les adultes étaient porteur
de différences morphologiques avec des marqueurs
esthétiques
spécifiques. Son sexe ne peut être
le même que celui de son père.
Je ne vous parle pas là en adepte voyeur
du naturisme des autres puisqu'encore une fois, je ne
le pratique pas, je vous parle en tant que professionnel
du massage
obnubilé par la nécessité de mettre
sens sur l'exercice du corps en massage et de
tout masser au nom du vivant.
Être
nu n'est pas se montrer nu, et vouloir interdire le
naturisme,
c'est persister à me réduire à
quelque chose que je voudrais montrer là où
ma nature se contente de n'être qu'elle-même,
indépendamment de moi, de ce que je pense. Le
maillot
de bain ou le pantalon ne change rien.
La bite semble le dernier des boucs émissaires
lancé dans le désert du corps. Elle fascine
autant qu'elle épouvante, c'est un peu comme
les bourreaux
lorsque l'on faisait encore appel à leurs sombres
offices, ils étaient entouraient d'une crainte
mêlée de respect et d'horreur. Il reste
autour du sexe des "habillés
par principe", le souvenir de la terreur alors
que, lorsque que l'on regarde les sexes rasés
d'aujourd'hui, il me semblent qu'ils ont pas mal perdu
de leur superbe et ressemblent davantage à de
petits lapereaux blottis dans leur bocage qu'à
des exécuteurs du Roi. D'ailleurs, je me demande
si dans cette mode du tout rasage il n'y a pas inconsciemment
chez les hommes
la volonté de faire rentrer leur sexe dans le
rang comme quand on rasait la tête des enfant
dans les pensionnats pour lutter contre les poux.
Ce
qui est intéressant c'est que ce sont les hommes
qui ce livrent à cette anti-masculinité
par souci d'hétérosexualité
convenable et convenue que la défense du naturisme
masculin
ferait passer pour une faiblesse homosexuelle.
Après tout la nudité des femmes fut suffisamment
exploitée mais c'est justement le contraire du
naturisme dont je ne me fais pas le défenseur
pratiquant hormis en massage,
sauna et sous ma douche.
Le
naturisme n'est pas une pratique, c'est un état
naturel à la corporalité
et l'on ne peu être choqué par l'expression
passive de sa nature.
Quand
est-ce que le sexe sera enfin libre ?
Mais,
quand les hommes auront décidés qu'il
le soit et pour cela, ça demande non seulement
d'avoir des couilles mais aussi de les montrer et ça,
ben c'est pour l'instant interdit...
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Alain
Cabello mercredi 28 août 2013 |