Tableau
chronologique depuis les origines du massage
Par
Alain
Cabello-Mosnier. P/O le CFDRM
Libre de droits non commerciaux.
Rédigé
à Paris le : Dimanche 1 novembre 2009
Si
la vie est issue de la formation de l'univers, si l'homme
en est une de ses formes et s'il est le seul qui soit
capable de sonder son histoire, alors, les arts qu'il
professe pour se différencier du groupe auquel
il appartient proviennent de ces mêmes origines.
De même, le massage
parmi les hommes comporte sa propre génèse
indépendamment d'eux, remontant de fait à
la première seconde et devenant ainsi la matrice
du premier des massages.
Le
tableau chronologique que Berne
et Dujardin-Beaumetz
ont élaboré au 19ème siècle
montre bien cette persistance humaine à vouloir
saisir les cycles dans leur globalité et pour
cela, rien de telle que la chronologie à laquelle
les massages n'échappent pas. On part
des massages dits primitifs jusqu'aux techniques
actuelles les plus élaborées de l'époque
moderne, même si elles sont la modernité
de la fin du 19ème siècle, les massages
n'ont que peu évolués depuis, de la kinésithérapie
en passant par le massage
cardiaque, le 20ème se nourrit
encore allègrement de son facétieux prédécesseur.
Ce tableau mériterait sans doute une version
actualisée et plus nuancée en étoffant
les périodes
et en abondant celle du moyen-âge
qui reste outrageusement vide, mais pour autant, il
m'a semblé que le 21ème se devait, à
son tour, de proposer une chronologie plus large peut-être
qui engloberait l'humain, le vivant
et l'inerte.
En effet, de tout temps l'homme
a tenté de se situer au centre de toute chose
et même de s'auto-proclamer Élu voir Deus.
Galilée,
Darwin, ainsi que les milliers d'autres qui suivirent
n'eurent de cesse de nous éloigner de la désignation
miraculeuse pour nous replacer dans le jeu du vivant
comme une des composantes. Aujourd'hui, on ne parle
même plus d'arbre de la vie tel que
proposé par Darwin,
avec un homo
sapiens sapiens tout au sommet, victorieux
et arrogant mais d'un buisson
disposant d'un centre commun aux animaux, aux végétaux,
aux bactéries et aux archées. La périphérie
de ce buisson serait formée par ceux qui perdurent,
et de l'homme, de la mousse ou du crocodile, nous ne
serions, au sommet de notre branche, qu'un bourgeon
parmi d'autres en évolution perpétuelle,
chacun à son rythme. Alors, si nous consentons
à cette révision statutaire pour mieux
appréhender notre environnement, puisque l'homme
en maturation prend conscience de la nuisance de ses
comportements, qu'en est-il de la génèse
des massages si il nous prenait de les distinguer
de-même ? Devons-nous nous arrêter aux primitifs
Mulgaradocks
de la nouvelle-Hollande dont nous parlent Berne et Dujardin
alors que de partout ces hiérarchisations au
sein d'une même espèces ne tiennent plus
? L'arbre des massages ne doit-il pas à
son tour se réformer pour donner un buisson facile
à comprendre par tous ? Est-il difficile de conceptualiser
que le massage pratiqué par l'homme contient
sa part de réactions assimilables à des
formes basiques de massages voir, qu'il peu aussi
être "extra corpus", c'est-à-dire
se dérouler au sein de corps improbables pouvant
ne pas contenir la vie biologique telle que nous l'entendons
?
Les
datations que l'on donne souvent à la cantonnière
pour légitimer telle ou telle pratique de massage
ne sont que la fabuleuse exhumation de traces peintes
ou écrites comme preuve de leurs origines mais
nullement de l'ancienneté de la pratique. Comment
suivre dans le temps le parcourt de la caresse ? Un
massage devant un feu de bois ne restituera jamais
aux archéologues que l'emplacement d'un foyer
devant lequel il eu peut-être lieu, la fossilisation
du charbon, d'une graine qui peut-être pourra
nous renseigner sur ce que mangeaient tel groupe humain,
mais rien sur le touché des hommes.
Alors, jusqu'où peut-on se permettre de remonter
pour isoler les premières manifestations du massage
? A l'homme vu comme initiateur de toute chose ? Nous
avons déjà fait cette erreur, l'homme
étant un animal on peut se risquer sans trop
de peine à considérer que le massage,
s'il est 'touché', est partagé avec l'ensemble
des vertébrés. Nous risquerons-nous alors
à y mettre tous les animaux sans distinction
? le vivant dans ses formes unicellulaires doit-il en
être exclu ? et le minéral ? Mais bon dieu
d'où remonte ce fichu massage, à
la première impulsion électrique au sein
du premier des atomes ? bien sûr le massage
tel que nous le concevons aujourd'hui est dissécable
jusqu'à l'extrême, on peut tenter de le
simplifier pour en remonter la source la plus improbable.
Le massage remonte au big-bang et si il s'avérait
que Big-bang il n'y a jamais eu mais que la formation
de la matière s'est faite autrement, et bien
le massage prendrait son impulsion à ce
moment-là, il est l'accompagnateur de l'origine,
il est matriciel.
Organisation
des massages Au regarde de
cela, je propose d'établir en cinq périodes,
ou strates, ce parcourt des limbes originelles aux massages
des humains, je les décline ensuite de façon
plus détaillée dans les paragraphes qui
suivent :
Le Primo-Masso-contact évoque
tout ce qui engage le contact de la matière
bien antérieur à l'apparition du vivant.
La première impulsion électrique entre
deux atomes constitue un masso-contact.
Une météorite qui s'écrase
sur une planète initie une friction dont
le seul mouvement de matière engendre un
masso-contact, un massage de matière.
L'Antéro-massage est
un contact primitif au sein du vivant incluant les
mouvements cellulaires primaires, électriques
et/ou physiques.
Le Proto massage,
englobe tout ce qui amène le touché, intentionnel
ou non, inclus l'ensemble du règne animal,
homme
compris. Les antennes de deux fourmis qui se touchent
pour communiquer est un proto-massage.
Le Primo-massage,
est la première forme primitive de touché
intentionnel, quel qu'il soit chez l'humain. L'exercice
de ses sens
au quotidien, la caresse, la sexualité, et
tout contact de peau à peau.
-
Pour
vaincre les résistances de l'esprit je commencerais
par définir la période actuelle du massage
tel que nous le connaissons pour aller vers ses origines
afin de vous donner le schéma global.
5 Le
Massage comprend
toutes les techniques connues de touchés communicationnels
et intentionnels élaborés par l'homme
dont la forme la plus connue évoque un ensemble
de techniques d'origines culturelles différentes
visant des objectifs thérapeutiques, préventifs
et de relaxation parfois corrélés à
des sexualités pratiques. Lors de l'étude
de ces massages
nous avons une juste radiographie de la façon
dont les civilisations ont approcher le corps, avec,
selon les époques, des préoccupations
plus médicales, philosophiques ou de bien-être.
Il est naturelle de voir aujourd'hui, alors que la médecine
prend désormais en charge de façon satisfaisante
nos pathologies, que nous allions vers le versant relaxation.
Tous les peuples disposant de ressources correctement
exploitées et d'une stabilité politique
ont donné dans une production artistique parfois
inégalée et aujourd'hui, il est prévisible
que la multiplicité de ces massages dans
des sociétés qui les acceptent complètement
donne une production nouvelle de formes artistiques
rejoignant la danse, le théâtre, la peinture
etc... La sexualité dont les principes du
massage sont conscientisés rejoint cette
catégorie, communicationnels et intentionnels.
Il y a une autre sorte de massage évolué
dans ses techniques
que l'on rechigne à reconnaître comme telle
tant elle est aux antipodes de l'image que nous voulons
nous en faire, c'est la torture.
Je veux sans détour la placer dans cette strate
car elle illustre merveilleusement l'ambivalence même
de nos sens et de leur utilisation.
Ces formes de massages ne doivent pas cacher la part de violence
qui les distinguent des autres tout en les impliquant.
Les massages contiennent leur part de tanatos, de force
de mort, consciente ou inconsciente. Le massage pratiqué
sous la contrainte économique, prostitution,
manque de formation, induit une part de pression
subit qui comporte son lot de sape.
Et puis il y a des formes encore plus aboutis
de massage
pervers tel que le cinéma par exemple nous en
donnera une superbe illustration avec des massages s'avérant
mortels, violents, mais la plus symbolique
de ceux-ci est la torture.
C'est prendre les mêmes techniques que le massage mais
pour en détourner ensuite la finalité
profonde en utilisant les sens exacerbés non
plus pour aboutir à un sentiment de relaxation
mais en les excitant jusqu'à l'obtention
de la douleur et de la mort. La mort étant une
forme ultime de massage.
4 Le
Primo-massage, c'est le stade premier du massage intervenant comme un intermédiaire
qui se situe juste en-dessous du massage techniques
et élaboré, il se manifeste par toutes
les formes primitives de touchés
intentionnels, quels qu'ils soient chez l'humain. C'est
l'exercice de ses sens au quotidien, la caresse, la
sexualité,
et tout contact impliquant le peau
à peau, fut-il violent
ou mortel. En linguistique, on utilisera souvent
un terme pour qualifier son contraire à l'exact
opposé de son sens premier, le mot massage le sera
pour parler de rixe, de bagarre, de violence urbaine
souvent d'ailleurs corréler à un autre
terme très proche et beaucoup plus commun qui
nous parlera davantage, celui de friction.
3 Le Proto massage, englobe tout ce qui amène le touché, intentionnel ou non, inclus l'ensemble du
règne animal, homme compris.
Les antennes de deux fourmis qui se touchent pour communiquer
est un proto-massage. Le touché
mais aussi la parole sont massoïde,
c'est-à-dire ayant une forme primitive de massage comme
Marcel Jousse
le développe sans le vouloir dans son domaine
qui est celui de la linguistique dans son livre, La manducation de la parole Ed. Gallimard 1975 qui place le mouvement de la
bouche pour s'exprimer parmi les gestes anthropologiques.
Le geste, le mouvement sont ce qui distingue le massage
d'un non massage. Ici nous parlerons davantage
de gestes biologiques simples. Des singes qui s'épouillent,
la joute ludique d'un groupe de lionceaux, une punaise
d'eau confrontée à un végétal
qu'elle évalue par le contact, deux hommes qui
se touchent, font partis des matériaux
qui constituent cette décomposition anatomique
destinée à isoler chaque élément
du massage.
2 L'Antéro-massage est
un contact primitif au sein du vivant, jusqu'à
LUCA (Last Universal Common Ancester), qui est la cellule
originelle, premier ancêtre des eucaryotes, des
archées, ou des bactéries. Cet Antéro-massage
inclue les mouvements cellulaires primaires, électriques
et/ou physiques.
1 Le
Primo-Masso-contact
est un Masso
prima materia, un massage de
la matière originelle lors de sa formation. Tout
ce qui est mouvement, s'entrechoque, se percute, s'écrase,
s'agrège, se dissous, se heurte, s'illumine,
est le berceau des massages. Nous ne pouvons
alors plus parler de vivant mais de champs liés
par une cinétique ou une forme de déplacement
d'information à l'échelle atomique. La
première impulsion électrique entre deux
atomes, une météorite qui s'écrase
sur une planète initie une friction
dont le seul mouvement
de matière engendre un masso-contact, un massage
de matière. Je place ainsi le contact
comme l'ancêtre du touché sensible.
Voilà,
je vous livre ma thèse et vous laisse bien sûr
régir à son sujet, soit pour la contester,
soit pour l'amender ou l'adopter mais accepterons-nous
de nous laisser déposséder d'une partie
du massage en tant qu'homme
au profit d'autres espèces jusqu'à le
partager avec la poussière ? Peut-on comprendre
ce que nous sommes sans accepter que la (radix nostrorum
corporum), la racine de nos corps vient de la diversité
de la vie et que c'est elle qui nous a soufflé
l'essentiel de ce que nous savons ? C'est chacun,
à sa mesure, de participer, tout au long de sa
vie, à amasser les pierres nécessaires
à l'édifice de l'espèce à
laquelle nous appartenons afin d'accumuler les savoirs
qui nous distinguent vraiment des autres formes de vie.
Dimanche 1 novembre 2009 Cabello
Alain
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