Morale, Éthique et Déontologie en massage.
Un
jeu de distinction pour tous.
Par
Alain
Cabello-Mosnier-Bourlioux. P/O
le CFDRM
Libre de droits non commerciaux.
Rédigé
à Paris le : lundi 27 février 2012
Préface
Ces
mots plus grands que moi font leur vie à mon
insu mais mon métier de masseur
insiste pour que j'y revienne inlassablement. Mon corps
exige des réponses et ces réponses sont
là, quelque part. Si ces mots plus grands que
moi sont écrit pour être lus, par conséquent,
ils doivent me devenir accessibles simplement. J'ai
pris mon tabouret de masseur, je me suis assis et j'ai
dis : Éthique, qui es-tu ? Alors je me suis
astreint à poser, dans le secret de mon disque
dur puis enfin ici, le plus élégamment
possible, une base de travail, un métier de tisserand
monté en public pour tenter de définir
avec vous, quelle différence je pouvais faire
entre Morale, Éthique
et Déontologie
en massage et ce que je pouvais bien en tirer dans mon
quotidien de masseur installé en institut depuis
2007.
Je
questionne les grandes lignes de la philosophie qui
sillonne les chemins de traverse du massage en essayant
de les rendre audibles par toutes et tous. J'écris
ce que me dicte mon esprit (j'en profite pour rappeler
aux professionnel(le)s et j'interroge des concepts faits
de réponses et de nouvelles questions dans ce
qui s'apparente à un bien étrange jeu
de stratégie.
——
Introduction -
Développement - Conclusion.
Être
masseur
me confronte et me conjugue tout autant à l'autre,
je suis l'un, je suis l'autre, singulier mais participant
à des flux d'intrants, d'extrants dont les mécanismes
m'échappent tout autant qu'ils me formulent.
La seule utilisation du verbe être pour qualifier
ma profession, (Je suis masseur) est déjà
en soi la source de l'inextricable, de l'insoluble qui
fonde mon altérité. Être vis-à-vis
de l'autre, être au-delà de l'autre, par-delà
l'autre semble vouloir définir l'exercice de
rester soi tout en étant qu'un simple rhizome
au sein d'un tout. Je suis un neurone dans sa résille
sociale pour lequel écrire relève de l'influx
nerveux, passant à ceux qui me lisent ce que
j'ai perçu d'un environnement type que j'exploite
en partage avec eux. Je pense aussi parce que
vous êtes vous aussi masseurs ou
masseuses.
Je
ne souhaite pas que ces écrits soient la juxtaposition
de post-it qui se seraient épaissis avec le temps,
je veux qu'un ton nouveau puisse exprimer les courants
phréatiques qui s'exercent en souterrain de chaque
massage, avec lui ou malgré lui et dont je suis
le spectateur parfois malheureux. Spéléologue
passionné, le masseur constate les influences
de ce manque de connaissances des profondeurs des corps
que nos doigts sondent parfois sans même s'en
rendre compte, intervenant dans l'intime comme un derrick
forant sans cesse les sanctuaires de l'antarctique,
les yeux rivés sur ses comptes de résultats,
mais ininstruit plus qu'indifférant aux effets
qu'il occasionne.
Masser
est l'occasion de ce confronter à cette nature
si réaliste du corps
qui voyage, mais il faut aussi parfois se poser, un
carnet à la main, et savoir faire parler un intime
raisonnant de milliers de mots justes. Je les connais
ces mots puisque mon corps les contient, tu les connais
ces mots puisque ton corps les contient, sussurés
tout le temps mais chassés toujours jusqu'à
ce qu'il s'inquiète de n'être jamais que
le corps d'un mortel, alors mes mains si bavardent sur
des corps en silence, abandonnent la pudeur de ne dire
que par le geste ce que la parole peut répéter
au risque de sembler insistant.
Ce
texte est mon développeur-d'idée, chaque
paragraphe est presque le synopsis d'un ouvrage, si
tant est que l'on veuille en exploiter les propositions
et je me délecte déjà d'écrire,
au nom de mon métier. C'est une base de travail,
quelque chose d'où je peux repartir à
tout instant dès lors que mon cerveau voudra
bien s'immiscer dans ce ductus
de pensée et j'en ai déduis que si cela
se présentait comme un atelier de l'écrit
duquel on peut entrer ou sortir sans prévenir
pour prendre ce dont on a besoin, d'autres pourraient
peut-être à leur tour saisir les outils
que j'ai dégagés pour instruire à
leur manière notre communauté de masseurs
qui, nous le savons bien, manque cruellement d'intellectuel(le)s.
L'homo sapiens sapiens est un manuel par défaut
doublé d'un intellectuel par destination,
mais les masseurs persistent souvent à se focaliser
sur ce que la tête a en surface de beauté
et de sens pour oublier ce qu'elle contient. Les cinq
sens,
disons d'épinal, que propose le corps pour s'orienter,
_même si à l'heure de l'haptique,
cette notion a bien changé, _ sont tous rassemblés
sur le visage. Pourtant, dès lors qu'il consent
à sortir du sens prestigieux qu'on prête
au cerveau pour le mettre sur le même plan qu'un
sens en sus qui nous ouvre une qualité de perception
nouvelle par le jeu des concepts, penser son environnement
pour l'expliquer au plus grand nombre devient alors
nécessité.
Introduction - Développement - Conclusion.
-
Morale
; Éthique
; Déontologie.
Morale, Éthique et déontologie
en massage,
laquelle choisir pour diriger ou plutôt
étayer notre quotidien professionnel ?
L'exercice dans
lequel je me propose d'entrer avec vous n'est pas académique
et dénué des connaissances profondes qu'exigent
habituellement une telle initiative, mais quelle liberté
qui ne s'exerce pas peut encore honorer l'homme qui
la porte, soit-il masseur,
et qui se penchera sur nos métiers si ceux qui
l'exercent rechignent à participer au questionnement
de chacun ? Le risque d'être contesté n'a
pas le poids d'un scrupule
face à l'assourdissant silence de ceux qui se
taisent.
- Morale ; Éthique ; Déontologie.
La morale.
Paul Ricoeur
écrivait en 1990 « Faut-il
distinguer entre morale
et éthique
? A vrai dire, rien dans l'étymologie ou dans
l'histoire de l'emploi des mots ne l'impose : l'un
vient du grec, l'autre du latin, et les deux renvoient
à l'idée de moeurs (ethos, mores) ;
on peut toutefois discerner une nuance, selon que l'on
met l'accent sur ce qui est estimé
bon ou
sur ce qui s'impose comme obligatoire. C'est par convention
que je réserverai le terme d'« éthique »
pour la visée d'une vie accomplie sous le signe
des actions estimées bonnes, et celui de «
morale » pour le côté obligatoire,
marqué par des normes, des obligations, des interdictions
caractérisées à la fois par une
exigence d'universalité et par un effet de contrainte.
»
Le
terme de morale a toujours eu chez moi une connotation
primitivement religieuse et très tôt je
l'ai évité pour ce qu'il charriait d'impliquants
historiques basés sur l'exclusion de celui ou
de celle qui ne s'y conforme pas. Mais très vite
mon esprit, à la suite de l'art du Massage-Français
que je développe, est revenu avec ses kit de
signifiants moraux auxquels il me fallait bien répondre.
A vrai dire, rien
dans l'étymologie ou dans l'histoire de l'emploi
des mots ne nous impose de faire une différence
entre morale et éthique nous dit Paul Ricoeur, mais nous
voyons bien que les mots possèdent leur propre
charge sociale, culturelle et que ceux qui disposent
d'une telle amplitude au point d'en avoir modifié
l'histoire des hommes ont laissé une emprunte
certes similaire mais pourtant pas identique. Alors,
morale, éthique, ou déontologie,
laquelle choisir pour diriger ou plutôt étayer
notre quotidien professionnel ? Qu'elle base donner
à ces mots en massage ?
J'ai
pris mon tabouret de masseur, je me suis assis et j'ai
dis : Morale, qui es-tu ? « Je suis ce que
vous avez fait de moi afin de penser la nécessité
du bon validé par d'aucun comme valable. »
Si telle que la défini
Paul Ricoeur
la morale s'impose comme obligatoire, avec son lot de scansion normative,
d'interdictions caractérisées à
la fois par une exigence d'universalité et par
ses effets de contrainte, alors seule laissée
à l'appreciation de chacun elle peut s'exprimer.
Mais comment
mesurer la pertinence de la direction qu'elle me suggère
si je ne l'éprouve jamais que comme une intuition ? En un mot, si la morale
n'a pour moi qu'un sens intuitif comment l'éprouver
? Le passif historique, religieux, spirituel doit être
conscient pour être tout-à-fait valide
dans ma chaîne décisionnelle même
si je lui concède une part métaphysique
qui m'échappe toujours pour ne pas être
croyant, elle contient des informations qui me conditionnent
que je le veuille ou non, malgré moi. L'assujettissement,
c'est-à-dire la soumission à sa loi, possède
une part d'inconnu à laquelle on soumet son libre-arbitre
mais qui contient néanmoins en germe la nature
de sa révolte. La monnaie de la Morale c'est
la Valeur
et leur application, leur respect alors que l'éthique fait appel
à l'idée d'Exigences
plus consommatrice d'énergie, de mobilisation
de soit.
De
plus, comme à beaucoup de masseur,
ces questions reviennent inlassablement frapper à
la porte de mon esprit et l'idée de Dieu m'est
devenue avec le temps, l'image d'un renoncement conceptualisé.
Si l'on me permet cette irrévérence, lever les yeux au ciel pour interroger
une "Phantasmata",
une "image sans consistance" qui pense en
nous, est davantage pour moi l'ironique illustration
de ce qui s'apparente juste à une impossibilité
anatomique de regarder ce que l'on questionne et qui
se trouve en réalité juste derrière
mes deux globes oculaires, je parle de mon cerveau.
Si nous avions cette capacité de regarder notre
cerveau en face alors je pense que l'image d'épinale
du Martyre interrogeant l'Esprit-Saint siégeant
au ciel deviendrait celle d'un Œudipe aux globes blancs
interrogeant son cortex. Mais si cette forme de
Dieu, stimulant par les réponses qu'il m'apporte,
n'est plus qu'un réseau neuronale et gliatique
et que ma prière se fait impulsion électrique
entre deux synapses, cette part de moi ne peut s'extraire
pourtant tout-à-fait de l'espace que lui aménage
ce même auquel s'identifie la valorisation
du groupe. La valeur groupe est la pluralité
des perceptions et parmi celles-là, la spiritualité
me paraît une forme engagée d'intelligence
et jamais je ne regarderai avec condescendance une vie
monastique tant l'ascèse que nécessite
l'écriture, la lecture, mais aussi quelque part
le massage, se confond avec la forme, même si
le fond ne constitue pour moi qu'une autre voie aux
interrogations humaines.
Mais
alors où est ce caractère d'universalité
que constitue la morale dans l'exercice ardue de la
réflexion déduite de toute éthique
puisque l'objectif ici est de les distinguer ?
Le massage procède
par la confrontation des corps dans un idiome qui lui
est propre et dont les forces qui parfois s'opposent
instrumentalisent son libre-arbitre. Masser
c'est être dans un autre qui vous investi en retour et dans le cas présent,
la morale est cet autre qui occupe une parcelle de mon
champs de pensée démissionnée de
toute interrogation. Bien sûr que la morale se
questionne mais c'est elle plus encore qui réussi
le tour de force de vous amener à reformuler
votre posture en adoptant des figures imposées,
les siennes. Ce
qui s'impose à moi comme quelque
chose que je perçois d'obligatoire, comme une nécessité
de genre est l'expression de ce que l'on attend de moi
et non le résultat de ma propre altérité.
Ce n'est pas un moi qui pense mais un moi qui répète.
Là l'homo sapiens
sapiens se questionne : Essayons ici de spécifier quelle est cette idée
d'une confrontation
des corps
disposant de son propre idiome ? Une question porteuse
de sens est l'illustration de sa nécessité
absolue à être formulée et donc
à lui amener une réponse. La particularité
des pratiques qui touchent au corps est qu'elles sont
fondées sur des acquis de genres, sur des modes
de communications qui échappent souvent à
notre entendement immédiat un peu comme une sorte
d'infa-langage qui vient de lui-même, une transcendance
de l'inné. L'idiome
en massage est non pas tant le re-jeux des corps par
les mouvements que l'on connaît, que le ductus
technique qui fait qu'ils s'expriment. C'est la double appropriation
du ressenti dans ce qu'il a de nécessaire au-delà
de toute intention formelle. C'est le mécanisme
qui se délie au passage d'une main mais en négatif
de ce que la technique cherche à faire. Plus
largement, il se constitue en un méta-langage
inhérent à de nombreux autres domaines,
il ne s'agit pas ici de glorifier les pouvoirs réels
ou supposés du massage mais juste de les spécifier.
J'ai l'étonnante
impression d'être le premier à tenter cette
jonction, je me trompe très probablement mais
ma tentative de décrire le massage en-deça
des philosophies qui souvent les structures, et au-delà
des techniques qui les fonts se décrire, me semble
à l'instant étrangement nouveau. Bref,
méfions-nous des effets d'optique de l'écriture
et en disant cela je souhaite juste signifier qu'il
y a peut-être ici un champs inexploité
de l'analyse générale des massages. Le
caractère d'universalité
que constitue la morale dans l'exercice ardue de la
réflexion déduite de toute éthique
se trouve dans le renoncemement à sa subjectivité
pour rejoindre une posture collective de la faute. La
morale est selon moi une forme exacerbée de l'exaltation
de la perception que l'on se fait de cette faute construite
autour d'un impératif catégorique de la
catharsis. Cette catharsis
dans sa forme aristotélicienne est le transfère
d'un afflux d'émotion contrariées dans
la représentation théâtrale de la
mise en lumière de l'inexprimable qui trouve
ici sa raisonance dans le meurtre, la vengeance. La
morale c'est faire ce qui est décrété
comme bien au nom de l'universalité
d'un dualisme manichéen (Bien/mal ; gentil/méchant
etc) destiné à toujours extraire d'une
gangue fautive un idéal imposé. Ce qu'il
faut faire c'est le bien, le mal l'est par nature, on
ne peut rien tirer de lui, il n'y a pas d'autres voies,
mon libre-arbitre s'éteint.
Quelle est la nécessité
de la morale ?
Là où la
morale impose, l'éthique propose mais encore
une fois elle n'est pas à préférer,
ou à établir dans une échelle de
valeur, il s'agit juste de
les connaître toutes les deux pour tenter d'en
estimer la force d'attraction et les contraintes qu'elles
exercent l'une sur l'autre. Sur une planète des
comportements nous aurions au pôle Sud la morale
connu pour être le plus froid, au pôle Nord
l'éthique et à l'équateur la déontologie.
Entre ces zones géographiques évolue le
vent des comportements qui diffère chez chacun
d'entre-nous à cause de la topographie de nos
vies, des reliefs de notre éducation sur lesquels
nous sommes en mesure de peser en orientant nos choix
profonds, en les motivants d'expériences. La
morale influe sur l'éthique qui, [la morale],
calque ses choix sur une base sociale plus large et
valorise le bien pour l'une, le mieux pour l'autre ce
qui donne l'impression qu'elles vont dans le même
sens à ceci prêt qu'elles ne vont pas dans
la même direction. La
première va sur la mise en cohésion de
l'être avec le groupe et l'autre est la scission de l'individu avec
ses appartenances d'affectation pour instruire sa part
de singularité.
C'est cette propension paradoxale avec sa nature que
la morale trouve dans son commerce avec l'éthique,
elle s'approprie par ce subterfuge de prolongation l'articulation
qui lui manque pour s'exprimer dans l'espace. Ainsi,
le Sud ne peut s'extraire du Nord et ne souffre aucune
préférence, ils sont le climat naturel
de la pensée et préside à l'orientation
de nos choix.
Le grand atout de la
morale c'est la largeur de son socle commun auquel on
adhère par défaut en se glissant imperceptiblement
dans l'éducation mais au moins dispose-t-on d'une
base sur laquelle s'appuyer. L'éthique
viendra en pondération.
Comment s'exprime-t-elle
en massage ?
Le froid de la morale
nous paraît à ce point rigide qu'il contraint
nos avis mais j'en conceptualiserais
tout de même la nécessité par la
représentation symbolique de la borne milliaire
des romains qui nous sert encore aujourd'hui pour marquer
le kilomètre.
La morale est une compteuse
de kilomètre, une sorte de poissonneuse des Lilas
[station de métro parisienne qui, versus masculin
"poissonneur des Lilas" est une chanson de
Gainsbourg pour ceux qui ne seraient pas de culture
française], garante à chaque station de
la validité des repaires historiques et culturels
que nous avons, et entre lesquelles nous voyageons en
permanence. Lorsque l'on évolue dans le wagon
du massage nous nous confrontons en continue à
ces paysages multiples de réflexions sans lesquels
nos comportements seraient sujets à des sauts
d'humeur très déstabilisants pour nos
proches.
LA FAUTE
en morale
Ou, un exemple concret qui s'applique au
massage.
La faute est un exemple
concret de l'implication de la morale en massage, elle
s'immisce dans un jugement
de valeur
qu'elle décrète vicié, ce en quoi
elle a raison mais pour en imposer un autre, elle associe
la notion de groupe-sanction et révèle
la conséquence là où l'éthique aurait parlé
d'erreur et la déontologie
de manquement.
La faute engage un pré-requis morale déjà
établi comme par example un rapport sexuel en
massage dès lors qu'il n'est pas prévu
dans un déroulé technique et en biaise
la finalité de l'instant. La faute va faire plus
que d'en apporter le constat, elle va en aggraver la
dérive en ajoutant le poids de l'éducation,
de la tradition des valeurs pour justifier de leur
pertinence. La culpabilité va l'emporter sur
la conscience froide d'un comportement inadéquat
avec pour effets corollaires d'emballer tout un mécanisme
de regrets axés sur la sanction-réflexe
là où l'on aurait besoin d'en étudier
les causes.
Comme il est utile
de différencier la philosophie qui préside
à la destinée des hommes proposée
comme un ensemble de concepts décrivant les grandes
lignes de la pensée, et les philosophies qui
oeuvrent en souterrain à l'expression de bien
des massages traditionnels, il faut distinguer les deux
mouvements de la morale qui les nourrit. La moralité
de la philosophie comme courant de pensée me
semble intrinsèque au concept qu'elle défend
et parfois contraire, alors que la philosophie qui accompagne
comme une longue vertèbre les massages depuis
les origines me paraît unidirectionnelle et constante
allant pour chacune d'entre-elles, dans le sens de la
recomposition du corps-énergie en direction du
pur équilibre qu'on appel vulgairement le bien-être.
Est-ce
que la morale se dissocie de la philosophie et qu'est-ce
qui l'en distingue ? Il n'y a pas de philosophie sans
morale aussi contestable soit-elle par contre il peut
y avoir une morale distincte de la philosophie passant
d'un jeux d'idée à celui de la spiritualité
qui représente le plus grand vivier de directives
morales. Ce qui les distinguent c'est leur nature, l'une
terrestre et l'autre céleste, la première
pensée, théorisée, la seconde révélée.
La
morale est-elle subordonnée à la philosophie
? Dans l'acception que je lui prête ici, non puisqu'elle
engendre tout un courant de pensées parmi lesquels
se trouve la philosophie.
Je
reste là au raz des paquerettes des débats
qui se poursuivent encore de nos jours, mais quitte
à passer pour un Grigori Potemkine au pieds nus,
masseur
de son état, je vous restitue ma propre vision
des concepts tels qu'ils s'ordonnent dans ma tête
et comment je les emboîte pour y faire entrer
le massage. J'espère juste avoir des contradicteurs
en mesure, non pas de me donner tors ce qui serait un
moindre mal, mais de m'apporter la raison sans laquelle
toute erreur et vouée à être crue,
au discrédit de tous bien sûr mais pire
encore à celui des arts que nous défendons
si passionnément, et ce serait alors mon moindre
bien que de m'être trompé si tant est que
l'on me rectifia. Qu'importent les hommes tant que vivent
les idées.
*********
- Morale
; Éthique ; Déontologie.
L'éthique
J'ai
pris mon tabouret de masseur, je me suis assis et j'ai
dis : Éthique, qui es-tu ? « Je suis
ce que tu fait de moi afin d'ordonner la pertinence
du juste, contestable à jamais, afin que tu restes
maître de ta pensée. Je suis un moment
définit qui te construit. »
La morale c'est ce que
je dois faire pour me conformer aux règles et
l'éthique ce que je peux faire pour être
au plus juste de mes préoccupations profondes
en phase avec les équilibres naturels de la vie.
Lorsque j'ai découverts
l'éthique, comme
n'importe quel homo sapiens sapiens se confrontant à
un outil nouveau, j'y ai immédiatement perçu
la place qu'elle aménageait à ma singularité dans
ce sens que contrairement à la morale elle semblait
davantage
me suggérer une voie possible parmi d'autres
qu'elle ne m'indiquait la seule à suivre tout
en me permettant de passer de
la faute à l'erreur. Il y avait un déplacement
de mon être vers un territoire à conquérir
entre la contrainte des valeurs et la valorisation des
contraintes dans mon aspiration à comprendre
les forces qui oeuvraient. La valorisation des contraintes
c'est la compréhension de la nécessité
des limites acquises par l'expérience. Là
où la morale inféodait mon massage à
sa culture, car toute technique soit-elle nouvelle subit
des forces qui la contiennent, l'éthique, elle,
m'invitait à comprendre et à impliquer
le massé comme un relais à mon questionnement
et donc à ma différence. Je ne suis plus
le suiveur d'un déroulé technique tissé
de lois mais je devient l'écrivain de mes propres
relais. Chaque idée, chaque exercice de la pensée
constitue un champs opérationnel qui doit se
conformer à ce qui relève des mes exigences
plus que de mes valeurs, de ce qui me fait être-bien
tout en l'étayant de solides réflexions
qui deviennent mes axiomes. La réussite de se
travail passe par la confrontation des idées,
la capacité de reprendre sa réflexion
à n'importe quel endroit et que cela soit comprehensible
de tous. La monnaie de
l'éthique,
c'est l'Exigence alors que la morale
parlera de Valeur et ça change
tout dans le rapport de force. Exiger de soit c'est
ne pas tout attendre de la valeur, des autres mais au
contraire s'activer pour que les choses changent de
soi, à partir de nous. Qu'est-ce qu'implique
un
jugement de valeur
lorsque je décrète positivement que telle
personne est belle, c'est sans gravité,
sans conséquence et pourtant, nous voyons bien
qu'en négatif le contraire du beau dispose de
ses propres vocables et devient attentatoire à
la personne. Lorsque je mobilise cette Exigence, je découvre
que non content de déprécier un individu,
je condamne du même coup celui que j'enferme dans
un idéal de beauté dans lequel il ne peut
se tenir longtemps, et lorsque je remets tout cela dans
le carde de la relaxation, du respect de l'autre et
bien cette exigence m'impose de renoncer à ces
préjugés. Ici, il me suffit donc de déplacer
ce beau subjectif et chargé
vers le concept de graphie corporelle pour
y impliquer le vivant et donc y faire entre beaucoup
plus de monde.
Si
l'éthique
à un rôle à ce point structurel
en massage, elle ne peut être utilisée
à contre-emploi dans sa seule fonction inhibante
mais disposer de relais réguliers irriguant sa
décision. S'abstenir de faire quelque chose ne
doit pas découler de la contrainte d'une obligation
mais participer au processus d'interrogation qu'elle
suscite afin que l'adhésion découle de
la compréhension et non de l'écrasement.
Ma pensée doit être stimulée, invitée
au congrès des forces qui mobilisent mon attention
et présider à l'accession de toute indépendance.
Tout lecteur a pour impératif de digérer
l'information pour la métaboliser en quelque
chose de digeste pour lui avec pour conséquence
d'accepter que sa décision ne coïncide pas
forcément avec son opinion d'origine ou même
la résultante du groupe.
Le
réflexe, l'obéissance est une forme de
déconstruction de la penser de toutes ses alertes
critiques, il procède par compression des
matériaux habituellement mis en concurrences.
Ce sont des alerteurs cérébraux qui émettent
par l'entremise du doute, les signaux nécessaires
à la construction de la question. Ce n'est
pas tant ce que je fais qui pose problème que
ses conséquences, mais la conséquence
ne doit pas être seulement estimée entre
ce qui est bien et ce qui ne l'est pas, postulant entre
le gain et la perte, mais elle se doit perpétuellement
de déplacer son champs réflexif vers ce
qui me met en capacité de produire ma propre
génération de réponse. Je dois
attraper au vol le concept et le résoudre en
prenant ce que je peux faire mien pour abonder mon propre
mécanisme de penser. Bien sûr, tous le
monde n'est pas indépendant les uns des autres,
livré à lui-même, nous partageons
une même grille de lecture, celle commune à
l'espèce, celle plus spécifique à
notre culture et celle enfin singulière à
notre être.
—
Mon
cerveau dispose d'un stock de réponses, celles
qui sont usuelles, qui n'exigent qu'un simple jeu de
mémoire, du genre "Comment-t-appelles-tu
?" mais aussi de tout un arsenal d'outils, de réponses
pré-contraintes, de concepts que je vais mobiliser
comme un jeu de Légo lorsque le complexe éparpille
mes certitudes sans pour autant me faire renoncer à
la jouissance-reflex de formuler au plus juste un avis
en vue de satisfaire mon circuit de la récompense.
Je crée de la réponse, je la sécrète
et la confronte à celles que formulent les autres
au risque de devoir m'en dissocier et c'est là,
lors de cette dissociation que se trouve mon libre arbitre
le plus fiable entre le doute et la raison, entre l'acquis
des autres, le mien forcément moins nourrit et
l'absolue nécessité de trouver d'autres
voies. L'autre voie, c'est l'échelon que personne
n'a encore emprunté, c'est assimiler le risque
de se tromper, de dévisser du haut de son jugement
escarpé que d'aucuns qualifiaient d'orbe
et connaître la mort sociale de celui qui a voulu
s'éloigner pour avoir raison contre tous.
L'utilisation du verbe avoir garde son influence
acqusitionnelle lorsqu'il s'accompagne du mot raison
dans cette étrange formule puisque la forme crée
l'objectif qui est d'avoir raison, par contre,
la possession du tors contient en germe sa réplication
et se trouve immédiatement dévalorisée.
Avoir tors dessine en négatif le contour
de l'index dénonciateur et c'est le verbe
qui toujours excuse par ses excès l'impérieuse
nécessite de sa dominance, c'est pour avoir
raison qu'on s'accroche aux versant ardus des acquis
et l'accomplissement de ces vérités exige
son lot de raison mais aussi d'erreurs. Sans anomalies,
pas d'apprentissage, et sans apprentissage, il n'y a
que des vérités révélées,
l'extinction de tout savoirs en passant par la mort
du libre-arbitre.
Systématiquement
lors de votre massage, une semelle-éthique
se formera d'elle-même conduisant à isoler
l'intime du privé c'est-à-dire l'accessibilité,
la porosité qu'il y a structurellement entre
l'intime producteur d'affecte et le privée qui
installe la permanence de cet échange entre deux
individus. L'intime est l'organisation du sensible
dans la sphère commune des ressentis alors que
le privé est l'agencement personnel du sensible
dans sa sphère individuelle qui va filtrer
le nombre de personnes susceptibles d'y entrer. Cette
couche isolante d'éthique est constituée
par votre intuition mais elle ne suffit pas dans la
coordination de ses actions. Que demande-t-on à
l'éthique ? Justement d'enclencher les mécanismes
correspondants et proportionnés à la situation
donnée au lieu de laisser l'affect gérer
tout seul des phénomènes qui le corrompent.
L'équilibre se cherche à chaque massage
comme un pole magnétique qui se déplace
et vous ne pouvez confier à la gestion de l'instant
par nature fluctuant la stabilité requise pour
rester crédible dans votre approche.
L'ERREUR pour l'éthique.
Déplaçons-nous
sur ce terrain de la déficience qui est
un brillant exemple de sa manifestation en massage, là où
la morale assène la faute (comme lors d'un rapport
sexuel en massage), l'éthique engage l'erreur
dans une sorte de hiérarchie non pas dans l'implication
mais dans la mesure de la sanction pour arriver à
la déontologie qui ne parlera plus que de manquement. L'erreur
est une horloge dont on voit le mécanisme, elle invite naturellement
à son étude quiconque l'a fait, indépendamment
de sa classe sociale. C'est une sorte de réflexe
d'espèce que de ne pas refaire ce qui a généré
de l'inconfort. La morale joue bien sûr un rôle
dans les automatismes du sentiment de déficience
mais l'éthique va transformer ce sentiment en
perception, la faute en erreur, en la débarrassant
partiellement de la contrition pour y mettre de la compréhension.
Ici c'est mon être qui est appelé à
établir un Conseil de réflexion qui mobilisera
mon esprit. Je serais tenté ici de distinguer
le sentiment de la perception selon le même
organigramme de valeur. Le sentiment, est,
selon moi, l'intuition de la faute, un malaise en-deça
de la compréhension qui me fait ressentir la
présence du mal, de ce qui est mal fait (j'ai
le sentiment que ça ne va pas). Le mot perception
vient du latin percipere, il signifie prendre par, au
sens de « à travers ». Voir à
travers, voilà ce que ne permet pas le sentiment
qui, s'il informe de la présence d'un malaise,
ne contient pas l'impulsion vers la réponse alors
que la perception, même si elle ne m'en donne
pas la nature, contient bien en germe une dynamique
cognitive.
Sentiment et perception, sont tout deux des questionnements,
mais l'un me semble nourrit de morale en associant le
sentiment à une information de nature à
générer spontanément le malaise
un peu comme une serrure dans laquelle chaque points
correspond à une position déjà
données alors que, la perception, relève
de l'éthique en me permettant l'accès
à la clef afin d'aller vers ce qu'il m'est possible
de savoir par moi-même. Elle gagne en transparence,
elle invite à en demander davantage.
Anticipation
éthique
Il
existe des constantes, même dans la nature d'une
idée, et ces lignes dont on est en mesure d'appréhender
les reliefs servent de repères lorsque surgit
l'incertitude de nos émotions. Il est vraiment
très utile de différencier la philosophie
qui préside à la destinée des hommes
de celle qui oeuvre en souterrain à l'expression
des massages que nous pratiquons. Ce que j'appel l'anticipation
éthique
c'est l'activation d'une mesure d'avance vis-à-vis
de ces philosophies en refusant l'écrasement
de sa pensée personnelle au bénéfice
de l'exacerbation de la pensée collective dictée.
Jung disait dans son ouvrage Ma vie. «
L'homme se réserve une marge, une restriction
mental même en face de la décision divine,
sans cela, quel en serait le sens s'il n'était
pas capable de menacer celui qui la menace ? ».
Cette restriction c'est l'espace qu'il nous reste pour
orienter nos pratiques au plus juste de ce que nous
souhaitons. Par contre, l'éthique n'est pas à
géométrie variable, on ne peut pas passer
outre à la moindre occasion sans qu'elle ne perde
en efficience, néanmoins, elle garde une élasticité
que ne possède pas la morale. Une prise de liberté
vis-à-vis de l'éthique l'affaiblie, elle
ne se nourrit jamais que de conviction là où
la morale demandera obéissance
et observance. Tout manquement sera déficience
pour la première, déréliction pour
l'autre.
Charte éthique
Il
s'agit d'un engagement souvent écrit déclinant
par articles une succession d'engagements basés
sur le respect des principes fondamentaux que l'on souhaite
indiquer. Ces préceptes sont généralement
fondateurs d'un comportement auquel on s'associe intimement
mais sans contenir de caractère contraignant
bien qu'ils se fondent sur le concept de valeurs
par nature principielles. Contrairement à la
charte déontologique
produite par un groupe d'appartenance, seule votre crédibilité
est mise en jeu dans le respect de ces principes. Ne
pas s'y conformer et d'autant plus destructeur que l'on
passera pour quelqu'un sans convictions que seul l'appât
du gain motive au détriment de ses propres valeurs.
La charte éthique peu parfois servir de paravent
social aux professions stigmatisées tels que
les professionnel(le)s
du sexe qui cherchent à échapper
à l'hypocrisie du groupe en s'appropriant le
vocable de masseur
ou de masseuses. L'affichage d'une charte éthique
peut s'apparenter, par exemple pour les proches, à
de la probité supposée et en tout cas
revendiquée d'un de ses membres afin de ne pas
tomber dans le discrédit familial ou de heurter.
Il est tout à fait intéressant de constater
que pour se soustraire à la vindicte des gens,
aux réflexions etc, on détourne une posture
positive du groupe particulièrement forte pour
dissimuler une pratique diamétralement opposée
avec pour conséquence de nuire à la pureté
des principes affichés, de faire montre d'une
totale impunité vis-a-vis de se que l'on affiche
tout en détruisant un symbole
de la probité de laquelle on se réclame.
La responsabilité est collective et ne doit pas
seulement rejaillir sur ceux ou celles qui abusent impunément
des valeurs d'une classe sociale qui se serait arrogée
le droit de les détenir. Il n'est pas d'individu
qui de droit puisse en être délibérément
exclus. L'incurie de la loi au sujet des professionnel(le)s
du sexe légitime une chasse aux plus défavorisés
qui ne disposent pas d'organisations mettant le verbe
juste et l'argument au service de leur cause et nous
avons là un retour de bâton bien senti.
Quoi qu'il en soit, la notion de principe implique au-delà
de ce que l'on peut penser. Il ne s'agit pas d'écrits
cosmétiques destinés à poudrer
de blanc des mains de masseurs devenus noirs
mais de dire justement ce que l'on pense.
*********
- Morale
; Éthique ; Déontologie.
La déontologie
J'ai
pris mon tabouret de masseur, je me suis assis et j'ai
dis : Déontologie,
qui es-tu ? « Je suis ce que vous organisez
en mon nom, sœur de l'éthique, afin qu'un groupe
distinct se pense collectivement et s'y implique avec
vous. »
La déontologie
se situe à l'équateur du globe de cette
représentation que je vous proposais plus haut,
si l'on consent à placer schématiquement
la morale au pôle Sud et l'éthique au pôle
Nord, elle est l'extraction froide des valeurs de la morale et des
exigences de l'éthique pour former sui
généris sa propre dynamique. Elle n'est
pas l'addition des deux, mais la génération
fonctionnelle d'une batterie d'acquis prés-établis
en vue de s'affirmer dans une posture commune. Si l'on
prend l'exemple du
passage de la faute (décrétée
par la morale) à l'erreur (détectée
par l'éthique), on voit que la déontologie
opère un glissement de l'erreur vers une confrontation
de conformité avec la ligne directrice établit
qui se systématise à chaque séance
de massage, comme un ressassement. La
déontologie est en fait un fixateur d'éthique
au bénéfice d'une profession. Elle consigne des éléments
de consensus en affirmation de ses règles.
Il ne s'agit pas d'un
renoncement, votre libre arbitre reste activé,
mais d'un pot commun auquel on prend part avec plus
de justesse que l'adhésion à une charte éthique, c'est davantage une
posture socio-professionnelle rédigée
par des personnes disposant des mêmes contraintes
que l'on tente d'unifier dans un organon collectif sans abdiquer
les valeurs de chacun. Indépendance et autonomie
sont les deux remparts contre l'assujettissement du
libre-arbitre, il s'agit de recommandation plus que
de loi ayant pour vertus de vous permettre d'adhérer
plus que de vous contraindre à vous y conformer.
La déontologie prépare le terrain mais
vous ne ferez pas l'économie de vous en faire
le géomètre. Travailler à une mise
en conformité des textes préparatoires
et vos propres convictions est nécessaire, ce
n'est pas un tout-à-penser sur demande. Vous
devez faire l'effort de rentrer dans ces questionnements
sachant que votre quotidien sera un excellent pourvoyeur
de réflexions personnelles. Lorsque vous identifiez
un sujet qui vous pose question, manipulez-le à
l'aide de ces travaux préparatoires tout en vous
impliquant dedans. Demandez-vous ce qu'il vous suggère,
ne pensez jamais que vous n'êtes pas armé
pour mener seul ce travail. Vous n'êtes ni seul
ni saut puisque vous disposez de ces textes, de cette
déontologie et votre esprit dispose d'une plasticité
que vous ne soupçonnez peut-être pas. Ne
laissez pas la culture à ceux qui sont supposer
l'avoir, je ne connais pas d'esprit sans culture et
pour notre sujet comme bien souvent dans la vie, mieux
que la culture, c'est de curiosité dont vous
avez besoin, c'est elle la grande pourvoyeuse des savoirs.
Quelle liaison entretient
la déontologie avec l'éthique ?
Il
n'y a pas de déontologie sans éthique.
L'une se nourrit invariablement de l'autre, la morale
n'est pas loin bien sûr puisqu'elle traverse nos
courants de pensées mais l'éthique est
fondatrice de notre singularité, elle prend ses
aises et s'exprime avec beaucoup plus d'indépendance
dans une déontologie qui va ordonner tout ça.
Si la morale c'est la loi, l'éthique c'est l'interprétation
des textes et la déontologie, leurs applications.
LE MANQUEMENT
en déontologie.
Lors d'un rapport sexuel
en massage par exemple, nous l'avons vu, la réponse
apporté par la morale
passe par le sentiment pour nourrir la faute
; l'éthique nous convoque dans notre fort intérieur
où nous disposons des outils que nous avons élaboré
pour tenter de répondre à ce que la perception nous indique comme nécessitant
une précision. Ici la faute
n'a pas force de loi et l'erreur
de l'éthique se mue en Manquement. Dès
lors que j'intègre que la morale contient tout
un arsenal de signifiants culturels, religieux, de valeurs
communes issues d'une tradition de pensée, que
l'éthique se constitue de cette héritage
commun auquel s'agrège mon propre libre-arbitre,
j'adhère ici à ce que ces présupposés
soient mis en textes par d'autres intéressés
comme moi par les mêmes besoins établit
dans un corpus commun. Le groupe n'a plus la force de
la morale, mon éthique se subordonne à
ce qui reste une direction sans renoncer à l'interpréter
mais tout en m'apportant son lot de sens. Le manquement
est une déficience révélée
comme telle mais sans sanction autres que les conséquences
indépendantes des intrants de pensées.
Du point d'observation initiale de la faute, l'éthique
ne l'a désigne plus que comme une erreur et la
déontologie la ramène au rang de manquement.
Mais attention, il ne s'agit pas ici d'une minoration
de l'influence de la cause. Il ne suffit pas de passer
de la faute morale au manquement déontologique
pour obtenir un allégement de conscience puisque
le sujet était bien de faire la part des actions
de chacun. C'est la nature même de la responsabilité
que l'on tente de rétablir, c'est conscientiser
la part de ce qui m'échappe en provenance de
la morale pour induire mon être à ne pas
se désimpliquer dans une déontologie dénuées
de charges émotionnelle mais aussi de toute participation
active pour ne faire que je veux au détriment
des conséquences. Le manquement reste un
déficit organisationnel, cognitif,
intime, révélé comme déficient
et reconnu comme tel mais allégé autant
que l'on peu s'y soustraire des préjugés
des autres comme de mes propres acquis. car n'oublions
pas qu'il ne s'agit pas là que des autres mais
aussi de la place que je m'octroie dans ma société
d'élection.
La
question de la prostitution
en massage implique une instabilité de fait,
un port-à-faux vis-à-vis des fondation
de ma propre éducation et de mon sentiment
d'appartenance. Le manquement peut bien sûr s'engager
sur bien autres questions.
Les
expressions qui sont ces kits dont nous avons parlé
comme des réponses pré-contraintes nous
oppose souvent la notion de Faute professionnelle.
Nous avons là la persistance des réflexes
qui nous portent à utiliser des kits sans trop
se demander s'ils ne contiennent pas de sanctions plus
lourdes que l'employeur n'y est autorisé. Entrer
dans meubles-à-tiroirs c'est renoncer à
l'influence de ce qui est chargé à bloc
des scories du passé pour s'emparer du Manquement
professionnel beaucoup plus impliquant dans ma part
de décision.
Son
dévoiment
L'intérêt
que l'on porte à l'importance de la faute,
de l'erreur
ou du manquement
sont la preuve de la nécessité de la référence
dans le champs social. Nombre de sites web de professionnel(le)s
du massage arborent une charte alors que la teneur de
la prestation ne laisse aucun doute sur le type de pratiques
et cela montre l'omniprésence de ces questions,
même si nous sommes là en présence
d'une instrumentalisation de ces concepts, ils n'en
valident pas moins leur utilités. La pluparts
du temps, ces mentions ne sont que des postures sociales
vivant à rassurer leurs proches sur une pratique
prostitutionnelle
souvent dissimulées et/ou à sélectionner
leurs partenaires sexuel(le)s justifiant d'une limite
dans les pratiques par la présence d'une charte,
mais il n'en reste pas moins que la référence
se situe dans l'équilibre. D'ailleurs, manquer
à ces concepts ne signifient pas que l'on est
sans fois ni loi, tout est question de curseur et de
sensibilité
à ces sujets par trop complexes.
Charte déontologique
Qu'est-ce qu'une charte
déotologique sinon la volonté commune
d'appliquer par écrit une proposition de réglementation
professionnelle collective et corrective. Celle-ci peu
prendre un caractère contraignant selon la corporation.
Ne pas souhaiter s'y conformer ou ne pas en faire sa
bible comportementale relève de la responsabilité
de chacun mais il faut bien intégrer que la majorité
d'un groupe peut souhaiter amener un minimum de cohérence
dans une profession. Cette lisibilité permet
au grand public de faire le constat de l'influence de
ce groupe et de sa capacité organisationnelle
et d'entraînement tout en garantissant une base
de service qualitatif. Certes, on ne peut pas savoir
si vous êtes ou non bon masseur(se) sans être déjà
venu, mais tout au moins est-il possible de mesurer
l'engagement public que vous prenez.
La charte affichée
sur nos sites web. Ne pas respecter ce que l'on
affiche est une imposture, les engagements que l'on
prend au nom de l'organisation d'un groupe ne vous laisse
plus la même liberté qu'une charte éthique que vous vous êtes
élaborée dans votre coin.
Introduction - Développement - Conclusion.
Conclusion
Il
existe une subtile variation entre identité et
intégrité qui se perçoit à
l'aune de l'éthique
qu'on s'accorde en parvenant à laisser à
la morale la part qui lui revient
et à la déontologie,
celle qui lui incombe. L'identité se construit
sur ces valeurs
que l'on accorde à nos actions et que l'on espère
trouver chez ceux qui fondent en retour sur moi la dialectique
de l'échange. Nous n'avons pas besoin de connaître
ces parcours possibles entre de
la morale à l'éthique pour arriver à
la déontologie pour les respecter de fait, par
convention, mais les comprendre forme un socle commun
sur-lequel s'appuyer. Le massage au quotidien ne peut
se passer d'intégrité et mettre
des mots sur ces concepts nous permet d'en exiger la
réciprocité.
|