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Page créée le : mardi 17 septembre 2013, 12:04,  terminée le : dernière modification : vendredi 10 septembre 2013, 15:06,                
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Noms propres : CFDRM de Paris, Alain Cabello-Mosnier, Madame Taubira Information ouverte dans une nouvelle page, M. François Hollande Information ouverte dans une nouvelle page, Facebook, Code Louis Information ouverte dans une nouvelle page, Louis XIV Information ouverte dans une nouvelle page ; Mitterrand Information ouverte dans une nouvelle page
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Thématique masculinisme - Article précédant : Les couilles, une dualité féminine, 26/09/13Article suivant : La mort, nécessité naturelle mais non-sens intellectuel. 19/09/13

 

 

L'Etat tout puissant, cet avatar de notre pénis, (Une question masculiniste)
Ou, la
manducation thanato-morbide d'un système carcéral contre un autre.

 

Par Alain Cabello-Mosnier.
P/O le
CFDRM
Libre de droits non commerciaux.

 

Rédigé à Paris le : mardi 17 septembre 2013

 

L'Etat tout puissant, cet avatar de notre pénis, (Une question masculiniste)
Ou, la
manducation thanato-morbide d'un système carcéral contre un autre.

 

 

Introduction

Le CFDRM de Paris n'accueille généralement que des textes en lien direct avec le massage, je tenterai de me conformer à cette exigence. Je rappelle que je n'ai aucun lien particulier avec une quelconque association de défense des détenus et pas plus ou pas moins de légitimité que d'autre à aborder le sujet qui me tien terriblement à coeur. Je suis chercheur en massage et pourtant, ici, par cette thématique nouvelle, je ne pense pas déroger à la règle du CFDRM puisque la question masculiniste aborde aussi la problématique du corps enfermé dans un sexe et les revendications qui peuvent de ce fait surgir. J'aborde ici le milieu carcéral en tant que violence d'Etat politique et sociale assumée _même s'il n'en n'assume pas les conséquences "spasme urbain"_, et exercée sur le corps charnel de ses concitoyen(ne)s qu'il brutalise par l'enfermement, et ce, avec l'assentiment coupable de cette part de nous prit dans le rejeu de la loi et l'exercice du pouvoir de celui qui est amené à donner son avis en s'érigeant quelques fractions de secondes en infra-bourreau. Ce serait d'ailleurs intéressant d'étudier cette capacité que nous avons tous à avoir de micro-postures-discrétionnaires tout au long de notre journée et de notre vie, mais ce n'est pas mon sujet.

Je tente par ce travail d'associer l'univers carcéral tel qu'il s'est développé à une anarchie masculine procédant d'une hyper-masculinisation de l'espace social occidental résultant de son sexisme et que seul le masculinisme est en mesure de contrer parce qu'il est de l'intérieur du système le seul contre-pouvoir désireux de réforme.

 

___

 

Développement

L'état consternant des prisons françaises me met régulièrement en situation d'incompréhension totale et de révolte vis-à-vis des autorités dont l'incompétence me saisit chaque jour un peu plus d'horreur mais je suis aussi interloqué par cette étrange réserve que nous avons tous à nous élever contre ce monstre organisationnel et cannibale qu'est l'institution carcérale et je m'étonne toujours de ne pas voir surgir un Victor Hugo Information ouverte dans une nouvelle page des prisons assaillant l'Etat d'arguments qui s'imposeraient de fait à l'esprit de tous. Quels mots employer dans ce monde saturé d'informations pour qu'on comprennent ce qui se passe ? Comment envisager ne serait-ce que l'avenir de nos citées parcourues par de réguliers accès de violences, répondre aux questions de sécurités qui agitent régulièrement le territoire lorsque l'Etat lui-même légitime par le droit ce que sanctionne toute justice ?


Osez le Masculinisme avait publié en septembre 2013 sur le réseau social Facebook un papier souhaitable déplorant la condamnation à mort de quatre indiens (donc des hommes), accusés d'un viol en réunion sur une étudiante en décembre 2012 et décédée des suites de ses blessures. Bien sûr les réactions ne se sont pas faites attendre en particulier, et c'est assez spécifique pour être souligné, de la part des femmes investissant sur l'instant un virilisme d'époque appelant à leur couper les couilles.

Quelques jours plu tôt, Madame Taubira Information ouverte dans une nouvelle page, Ministre Garde-des-Sceaux sur le plateau de l'émission politique de France 2 "Des paroles et des actes", le jeudi 5 septembre 2013 parlait de la prison comme un lieu de punition, que la prison était là pour punir, nous étions sur le même discours martial que tenait quelques jours plus tôt M. François Hollande Information ouverte dans une nouvelle page, Président de la République de gauche, qui disait sur la crise Syrienne, officiellement, qu'il fallait "punir la Syrie" pour l'emploi d'armes chimiques, et j'ai trouvé qu'il était assez symptomatique de voir que ces intonations péremptoires se réglaient à l'aune d'un virilime décalé en employant des mots volontairement judéo-chrétiens au moment-même où les extrémismes religieux s'expriment partout dans le monde. Il y avait comme une surenchère à qui serait le plus ferme avec ce jeu de miroirs entre l'Etat rentrant dans cette dialectique de la violence et l'extrémisme international dont les banlieues renvoyaient régulièrement le faisceaux lumineux auquel l'Etat répondait par ses propres extrémismes politiques.

J'avais alors écris un petit commentaire sur cette intervention de Madame Taubira en disant « Ne serait-il pas temps de remplacer le mot "punition" par celui de "sanction" et la conséquence ne devrait-elle pas se substituer à la peine ? Les prisonnier(re)s souffrent du même mal que les pédés en faite, nous sommes pris pour une "communauté" au lieu d'être considérés dans notre globalité comme faisant partie prenante du groupe ; ainsi, aimerions-nous être pris, nous, comme la part de sexualité que chacun et chacune a en soi et eux comme une part de la société civile amenée à connaître l'enfermement. "J'aurais pu rajouter sous une forme ou sous une autre".
La prison n'est pas un "Département français de la peine" mais un relais à la sanction que matérialise l'incarcération.
».
Vous vous rappelez cette sombre histoire impliquant un individu que la presse avait surnommé Le monstre des ardennes ? Je ne sais même pas si ce n'est pas une malheureuse distorsion habituelle au sein de la police que de donner arbitrairement, en interne, ce genre de surnom à ces personnes, ce qui n'en constitue pas moins une atteinte à la dignité humaine. Un meurtrier n'est pas un monstre, c'est une personne ayant commis un délit grave. Comment-peut-on appeler quelqu'un comme cela si l'on veut rester neutre et éviter le jugement de valeur ?

 

Quid du point de vu masculiniste ?

Alors moi ce qui m'intéressait ici c'était de me poser la question en tant que masculiniste, qu'est-ce que la prison d'aujourd'hui par exemple pourrait me donner comme informations sur la part de masculinité et de transfert mental qui s'exprime dans cette folle passion de l'enfermement des autres en France ? Le rôle d'un Etat moderne, ayant pensé, réfléchit, n'est évidemment pas de punir et dans ce débat au sein d'Osez le Masculinisme, ce n'est même une question de prise de position politique désincarnée et d'ailleurs infondée mais juste une question de valeurs fondamentalement masculines.

En tant que garçon je n'entends pas laisser à l'Etat ou à qui que se soit le droit de me punir en invoquant la loi, qui, tout en s'exprimant à travers le droit dans lequel on pourrait mettre se qu'on veut selon les époques n'en est pas moins inspiré par l'impérieuse nécessité de la recherche permanente de justice, cette infantilisation de l'homme puni est résolument sexiste et l'Etat, (l'Homme), doit y renoncer de lui-même en n'en comprenant les mécanismes fins.

L'Etat joue le rôle du père vertical, traditionaliste, du gars porteur de ce détestable emblème de scrotum-balance-Roberval Information ouverte dans une nouvelle page de la justice et cela devient insupportablement attentatoire et encombrant pour les mecs engagés d'aujourd'hui. Quel est le sens premier de PUNITION ? Punir entretient une homogamie naturelle avec la notion archaïque de châtiment et non l'expression d'une sanction laïque qu'il devrait désigner, est-il souhaitable de voir s'exprimer cette toute puissante cléricale d'état ultra masculinité qui s'abat sur quelques uns sans jamais être motivée, expliquée, alors qu'elle devrait être en prise directe avec l'idée de relais tout au long de cette peine légitimement prononcée ? Est-ce que réduit à ma faute je dois me contenter de cela pour qu'elle justifie mon enfermement pour toute mission pédagogique ? Bien sûr que non, si l'individu que je suis, sans contentieux aucun avec l'Etat n'en inquiète en ne faisant que mobiliser son esprit, comment cela se fait-il que la société civile ne soit pas amenée à ce même désir de réponses et n'aboutisse pas aux même conclusions ?

Le monde croule de méthodes d'enseignements aussi attentives les unes que les autres, de moyens divers de stimuler l'apprentissage, où est la collation de ces méthodes au service du carcéral ? Aujourd'hui par exemple, les pédologues dénoncent la fessée pour les enfants, l'idée de piqué, d'humiliations gratuites, alors comment justifier que l'on persiste à l'appliquer aux adultes sachant que nous avons fait le constat de son échec dans les prisons ? La prison est un piqué national, une désignation d'une classe toute entière des manquements d'un seul. Pourquoi ne prolonge-t-on pas l'idée sublime d'école, bien qu'elle-même assez malmenée, vers la notion d'établissement d'accompagnement social à la place de prison ? Dans prison il y a prit, que voulons-nous collectivement prendre à des gens qui pour la plupart n'ont plus rien ? Il ne faut pas leur prendre ne serait-ce que la Liberté, car celle-là ne peut être réduite à l'idée d'être privée de ses mouvements, il faudrait songer à leur rendre l'esprit d'être des hommes et des femmes fondamentalement libres même momentanément mobilisés dans une structure carcérale. Pourquoi la nécessité qui s'impose à tous d'établir une diplomatie internationale ne pourrait pas se retrouver dans les mots que notre administration adopte ? La femme de ménage devient technicienne de surface, la pute exige le terme de professionnelle du sexe quand elle ou il d'ailleurs ne glissent pas vers le qualificatif tout aussi légitime de masseur ou de masseuse, nos politiques s'égosillent lorsqu'ils sont empétrés dans une histoire judiciaire en réclamant la présomption d'innocence et il semblerait que ce droit à la lumière éclairant les ombres de notre ignorance que caractérise l'avis soit définitivement éteint pour ces immigrés du mur que nous préférons savoir dans l'obscurité, comme s'ils ne devaient jamais sortir.
Pour ne pas sanctionner de fait l'hétérogénéité d'un parcourt de délinquant il faudrait accepter qu'ils ne vont pas finir en prison, (la prison n'est pas une fin en soit pour eux, un lieu où on s'en débarrasse), mais poursuivre leur vie entre parenthèses de ce qui n'est qu'une halte carcérale et qu'on partage avec eux le poids de ce résultat qui est pour partie aussi de notre faute, collectivement.

 

L'Etat, cet avatar de notre pénis

L'enfant n'a pas à subir le réalisme de notre puissance d'adulte qui dit préférer la pédagogie, mais alors pourquoi l'Etat dérogerait-il à ce que sa propre pensée politique condamne, (l'exercice d'une puissance arbitraire) ? Donc, si nos sociétés vont jusqu'à s'interroger sur ce que la nature nous porte instinctivement à faire, gronder, faire pleurer et frapper, même avec mesure, alors pourquoi régresserions-nous à souhaiter maintenir politiquement le symbole de la barbarie ?
La prison est à mon sens une des premières manifestations étatique du mépris masculin et de retour légitime de manivelle de l'ultra-masculinisation de l'Etat.

Une des intervenantes sur Osez le masculinisme me disait « Tu as dit, Alain, dans un de tes commentaires, que "l'Etat est pénis, un père", certes, c'est une image, mais ça me choque, je ne vois pas en quoi l'Etat est un pénis, mis à part le fait de mieux comprendre l'expression populaire "l'Etat nous encule", je n'ai jamais considéré l'Etat comme un pénis, mais plutôt comme une mère, après peut-être que c'est parce-que je fais partie de la génération de l'époque de Mitterrand, je ne sais pas....

Concernant mon affirmation, il s'agit bien plus d'une réflexion étayée que d'une expression employée à la légère, mais pour faire vite, si l'on place notre focus sur le parcourt masculin en gros depuis le 19eme siècle on voit comment l'homme à pu se situer dans cette logique pré-industrielle vis-à-vis des femmes. La construction de l'Etat prenant ses sources dans la monarchie se pose de fait comme masculin. L'Etat n'est pas mère, on parle bien de Père de la Nation Information ouverte dans une nouvelle page, le terme de Président renvoie aussi au père, du latin praesidere intrans. «être assis devant, en avant, vient de prae «devant, en avant» (pré-) et de sedere «être assis, siéger» (seoir) et ce rôle là est dévolu au père ou aux Dieux. Le mot Etat est lui-même au masculin, c'est lui qui dirige ses citoyen(ne)s comme les enfants d'une même famille, ne parle-t-on pas d'enfants de la patrie ? Il sont la part féminine de cette trilogie. La femme là-dedans est dans "La Constitution, La Justice, La Loi mais toujours ils sont précédés, fécondées pour les termes associés à l'épouse, soumit par le socle qui s'arroge le titre d'homme. Ni les citoyen(ne)s, ni les attribues féminins qui en ressortent ne sont en capacité de faire quoi que ce soit sans l'Etat-phallique.
La mention à
l'époque de Mitterrand Information ouverte dans une nouvelle page s'inscrit dans une dynamique de développement du féminisme, du masculinisme aujourd'hui et à cet appel à constitution d'un Etat horizontal et non plus verticale et pyramidal.


Ici, l'Etat, cet avatar de notre pénis se retourne contre nous en enfermant le sujet masculin dans une dialectique guerrière d'obéissance passive. La toute-puissance du guerrier a besoin de cette forme d'anhilisation de toute personnalité légitiment son pouvoir, celui qui s'exécute est celui qui accepte la domination qui ici se fait coalition, hommes, femmes, communautés. C'est un des principes du pervers, tant qu'on lui tient tête il cogne. L'homme incarcéré s'effondre sur lui-même, il est déclassé par le groupe et féminisé par le joug, c'est de cette féminisation là dont le masculinisme devrait s'emparer.

Ainsi voit-on qu'au travers d'une actualité qui parait secondaire au premier abord, devient évidemment centrale lorsqu'on analyse la puissance maxilaire et misandre de l'Etat en tant que marionnette devenue autonome d'une masculinité que plus personne ne dirige et qui n'est déjà plus l'expression de l'homme actuel.

La violence de l'Etat contre les prisonniers devrait être le point de départ de notre combat masculiniste initial. Non, ce n'est pas la garde des enfants qui devrait avoir le haut du pavé médiatique mais bien la façon dont on traites les Hommes dans les prisons françaises. Cette prise de conscience est l'expression de notre humanisme masculin sensibilisé à un sujet général et symbolique et non ramené à une question de droit de garde hautement légitime. Le rôle politique de Osez le masculinisme devrait être de s'emparer de ce cette problématique dont personne ne s'occupe.

Avant même de statuer sur la garde de nos enfants après séparation du couple, l'Etat ne devrait-il pas se soucier de la garde de nos enfants maltraités par le couple exécutif, Parlement et Administration ?

L'expression de l'Etat est celle d'une maxi-masculinisation destiné à montrer notre puissance reproductrice et destructrice, nous sortons notre Code pénal comme nous exhiberions notre sexe. La démonstration de la force de la loi n'à pas la féminité de la pédagogie, "voilà se qui se passe, pourquoi nous agissons comme ça", non, c'est l'autorité d'un père persécuteur qui s'accroche d'autant plus à ses excès de violence que c'est le seul lieu où il peut encore le faire au nom de la sécurité.
Les hommes sont toujours accusés quelque part de sexisme, de freiner des quatre fers pour donner aux femmes la parfaite égalité, par contre là, dans l'exercice de ce droit régalien Information ouverte dans une nouvelle page d'infliger la loi comme un droit divin, personne ne le dénonce. Le Code Pénal vient tout droit du Code Louis Information ouverte dans une nouvelle page, nom donné aux « ordonnances sur la réformation de la justice civile et criminelle » de 1666 et 1670, et ce en l'honneur du roi Louis XIV Information ouverte dans une nouvelle page, le régime à changé mais pas les habitudes monarchiques des hommes.

Et oui ce-sont les hommes que je cible et ce, de l'intérieur même de mon sexe, en tant que masculiniste, car aucun pays pire que la France n'a su instaurer une République tout en manifestant avec autant d'évidences de troubles mentaux post-monarchiques. L'homme français ne s'est pas relevé de la chute du Roi de France, il en porte encore le deuil jusque dans les couleurs de ses vêtements là où les anglais percluent dans leur monarchie sont par leur originalité et la distance qu'ils s'accordent vis-à-vis d'elle les plus Républicains qui soient.

Le féminisme ne devrait pas, à mon sens attaquer le masculinisme en tant que source de progrès, juste parce qu'il existe, juste parce qu'il est, mais le rejoindre dans cette dénonciation commune de l'expression la plus visible de la violence masculine institutionnalisée.

 

Les extrêmes au contact des Taïji du genre

Il serait intéressant d'analyser ce retour de l'ultra-mascilinisation de l'état en le comparant justement à l'avènement d'une réflexion masculiniste et féministe comme si la prise de contact entre ces deux entités dans leur principe de revendication provoquait des réactions révélant la nature de la fièvre des conservateurs.

Tant que le masculinisme se forme dans les clichés du réactionnaire voulant reprendre le pouvoir et que le féminisme se radicalise sur ses bases historiques qu'il veut conserver en nous regardant comme spoliateur par nature, alors le camp des traditionalistes se réorganisent avec la volonté revendiquée que tout reste en place jusque dans l'axe des sexes, et c'est là que nos deux forces masulinisme/féminisme se rendront compte qu'elles ne sont pas antagonistes mais complémentaires.

Il existe comme un parallèle entre l'Etat archaïque et traditionaliste et ce que j'appelle ce taïji du genre, un cercle dont la femme comme l'homme réformateur s'interpénètrent pour former un cercle parfait de renouveau dans les équilibre de la loi naturelle et politique.

Le masculinisme comme le féminisme contiennent tout deux de très grandes forces de rénovation et de réforme sociales qu'il nous faudrait conjuguer plutôt que d'opposer.

 

Manducation thanato-morbide d'un système contre un autre.

L'homme en tant que sexe dévore dans une homophagie consumée ses propres contemporains qui sont les plus à même de contenir en germe le changement. La prison est le coeur du masculinisme en tant que cause, c'est elle qui digère ceux qui dévient, ceux qui pensent autrement. Je n'ai pas les compétences intellectuelles qui me permettrait de dire ce que je voudrais dire mais laissez moi, avec mes mots vous proposer ce postulat.

Claude Levy-Strauss a beaucoup écrit sur le cannibalisme, le CFDRM de Paris possède sur ses rayons ce livre Nous sommes tous des cannibales : Précédé de Le père Noël supplicié, par Claude Lévi-Strauss, Ed. Seuil 2013 Fiche technique, et bien nous voyons que ce cannibalisme primitif correspondait à des codes que nous retrouvons dans la forme et dans le fond exprimé inlassablement par l'univers carcéral, mais ici, selon moi, c'est une forme d'homophagie cannibalistique inversée. Petite explication de mot, l'homophagie c'est manger intégralement quelqu'un alors que le cannibalisme n'est que l'ingestion partielle de ce qui est supposé détenir le pouvoir symbolique ou réel de sa victime. Lorsque je dis que la prison est selon moi une forme d'homophagie cannibalistique inversée, je désigne certes l'absorption totale d'une personne par l'enfermement alors que ce que nous souhaitons vraiment c'est tenter de nous préserver de sa part thanatique et donc ne contenir qu'un segment pathogène mais inversé parcequ'au lieu de souhaiter le manger pour être comme lui, investi de ses force, on souhaite ici s'en préserver, le manger sans digestion. La force magique de tel chef de tribu dévorée par le chef du camp adverse lui confère ses pouvoirs alors qu'ici, avaler les détenus comme nous le faisons n'est pas pour investir leurs apports mais pour nous préserver deux. Le problème c'est que c'est par l'ingestion et par la digestion que se forme cette intussusception qui ne fonctionne pas dans le cadre moderne de la mise sous écrou. Les gens ne sont pas digérer, ils restent là en attente comme si l'écoulement du temps suffit caractériser la nature des barreaux que nous voulons ériger entre eux et nous. Ces populations nous restent sur l'estomac lorqu'on les a mangé et sur les bras lorsque nous les relâchons.

Ici, l'inversion consiste à manger complètement l'autre dans cette sorte d'estomac national tout en isolant sa partie dite funeste pour la garder par devers-soi mais dans une enceinte sécurisée. Ainsi, la société se digèrerait-elle elle-même.

Ce travail incessant de dévoration se manifeste à la fois par l'engloutissement quotidien d'hommes et de femmes que l'on avale dans ces institutions mais aussi par le comportement que l'on manifeste tous, chacun à notre mesure, en conjurant l'idée de notre propre chute par un assentiment inconscient et pourtant actif de la sanction marquant notre différence et donc, notre association au groupe.

Le travail de mastication social se fait par les différentes strates judiciaires qu'accepte la majorité contrainte par la force du groupe et que révèle une manducation de système. Lorsque vous parlez vous bougez les lèvres et ce mouvement labial correspond à la manifestation d'une culture qui suit la formulation des mots que l'on prononce. Plus le langage politique est violent, plus les dissidents au système se dissocient de lui et forment leurs propres sous-systèmes autonomes, et plus le nombre d'incarcérations augmente comme le résultat d'une contestation organique. Ce ruban de möbius maxillaire est le rejeu d'une violence sociale sans fin. Le concept d'intussusception en physiologie désigne la capacité que présente une cellule vivante de pénétrer et de synthétiser les matériaux et les éléments nutritifs dont-elle à besoin et qu'elle emprunte à un monde qui lui est extérieur. Ici, l'intussusception devient thanatique, c'est-à-dire que l'on ne se sert pas de l'apport nutritionnel de chacun pour nourrir un corps social globalisé et évolutif, on le parasite politiquement comme si on voulait tirer une force négative de lui pour nourrir une force encore plus grande alors qu'en provenance d'un même organisme ces apports s'annulent. Personne ne sortira gagnant de cette gigantesque orgie corporelo-alimentaire, le corps-social finit par régurgiter par la violence ce qui n'a rien a faire dans cet estomac de transitif. Rien ni personne n'est fait pour rester là, enferme tout le temps de sa peine ou de sa vie sans conséquence pour lui (principe de solidarité) et sans conséquence pour nous (principe de pérennité).

Le masculinisme me parait être le moyen de sortir de cette spirale infernale en refusant la digestion discrétionnaire d'une partie d'entre-nous, les hommes, qui sommes essentiellement victimes de ce système crée par nos père et entretenu par les fils. Les femmes bien sûr sont également dévorées avec la même violence mais elle ne font que subir une violence masculine déjà contenue partout autour d'elles, puisque le monde est construit sur des schémas machistes et patriarcaux.

C'est à nous les hommes de stopper cette énergie infernale qui ne s'interrompra qu'à la destruction totale de son habitat comme n'importe quel virus. Cela nous demande pourtant un effort spécifique qui n'est pas spontanément dans nos réflexes de chasseurs-tueurs, ça nécessite la féminisation d'une part de notre monde par l'inclusion du système féminin impliquant l'empathie. Nous devons parvenir à nous émouvoir de l'atrocité vers laquelle nous envoyons une part d'entre-nous se faire manger carcéralement. L'holocauste social doit s'arrêter par la destruction du Moloch-systémique qui multiplie à chaque condamnation sa sphère d'influence au point qu'elle finit par nous atteindre alors-même que nous sommes loin de ces mondes.

 

Les réponses proposées

Je ne suis pas un spécialiste de ces questions carcérales et je ne me permets de n'en parler qu'en tant que citoyen et masseur mais ceux qui se sont spécialisés ne sont pourtant pas davantage arrivés à faire que les choses changent, donc il n'y a aucune raison particulière pour que je ne puisse pas proposer un certain nombre d'idées qui me semblent évidentes.

_ La réponse est dans l'établissement de mesures adaptées aux caractéristiques de la personne ou de l'enfant ne répondant pas aux signaux habituellement admis et sur sa façon de nous les renvoyer, cela doit commencer dès l'école primaire. Un enfant qui décroche doit être immédiatement repéré et pris en charge scolairement avec un soutien psychologique si nécessaire, sans attente et sans l'isolé de son groupe social. Les moyens financiers alors mobilisés n'auraient rien à voir avec le coût de la délinquance que l'on connaît aujourd'hui.

_ La stigmatisation, le bisutage, les réflexions vestimentaires, sociales, sexuelles ou portant sur le physique doivent être invariablement repris et faire l'objet non pas d'une punition mais d'un rappel de la nécessité impérative d'être différent par nature de tout autre.

_ Lorsque la faute est repérer il faut dans l'instant la traduire en simple erreur de parcourt et accompagner le jeune adulte ou la personne d'un arsenal pédagogique et social énergique et proportionné.

_ Les personnes souffrant de problèmes psychologiques doivent être redirigées vers des structures d'écoutes spécialisées ou des unités médicalisées humaines.

_ Les rendus de justices doivent être rapides, l'accès aux avocats simplifié, la notion de dédommagement des parties civiles, de l'état jusqu'au dernier centime ou par l'exécution de travaux généraux encadrés et humains mais fermes.

_ Les formulations judiciaires doivent être humanisées, l'utilisation des menottes exceptionnelle, la divulgation des identités de la personne ayant maille à partir avec la justice doit être strictement limitée, le recours aux caméras de télévision interdites, l'utilisation de surnoms dégradants pour nommer une affaire particulièrement difficile doit être interdit et sanctionné. Au lieu de parler d'incarcération nous devrions parler d'accueil. La prison devrait par exemple s'appeler Centre de suspension civile ou de mobilisation statutaire. Le détenu doit devenir une personne. La punition devenir une sanction, la peine une conséquence.

_ Les personnes en rétentions pour ce qu'on appelle de courtes peines doivent être placées dans des établissements présentant différents niveaux de sécurités allant de l'espace ouvert à l'espace fermé mais toujours agréable à vivre au quotidien.
_ Les longues peines doivent intégrer des structures adaptées à une vie agréable, la notion de privation de liberté n'implique pas l'organisation d'une dureté volontaire et anxiogène de l'espace.

_ Il est utile de prévoir des maisons de retraites prévôtales pour les personnes condamnées à de longues peines ; des unités de fin-de-vie.

_ Des hôpitaux psychiatriques organisés pour l'accueil des personnes présentant ce genre de troubles.

_ Personne ne devrait ressortir de ces Centre de suspension civile sans que l'on se soit assuré qu'elle dispose d'un logement fixe, d'un travail et de revenus sachant que ces impératifs doivent être réunis avant la libération.

_ Les personnes présentant des problèmes avec l'alcool devraient se retrouver entre elles dans des structures adaptées à ces problématiques. Pour les grandes agglomérations des unités entières pourraient être construites avec utilisation de la couleur, de formes rondes. Pour les régions moins étendus, un même établissement pourrait rassembler ces unités.

_ L'accès à un emploi normalement payé impliquant les cotisations sociales doit être proposé à chaque personne en Centre de suspension civile.

– Les parloirs intimes doivent devenir la règle pour l'ensemble des pratiques sexuelles à la demande.

– La réalisation de la sanction sera formalisée par la suspension de ses droits au déplacement géographique ; par l'organisation régulière de sessions de suivit, de réinsertion, de dialogue et d'acte consentant de dédommagement sociaux comme les activités bénévoles.

– La personne mobilisée doit pouvoir conserver ses droits civiques ; le maintien de ses bien immobiliers ; gérer ses investissements ; recevoir et remplir sa feuille d'impôt afin qu'il ne perde pas ses réflexes une fois libéré ; son confort devra être agréable et égal avec celui des autres. – Les cellules ne doivent pas dépasser la présence de 4 personnes, la cellule individuelle ou à deux doit être accessible par tout ceux en faisant la demande. Les points sanitaires doivent être parfaitement entretenu ; une partie de l'entretien de cet espace de rétention devra être assuré par des personnes domiciliées.

_ Il devrait y avoir un référant pour quatre personnes mobilisées ; lutter contre la dépression, le suicide.

 

Conclusion

Peut-être qu'en intégrant qu'une partie de notre violence n'est pas seulement naturelle, en lien avec notre parcourt mais aussi la résultante de l'environnement social dans lequel nous vivons et que le sexe est un puissant vecteur que catalyse notre masculinité, cela nous aidera à changer de braquer.

En massage français nous disons de cesser de réduire notre sexe à fonction génitale et urinaire parce que c'est humiliant et anti-masculin, mon métier de masseur me confronte à ce masculinisme par destination qui à mon tour me porte à dire « Arrêtons de réduire l'Etat à une variable sexuelle en application de ma loi de dominant ramenée à une fonction génitale. »

La vraie force du masculinisme est d'inventer ses propres schémas de développement, les femmes se sont pensées elles-mêmes en inventant cette disposition politique et sociale de féminisme en mouvement, à nous de nous emparer de cette thématique sous en ange novateur en déployant pour méthode une empathie de travail investissant le champs carcéral dans notre méthodologie.

La prison telle que nous la connaissons est le résultat de notre dérive d'ultra-masculinisation qui ne peut aller qu'à l'affrontement avec nos propres forces internes. Les femmes sont notre, différentes dans leur parcourt mais toutes autant impliquées dans l'espèce comme dans l'espace civil en tant que médiateur de droit au sein du champ politique.

La prison est celle de notre pénis, elle enferme celui qu'elle a cru pouvoir enfermer. L'Etat n'est que l'ex voto d'un gigantesque malaise issu de la construction prévôtale par laquelle nous nous sommes laissé enfermer. Réagir aujourd'hui, le dénoncer à travers le masculinisme c'est affirmer notre capacité au changement de paradigme en s'emparant de notre propre sexe pour le remettre à sa place antomique, politique et sociale. L'homosexualité carcérale contrevient à ce à quoi nous aspirons, vivre vraiment libre.

La liberté n'est pas politique, elle est avant tout corporel, l'Etat est une corps social qui a besoin des mêmes rythmes que le corps physique. La violence urbaine n'est autre qu'une forme de somatisation organisationnelle et la prison confine à une mutilation d'Etat-adolescent et masculin.
Nous sommes comptable de cette situation là, nous en héritons, de fait nous n'en sommes pas responsable, l'histoire carcérale s'échelonne sur des siècles, pourtant nous en sommes les gestionnaires passifs et ne pas nous interroger sur son devenir et la part de nous-même qu'elle emporte à chacune de ses injustice est une irresponsabilité que je ne me résous pas à prendre avec un fatalisme bourgeois. Si Michel Foucault n'est pas parvenu à faire bouger les ligne avec Surveiller et punir, Ed. Gallimard 1975 TDM Fiche technique, doit-on y renoncer pour autant par manque d'imagination pour démonter ce que notre histoire nous restitue de nous-même par cette infâme concrétion enkystée que constitue l'enfermenent de l'homme dans ses contradictions ?

 

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Alain Cabello
mardi 17 septembre 2013