L'Etat tout puissant, cet avatar de notre
pénis, (Une
question masculiniste)
Ou, la manducation
thanato-morbide
d'un système carcéral contre un autre.
Par
Alain
Cabello-Mosnier. P/O le CFDRM
Libre de droits non commerciaux.
Rédigé
à Paris le : mardi 17 septembre 2013
L'Etat tout puissant, cet avatar de notre
pénis, (Une
question masculiniste)
Ou, la manducation
thanato-morbide
d'un système carcéral contre un autre.
Introduction
Le
CFDRM
de Paris n'accueille généralement
que des textes en lien direct avec le massage,
je tenterai de me conformer à cette exigence.
Je rappelle que je n'ai aucun lien particulier avec
une quelconque association de défense des détenus
et pas plus ou pas moins de légitimité
que d'autre à aborder le sujet qui me tien terriblement
à coeur. Je suis chercheur en massage
et pourtant, ici, par cette thématique nouvelle,
je ne pense pas déroger à la règle
du CFDRM puisque la question masculiniste
aborde aussi la problématique du corps enfermé
dans un sexe et les revendications qui peuvent de ce
fait surgir. J'aborde ici le milieu carcéral
en tant que violence d'Etat politique et sociale assumée
_même s'il n'en n'assume pas les conséquences
"spasme urbain"_, et exercée sur le
corps charnel de ses concitoyen(ne)s qu'il brutalise
par l'enfermement, et
ce, avec l'assentiment coupable de cette part de nous
prit dans le rejeu de la loi et l'exercice du pouvoir
de celui qui est amené à donner son avis
en s'érigeant quelques fractions de secondes
en infra-bourreau. Ce serait d'ailleurs intéressant
d'étudier cette capacité que nous avons
tous à avoir de micro-postures-discrétionnaires
tout au long de notre journée et de notre vie,
mais ce n'est pas mon sujet.
Je
tente par ce travail d'associer l'univers carcéral
tel qu'il s'est développé à une
anarchie masculine procédant d'une hyper-masculinisation
de l'espace social occidental résultant de son
sexisme et que seul le masculinisme est en mesure de
contrer parce qu'il est de l'intérieur du système
le seul contre-pouvoir désireux de réforme.
___
Développement
L'état
consternant des prisons françaises me met régulièrement
en situation d'incompréhension totale et de révolte
vis-à-vis des autorités dont l'incompétence
me saisit chaque jour un peu plus d'horreur mais je
suis aussi interloqué par cette étrange
réserve que nous avons tous à nous élever
contre ce monstre organisationnel et cannibale qu'est
l'institution carcérale et je m'étonne
toujours de ne pas voir surgir un Victor Hugo des prisons assaillant
l'Etat d'arguments qui s'imposeraient de fait à
l'esprit de tous. Quels mots employer dans ce monde
saturé d'informations pour qu'on comprennent
ce qui se passe ? Comment envisager ne serait-ce que
l'avenir de nos citées parcourues par de réguliers
accès de violences, répondre aux questions
de sécurités qui agitent régulièrement
le territoire lorsque l'Etat lui-même légitime
par le droit ce que sanctionne toute justice ?
Osez le Masculinisme avait publié en septembre
2013 sur le réseau social Facebook un papier
souhaitable déplorant la condamnation à
mort de quatre indiens (donc des hommes), accusés
d'un viol en réunion sur une étudiante
en décembre 2012 et décédée
des suites de ses blessures. Bien sûr les réactions
ne se sont pas faites attendre en particulier, et c'est
assez spécifique pour être souligné,
de la part des femmes investissant sur l'instant un
virilisme d'époque appelant à leur couper
les couilles.
Quelques
jours plu tôt, Madame Taubira ,
Ministre Garde-des-Sceaux sur le plateau de
l'émission politique de France 2 "Des paroles
et des actes", le jeudi 5 septembre 2013 parlait
de la prison comme un lieu de punition, que la prison était là
pour punir, nous étions sur le même
discours martial que tenait quelques jours plus tôt
M. François Hollande ,
Président de la République de gauche,
qui disait sur la crise Syrienne,
officiellement, qu'il fallait "punir
la Syrie"
pour l'emploi d'armes chimiques, et j'ai trouvé
qu'il était assez symptomatique de voir que ces
intonations péremptoires se réglaient
à l'aune d'un virilime décalé en
employant des mots volontairement judéo-chrétiens
au moment-même où les extrémismes
religieux s'expriment partout dans le monde. Il y avait
comme une surenchère à qui serait le plus
ferme avec ce jeu de miroirs entre l'Etat rentrant dans
cette dialectique de la violence et l'extrémisme
international dont les banlieues renvoyaient régulièrement
le faisceaux lumineux auquel l'Etat répondait
par ses propres extrémismes politiques.
J'avais
alors écris un petit commentaire sur cette intervention
de Madame Taubira en disant « Ne
serait-il pas temps de remplacer le mot "punition" par celui de "sanction" et la conséquence
ne devrait-elle pas se substituer à la peine
? Les prisonnier(re)s souffrent du même mal que
les pédés en faite, nous sommes pris
pour une "communauté" au lieu d'être
considérés dans notre globalité
comme faisant partie prenante du groupe ; ainsi, aimerions-nous
être pris, nous,
comme la part de sexualité que chacun et chacune
a en soi et eux comme une part de la société
civile amenée à connaître l'enfermement.
"J'aurais pu rajouter sous
une forme ou sous une autre". La prison n'est pas
un "Département français de la peine"
mais un relais à la sanction que matérialise
l'incarcération. ». Vous vous
rappelez cette sombre histoire impliquant un individu
que la presse avait surnommé Le monstre des
ardennes ? Je ne sais même pas si ce n'est
pas une malheureuse distorsion habituelle au sein de
la police que de donner arbitrairement, en interne,
ce genre de surnom à ces personnes, ce qui n'en
constitue pas moins une atteinte à la dignité
humaine. Un meurtrier n'est pas un monstre, c'est
une personne ayant commis un délit grave. Comment-peut-on
appeler quelqu'un comme cela si l'on veut rester neutre
et éviter le jugement
de valeur ?
Quid du
point de vu masculiniste ?
Alors
moi ce qui m'intéressait ici c'était de
me poser la question en tant que masculiniste, qu'est-ce
que la prison d'aujourd'hui par exemple pourrait me
donner comme informations sur la part de masculinité
et de transfert mental qui s'exprime dans cette folle
passion de l'enfermement des autres en France ? Le rôle
d'un Etat moderne, ayant pensé, réfléchit,
n'est évidemment pas de punir et dans ce débat
au sein d'Osez le Masculinisme, ce n'est même
une question de prise de position politique désincarnée
et d'ailleurs infondée mais juste une question
de valeurs fondamentalement masculines.
En
tant que garçon je n'entends pas laisser à
l'Etat ou à qui que se soit le droit de me punir
en invoquant la loi, qui, tout en s'exprimant à
travers le droit dans lequel on pourrait mettre se qu'on
veut selon les époques n'en est pas moins inspiré
par l'impérieuse nécessité de la
recherche permanente de justice, cette infantilisation
de l'homme puni est résolument
sexiste et l'Etat, (l'Homme), doit y renoncer de
lui-même en n'en comprenant les mécanismes
fins.
L'Etat
joue le rôle du père vertical, traditionaliste,
du gars porteur de ce détestable emblème
de scrotum-balance-Roberval
de la justice et cela
devient insupportablement attentatoire et encombrant
pour les mecs engagés d'aujourd'hui. Quel est
le sens premier de PUNITION
? Punir entretient une homogamie naturelle avec la
notion archaïque de châtiment et non l'expression
d'une sanction laïque qu'il devrait désigner,
est-il souhaitable de voir s'exprimer cette toute puissante
cléricale d'état ultra masculinité
qui s'abat sur quelques uns sans jamais être motivée,
expliquée, alors qu'elle devrait être en
prise directe avec l'idée de relais tout au long
de cette peine légitimement prononcée
? Est-ce que réduit à ma faute
je dois me contenter de cela pour qu'elle justifie mon
enfermement pour toute mission pédagogique ?
Bien sûr que non, si l'individu que je suis, sans
contentieux aucun avec l'Etat n'en inquiète en
ne faisant que mobiliser son esprit, comment cela se
fait-il que la société civile ne soit
pas amenée à ce même désir
de réponses et n'aboutisse pas aux même
conclusions ?
Le
monde croule de méthodes d'enseignements aussi
attentives les unes que les autres, de moyens divers
de stimuler l'apprentissage, où est la collation
de ces méthodes au service du carcéral
? Aujourd'hui par exemple, les pédologues dénoncent
la fessée pour les enfants, l'idée de
piqué, d'humiliations gratuites, alors
comment justifier que l'on persiste à l'appliquer
aux adultes sachant que nous avons fait le constat de
son échec dans les prisons ? La prison est un
piqué national, une désignation d'une
classe toute entière des manquements d'un seul.
Pourquoi ne prolonge-t-on pas l'idée sublime
d'école, bien qu'elle-même assez malmenée,
vers la notion d'établissement d'accompagnement
social à la place de prison ? Dans prison
il y a prit, que voulons-nous collectivement
prendre à des gens qui pour la plupart
n'ont plus rien ? Il ne faut pas leur prendre
ne serait-ce que la Liberté, car celle-là
ne peut être réduite à l'idée
d'être privée de ses mouvements, il faudrait
songer à leur rendre l'esprit d'être
des hommes et des femmes fondamentalement libres même
momentanément mobilisés dans une
structure carcérale. Pourquoi la nécessité
qui s'impose à tous d'établir une diplomatie
internationale ne pourrait pas se retrouver dans les
mots que notre administration adopte ? La femme de ménage
devient technicienne de surface, la pute exige le terme
de professionnelle
du sexe quand elle ou il d'ailleurs ne glissent
pas vers le qualificatif tout aussi légitime
de masseur
ou de masseuse,
nos politiques s'égosillent lorsqu'ils sont empétrés
dans une histoire judiciaire en réclamant la
présomption d'innocence et il semblerait que
ce droit à la lumière éclairant
les ombres de notre ignorance que caractérise
l'avis soit définitivement éteint pour
ces immigrés du mur que nous préférons
savoir dans l'obscurité, comme s'ils ne devaient
jamais sortir. Pour ne pas sanctionner de fait l'hétérogénéité
d'un parcourt de délinquant il faudrait accepter
qu'ils ne vont pas finir en prison, (la prison
n'est pas une fin en soit pour eux, un lieu où
on s'en débarrasse), mais poursuivre leur
vie entre parenthèses de ce qui n'est qu'une
halte carcérale et qu'on partage avec
eux le poids de ce résultat qui est pour partie
aussi de notre faute, collectivement.
L'Etat,
cet avatar de notre pénis
L'enfant
n'a pas à subir le réalisme de notre puissance
d'adulte qui dit préférer la pédagogie,
mais alors pourquoi l'Etat dérogerait-il
à ce que sa propre pensée politique condamne,
(l'exercice d'une puissance arbitraire) ? Donc,
si nos sociétés vont jusqu'à s'interroger
sur ce que la nature nous porte instinctivement à
faire, gronder, faire pleurer et frapper, même
avec mesure, alors pourquoi régresserions-nous
à souhaiter maintenir politiquement le symbole
de la barbarie ? La prison est à
mon sens une des premières manifestations étatique
du mépris masculin et de retour légitime
de manivelle de l'ultra-masculinisation de l'Etat.
Une
des intervenantes sur Osez le masculinisme me
disait « Tu
as dit, Alain, dans un de tes commentaires, que "l'Etat
est pénis, un père", certes, c'est
une image, mais ça me choque, je ne vois pas
en quoi l'Etat est un pénis, mis à part
le fait de mieux comprendre l'expression populaire "l'Etat
nous encule",
je n'ai jamais considéré l'Etat comme
un pénis, mais plutôt comme une mère,
après peut-être que c'est parce-que je
fais partie de la génération de l'époque
de Mitterrand, je ne sais pas....
Concernant
mon affirmation, il s'agit bien plus d'une réflexion
étayée
que d'une expression employée à la légère,
mais pour faire vite, si l'on place notre focus sur
le parcourt masculin en gros depuis le 19eme siècle
on voit comment l'homme à pu se situer dans cette
logique pré-industrielle vis-à-vis des
femmes. La construction de l'Etat prenant ses sources
dans la monarchie se pose de fait comme masculin. L'Etat
n'est pas mère, on parle bien de Père
de la Nation ,
le terme de Président renvoie aussi au père,
du latin praesidere intrans. «être
assis devant, en avant, vient de prae «devant,
en avant» (pré-) et de sedere
«être assis, siéger» (seoir)
et ce rôle là est dévolu au père
ou aux Dieux. Le
mot Etat est lui-même au masculin, c'est lui qui
dirige ses citoyen(ne)s comme les enfants d'une même
famille, ne parle-t-on pas d'enfants
de la patrie
? Il sont
la part féminine de cette trilogie. La femme
là-dedans est dans "La Constitution, La
Justice, La Loi mais toujours ils sont précédés,
fécondées pour les termes associés
à l'épouse, soumit par le socle qui s'arroge
le titre d'homme. Ni les citoyen(ne)s, ni les attribues
féminins qui en ressortent ne sont en capacité
de faire quoi que ce soit sans l'Etat-phallique.
La mention à l'époque
de Mitterrand
s'inscrit
dans une dynamique de développement du féminisme,
du masculinisme aujourd'hui et à cet appel à
constitution d'un Etat horizontal et non plus verticale
et pyramidal.
Ici, l'Etat, cet avatar de notre pénis se retourne
contre nous en enfermant le sujet masculin dans une
dialectique guerrière d'obéissance passive.
La toute-puissance du guerrier a besoin de cette forme
d'anhilisation de toute personnalité
légitiment son pouvoir, celui qui s'exécute
est celui qui accepte la domination qui ici se fait
coalition, hommes, femmes, communautés. C'est
un des principes du pervers, tant qu'on lui tient tête
il cogne. L'homme incarcéré s'effondre
sur lui-même, il est déclassé par
le groupe et féminisé par le joug, c'est
de cette féminisation là dont le masculinisme
devrait s'emparer.
Ainsi
voit-on qu'au travers d'une actualité qui parait
secondaire au premier abord, devient évidemment
centrale lorsqu'on analyse la puissance maxilaire et
misandre de l'Etat en tant que marionnette devenue autonome
d'une masculinité que plus personne ne dirige
et qui n'est déjà plus l'expression de
l'homme actuel.
La
violence de l'Etat contre les prisonniers devrait être
le point de départ de notre combat masculiniste
initial. Non, ce n'est pas la garde des enfants qui
devrait avoir le haut du pavé médiatique
mais bien la façon dont on traites les Hommes
dans les prisons françaises. Cette prise de conscience
est l'expression de notre humanisme masculin
sensibilisé à un sujet général
et symbolique et non ramené à une question
de droit de garde hautement légitime. Le rôle
politique de Osez le masculinisme devrait être
de s'emparer de ce cette problématique dont personne
ne s'occupe.
Avant
même de statuer sur la garde de nos enfants après
séparation du couple, l'Etat ne devrait-il pas
se soucier de la garde de nos enfants maltraités
par le couple exécutif, Parlement et Administration
?
L'expression
de l'Etat est celle d'une maxi-masculinisation destiné
à montrer notre puissance reproductrice
et destructrice, nous sortons notre Code pénal
comme nous exhiberions notre sexe. La démonstration
de la force de la loi n'à pas la féminité
de la pédagogie, "voilà se qui se
passe, pourquoi nous agissons comme ça",
non, c'est l'autorité d'un père persécuteur
qui s'accroche d'autant plus à ses excès
de violence que c'est le seul lieu où il peut
encore le faire au nom de la sécurité.
Les hommes sont toujours accusés quelque part
de sexisme, de freiner des quatre fers pour donner aux
femmes la parfaite égalité, par contre
là, dans l'exercice de ce droit régalien
d'infliger la loi comme un droit divin, personne ne
le dénonce. Le Code Pénal vient tout droit
du Code Louis ,
nom donné aux « ordonnances sur la
réformation de la justice civile et criminelle »
de 1666 et 1670, et ce en l'honneur
du roi
Louis XIV
,
le régime à changé mais pas les
habitudes monarchiques des hommes.
Et
oui ce-sont les hommes que je cible et ce, de l'intérieur
même de mon sexe, en tant que masculiniste, car
aucun pays pire que la France n'a su instaurer une République
tout en manifestant avec autant d'évidences de
troubles mentaux post-monarchiques. L'homme français
ne s'est pas relevé de la chute du Roi de France,
il en porte encore le deuil jusque dans les couleurs
de ses vêtements là où les anglais
percluent dans leur monarchie sont par leur originalité
et la distance qu'ils s'accordent vis-à-vis d'elle
les plus Républicains qui soient.
Le
féminisme ne devrait pas, à mon sens attaquer
le masculinisme en tant que source de progrès,
juste parce qu'il existe, juste parce qu'il est, mais
le rejoindre dans cette dénonciation commune
de l'expression la plus visible de la violence masculine
institutionnalisée.
Les
extrêmes au contact des Taïji
du genre
Il
serait intéressant d'analyser ce retour de l'ultra-mascilinisation
de l'état en le comparant justement à
l'avènement d'une réflexion masculiniste
et féministe comme si la prise de contact entre
ces deux entités dans leur principe de revendication
provoquait des réactions révélant
la nature de la fièvre des conservateurs.
Tant
que le masculinisme se forme dans les clichés
du réactionnaire voulant reprendre le pouvoir
et que le féminisme se radicalise sur ses bases
historiques qu'il veut conserver en nous regardant comme
spoliateur par nature, alors le camp des traditionalistes
se réorganisent avec la volonté revendiquée
que tout reste en place jusque dans l'axe des sexes,
et c'est là que nos deux forces masulinisme/féminisme
se rendront compte qu'elles ne sont pas antagonistes
mais complémentaires.
Il
existe comme un parallèle entre l'Etat archaïque
et traditionaliste et ce que j'appelle ce taïji
du genre, un cercle dont la femme comme l'homme
réformateur s'interpénètrent pour
former un cercle parfait de renouveau dans les équilibre
de la loi naturelle et politique.
Le
masculinisme comme le féminisme contiennent tout
deux de très grandes forces de rénovation
et de réforme sociales qu'il nous faudrait conjuguer
plutôt que d'opposer.
Manducation
thanato-morbide
d'un système contre un autre.
L'homme en tant que sexe dévore dans
une homophagie consumée ses propres contemporains
qui sont les plus à même de contenir en
germe le changement. La prison est le coeur du masculinisme
en tant que cause, c'est elle qui digère ceux
qui dévient, ceux qui pensent autrement. Je n'ai
pas les compétences intellectuelles qui me permettrait
de dire ce que je voudrais dire mais laissez moi, avec
mes mots vous proposer ce postulat.
Claude Levy-Strauss a beaucoup écrit
sur le cannibalisme, le CFDRM
de Paris possède sur ses rayons ce livre Nous sommes
tous des cannibales : Précédé de
Le père Noël supplicié, par Claude Lévi-Strauss, Ed. Seuil 2013 ,
et bien nous voyons que ce cannibalisme primitif correspondait
à des codes que nous retrouvons dans la forme
et dans le fond exprimé inlassablement par l'univers
carcéral, mais ici, selon moi, c'est une forme
d'homophagie cannibalistique inversée. Petite
explication de mot, l'homophagie c'est manger intégralement
quelqu'un alors que le cannibalisme n'est que l'ingestion
partielle de ce qui est supposé détenir
le pouvoir symbolique ou réel de sa victime.
Lorsque je dis que la prison est selon moi une forme
d'homophagie cannibalistique inversée, je désigne
certes l'absorption totale d'une personne par l'enfermement
alors que ce que nous souhaitons vraiment c'est tenter
de nous préserver de sa part thanatique et donc
ne contenir qu'un segment pathogène mais inversé
parcequ'au lieu de souhaiter le manger pour être
comme lui, investi de ses force, on souhaite ici s'en
préserver, le manger sans digestion. La force
magique de tel chef de tribu dévorée par
le chef du camp adverse lui confère ses pouvoirs
alors qu'ici, avaler les détenus comme nous le
faisons n'est pas pour investir leurs apports mais pour
nous préserver deux. Le problème c'est
que c'est par l'ingestion et par la digestion que se
forme cette intussusception
qui ne fonctionne pas dans le cadre moderne de la mise
sous écrou. Les gens ne sont pas digérer,
ils restent là en attente comme si l'écoulement
du temps suffit caractériser la nature des barreaux
que nous voulons ériger entre eux et nous. Ces
populations nous restent sur l'estomac lorqu'on les
a mangé et sur les bras lorsque nous les relâchons.
Ici,
l'inversion consiste à manger complètement
l'autre dans cette sorte d'estomac national tout en
isolant sa partie dite funeste pour la garder par devers-soi
mais dans une enceinte sécurisée. Ainsi,
la société se digèrerait-elle elle-même.
Ce
travail incessant de dévoration
se manifeste à la fois par l'engloutissement
quotidien d'hommes et de femmes que l'on avale dans
ces institutions mais aussi par le comportement que
l'on manifeste tous, chacun à notre mesure, en
conjurant l'idée de notre propre chute par un
assentiment inconscient et pourtant actif de la sanction
marquant notre différence et donc, notre association
au groupe.
Le
travail de mastication social se fait par les différentes
strates judiciaires qu'accepte la majorité contrainte
par la force du groupe et que révèle une
manducation
de système. Lorsque vous parlez vous bougez les
lèvres et ce mouvement labial correspond à
la manifestation d'une culture qui suit la formulation
des mots que l'on prononce. Plus le langage politique
est violent, plus les dissidents au système se
dissocient de lui et forment leurs propres sous-systèmes
autonomes, et plus le nombre d'incarcérations
augmente comme le résultat d'une contestation
organique. Ce ruban
de möbius maxillaire est le rejeu d'une
violence sociale sans fin. Le concept d'intussusception
en physiologie désigne
la capacité que présente une cellule vivante
de pénétrer et de synthétiser les
matériaux et les éléments nutritifs
dont-elle à besoin et qu'elle emprunte à
un monde qui lui est extérieur. Ici, l'intussusception
devient thanatique,
c'est-à-dire que l'on ne se sert pas de l'apport
nutritionnel de chacun pour nourrir un corps social
globalisé et évolutif, on le parasite
politiquement comme si on voulait tirer une force négative
de lui pour nourrir une force encore plus grande alors
qu'en provenance d'un même organisme ces apports
s'annulent. Personne ne sortira gagnant de cette gigantesque
orgie corporelo-alimentaire, le corps-social finit par
régurgiter par la violence ce qui n'a rien a
faire dans cet estomac de transitif. Rien ni personne
n'est fait pour rester là, enferme tout le temps
de sa peine ou de sa vie sans conséquence pour
lui (principe de solidarité) et sans conséquence
pour nous (principe de pérennité).
Le
masculinisme
me parait être le moyen de sortir de cette spirale
infernale en refusant la digestion discrétionnaire
d'une partie d'entre-nous, les hommes, qui sommes essentiellement
victimes de ce système crée par nos père
et entretenu par les fils. Les femmes bien sûr
sont également dévorées avec la
même violence mais elle ne font que subir une
violence masculine déjà contenue partout
autour d'elles, puisque le monde est construit sur des
schémas machistes
et patriarcaux.
C'est
à nous les hommes de stopper cette énergie
infernale qui ne s'interrompra qu'à la destruction
totale de son habitat comme n'importe quel virus. Cela
nous demande pourtant un effort spécifique qui
n'est pas spontanément dans nos réflexes
de chasseurs-tueurs, ça nécessite la féminisation
d'une part de notre monde par l'inclusion du système
féminin impliquant l'empathie. Nous devons parvenir
à nous émouvoir de l'atrocité vers
laquelle nous envoyons une part d'entre-nous se faire
manger carcéralement. L'holocauste
social doit s'arrêter par la destruction du Moloch-systémique
qui multiplie à chaque condamnation sa sphère
d'influence au point qu'elle finit par nous atteindre
alors-même que nous sommes loin de ces mondes.
Les
réponses proposées
Je
ne suis pas un spécialiste de ces questions carcérales
et je ne me permets de n'en parler qu'en tant que citoyen
et masseur
mais ceux qui se sont spécialisés ne sont
pourtant pas davantage arrivés à faire
que les choses changent, donc il n'y a aucune raison
particulière pour que je ne puisse pas proposer
un certain nombre d'idées qui me semblent évidentes.
_
La réponse est dans l'établissement
de mesures adaptées aux caractéristiques
de la personne ou de l'enfant ne répondant pas
aux signaux habituellement admis et sur sa façon
de nous les renvoyer, cela doit commencer dès
l'école primaire. Un enfant qui décroche
doit être immédiatement repéré
et pris en charge scolairement avec un soutien psychologique
si nécessaire, sans attente et sans l'isolé
de son groupe social. Les moyens financiers alors mobilisés
n'auraient rien à voir avec le coût de
la délinquance que l'on connaît aujourd'hui.
_
La stigmatisation, le bisutage, les
réflexions vestimentaires, sociales, sexuelles
ou portant sur le physique doivent être invariablement
repris et faire l'objet non pas d'une punition mais d'un rappel de la nécessité
impérative d'être différent par
nature de tout autre.
_
Lorsque la faute est repérer il faut dans l'instant
la traduire en simple erreur
de parcourt et accompagner le jeune adulte ou la personne
d'un arsenal pédagogique et social énergique
et proportionné.
_
Les personnes souffrant de problèmes psychologiques
doivent être redirigées vers des structures
d'écoutes spécialisées ou des unités
médicalisées humaines.
_
Les rendus de justices doivent être rapides, l'accès
aux avocats simplifié, la notion de dédommagement
des parties civiles, de l'état jusqu'au dernier
centime ou par l'exécution de travaux généraux
encadrés et humains mais fermes.
_
Les formulations judiciaires doivent être humanisées,
l'utilisation des menottes exceptionnelle, la divulgation
des identités de la personne ayant maille à
partir avec la justice doit être strictement limitée,
le recours aux caméras de télévision
interdites, l'utilisation de surnoms dégradants
pour nommer une affaire particulièrement difficile
doit être interdit et sanctionné. Au lieu
de parler d'incarcération nous devrions
parler d'accueil. La prison devrait par exemple
s'appeler Centre de suspension civile ou de mobilisation
statutaire. Le détenu doit devenir
une personne. La punition devenir une
sanction, la peine une conséquence.
_
Les personnes en rétentions pour ce qu'on appelle
de courtes peines doivent être placées
dans des établissements présentant différents
niveaux de sécurités allant de l'espace
ouvert à l'espace fermé mais toujours
agréable à vivre au quotidien. _ Les
longues peines doivent intégrer des structures
adaptées à une vie agréable, la
notion de privation de liberté n'implique pas
l'organisation d'une dureté volontaire et anxiogène
de l'espace.
_
Il est utile de prévoir des maisons de retraites
prévôtales pour les personnes condamnées
à de longues peines ; des unités de fin-de-vie.
_
Des hôpitaux psychiatriques organisés pour
l'accueil des personnes présentant ce genre de
troubles.
_
Personne ne devrait ressortir de ces Centre de suspension
civile sans que l'on se soit assuré qu'elle
dispose d'un logement fixe, d'un travail et de revenus
sachant que ces impératifs doivent être
réunis avant la libération.
_
Les personnes présentant des problèmes
avec l'alcool devraient se retrouver entre elles dans
des structures adaptées à ces problématiques.
Pour les grandes agglomérations des unités
entières pourraient être construites avec
utilisation de la couleur, de formes rondes. Pour les
régions moins étendus, un même établissement
pourrait rassembler ces unités.
_
L'accès à un emploi normalement payé
impliquant les cotisations sociales doit être
proposé à chaque personne en Centre
de suspension civile.
– Les
parloirs intimes doivent devenir la règle pour
l'ensemble des pratiques sexuelles à la demande.
– La
réalisation de la sanction sera formalisée
par la suspension de ses droits au déplacement
géographique ; par l'organisation régulière
de sessions de suivit, de réinsertion, de dialogue
et d'acte consentant de dédommagement sociaux
comme les activités bénévoles.
– La
personne mobilisée doit pouvoir conserver ses
droits civiques ; le maintien de ses bien immobiliers
; gérer ses investissements ; recevoir et remplir
sa feuille d'impôt afin qu'il ne perde pas ses
réflexes une fois libéré ; son
confort devra être agréable et égal
avec celui des autres. – Les cellules ne doivent
pas dépasser la présence de 4 personnes,
la cellule individuelle ou à deux doit être
accessible par tout ceux en faisant la demande. Les
points sanitaires doivent être parfaitement entretenu
; une partie de l'entretien de cet espace de rétention
devra être assuré par des personnes domiciliées.
_
Il devrait y avoir un référant pour quatre
personnes mobilisées ; lutter contre la
dépression, le suicide.
Conclusion
Peut-être
qu'en intégrant qu'une partie de notre violence
n'est pas seulement naturelle, en lien avec notre parcourt
mais aussi la résultante de l'environnement social
dans lequel nous vivons et que le sexe est un puissant
vecteur que catalyse notre masculinité, cela
nous aidera à changer de braquer.
En
massage
français nous disons de cesser de
réduire notre sexe à fonction génitale
et urinaire parce que c'est humiliant et anti-masculin,
mon métier de masseur
me confronte à ce masculinisme par destination
qui à mon tour me porte à dire «
Arrêtons de réduire l'Etat à une
variable sexuelle en application de ma loi de dominant
ramenée à une fonction génitale.
»
La
vraie force du masculinisme est d'inventer ses propres
schémas de développement, les femmes se
sont pensées elles-mêmes en inventant cette
disposition politique et sociale de féminisme
en mouvement, à nous de nous emparer de cette
thématique sous en ange novateur en déployant
pour méthode une empathie de travail investissant
le champs carcéral dans notre méthodologie.
La
prison telle que nous la connaissons est le résultat
de notre dérive d'ultra-masculinisation qui ne
peut aller qu'à l'affrontement avec nos propres
forces internes. Les femmes sont notre, différentes
dans leur parcourt mais toutes autant impliquées
dans l'espèce comme dans l'espace civil en tant
que médiateur de droit au sein du champ politique.
La
prison est celle de notre pénis, elle enferme
celui qu'elle a cru pouvoir enfermer. L'Etat n'est que
l'ex voto d'un gigantesque malaise issu de la construction
prévôtale par laquelle nous nous sommes
laissé enfermer. Réagir aujourd'hui, le
dénoncer à travers le masculinisme c'est
affirmer notre capacité au changement de paradigme
en s'emparant de notre propre sexe pour le remettre
à sa place antomique, politique et sociale. L'homosexualité
carcérale contrevient à ce à quoi
nous aspirons, vivre vraiment libre.
La
liberté n'est pas politique, elle est avant tout
corporel, l'Etat est une corps social qui a besoin des
mêmes rythmes que le corps physique. La violence
urbaine n'est autre qu'une forme de somatisation organisationnelle
et la prison confine à une mutilation d'Etat-adolescent
et masculin. Nous sommes comptable de cette situation
là, nous en héritons, de fait nous n'en
sommes pas responsable, l'histoire carcérale
s'échelonne sur des siècles, pourtant
nous en sommes les gestionnaires passifs et ne pas nous
interroger sur son devenir et la part de nous-même
qu'elle emporte à chacune de ses injustice est
une irresponsabilité que je ne me résous
pas à prendre avec un fatalisme bourgeois. Si
Michel Foucault n'est pas
parvenu à faire bouger les ligne avec Surveiller et punir, Ed. Gallimard 1975 TDM , doit-on y renoncer pour autant
par manque d'imagination pour démonter ce que
notre histoire nous restitue de nous-même par
cette infâme concrétion enkystée que constitue l'enfermenent
de l'homme dans ses contradictions ?
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Alain
Cabello mardi 17 septembre 2013 |