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TITRE : Est à votre disposition Cet obscur objet du dégoût.

AUTEUR : Julia Peker.

ÉDITEUR : Le Bord De L'eau.

Date d'édition : janvier 2010.

Réédition :

Lieu d'impression : France.

LANGUE : français.

FORMAT : un volume complet, 20,1 x 13cm, 190 pages

ISBN : 978-2-35687-053-7

Droits : réservés

Identifiant : http://www.cfdrm.fr

Numéro d'archives :

 

 

RELIURE : bon état

ILLUSTRATIONS : non.

ETAT : neuf et complet

BIOGRAPHIE & THEME :

POIDS :

Résumé : Spectacles sanguinolents, puanteur de l’immondice, grouillement des cafards, pourquoi ces évocations sont-elles bannies par le dégoût, vouées au bain sombre des égouts et des ellipses ? Pourquoi nos restes organiques sont-ils vécus comme de répugnants déchets ? 

Description : Quatrième de couverture : Pourquoi avons-nous tant de mal avec ce qui nous dégoûte ? Pourquoi tournons-nous la tête à la vue d'une réalité non ordonnée, grouillante ou sanguinolente ? Pourquoi nos restes organiques sont-ils vécus comme de répugnants déchets ? Serrements de gorge et nausée escortent la montée d'un puissant signal de rejet, détournant l'esprit d'un champ tour à tour purulent, visqueux, puant.
Pourtant comme le goût le dégoût s'éduque, l'insupportable varie et se déplace, mais pour désigner au coeur de la réalité la plus familière une part maudite, dévalorisée et teintée d'une obscure fascination, que nous apprivoisons par l'ignorance. A travers la sensation de l'immonde le dégoût affecte donc insidieusement les contours du monde, traçant le seuil d'arrière-cours sans fonds, exclues de l'ordonnancement des apparences.
S'intéresser au dégoût, c'est alors, paradoxalement, contribuer à agrandir les frontières de l'humain.

Sommaire :

LE SCANDALE LOGIQUE DE L'AMBIVALENCE

La saveur d'une poire fangeuse : dégoûts amers et dégoûts sucrés

L'érotique du dégoût

La Belle est la Bête

L'IMMONDE ET LE MONDE

Du reste au déchet

Anomalies

LE PROPRE ET L'INAPPROPRIABLE

L'intrus

L'impropre

LE SPECTACLE DE L'IMMONDE

L'interdit esthétique

L'effet de réel

Le littéral

Commentaires : Julia Peker est agrégée de philosophie et critique d'art, elle a préparé une thèse de philosophie à l'Université Bordeaux III. Cet obscur objet du dégoût devait être dans une bibliothèque du massage tant les professionnel(l)es de la relaxation peuvent être confronté(e)s tout au long de leur carrière au dégoût que peut susciter la vue d'un corps abîmé par la vie, le handicape ou les hygiènes parfois défectueuses jusqu'à la présence d'excréments. En massage français organique, l'anus est aussi sollicité et implique le massage du sphincter qu'il est difficile de d'exclure au nom de l'égalité entre les organes.

Fiche de repérage (mots clef) : à compléter

TDM : Traite ou emploie des termes liés au massage. Pas de manière directe

Masso-intérêt :

Bibliographie associée :

Histoire de la merde par Dominique Laporte ; Paris : Christian Bourgois, 1978
Une vieille histoire de la merde par Alfredo Lofez Austin Ed. Le Castor Astral 2009 Fiche technique

Le miasme et la jonquille : L'odorat et l'imaginaire social XVIII-XIXème siècles par Alain Corbin Ed. Flammarion 2008 TDM Fiche technique

Le Propre et le sale, L'hygiène du corps depuis le Moyen Age, par Georges Vigarello Ed. Essai poche 1987 Fiche technique.
Texte afférent : - Question de coporalité 6 juillet 2012. par Alain Cabello.

Provenance : Massy, France

Incorporation : mercredi 20 octobre 2010

Accès à l'emprunt : oui, prix éditeur 20€ (Voir son statut d'emprunt)

Statut de l'ouvrage : don

Reconnaissance associative : Ce livre appartenait à la bibliothèque Alain Cabello.

 

 

 

Commentaire des lecteurs Chaque personne ayant procédé à la lecture de ce livre pourra, si elle le souhaite, y faire paraître un commentaire ou un résumé en lien avec le massage.

Cabello Alain, Paris le lundi 24 janvier 2011

 

C'est en lisant Cet obscur objet du dégoût par Julia Peker Ed. Le Bord De L'eau 2010 que je suis tombé sur ce chapitre 3, pages 152 à 158, sur Kant Information ouverte dans une nouvelle page que je ne peux m'empêcher de vous restituer et qui fut pour moi un vrai bouleversement dans la hiérarchie des sens si tant est que l'on doive leur en appliquer une.

 

Page 152

"Le littéral

Mais comment en spectacle répugnant parvient-il à imposer ainsi à imposer la sensation de l'immonde même ? Au titre de représentations efficaces, les évocations terrifiantes de tous ordres ne le cèdent en rien au dé-

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goût, et les situations de suspens peuvent elles aussi mettre le spectateur dans des états quasiment insoutenable. Si l'analyse de Kant touche juste, il semble donc que ce soit le réel dévoilé qui distille un tel effet de réel, et non les promesses réalistes ou suggestives de la représentation : quelque chose dans l'immonde annule la possibilité même du spectacle et accule à la jouissance. Est-ce sa laideur, son désordre, l'ambivalence de notre attitude à son égard ? Kant ménage bien une place à ces spectacles qui suscitent en premier lieu des affects négatifs de répulsion, excèdent l'ordre des catégories conceptuelles, déroutent le jeu de la connaissance et du plaisir pour être finalement sanctifiés comme sublimes. Ainsi certains spectacles naturels imposent-ils le surgissement d'une matière sensible débordante et inquiétante, mais la menace du désastre ne se profile alors que pour mieux faire grandir l'esprit. Qu'est-ce qui distingue donc si foncièrement le sentiment sublime éprouvé devant le colossal, de l'aversion indépassable pour le monstrueux ? Pourquoi l'un reste-il dans le champ dialectique du plaisir tandis que l'autre s'embourbe dans la jouissance abyssale, résolument exclue du système esthétique ?

La chaîne de montagne qui se décline à l'horizon outrepasse le cadre fini de la représentation, et pourtant l'impuissance de l'imagination à embrasser dans un tout cette vision n'anéantit pas l'esprit dans une sensation de délitement. Tant d'ampleur ne peut plus être ramenée à l'unité et à la relativité d'une

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mesure mais ce chaos fait encore signe vers une grandeur indépassable ; au-delà de toute appréciation objective, l'idée de son infinité est signifiée par là même. A défaut de pouvoir être considéré comme un objet, le colossale renvoie à l'idée d'infini en délivrant un sentiment de grandeur infinie. L'infirmité de notre pouvoir sensible nous arrache également sa limitation, car cette impuissance paradoxale témoigne d'une finalité suprasensible de notre esprit et la violence subie par l'imagination est le prix à payer de cette délivrance. En venant découdre la trame ficelée des objets donnés dans le sensible, le colossale fait aussi entendre un pouvoir de l'esprit qui dépasse toute mesure des sens. Tandis que l'entendement nous permet d'évaluer mathématiquement la grandeur par progression, la nature franchit là un seuil qui nous libère des règles de composition et de l'indéfini présente un phénomène dont l'intuition véhicule l'idée de son infinité. L'abîme est donc à la mesure de la démesure de l'infini et de l'absolu, à la hauteur de la raison. Dans l'expérience du sublime, l'analogie demeure effectivement le grand ressort du jeu entre les facultés : l'inadéquation de l'imagination fait retenir un pouvoir démesuré de l'esprit, et la violence de l'ébranlement est le point de départ d'un dépassement.

Mais cette matière informe peut élever l'esprit ou l'engloutir, l'affranchir des limites du sensible ou l'engluer dans la densité de la matière. Quand il est envahi par le dégoût, il voit ses facultés s'effondrer sous le coup de cette défection de la forme. L'analo-

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gie devient impuissante à rendre raison de ces phénomènes. Aspiré par la prolifération, le désordre de la matière n'est plus prétexte à l'idée d'infini, et la violence du chaos cède le spectacle à l'inutile persistance du déchet. Au lieu d'exciter le pouvoir de l'esprit, le sensible s'épuise dans la littéralité d'une matière irréductible à l'emprise des catégories et des idées, à l'entendement  et à la raison. Ce qui se donne en spectacle au détriment du spectateur, c'est la littéralité indépassable d'un réel qui est à la fois irreprésentable et impensable, et cette double soustraction s'éprouve sous la figure de l'insupportable. L'immonde donc n'est pas telle ou telle figure de la laideur ou de déplaisir, il est ce qui s'impose à la « jouissance », à la sensation dans sa littéralité.

Mais s'il n'y a d'usage que littéral du dégoût, c'est la réalité organique la plus empirique de l'émotion qu'il faut prendre en considération pour saisir cet effet de réel, autrement dit la sensation triviale que peuvent provoquer l'aliment répugnant ou la puanteur. Ce que Kant dit du dégoût quand il examine les cinq sens de l'homme devrait donc permettre d'élucider ce surgissement irrépréhensible de la jouissance, de la distinguer du désir et du plaisir.

Dans l'Anthropologie du point de vue pragmatique Fiche technique, toute la hiérarchie des sens s'agence selon la distance par rapport à l'objet : ainsi, la vue, l'ouïe et le tact sont-ils considérés comme les sens supérieurs, car ils contribuent davantage à la connaissance de l'objet qu'ils n'affectent véritablement le sujet. En revanche goût et odorat mettent le corps en étroite

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proximité avec l'objet de la sensation, au point de violer la limite entre le corps propre et l'objet, et c'est à propos de ces deux sens inférieurs qu'il est rapidement fait mention du dégoût, pour désigner une réaction spontanée de l'organisme amené à se défendre contre une absorption :

 

« Au domaine des influences mécaniques appartiennent les trois sens supérieurs, à celui où les influences sont chimiques les deux sens inférieurs. Ceux-là sont les sens de la perception (qui porte sur la surface des choses), ceux-ci sont les sens de la jouissance (absorption de la plus intérieure). De là vient que le dégoût, une impulsion incitant à se débarrasser de ce qu'on a consommé par la voie la plus courte du canal alimentaire, a été donné aux hommes sous la forme d'une impression vitale aussi forte, dans la mesure où cette absorption à l'intérieur de soi peut être dangereuse pour l'être vivant. »

 

Dans un contexte très différent de la Troisième Critique, le dégoût se présente encore comme une expérience de confusion, l'objet faisant de nouveau irruption dans le sujet. Avant toute idée objective de nocivité, cette impulsion est une réaction viscérale à une jouissance profonde, la sensation d'absorber en soi un corps étranger. Pourtant les sens de la jouissance nous imposent sans cesse cette intrusion, car

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Il n'est pas de corps qui ne s'alimente, pas d'homme que le désir ne porte vers de nouvelles expériences d'altération. Lorsqu'il est révulsé, l'organisme réagit donc à une jouissance trop profonde, à une absorption ressentie comme un poison, à une intrusion susceptible de provoquer le dégoût, mais on ne peut sentir ou goûter qu'en absorbant une matière : les sensations olfactives et gustatives ne sont pas de simples effets mécaniques provoqués par une cause bien distincte mais des effets chimiques, déclenchés par une compromission réelle avec un corps étranger, c'est-à-dire par une altération physique. Dans le cas de l'odorat, cette affection des sens est d'autant plus redoutée qu'elle est intangible, et d'autant plus redoutée qu'elle est  intangible, et d'autant plu dangereuse dans le cas du goût qu'elle enclenche tout un mécanismes d'incorporation - ingestion et assimilation. Odorat et goût fonctionnent donc de telle sorte qu'ils font toujours planer une menace, comme si le dégoût était toujours à l'horizon de la jouissance. La supériorité des autres sens supérieurs tient à ce qu'ils sont des sens du spectacle, capable de s'exercer à distance de leur objet, d'être indifférents à son existence, et cette distance est tout particulièrement le privilège de la vue, car dans certaines perceptions auditives et tactiles il arrive que l'objet fasse brutalement irruption, et déclenche de pénibles sensations d'invasion.

Plus l'absorption est intérieure plus la jouissance est forte, et plus le dégoût peut donc devenir violent. Le dégoût n'est vif qu'à la mesure de la jouissance

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qu'il contient, et la jouissance est d'autant plus forte qu'elle va au-devant du dégoût. Ainsi, l'effet de réel provoqué par le spectacle de l'immonde n'est-il pas une simple appréciation de réalisme, mais un effet bien réel de sensation invasive. On ne peut que jouir de ce réel qui surgit, le sentir pénétrer en soi au risque d'être altéré, et le spasme où se mêlent d'un même souffle cette jouissance et dégoût approche d'une certaine façon de l'insoutenable."

 

Ou page 165 " ...et si le poil échoué dans notre assiette se révèle un malheureux fil de tissus il perd au même instant sa charge intrusive. Seule la vie organique peut incarner le spectre de la mort qui s'esquisse dans le dégoût,..." Cette phrase fait partie du chapitre Le parfum des fleurs de cimetière p. 164 avec tout un intéressant exposé sur la mort.

 

Elle aborde l'Exhibitionnisme p. 172.

 

 

 

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