Par
Alain
Cabello-Mosnier. P/O le CFDRM
Libre de droits non commerciaux.
Rédigé
à Paris le : mardi 15 décembre 2015
Introduction
Ou, l’autre histoire d’une résurrection.
N’oublions pas que le massage, et à travers lui ses masseurs, ses masseuses, fut à l’origine de la plus
mythique des révolutions du vivant, la résurrection.
Mieux que la découverte du feu, mieux que toutes
nos Révolutions, politiques ou industrielles,
c’est une révolution empirique plus que scientifique
qui sera à l’origine de la profanation du tabou
des tabous, celui de la mort. Le massage cardiaque sera la première
des manipulations humaine capable de ramener un décédé
à la vie.
C’est toucher, caresser qui rassure, ramène en enfance,
érotise aussi parfois et ce n’est jamais
que cette expression trivial de la vie que l'on retient
de ceux et de celles qui pratiquent l’art du massage
et c’est bien dommage. Le sexe comme générateur
d’énergie, de naissances, de plaisir réduit
à sa fonction génitale, appauvri dans
ses fondamentaux.
Nous nous sommes mélangés
depuis toujours au sort des esclaves, des serviteurs,
et plutôt que d’être abusés sexuellement
nous avons préféré rendre à
la toxicité du viol l’élégance
du mouvement, et comme notre gestuelle était
aussi celles des sorciers, celles des mères,
des apaiseurs, le massage a colonisé les espaces de
la médecine, la médecine étant
postérieure au sexe. Nous-même, encore
aujourd’hui, restons les primitifs de notre propre corps.
Le sexe collectif nous effraie au regarde de ce qu’il
continue de véhiculer de notre culture gréco-romano-judéo-chrétienne.
Je ne dis pas que cet entrisme culturel soit justifié,
je dis qu’il est consubstantiel à notre moteur
mais si le sexe est une belle énergie, l’esprit
en est aussi une autre, libre à chacun d’entretenir
cet l’art du pugilat érotique ou celui de la
critique et d’un de ses produits, l’éthique.
Nous sommes à l’origine
de la résurrection
L’Homme
a de tout temps tentait cette
prouesse folle de réveiller les morts. On peut
imaginer le désarroi d’un groupe d’Hommes préhistoriques
voyant passer l’un des leurs de vivant animé
et joyeux à corps inerte et à jamais silencieux.
Il ne restait plus qu’à faire appelle aux vieillards
du clan pour tenter de faire la médiation entre
savoir ancestral, plantes potentiellement médicinales,
esprits récents ou plus anciens et entités
divines, chthonienne ou solaires, pour éviter l’inéluctable.
L’histoire de Jésus est la résurrection la plus
célèbre mais elle est loin d’être la seule. Dieu, créateur de tout chose, rend la vie
à son fils jusqu’à ce que l’homme ne le
conteste à son tour puis ne l’efface progressivement.
Si l’homme fut créé par un Dieu, alors
il contient cette parcelle de divinité qui lui
permet de désobéir pour penser par lui-même
et que ce l’un à soit disant pu faire, lui, doit
pouvoir collectivement le réitérer et
rendre l’opération duplicable à l’infinie.
La croyance est l’expression inculte de l’effroi que
nous inspirent des présupposés divins
là où la foi organise son erreur dans
un schème
de pensées qu’elle tire d’un environnement déjà
faussé par les aprioris.
Qu’est-ce que la commercialisation
d’objets en séries, sinon le début d’une
immortalité commencée par l’objet ? Son
remplacement par l’identique le rend éternel.
Remplacer l’homme par son clone n’est-il pas envisagé
? Débuté ? Qu’est-ce que l’industrialisation
sinon un clonage de l’objet par des process robotiques,
par des automatismes dédiés ? Le transport
du contenu d’un cerveau amené à disparaître
sur un support magnétique, voir tissulaire, c’est-ce
pas de l’immortalité ? Les cellules souches,
l’impression 3D d’organes, la réparation, la
détection, l’anticipation, ne sont-elles pas
l’histoire future de ce qui sera demain le passée
de la médecine à l’époque où
les hommes mouraient encore ? Aller chez son médecin,
bénéficier d’une chirurgie, lutter et
vaincre un cancer n’est-ce pas un refus patent de la
mort ?
L’immortalité n’est pas seulement
l’objectif de l’Homme mais celui du vivant. La colonisation
de nouveaux espaces de survit, les stratégies
de chasses, de fuites, de camouflage, de défense,
de luttes, de protection, de mimétisme, d’autotomie
sont des mécanismes
qui visent à pérenniser la vie de celui
qui les utilise.
Le toucher, le mouvement, sont la base du massage mais aussi de toute recherche. Le
massage, dans sa dimension thérapeutique
mais aussi relaxante tendent aux mêmes résultats.
Se prolonger par le corps ou se prolonger par l’esprit
ne sont qu’une et même chose.
Au 19eme siècle, les travaux
d’André
François Laurent Castex 1851-942 ne
doivent pas être ignorés des masseurs et des masseuses. Il cognat avec méthode des
chiens afin d’observer le trajet de la commotion à
sa résorption (et donc celui de sa réparation),
avec et sans massage. Faut-il la laisser se guérir
selon les mécanismes mis en place par la nature,
à son rythme ou intervenir dans ses processus
de régénération par le massage
?
En 1874, Moritz
Schiff 1823-1896 associera
pour la première fois massage
cardiaque
interne et bouche-à-bouche. C’est par le massage,
par la compression, par “l’insufflation dans la naphra-gorge”,
comme dirait Marcel
Jousse
1886-1961 parlant de Dieu donnant la vie à Adam dans **** La manducation
de la parole Ed. Gallimard
1975 , que l’homme a remplacé cet
Être qu’il suppose par nature supérieur
à soi. L’homme l’a mimé pour, non pas
encore créer la vie ex-nihilo, mais pour “la
rendre”, la rendre comme un dû inaliénable
qu’il veut garder. Adam seul reçu ce cadeau de
la part d’un Père éternel exclusif, Jésus seul sut démultiplier ses
pains, l’homme collectivement apprendra et, de cet apprentissage,
deviendra immortel à défaut d’être
éternel, il remplacera l’idée-même
de créateur pour celui de continuateur. Ne parlent-t-on pas de personnes
chères “volées” à l’amour des siens,
à ses proches ? L’amour devient alors un acte
de propriété que la mort vient contrarier,
briser et parfois, c’est par le massage que l’intervenant parvient a opérer
cette restitution.
En tant que masseurs, en tant qu’Hommes, nous ne sommes
pas des gens de peu destinés à le rester,
nous sommes des gens de bien destinés à
nous améliorer et c’est par l’affirmation de
nos métiers, par la fierté de les observer
que nous deviendrons des ambassadeurs techniques et
pas juste des idiots sous-diplômés et masturbant. Mais si nous ne nous emparons pas
de l’histoire de nos métiers, sur quoi fonder
ce sentiment d’être de bons masseurs ? Qui nous permet de l’affirmer ?
Nos pseudos certificats d’aptitudes déguisés
en diplôme ?
A nous écouter nous sommes
tous de merveilleux ou de merveilleuses praticien(ne)s,
efficaces, justes, mais alors, pourquoi sommes-nous
collectivement si déconsidérés
sinon parce que masser ne saurait suffire à ces
mondes baignaient de philosophies.
Sociologiquement, il est intéressant
de constater l’absence d’engouement pour l’initiative,
certes imparfaite mais qui conserve pourtant le mérite
d’exister, de CFDRM de Paris, (Centre
Français de Documentation et de Recherches sur
les Massages). Sur la page Facebook
de l’Observatoire
des massages, rares
sont les intervenant(e)s et nous sommes caractéristiques
de ces gens qui ne disposent pas d'une culture suffisante
pour qu'ils s'imposent comme autorité dans leur
métier et qui ne semblent pas s'intéresser
à ces connaissances car non content d’ignorer
cette histoire dont nous nous revendiquons si volontiers,
nous ne semblons rien faire pour que cette image change
vraiment.
Que voulez-vous que nous devenions
si nous ne savons pas qui nous sommes ?
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Alain
Cabello mardi 15 décembre 2015 |