L'analyse
des sphères professionnelles, intimes et commerciales.
Par
Alain
Cabello-Mosnier-Bourlioux. P/O
le CFDRM
Libre de droits non commerciaux.
Rédigé
à Paris le : mardi, 20 septembre 2011
L'analyse des sphères
professionnelles, intimes et commerciales.
Postula
Je pense que l'on peut tenter de distinguer 3 attributions
possibles en massage qui permettraient de voir
clair dans les questions de désir en massage,
je propose :
une
entrée Professionnelle, une seconde
Intime une troisième que je qualifierai
de Commerciale. (c'est le plus important)
Les
deux premières sont parfaitement symétriques,
opposées mais non inversées, elles impliquent
la personne avec toutes les interactions qui peuvent
passer de la sphère professionnelle à
celle de son champ intime ayant prise avec l'affect,
tandis, que le commercial lui relève de l'inverse,
il permet de sortir des dilemmes de l'Être pour
rejoindre les évidences d'un système.
CONCRÈTEMENT
Quelques points de références
: par exemple dans la compréhension de la
sexualité en massage, qui reste un de
mes sujet permanent de réflexion, vouloir opposer
l'intime au professionnel c'est manifester son intention
de distinguer résolument les deux afin que l'identification
reste stable et accessible lorsqu'on les sollicite.
Malheureusement, les deux s'entre-mêlent de tant
de rhizomes que l'incertitude demeure. En fait, ils
ne permettent pas de sortir du dilemme profession
et instinct alors que réinvestir le concept
de commercialité en massage isole le sujet
habituellement conducteur. Ce tiers vient s'interposer
comme un stabilisateur vraiment intéressant.
L'idée est de formuler la question autrement
que par les habituelles oppositions de genre qui mettent
masseur et masseuses dans l'embarras.
La commercialité c'est le principe d'échange
commerciaux pris comme entité neutre. Le
rapport sexuel en massage parvient toujours,
bon an mal an à jeter quelques ponts pour tenter
de rabibocher momentanément profession (le
positif) et instinct (le négatif) parce
qu'ils restent toujours en contact quelque part.
Alors, Sens
ou ab-sens ? La crudité des sens
ne remplace pas la crudité de l'absence lorsqu'on
place le massage sur le terrain de la sexualité.
Le contract suppose l'éloignement permanent.
Par contre, lorsqu'on conscientise le fait que le ou
la massée vient chercher chez vous une
expertise, un établissement, un bouquet de formations,
une éthique forcément engagée,
cela éloigne le spectre des conséquences
que pourraient avoir un rapport sexuel entre masseur(se)/massé(e).
Ce n'est plus le moi intime se débattant avec
le moi sensé être professionnel qui pose
problème, c'est le moi commercial, fiduciarisé,
porteur d'image de légalité qui vient
renforcer considérablement ma confiance et ma
volonté d'être ce qu'on attend de moi.
Commercialité
ou enseigne reste préférable à
l'idée de réputation qui véhicule
une sorte de valeur bourgeoise basée sur de l'image,
par forcément juste, alors que la commercialité
implique le contract, l'engagement mutuel sur un donnant
donnant. Attention, le massage reste un art
de vivre et en massage
français on ne parle pas de "Client"
mais de personne, c'est là que prend fin l'utilité
de l'emploi de ce néologisme jamais utilisé
que comme flotteur destiné à départager
l'intime et le professionnel et non comme une fin.
Masser ce n'est pas gagner de l'argent pour avoir
de l'argent, c'est trouver au travers du corps une base
de dialogue délimité dans le temps.
La clairance En massage on appelle
clairance la capacité qu'a quelqu'un de distinguer
la pratique
d'un métier basé sur le corps des désirs
spontanés qui déstabilisent l'esprit,
chamboulent les sens
et déconstruisent progressivement l'idée
que l'on se fait de soit. Si le sexe est toujours la
conséquence de mon massage, alors qu'il
ne devrait passer que d'un corps à l'autre sans
retours intimes, cela implique un court-circuit, une
agrégation pathogène à l'estime
de soi. Non pas que le sexe en massage soi destructeur
mais c'est plutôt la place qu'on lui donne dans
sa pratique et la corrélation qu'on en fait avec
une technique qui ne l'implique pas spontanément
qui le bouscule.
Ainsi,
la dimension commerciale d'un massage n'est donc
pas antinomique avec ses fondamentaux qui toujours se
drape de gratuité tout détaché
du matériel qu'il devrait être. Cela vient
de la philosophie profonde qui irrigue l'ensemble de
ces massages et du sentiment profond que l'on resent
quand on masse, de donner autre chose, de participer
à plus que le verbe ne nous permet de l'expliquer
et qui dépasse la simple rémunération.
Un massage c'est le dialogue des affectes, c'est
un verbe sans parole, encore plus primitif que de Dire,
c'est du Faire au-delà de toute
prédation.
Cabello
Alain Paris le : mardi 20 sebtembre 2011
Ce
texte était sur mon blog http://massage-francais.hautetfort.com,
je vous restitue le commentaire laissé par Sam
Seaborn, de Washington
dans la mesure où la réponse me semblait
intéressante : jeudi, 22 septembre 2011
Très
pertinente Alain cette réflexion... J'avoue que
c'est une question que je me pose lorsque je pense à
prendre un moment pour moi en me faisant masser.
Certes, c'est au départ un lien "commercial"
entre masseur et massé qui s'appuie
sur la recherche d'une expertise, de talents, de connaissances,
qui vont permettre au massé de s'évader,
se détendre, se relaxer
etc... Mais le massage induit aussi souvent une
certaine sensualité, un érotisme très
présent... Et le massé recherche
cela aussi, soyons lucide... A quel moment, et qu'est-ce
qui fait qu'on bascule sur l'intime lié à
ce que tu appelles le professionnel ?. Est-ce que l'expression
du désir du massé fait que peut-être
inconsciemment le masseur monte d'un cran dans
la sensualité
et l'érotisme
? Et que l'un des buts ultimes du massage devient
le plaisir donné, le plaisir reçu, le
plaisir partagé ? Ton avis m'intéresse
!
Réponse,
le même jour. Voilà, j'ai un peu complété
mon article qu'il me faudra de toute façon travailler
jusqu'à ce qu'il me semble le plus juste. Ton
intervention fait plaisir mais j'aimerais que ce soit
des masseurs qui se posent ce genre de question.
Dans l'ajout que j'ai mis je dis "Attention, le
massage reste un art de vivre et en massage français
on ne parle pas de "Client" mais de personne,
c'est là que prend fin l'utilité de l'emploi
de ce néologisme (commercialité) jamais
utilisé que comme flotteur et non comme fin.
Masser ce n'est pas gagner de l'argent pour avoir
de l'argent, c'est trouver au travers du corps une base
de dialogue délimité dans le temps d'une
séance. Ce que tu dis est juste, " le
massage induit aussi souvent une certaine sensualité"
pour ce qui est de l'érotisme, là il faut
une intention orentative. Que recherche le massé
? Mais comme tout élément vivant il cherche
la reproduction pour aller vers l'essentialisation lorsqu'il
se complexifie comme l'homo sapiens. Mais aimer que
cela se prolonge en quelque chose de plaisant n'est
pas, assez paradoxalement antinomique avec le massage,
quelque soit la forme que prend le sexe la séance
est masso-compatible, ce qui l'oriente c'est
la finalité profonde que l'on donne à
l'instant. Le sexe pour toute satisfaction c'est la
mise en veille de l'esprit. Penser c'est comprendre
par l'interrogation le sens des choses. Le massage,
doit-il de par sa proximité avec le corps
le satisfaire toujours par les mêmes capteurs
sexuels ? La satisfaction accolé à l'esprit,
celui des masseur/massé comme à
celui de la technique c'est se rejoindre dans la culture
autrement. Il me semble qu'aimer les mêmes choses,
par exemple la peinture de Degat, c'est de la complicité
qui porte en germe de la sexualité.
Concernant la bascule entre intime et professionnel,
c'est ce que je tente encore maladroitement sûrement
d'expliquer dans mon papier, c'est que les deux sont
résolument liés puisqu'ils impliquent
l'homme, on reste aux prises avec le corps. Dire, je
ne doit pas abonder dans l'intime que relaie le massé
afin de rester professionnel conserve à la question
tout son potentiel d'attractivité, de gravité
naturel des corps, par contre, dire, il y a contract,
donc _nécessité de faire plus_ que _nécessité
d'être_ change tout. Je suis payer pour dispenser
ce qui est dispensable à tous, un massage,
technique, sur une durée. Pour ce qui est
de ta dernière question, bien sûr que la
sexualité de chacun est autant d'intrants de
nature a s'influencer mutuellement mais comme dans la
rue. Le masseur aussi dispose de sa propre force
sexuelle ajoutée à toute l'expertise qu'il
a du corps, de l'érotisme supposé et cela
peu devenir lourd pour le massé qui a
alors du mal à rester dans son massage.
La question c'est où se situe le masseur
??? Et n'est-ce pas la pédagogie qui re magnétise
les pôles. Par contre, le but ultime du massage
n'est pas le plaisir donné, selon le massage
c'est la concrétisation la plus juste de ce pourquoi
il a été effectué, thérapeutique,
bien-être
etc. Le massage
français c'est l'apaisement, je parlerais
du dépliage le plus complet possible de soi,
nettoyer consciencieusement par l'autre les scories
de la semaine. C'est avoir résolument confiance
dans une main et pour cela, tout masser implique
aussi le dépliage du sexe exercé comme
une surface sans enjeux. C'est cela pour moi être
masseur ou masseuse en massage
français mais quelque soit la
technique adopté, aucun masseur(se) ne
peut faire l'économie de cette réflexion.
Puis
je précise mardi, 27 septembre 2011 :
Le
massage est un infra-dialogue, un dialogue primitif
des sens
mise au service du bien-être
mais qui ne veut rien dire d'autre que "être
bien" en retrouvant l'espace d'un moment les rythmes
naturels du corps. Le langage verbal humain répond
à une nécessité communautaire organisationnelle,
nous avons besoin d'outils plus sophistiquer pour vivre
en groupe. En massage on est sur la cellule sociale
simple, deux pôles, un passif, un actif et une
écoute atavique, spontanée de l'autre
te touchant dans l'intention "d'Être"
avec toi. C'est ça qui fait la qualité
d'un toucher,
c'est ton empathie tactile et j'enrage de voir les masseurs
et les masseuses s'emparer aussi peu de ces puissants
courants marins qui oeuvrent sous leurs doigts sans
même qu'ils ou elles ne tentent de les comprendre,
de les interroger, de les discerner. Mon institut http://www.relaxation-francaise.fr
est la caisse de raisonnance de tout cela et si je travaille
autant à l'élaboration du http://www.cfdrm.fr/ de
Paris c'est aussi pour que le massage devienne
autre chose que quel que chose d'indéfinissable,
c'est aussi de la culture. |