Sous
le nom de massage, on désigne les manipulations manuelles
variées, pratiquées à la surface d'un organisme
vivant, dans un but thérapeutique. C'est par un abus
flagrant des mots qu'on l'a appelé kinésithérapie,
cinésie, etc. Ces vocables évoquent
l’idée de mouvement. Ils ne sauraient donc désigner
légitimement l'acte du masseur opérant sur un sujet
immobile. Le mot de massage (1) se suffit à lui-même,
II a un sens parfaitement clair, Aucun autre vocable ne saurait
lui être substitué. L'expérimentation venant
en aide à l'observation clinique, il est possible, aujourd'hui,
d'asseoir sur des bases solides et d'expliquer par des raisons nouvelles
et bien étayées les bons effets du massage. Jusqu'ici,
l'empirisme les avait constatés, mais n'en avait pas toujours
apporté la, justification. L'anatomie et la physiologie de
la peau, la connaissance approfondie du comportement de la circulation
tégumentaire, des réflexes
superficiels et profonds, à point de départ cutané,
enfin, du rôle hormonal de la peau el de ses annexes conditionnent
l'élude du massage. La pratique des empiriques, si l'on
en croit les textes anciens, comportait une quantité considérable
de manœuvres, Nombre d'entre elles étaient des « secrets ».
Elles n'avaient, en réalité, de raison d'être
que dans le besoin d'étonner le malade ou son entourage,
Leur rôle suggestif allait de pair avec l'effet curateur.
Un luxe de positions des mains, de signes conventionnels et indescriptibles,
accompagnait les anciennes pratiques du massage. Elles sont superflues,
Tout geste comportant une intention suggestive doit être rejeté.
Par ses résultats excellents, le massage mérite de
devenir une discipline médicale, au même titre que
l'hydrothérapie, la gymnastique et la mécanothérapie,
Dans le passé, les effets heureux de la thérapeutique
manuelle avaient impressionné les hommes. Le souvenir de
son utile emploi c' est transmis de génération en
génération. Longtemps, la masse a eu recours aux empiriques,
aux « rebouteurs », aux « rhabilleurs
». Elle était influencée ataviquement par
eux ; elle leur gardait un certain respect qui avait sa source en
de mystérieuses croyances. Dans
certains milieux, le mot « massage » a servi et
sert encore de couverture à un négoce très
particulier. Cet état de choses a créé et crée,
parmi les médecins et les chirurgiens, une véritable
répugnance à appliquer une médication et même
à employer un vocable qui s'étale désavantageusement
à la dernière page des journaux faisant commerce d'espiègleries
libertines. De ce qu'un abus flagrant a été
fait du mot, il ne faut pas oublier que la chose demeure comme un
moyen curatif excellent. Certes, il est illégitime de préconiser
le massage, comme on a eu le tort de le faire, dans presque toutes
les maladies ou dans la plupart des affections chirurgicales. Ses
véritables indications sont nombreuses, beaucoup moins cependant
qu’ on ne l'a dit. Nous le verrons, chemin faisant. Mais là
où il réussit, le succès est complet et aucune
autre thérapeutique ne peut prétendre à de
meilleurs effets. La physiologie contemporaine les explique.
Rien de mystérieux ne subsiste dans l'action du masseur.
Le massage n'est que l'art de susciter les réflexes superficiels
et profonds, avec l’ intensité désirée et dans
la zone convenable. C‘est un acte médical au premier chef
et qui suppose la connaissance approfondie des réactions
organiques aux excitations portées à la périphérie
du corps sur les appareils récepteurs de la sensibilité.
Instruit des relations de la peau avec les viscères
sous-jacents, le masseur actionnera avec sûreté et
précision le magnifique clavier thérapeutique que
représente sa technique. En parcourant ces pages, il
apprendra à en connaître les ressources et à
les employer judicieusement. Puisse ce livre être le
guide familier, non seulement des physiothérapeutes novices,
mais aussi des médecins avertis désireux d'utiliser
les actions remarquables du massage. M. BOIGEY.
TABLE
DES MATIÈRES :
PRÉFACE
Chapitre premier. - ANATOMIE DE LA PEAU. - Morphologie :
Étendue; Poids; Épaisseur; Adhérence; Rapports.
- Structure : Epiderme; Derme; Hypoderme; Vaisseaux sanguins et
lymphatiques de la peau; Les nerfs de la peau: terminaisons libres,
terminaisons nerveuses hédériformes. corpuscules du
tact : cellules tactiles, corpuscules de Wagner-Meissner, corpuscules
de Dogiel, corpuscules de Vater-Pacini, corpuscules de Golgi-Mazzoni.
corpuscules de Ruffini ; autres nerfs de la peau. - Annexes de la
peau : glandes sébacées, glandes sudoripares, poils.
ongles Pages 7 à 28. Chapitre II. _ PHYSIOLOGIE
DE LA PEAU. - La peau, organe sensible: sensibilité tactile,
sensibilité douloureuse, sensibilité thermique. -
Peau et système nerveux. - La peau, organe de protection.
- La peau, organe de nutrition : Echanges interstitiels; Fonction
pigmentaire; Fonction d'immunisation et de sécrétion
interne. La peau, centre de production de l'histamine; Fonction
régulatrice des échanges cellulaires· _ La
peau, organe vaso-moteur: sources de la vaso-motricité cutanée;
vaso-motricité des artérioles, veinules et capillaires;
vaso-motricité cutanée et vaso-motricité viscérale
. Pages 29 à 43. Chapitre Ill. _ BASES PHYSIOLOGIQUES
DU MASSAGE. - Mécanisme d'action du massage el zones métamériques
de Head. - Massage et vaso-motricité. - Massage et fonctions
hormonales. _ Effets mécaniques du massage sur les liquides
interstitiels. - Autres effets du massage. - Individualité
des réactions cutanées du massage.
Chapitre IV. _ TECHNIQUE GÉNÉRALE DU MASSAGE.
- Masseur et masseuse. - Patient. _ Local et matériel.
_ Durée. - Modalités. - Remarques préalables
sur l'état des tissus. _ Manœuvres fondamentales :
Effleurage ; Frictions; Pressions; Pétrissage; Pincement;
Vibrations; Percussion. - Mobilisation: passive, active sans opposition,
active avec opposition. - Massage des divers tissus. - .
Massage sportif: préparatoire à l'action; consécutif
à l'action; après lésions sportives
Chapitre
V. _ ANATOMIE MASSOTHÉRAPIQUE ET MASSAGE DES RÉGIONS.
- Région de la face. _ Région de la nuque. - Région
du cou: sus-hyoidienne, sous-hyoidienne, sternocléido-mastoidienne.
- Région du thorax : région sternale et pectorale,
région costale, région mammaire, région thoraco-cardiaque.
- Région dorso-lombaire. Ostéopathie, Chiropractie,
Réflexothérapie vertébrale. - Région
abdominale : massage et plexus solaire; massage et plexus hypogastrique.
Position du malade; Massage abdominal superficiel : massage
calmant el massage stimulant; massage abdominal profond.
_ Membre supérieur: Doigts et main; Poignet; Avant-bras;
Coude ; Bras; Épaule. _ Membre inférieur : Pied; Cou-de-pied;
Jambe; Genou; Cuisse; Région fessière. Chapitre
VI. _ TRAITEMENT DES MALADIES PAR LE MASSAGE. - Cellulite
et massage.Symptômes et substratum anatomique de la cellulite.
- Associations pathologiques. _ Sujets prédisposés
à l'infiltration cellulalgique. - Mécanisme producteur
de l'infiltration. _ Traitement par le massage. - Massage
et lésions de l'appareil lotomoteur. - Fractures. - Lésions
articulaires: Entorses, Luxations, Hydarthroses, Arthrites. - Lésions
des muscles: Atrophie musculaire, Contracture, Contusions, Myosite,
Lumbago, Torticolis, Crampes. - Pied de tranchée. - Traitements
post-chirurgicaux. - Massages et affections digestives. - Gastro-névroses,
Ptôses, Constipation atonique, Entéro-névrose
muco-membraneuse. - Massage et affections pelviennes. Massage
gynécologique, sa place, son rôle, ses indications,
ses contre-indications, Mécanisme d'action du massage
gynécologique; Technique du massage gynécologique.
- Massage et cardiopathies. - Massage et affections nerveuses.
- Sciatiques. autres névralgies, paralysies post-traumatiques;
paralysies et contractures hystériques. - Massage dans
les maladies de la nutrition. - Massage et hygiène
générale. _ Massage, plaies atones et ulcères
de jambe. - .Massage et brûlures. - Massages
et dermatoses.
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