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CV d'Oribase

Ne pas lire, en cours d'écriture

Noms propres cités : Oribase ; l'empereur Julien ; G. Berne ; Dujardin ; Estradère ; Daremberg ; Meding ; Ling ; Héroclite ; Galien ; Hérodite ; Antylus ; Hippocrateg ; Récamier ; Bouvier ; Meursius ; Martial ; Sénèque ; Littré

Noms communs cités : massage, pédotribe, friction, apothérapie, frotte, huile, progymnaste, oindre, rubéfaction, malaxer, excoriation, strigiles, palestrique, luxation, fracture, xystarque, Cong-Fou, Tao-ssé,

Type de massages cités : massage thérapeutique, au gant, à plusieurs mains, abdominal, de la tête, du cou

Pays cités : Egypte, Grèce, Chine, Océanie, Amérique, Inde, Alexandrie



Cette planche est à la fin du tome 1, 6ème livre, page 570. Voir.

 

Né vers 325 - v. 395 médecin grec qui reste dans l'histoire pour avoir compiler sur demande l'Empereur Julien vers 360 ap J.-C. nombres des connaissances médicales de son époque dans une encyclopédie qui collectait toutes les connaissances d'alors. Malheureusement la majeure partie de ces écrits est perdue mais deux de ces volumes nous parlent du massage. C'est Bussemaker et Charles Daremberg qui le traduisirent en français pour la première fois en 1851 en six volumes, disponibles au CFDRM.Fiche technique.

Oribase est nommé dans la 4ème période, grecques et romaine, de la chronologie des massages proposée par G. Berne et Dujardin.
(Source, Berne Le Massage, p.3 et 11)

Les Oeuvres d'Oribase par Bussemaker et Daremberg sont disponibles à la bibliothèque du CFDRM.

  1. ***** Les œuvres d'Oribase Fiche technique
  2. – Tome 1 - 1851 TDM Fiche technique Texte intégral restitué.
  3. – Tome 2 - 1854 traite des bains TDM Fiche technique
  4. – Tome 3 - 1858 Fiche technique
    – Tome 4 - absent
    – Tome 5 - absent
    – Tome 6 - absent

 

 

Ce qu'a dit Oribase selon Estradère

Dans sa thèse, Du massage de 1863 Fiche technique Estradère nous parle d'Oribase et le cite abondamment en reprenant les travaux de Bussemaker et Daremberg avec les Oeuvres complètes d'Oribase en quatre volumes Fiche techniquede 1851 à 1858 disponibles au CFDRM ainsi que le Dictionnaire des antiquités Grecques et Romaines par Daremberg et Saglio. Je nous vous restituons ici les feuilles concernant le chapitre dédié à Oribase mais vous pouvez voir en ligne l'intégralité de cette thèse.


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Œuvres d'Oribase. _ "Dans son chapitre sur les exercices, tiré de Galien, après avoir énuméré diverses manoeuvres, Oribase ajoute (vol. I, fol. 473, trad. Daremberg 1) : "Il y a des milliers d'autres exercices... L'expérience et l'habitude de tous ces exercices se trouvent chez le pédotribe." __ Meursius, dans sa classification des exercices, nous apprend que le pédotribe massait les enfants pour leur rendre les mouvements plus libres et les membres plus souples.
Plus loins, Oribase parle de friction apothérapique que je vais donner presque in extenso, parce que certains mouvements doubles excentriques et doubles concentriques, inventés, selon M.
Meding, par Ling, s'y trouvent parfaitement décrits. "La dernière partie de tout exercice qui se fait comme il faut, s'appelle apothérapie. Elle a deux buts, celui de renforcer les parties solides du corps et celui d'évacuer les superfluidités. Le but propre de l'apothérapie est de combattre et d'empêcher la fatigue qui suit habituellement les

1 ) – Tome 1 de 1851 des Oeuvres complètes d'Oribase en quatre volumes, écrit par Bussemaker et Charles Daremberg.Fiche technique

 

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exercices les plus ou moins immodérés, et la nature du but nous indiquera comment il fait faire l'apothérapie, car comme l'on se propose d'évacuer exactement les superfluidités des parties solides de l'économie qui, après avoir été échauffées et atténuées par l'exercice restent encore dans l'organisme, il faut employer la friction qui se fait par un grand nombre de mains changées avec rapidité, afin qu'autant que possible aucune partie de l'individu que l'on frictionnera ne soit à découvert. On doit tendre, pendant la friction, les parties que l'on frotte, et, en outre, on prescrira ce que l'on appelle rétention de souffle. Il faut verser beaucoup d'huile sur le corps de celui qu'on frotte, car cette huile aide à la rapidité et à la douceur de la friction, et en même temps un procure un autre avantage très considérable, celui d'affaiblir la tension et de ramollir les parties qui se sont fatiguées pendant les exercices un peu forts. Que la friction tienne le milieu de la friction rude et la molle, ce qui constitue en effet la friction moyenne ; ceci aura lieu si les mains de celui qui frotte sont fortement appliquées, de sorte que la pression qu'elle causent se rapproche en quelque sorte de la friction rude. Il faut modérer la quantité de l'huile et la rapidité des mouvements des mains jusqu'à ce que la friction tienne exactement le milieu. Nous sommes d'avis alors de tendre les parties que l'on frotte pour évacuer à travers la peau toutes les superfluidités qui se trouvent entre elle et la chair sous-jacente. C'est pour la même raison qu'une partie importante de l'apothérapie consiste dans la rétention du souffle qui se fait par la tension de tous les muscles de la poitrine et le relâchement de tous ceux du ventre et du diaphragme ; ainsi les excréments seront poussés vers le bas. En second lieu il faut, pour soumettre à l'apothérapie les viscères sous-diaphragmatiques, recourir à l'espèce de rétention de souffle qui tend modérément les muscles du ventre ; c'est pour obtenir le même effet qu'il convient d'employer les frictions opérées par des enroulements de bandes autour du corps. Celui qu'on frotte doit se roidir contre les mouvements des bandes... Souvent, enfin étant placé derrière le progymnaste, il enlacera ses jambes, tantôt l'une, tantôt l'autre autour du progymnaste, avec une certaine tension qui ne doit pas être trop

 

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forte. Dans cette position il doit être frotté par des gens qui le massent convenablement, car c'est là la meilleure manière de conserver l'augmentation de chaleur qu'il doit à ses exercices, et en même temps d'évacuer les superfluités par ses tensions et ses mouvements propres... Quant à l'humidité produite par les excès de boisson, il n'y a que les frictions sèches avec des linges de coton ou des gants qui la guérissent, quelquefois aussi celles qui se font avec les mains toutes seules... Il existe quelquefois un sentiment de fatigue ou s'il survient une sécheresse trop grande dans les muscles qui forment ses parois (ventre), il faut oindre modérément en malaxant doucement."

Dans un passage tiré d'Héroclite on ne peut s'empêcher de reconnaître le massage tel qu'il est décrit par les voyageurs qui ont visité les mers du Sud et que je rapporterai plus loin : (mentionner la page)

" La friction (Vol.1, 497) doit être pratiqué chez les sujets jeunes et de petite taille par quatre hommes et par six hommes chez ceux qui ont atteint l'âge viril et qui ont une taille plus élevée. Les uns frotteront les membres supérieurs jusqu'aux doigts ; d'autres le tronc jusqu'aux pieds. Après avoir versé sur le corps le mélange gras, on doit frictionner chaque partie en passant les mains de haut en bas, ensuite on couchera le malade sur le ventre et on le frictionnera de la même manière. Au commencement, la friction devra être légère et lente, ensuite elle deviendra rapide et accompagnée de pressions, tandis que vers la fin la friction redeviendra douce. Ceux qui frottent doivent aussi malaxer la tête et le cou après avoir versé dessus le mélange gras."

Enfin, dans le passage suivant tiré du deuxième volume, folio 399, le massage est également décrit : "Souvent on a affaire à des individus qui sont sensibles au froid lorsqu'ils se déshabillent ; il faudra, quand ils auront leurs vêtements sur le corps, leur donner des mouvements... Après cela on produira une rubéfaction au moyen de frictions intenses avec des linges rudes, poussées jusqu'aux massage et pratiquées en partie par des baigneurs eux-mêmes et en partie par d'autres individus. La meilleure méthode pour cela est de donner aux esclaves des- gants faits avec du linge, autrement il se pro-

 

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duit quelquefois des excoriations, attendu que l'opération se fait inégalement par la suite du plissement du linge. Puis les baigneurs devront être frictionnés à sec, en partie avec les mains nues, en partie avec celles d'autres individus. En effet, outre que cette pratique, réchauffe cela donne un ton admirable aux parties... Après cela on se rougira le corps en se le raclant fortement avec des strigiles qui ne doivent pas être trop obtus ; de cette façon on renforce et on lisse la surface du corps."

Oribase, auquel j'ai emprunté ces divers extraits, vivait du temps de l'empereur Julien vers l'an 360 de notre ère. Il semblera surprenant à quelques-uns de passer du temps d'Hippocrate aux oeuvres d'Oribase ; mais comme ce dernier n'a fait que résumer en quelque sorte les oeuvres de ses devanciers, j'ai cru pouvoir passer d'Hippocrate à Oribase. Au reste lui-même a la précaution de dire où il a extrait son travail, et les citations que j'ai faites sont tirées par Oribase, de Galien, d'Hérodite, d'Antylus.

 

Quelles conclusions tirerons-nous des textes que j'ai rapportés ? Les voici :

Dans le premier article Oribase cite le pédotribe comme connaissant les milliers d'exercices qu'on met en pratique ; or, Meursius nous apprend, de son côté, que le pédotribe (briseur d'enfants), le premier des officiers occupant l'échelon inférieur de la hiérarchie des officiers palestriques, avait pour fonctions d'apprendre aux enfants à exécuter toutes les inflexions, tous les mouvements possibles dans des conditions déterminées et de pratiquer le massage propre à assouplir les membres. Il les prédisposait ainsi à recevoir avec plus de fruit et sans danger de luxation ni de fracture les leçons du xystarque ou deuxième officier palestrique. Il semble que les fonctions du pédotribe avait une grande analogie avec les manoeuvres qu'opèrent nos bateleurs sur leurs jeunes enfants auxquels ils apprennent à exécuter des mouvements si variés et si souples et à prendre des positions, des attitudes à nul autre possible.

Dans les articles suivant, Oribase, d'accord avec Galien, indique la friction, la pression, la malaxation, le massage en un mot ; mais il

 

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ne décrit que les divers genres de friction, et la faculté et le devoir quelquefois de pratiquer des onctions.

Plus explicite en citant des extraits d'Hérodite et d'Antylus, il parle de la malaxation et de la friction du cou et de la tête comme Récamier, et en ces derniers temps, M. Bouvier et bien d'autres les font pratiquer dans certains torticolis, le premier sous le nom de massage et M. Bouvier sous le nom de manipulation. Je me borne ici à faire ces rapprochements que j'aurai l'occasion de rappeler plus bas.

Enfin, dans la dernière citation, Oribase ne dit-il pas que les frictions intenses doivent être poussées jusqu'au massage, et qu'après cela on doit racler fortement le corps avec un strigile ?
Chose bien remarquable, dans les divers passages que je viens de citer, on voit que le massage fait partie de la gymnastique et de la thérapeutique des anciens, et qu'ils qu'il consiste dans les frictions sèches ou avec un corps gras, dans les pressions, des malaxations et dans le raclement de la peau avec des strigiles. Il n'est pas question des mouvements imprimés aux articulations allant jusqu'à la douleur, comme les a fort bien indiqués Hippocrate ; mais comme le pédotribe était chargé de mouvoir les articulations des enfants, d'un autre côté, comme c'étaient les esclaves frotteurs qui massaient et frictionnaient, bien qu'il ne soit pas fait littéralement mention de cette manoeuvre dans les quelques textes que j'ai cités,  il n'en est pas moins certain que, conseillant les frictions par les esclaves frotteurs, cela indique que, livré aux fonctions de ces derniers, on était frictionné, frotté, malaxé, massé en un mot, car le massage faisait partie de leurs fonctions, puisque Hippocrate dit d'une manière formelle que, par eux, les muscles étaient pétris, les articulations tirées et mues selon leurs mouvements propres ; en un mot, ils se massaient. D'ailleurs, dans ses divers passages, Galien, Hérodite, Antylus, Oribase n'ont pas l'intention d'indiquer les règles du massage ; leur but se borne à indiquer les divers traitements qui conviennent dans certains cas, et en nommant le massage, ils entrent, sans avoir l'intention de les décrire, dans quelques détails sur les manoeuvres qui constituent le massage.

 

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Je pourrais citer de nombreux passages tirés des écrivains célèbres grecs et latins, ainsi que j'en ai indiqué deux de Martial et de Sénèque, mais ils trouveront leur place ailleurs, ces écrits pouvant être accusés d'être de simples vues d'esprit de littérateurs plutôt qu'un argument sans réplique attestant l'existence du massage, ses manoeuvres et ses effets, attendu qu'on peut reprocher aux littérateurs de n'avoir pas des connaissances médicales suffisantes.

Je devrais, avant de me rapprocher davantage de notre époque, rechercher si les autres peuples de l'antiquité avaient décrit le massage, mais des raisons que je suis tenu d'exposer maintenant m'ont forcé à ne pas suivre l'ordre chronologique absolu.

Il ne peut faire doute pour personne que les anciens peuples ont connu le massage. Certainement les Indiens et les Chinois ont été les premiers peuples qui l'on mis en pratique ; le Cong-Fou des Tao-ssé en fait foi. De l'Asie, cette pratique dut se propager d'un côté vers l'Amérique, où nous la  retrouvons dans toute sa naïveté grotesque, d'un autre côté, vers l'occident. Les Egyptiens furent sans doute les premiers qui le mirent en pratique dans l'ancien monde civilisé, et, après eux, les Grecs et tout le reste de l'ancien monde.

En retrouvant cette pratique écrite et bien détaillée dans les livres sacrés de l'Inde, il est facile de concevoir comment elle a pu se propager dans l'univers entier, et comment, après la découverte du nouveau monde, on a pu trouver ces mêmes manoeuvres chez les peuples primitifs de l'Amérique et de l'Océanie.

Si je n'ai pas commencé par exposer le massage chez ces divers peuples, c'est parce que, chez eux, il a conservé toute son originalité primitive. C'est aussi par l'exposition des manoeuvres qui le constituent chez ces divers peuples que je terminerai le tableau de mes recherches historiques. Il me sera alors plus facile de comparer leur pratique avec celle des masseurs modernes.

J'arrête ici la première période appelée avec raison période d'invention pour rechercher les traces de ces manoeuvres déjà bien connues, mais abandonnées entre des mains ignorante le plus souvent, et que l'on voit cependant reparaître dans les écrits des divers

 

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médecins du XVIe siècle. Je commencerai avec eux la deuxième période dite de rénovation, et pendant laquelle on a rien inventé, mais on s'est mis à l'oeuvre pour réédifier l'édifice construit à grand'peine par les anciens et détruit en peu de temps par les barbares.

 

Fin du chapitre concernant Oribase. Lire la suite de la thèse d'Estradère Fiche technique.

 

Page 163 il écrit Dans les empoisonnements, on serait blâmable si l'on perdait un temps trop précieux à recourir au massage, comme Oribase, tius, Paul d'Égine, etc. Il serait bon, à leur exemple, de combattre les

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syncopes, les état comateux ou cardialgiques par des massages, et comme le disent, en agitant le malade, soit séant, soit couché ; mais il faut avant tout, recourir aux contre-poisons.