Le
corps est la maison dans laquelle on habite.
Par
Alain
Cabello-Mosnier. P/O le CFDRM
Libre de droits non commerciaux.
Rédigé
à Paris le : mercredi 4 juillet 2012
Le
corps est la maison dans laquelle on habite.
Le
corps est la maison dans laquelle on habite. Un corps
qu'on abandonne est une maison qu'on entretient pas.
Alors,
il ne suffit pas de s'occuper de la façade, sport,
beauté, farniente etc, encore faut-il entretenir
les meubles qui se trouvent
à l'intérieur, le psychique, le mental
et la logistique. Comme on ne cire pas son parquet avec
du cambouis, on ne branche pas la ventilation de la
maison sur les conduits de cheminées, il n'y
a aucune raison de faire entrer de force de la fumée
dans nos poumons qui ne sont pas les vides-ordures d'une
HLM, c'est un système respiratoire complexe qu'il
nous faut préserver ; de-même, on n'hydrate
pas son corps composé de 90% d'eau, qui pour
suivre son cycle depuis des centaines de millions d'années
n'a jamais bu que de l'eau quotidiennement, pour décréter
afin d'être fun, que l'alcool qu'on lui injecte
c'est pareil ; idem pour ces de petites doses si délicieusement
récréatives de cocaïne que vous introduisez
de force dans votre réseau sanguin n'est pas
faite pour s'y trouver. Foutre
le bordel partout quand on est adolescent c'est très
amusant, quand il faut ranger ce n'est pas drôle,
alors pensez, lorsqu'il faut réparer ?
Une apnée du soleil...
Nous rêvons tous de plages, seulement on ne dors pas au soleil
comme l'on dors dans son lit.
Il n'est étonnant pour personne qu'une apnée
prolongée puisse provoquer une noyade, que regarder
le soleil en face vous brûle irrémédiablement
la rétine, et bien immerger votre peau qui reste
un organe, souvent sédentaire, longtemps au soleil,
peut produire des cancers hâtant votre fin. Mourir
par excès de vacances.
Ne jamais ouvrir un livre,
s'interroger sur le fond, documentation à l'appui
sur les sujets qui nous intéressent, c'est laisser
son cerveau comme une éponge gorgée d'eau
abandonner sur le bord d'un lavabo se contaminer passivement
par tout passe. Cette éponge se dégradera
invariablement plus rapidement que si vous l'aviez essoré d'une partie
de l'inutile, pour l'hydrater du nécessaire. Le nécessaire, c'est
ce qui vous étaie de l'intérieur, cela
semble ne servir à rien quand on a vingt ans,
vous n'en êtes plus si sûr quand vous avez
50 ans et c'est pourtant tout ce qu'il vous reste a
70.
N'enterrez pas votre corps
avant l'heure à cause de négligences couplables
et répétées. Il est des morts qui
ne sont pas des fatalités, et qui, face à
un manque chronique d'attentions, s'apparentent à
une maltraitance, un suicide, une ordalie qui ne s'arrêtera
pas avec votre décès, mais se poursuivra
dans le chagrin des autres et pourra jusqu'à
tuer le devenir de ceux qui ne sont pas encore nés.
Un adolescent qui se suicide est un adolescent qui tue
ses enfants.
A ceux qui vont, comme ils
le peuvent, sachez voir dans ces comportements, la matérialité
du mal-être qui prend corps jusque dans celui
de vos proches. Fumer, c'est se poignarder à
chaque bouffée. Au sein de chaque famille se
joue une partie de Cluédo sanglant dont le meurtrier
n'est pas Mademoiselle Rose ou le Docteur Olive,
mais le comportement même de la personne lorsque
celui-ci se retourne contre elle ou ses proches sans
s'en rendre compte. C'est le verdict du médecin,
personnage entre le commissaire et l'enquêteur
qui dénoue, parfois trop tard, le tragique lien
d'amour entre le désir de vivre et l'addiction
dont les joies apparentent cachent en réalité
la mort symbolique que l'on inflige à une partie
de soi. Est-ce la peine de parler de bio-diversité,
de beauté et de manger sainement si c'est pour
faire vieillir son corps sur de telles bases ?
Papier écrit par
Cabello
Alain. Paris le : mercredi 4 juillet
2012 |