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Type : eau-forte
Nom : Le
Toucher, vers 1638 par Abraham
Bosse dans la suite des
: Les Cinq Sens.
Scène : le Toucher.
Origine :
Dimensions : 21,2 x 30cm.
Propriété : CFDRM
N°inv. : Commentaire du peintre
(Texte de la BNF) « Cette iconographie
est ici particulièrement éloquente. "Le sens
de la scène est clair et la disposition des lieux vaut récit
de l'histoire entière dont nous ne voyons figuré qu'un
épisode". Un feu brûle dans la cheminée
tandis qu'un jeune couple s'embrase également. Les flammes
de l'âtre offrant à la scène un contrepoint
métaphorique sont assez fréquentes dans ce type de
sujet. La jambe droite de la jeune femme, dont le bas a glissé,
est tendue vers ces flammes, semblant rechercher leur chaleur. L'homme
n'est pas le maître des lieux : son chapeau posé
sur le dos de la chaise au premier plan peut laisser supposer qu'il
est de passage. Pour insister de manière encore plus forte
sur ce qui semble se dérouler de manière pourtant
évidente, Abraham
Bosse a représenté sur le mur une peinture
illustrant le mythe de Vénus et Cupidon, référence
certes discrète, mais liée directement aux deux amants.
Ce tableau s'inspirerait d'une ouvre réalisée par
Niccolo Boldrini en 1566 d'après un dessin que lui aurait
offert Titien. La femme est assise sur les genoux de son galant,
dans une attitude que l'on retrouve dans de nombreux tableaux, dont
le plus célèbre reste sans conteste celui de Véronèse,
Vénus et Adonis (Kunsthistorisches Museum, Vienne).
Certains auteurs ont avancé que Bosse s'était probablement
inspiré de cette ouvre, mais l'hypothèse reste bien
difficile à confirmer. L'homme caresse le décolleté
de la jeune femme dont la main effleure sa barbe. La servante, tout
en préparant le lit des amants, semble apprécier le
contact de la douceur du velours. Bosse nous offre ainsi une déclinaison
des plaisirs liés au toucher. La série Les
Cinq Sens compte véritablement parmi les plus célèbres
gravées par Bosse. Dès le XVIIe
siècle, elle fut manifestement très populaire, si
l'on en croit le nombre important d'ouvres gravées ou peintes,
dès le milieu du siècle, d'après ces estampes.
Les Cinq Sens sont un thème iconographique courant
depuis l'Antiquité, mais, si les artistes ont généralement
représenté ce sujet dans des compositions allégoriques
ou mythologiques, Bosse ne suit pas cette tradition. Dans des scènes
de la vie quotidienne, il semble nous offrir une sorte de palette
des plaisirs terrestres que l'on sait inévitablement fugitifs.
Leur savoureuse représentation appelle de façon criante
à se laisser aller sans remords au carpe diem.
Le sujet de chacune des cinq estampes est annoncé dans un
cartel anthropomorphe.
Dans des espaces réservés
au bas de l'estampe, à gauche 4 vers latins : Solus
ego fratrum complector dona meorum / Summa voluptatum maxima solus
ego. / Me sine Diua potens terris Cytherea periret, / Et Natura
foret quæ fuit ante nihil. ; au-dessous : ABosse
jn et fe. ; et à droite 4 vers français :
Bien que d'vn bel objet l'amour prenne naissance, / L'oil ne peut
toutefois contanter vn Amant ; / Car de celle qu'il sert cherchant
la iouïssance, / Il n'y peut arriuer que par l'Attouchement. ;
au-dessous : A Paris, Chez Mel. or Tauernier demeurant en l'Isle
du Palais, à la Sphere. Au centre, dans un cartouche formé
par deux avant-bras : TACTVS. / LE TOVCHÉ. Dans
une bordure de rinceaux et de cornes d'abondance, feuille de chêne
aux angles, un cour transpercé de flèches au centre
de la bordure supérieure. »
Source : BNF http://expositions.bnf.fr/bosse/grand/167.htm
Oeuvre citée par Arnaud
Choplin dans Apprendre
le toucher. Du toucher à la perception.
Mémoire de Juin 2011 TDM .
Voir aussi Hans
Makart. |
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