LE STRIGILE

Le strigile est un ustensile de toilette qui semble être d'origine romaine même si les grecs l'utilisaient aussi et qui ne fut développé que pour éliminer, sueurs, huile, cendre et autres poussières qui se déposaient sur les corps de cette époque. Il s'agit d'une lame métalique plate ou concave, toujours incurvée afin d'épouser les formes humaines. La représentation ci-dessus provient de l'exemplaire que possède le CFDRM des Discourt des bains et antiques exercitations grecques et romaines écrit par Guillaume du Choul en 1559. Il en parle au verso page 5, au recto page 8 ainsi qu'à son verso.
Alors pourquoi parler de ce strigile sur un site dédié au massage ? Et bien parce qu'il fait partie de la toilette et qu'il a pour fonction aussi d'éliminer les huiles aussi utilisées par les anciens pour les massages, si tenté que l'on ne souhaite pas voir dans ces mouvements de toilette, comme pour le gant, un massage.

Il semble que Strigile soit un nom masculin mais Du Choul rapporte au verso de la page 8 des Bains que "Strabon, au quinziéme de sa Géographie, recite que les Indiens, entre les autres exercitations, avoyent coustume de se polir le corps avecques strigiles legéres d'ebéne."
La phrase suivant est aussi intéressante "Les plus délicats des anciens Romains (comme nous lisons en Pline) usèrent d'éponges pour les strigiles : qu'ils faisaient teindre en écarlate, pour leur délices : & souvent, les faisaient blanches, par grande singularité." Il s'agirait de savoir dans le cas présent le rôle exact que tenaient l'une vis-à-vis de l'autre. Les éponges faisaient-elles office de strigiles ? Les strigiles étaient-ils garnis d'éponges ?

Gravure de du choul emprunté à Fabius : le romain et son esclave
paré d'un Guttus et d'un strigile

La page suivante de droite est une gravure que G. du Choul nous dit lui-même emprunté à Fabius. Nous voyons une scène de toilette confrontant un patricien romain, personnage en grand sur la gravure et son esclave qui se tient à sa disposition pour le nettoyer. Dans sa main gauche il tient un strigile et dans celle de droite, un Guttus, sorte de vase à huile qui versait en goutte-à-goutte.

Bain d'un romain dans un labrum.

Dans cette gravure nous avons une scène de toilette dans un Labrum. En réalité, le labrum été rempli d'eau froid, tiède ou chaude selon l'objectif recherché. Nous voyons bien comment le strigile été utilisé.

Les deux images suivantes proviennent de la série télévisée 1, saison 4 de ROME. Marc-Antoine se fait laver, dans la cours de sa maison, complètement nu et recevant un visiteur. La nudité ne posait pas le moindre souci aux romains et dans cette scène on voit bien le parcourt du strigile.

Nous disposons de nombreuses représentations de cet ustensile comme nous le montre cette petite figurine

Caractéristique de la production romaine, le strigile désigne, en archéologie, une cannelure à tracé sinueux. Sa forme en S évoque celle de l'instrument (racloir ou étrille de métal), composé d'une poignée et d'une lame creuse recourbée, qui servait aux athlètes pour se nettoyer le corps après les exercices sportifs de la palestre. L'utilisation du strigile avait inspiré à Lysippe sa statue de L'Apoxyomène (original de ~ 330, connu par une copie en marbre du Vatican, et une reconstitution en bronze, du Musée national de Varsovie).(...)

L'Apoxyomène (en grec ancien apoxuómenos, de apoxúô, « racler, gratter ») est un marbre d'après Lysippe, représentant, comme son nom l'indique, un athlète nu se raclant la peau avec un strigile. Il est conservé au musée Pio-Clementino (musées du Vatican) sous le numéro Inv. 1185.

Chez Oribase nous avons des observations sur la nécessité que le strigile ne soit pas trop obtus, ce qui signifie que leur courbure pouvait varier. Page 18 de la thèse, Du massage d'Estradère de 1863 Fiche technique.