CFDRM > Musiques > Masseur
Date de création : jeudi 19 mars 2015, 9:53
Date de modification : vendredi 20 mars 2015, 9:44

 

Oeuvre non acquise par le CFDRM.
Libre de droits non commerciaux

Chansonnette Masseur !, créée par Polin Information ouverte dans une nouvelle page à La Scala probablement vers 1910, paroles et musique de Queyriaux et de Chicot.
La page de couverture est représente Mlle Lamart gravée par Charles Dietrich d'après une photographie de Reutlinger.
Voir aussi La petite masseuse.

Version argotique originale

Premier couplet

L'autr' soir, je rencontre un' payse,

C't'épatant c'qu'elle était bien mise !

Ell' me dit : Je demeure au bout,

Tout au bout de la ru' Taitbout

_ Pitou, mon p'tit, viens m'voir, dit-elle,

Tu demanderas madame Angèle ;

Avec moi t'as pas à t'gêner,

Viens un matin pour déjeuner.

2

Le lendemain, j'étais pas d'garde,

A aller voir je me hasarde ;

Je pouss' sa port', mais, cré mâtin !

Elle était en train d' prendre son bain.

J'lui dis : Bonjour ! mais v'là qu'on sonne...

Ell' m'écri' : Vas ouvrir, j'ai pas d'bonne !

J'y cours, mais qui j'vois ? L'profil

De mon capitaine en civil.

Version moderne plus lisible

Premier couplet

L'autre soir, je rencontre une payse (Personne originaire du même village, compatriote)

C'est t'épatant ce qu'elle était bien mise !

Elle me dit : Je demeure au bout,

Tout au bout de la rue Taitbout

_ Pitou, mon petit, viens me voir, dit-elle,

Tu demanderas madame Angèle ;

Avec moi tu n'as pas à te gêner,

Viens un matin pour déjeuner.

2

Le lendemain, j'étais pas de garde,

A aller voir je me hasarde ;

Je pousse sa porte, mais, cré mâtin !

Elle était en train de prendre son bain.

Je lui dis : Bonjour ! mais voilà qu'on sonne...

Elle m'écrit : Vas ouvrir, j'ai pas de bonne !

J'y cours, mais qui je vois ? Le profil

De mon capitaine en civil.

Version argotique originale

3

Tout épaté, v'là qu'y me r'garde

Et m'dit : C't'ici qu'tu mont's la garde ?

Moi, je l'salu' militairement.

Ma pays' lui dit en riant :

Il est masseur et fort habile.

Mon Capitain' me dit : Farceur !

Je n'savais pas qu't'étais masseur !...

4

Moi, j'lui réponds : Mon capitaine,

J'ai bien deux autr's frèr's en Touraine ;

Mais je vous l'jure, en vérité !

Je m'connais pas d'autr' parenté.

_ Cré nom ! s'écri-t-il en colère,

Qu'est-c' que tu bafouill's ? Tu vas faire

Huit jours de clou, sal'raisonneur !

Ah ! tu n'veux pas être masseur ?

5

_ Mais, capitaine, fait's excuse !

Je n'veux pas passer pour un' buse ;

Je suis du sesque masculin

Et non du sesque féminin.

J'ai d'la barbe au mention, en somme ;

J'ai des preuv's comm' quoi j'suis un homme ;

J'en aurais pas, parol' d'honneur !

Si, comm' vous l'dit's, j'étais votr' soeur !

Version moderne plus lisible

3

Tout épaté, voilà qu'il me regarde

Et me dit : C'est ici que tu montes la garde ?

Moi, je le salut militairement.

Ma payse lui dit en riant :

Il est masseur et fort habile.

Mon Capitaine me dit : Farceur !

Je ne savais pas que t'étais masseur !...

4

Moi, je lui réponds : Mon capitaine,

J'ai bien deux autres frères en Touraine ;

Mais je vous le jure, en vérité !

Je ne me connais pas d'autre parenté.

_ Crénom (cré est le suffixe de sacré)! s'écrit-il en colère,

Qu'est-ce que tu bafouilles ? Tu vas faire

Huit jours de clou (trou, prison), sale raisonneur !

Ah ! tu ne veux pas être masseur ?

5

_ Mais, capitaine, faites excuse !

Je ne veux pas passer pour une buse ;

Je suis du sexe masculin

Et non du sexe féminin.

J'ai de la barbe au menton, en somme ;

J'ai des preuves comme quoi je suis un homme ;

J'en aurais pas, parole d'honneur !

Si, comme vous le dites, j'étais votre soeur !