Sexisme ordinaire mais gentil parce qu'inconscient...
Par
Alain
Cabello-Mosnier. P/O le CFDRM
Libre de droits non commerciaux.
Rédigé
à Paris le : mardi 3 mars 2015
Sexisme ordinaire mais gentil parce qu'inconscient...
Si on vous donnait la possibilité de "redevenir"
hétérosexuel, le feriez-vous ?
Introduction
Si
on vous donnait la possibilité de "redevenir"
hétérosexuel, le feriez-vous ?
Mais que diraient les hétérosexuels si
on leurs proposait de "redevenir" homosexuels
? C'est donc là-nôtre qui serait issue
de là-vôtre ? Faire de l'hétérosexualité
la base de tout est une violence de sexe que l'esprit
d'égalité conteste mais pas seulement.
Les
noirs sont le must de notre ouverture d'esprit, ils
sont à la fois l'opposé chromatique et
la symbolique de l'esclave pour occidentaux honteux,
alors que l'homosexualité ne dispose pas d'une
couleur, sinon le rose qu'elle partage avec les filles
elles-mêmes dégradées dans le processus
sociale, l'homosexualité n'est rien d'autre que
ce que nous sommes tous, une composante de notre sexualité
que le gay rend légère et différente
et c'est sur cette différence que nous focalisons
notre hystérie interprétative. Cette communautarisation
de la sexualité est un racisme de sexe, un sexisme
qui établit une échelle faisant de l'une
le sommet, la canopée d'un arbre darwinien et
de l'autre, sinon une anomalie, en tous les cas une
simple marque distinctive et abrogeante. L'hétérosexualité
serait la règle, l'homosexualité, une
tribu, le pédé devenant une sorte de nègre
du sexe, on nous ausculte tellement que l'effet de loupe
fait qu'on ne se focalise plus que sur la niellure de
"notre sexualité", notre sexualité
est noire mais nos mains restent blanches.
Demanderiez-vous
à des pygmées s'ils aimeriez "redevenir"des
"hommes blancs" ?
La
couleur de votre sexualité n'est pas la norme,
et celle de la mienne n’est pas davantage qu'une variable
de là-vôtre. LA sexualité est CELLE
dans laquelle nous baignons tous, de la première
division cellulaire intra-utérine à notre
mort. Les deux sexualités ne sont pas alors des
possibles, mais sont intrinsèquement liées
dans un même individu, homo-fréquencée
et hétéro-fréquencée
s'y expriment alternativement sans distinction quoi
qu'en disent les fondamentalistes de la norme, les créationnistes
de la famille. LA norme n’est que sexuelle, elle
n'est pas orientative parce que dans cette sexualité
commune chacun s'y déplace au gré de sa
vie.
Communauté
de sexualité n'est pas sexualité commune.
Ce-sont
les gay qui constituent une communauté, une communauté
de culture, pas les homosexuel(le)s dont la désignation
semble dissimuler le sentiment de l'être tous
un peu au détriment de la visibilité de
ceux qui s'en réclament et se retrouvent alors
de fait comme étant les seuls dépositaire
de la différence.
Cessez
de parler de nous comme d'une minorité fantasmée.
Nous ne sommes pas les inuits de vôtre mauvaise
conscience que le mariage pour tous aurait dédommagé.
Je
ne suis pas l'ami idéal aux bas roses qu'il serait
délicieux d'avoir à sa table.
Arrêtez de vous dire
"ouvert d'esprit", ça ne requière
aucune ouverture d'assumer la part nécessairement
constituante de VOTRE propre sexualité, juste
un effort de compréhension vis-à-vis des
mécanismes simples de la sexualité.
L'union
civile pour tous ne doit pas se présenter comme
une sorte de Vénus hottentote qu'une majorité
réformatrice serait parvenue à restituer
à une communauté oscillante entre tribu
et lobbys, mais une façon de transcender les
sexes, de dépasser les sexualités pour
y infiltrer du droit. Votre affiliation à
une sexualité génitrice ostensiblement
affichée ne vous immunise ni de la sexualité
de ceux que vous tentez d'enfermer dans vos nomenclatures,
ni de vos aprioris finaux. L'homosexuel(le) ce n'est
pas exclusivement l'autre, jamais.
Alors
NON, je ne souhaite pas "redevenir"ce que
VOUS n'êtes pas, c'est-à dire des hétérosexuels
étanches cas vous n'avez jamais existé
ou en tout cas pas sous cette forme rêvée,
complète, définitive, en tout cas pas
davantage que j'existerais dans ma seule homosexualité
supposée, je ne suis, in fine qu'homo-fréquence
là où vous n'êtes, qu'hétéro-fréquence.
La
question de la nature confiant au nombre la réalité
de ses attentes n'est qu'une vue interprétative
de ce à quoi sert la sexualité. L'homo-fréquence
n'est pas un polymère issue de l'imagination
farfelue des hommes, elle n'a rien de synthétique,
elle est NATURE, elle est vitale à l'autre.
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Alain
Cabello mardi 17 septembre 2013 |