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Mots clefs : D'une vie à l'autre,
massage, prostitution, cinéma, Alain Cabello, Eddie
Cibrian
Par
Alain Cabello-Mosnier. Rédigé à Paris le : Mardi 1er juillet 2008
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Eddie Cibrian dans D'une vie à l'autre, masseur sexy ou prostitué masculin ? Ce cubain d'origine né au USA fait une courte apparition dans "D'une vie à l'autre" pour laquelle il joue le rôle d'un masseur. Jusque là rien à dire à part que la scène devient rapidement érotique et cumule bien des interrogations : le massage encore une fois vecteur de sexualité, un professionnalisme bafoué et le theme plus rarement abordé de la prostitution masculine au "déficite" de l'économie féminine.
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Des
origines cubaines, _sorte de must latin dans un pays sans beaucoup
de liberté et auquel il ne reste que l'expression du sexe
réservé aux riches adipeux_ mais Américain,
qui confère à ce corps stéréotypé
made in mâle dominant et hétérosexuel, un statut
d'acteur vraiment sexy. Sûrement en faut-il plus pour réussir
dans le cinéma mais ça a au moins le mérite
d'exagérer les lignes directrices des valeurs que l'on prête
au corps et plus spécifiquement aux hommes.
Cette présentation vaut tout de même son pesant de machisme. "l'histoire d'une riche bourgeoise, amère et névrotique, depuis que son mari, médecin, l'a délaissé pour une ravissante pédiatre plus jeune qu'elle." Qu'à donc pour effet cette phrase si ce n'est celui quelque part de légitimer implicitement le comportement d'un mari qui ne pouvait que "délaisser" une riche bourgeoise, comprenez une vie emmerdante, au bénéfice de la fraîcheur ? De plus, le malin ne s'est pas éloigné pour rien mais au contraire, _stéréotypons un peu plus_ pour une ravissante pédiatre plus jeune qu'elle. Rien que le fait d'être plus jeune semble déjà là un argument de poids dans une société où l'image semble absolument nécessaire et qui dans le cas présent, se glisse dans le corps d'une jeune et ravissante pédiatre. Cette prise de distance rend donc notre bourgeoise amère et névrotique et surtout, laisse supposer qu'elle en avait déjà les prédispositions. Dans
la scène de massage que comporte ce film, le rôle
du mâle sûr de lui est poussé à son paroxysme
avec le beau ténébreux Eddie Cibrian. C'est le baiser
d'un inconnu qui se trompe de personne qui la réveille, c'est-à-dire
d'un autre homme qui certes se trompe de personne mais en même
temps l'ébranle. Il faut donc dépoussièrer
tout ça et comment ? Mais en mimant les comportements masculins
afin, là encore, de les faire légitimer par le beau
sexe rendant l'acte d'autant plus banal qu'il devient pratiqué
par tous et surtout par toutes. Ainsi, une femme libérée
serait une femme se livrant aux mêmes pratiques que les hommes... |
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L'appartement
est, comme nous le montre cette vidéo, de standing. Le masseur
brun, bronzé, large d'épaules, est déjà
en boxer tantôt noir dans cet extrait, tantôt blanc
comme sur la photo, peut-être pour souligner l'ambivalence
noir/blanc, pute/masseur si tenté que les professions
puissent se définir par une couleur. Bref, un masseur
professionnel en caleçon, tous les muscles sont bien à
leur place, est assez étonnant. La cliente, elle, est en
peignoir de satin blanc, de dos. Elle se dirige vers l'abat-jour
de façon déjà très suggestive et ne
se retourne que pour répondre à son masseur
dont on vous restitue le dialogue. Il
ne s'agit pas de savoir si les gibosités du sous-vêtement
du ténébreux seront saisies par les mains d'une Eve
en proie à l'ennui mais bien quand est-ce qu'elles le seront
avec le consentement des deux. Plus qu'une résolution de
la condition humaine nous avons là un sexisme anti féminin
évident mais ce qui n'apparaît pas immédiatement
c'est que ce sexysme joue dans les deux sens en heurtant de plein
fouet les hommes tout en égratignat gravement les métiers
du massage. Ce film tente de nous montrer une femme prise
au dépourvue par la décision de son mari qui finit
par s'adapter assez vite à la situation en singeant d'abord
le comportement des mecs puis en retrouvant au bas de chez elle,
en la personne de son liftier, un espoir. Tout semble parfait pour
cette femme mais avant de comprendre ce que son liftier, donc autre
élément passif dans l'histoire, elle passe par tous
les stades, y compris celui de s'offrir les services d'un masseur.
Ces choses là sont toujours délicates à manipuler
et les victimes ne sont pas seulement celles que l'on crois c'est-à-dire,
les femmes. On ramène le mâle à son valorisant
statut de reproducteur ou plus précisément dans le
cas présent, d'assouvisseur de femmes en manque et d'ailleurs,
comme beaucoup de ces masseurs "spéciaux"
satisfait-il également les hommes. Car si ce n'est jamais
dit, nous avons là au cinéma la scène d'une
femme qui s'offre un gigolo qui est aussi masseur et aussi
un être humain. Alors
ce n'est qu'une bande-d'annonce mais c'est dans ce laps de temps
son/image se concentre le message essentiel que l'on souhaite faire
passer et là encore, le massage est dévoyé.
Que retient-on de ce passage, et bien essentiellement ce qu'il veut
nous laisser voir dans l'instant, c'est-à-dire que la vie
est difficile, qu'il suffit de ne pas se poser trop de questions
et de se laisser aller à ses pulsions. Ce que ce film nous
révèle c'est la perpétuelle solitude dans laquelle
plonge celui du couple qui le premier se retrouve lâché.
Au-delà de l'effet de surprise, il y a la permanence des
faits, l'absence de l'autre que contenaient nos habitudes, le retour
au point de départ avec dix, vingt ou trente ans de plus.
C'est là qu'il faut réapprendre à vivre alors
que l'on été devenu spectateur des déboires
des autres. Peut-être serait-il utile que nous les hommes
réfléchissions à deux fois avant de nous amuser
avec ce type de re-sucer sexiste. Ce phallisme n'est plus supportable
et en atteignant les femmes on ne résout rien. Ce mec immature
qui part avec une pédiatre jeune et jolie, cette femme qui
se fait prendre par un dieu-péripatéticien, ce liftier
benoît qui se révèle, et le massage qui
jamais n'est un refuge et toujours projette les mêmes fantasmes
vides de toute histoire ne sert personne. Voici la scène qui apparaissait sur la bande-annonce et qui fut retirée. |
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