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Cameroun Voici un exemple d'utilisation du verbe transitif
masser dans son acception violente
comme on l'emploie parfois par euphémisme prenant ici une
forme morbide pour qualifier non plus seulement la façon
d'une rixe mais la mise à mort de quelqu'un. La répression du grand banditisme au Cameroun : entre pragmatisme et éthique "L'impact du contexte sur l'attitude des
populations à l'égard des bandits renvoie à
la conjoncture économique et politique du pays depuis la
fin des années 1980. La crise économique dont l'une
des conséquences est le chômage a donné naissance
à deux catégories de pauvres : les bons qui
survivent par le secteur informel ; les mauvais, adeptes
du gain facile, qui menacent le fruit du labeur quotidien des honnêtes
gens. Le bandit pris en flagrant délit est qualifié
de "parasite", de "microbe", cette désignation
impliquant qu'il doit subir le sort réservé à
cet ennemi de l'homme : "écraser", "broyer",
"masser" sont quelques uns des traitements
que les débrouillards des différents marchés
de Yaoundé lui promettent. Ce qui s'accompagne d'un riche
répertoire de méthodes de mise à mort, les
unes aussi macabres que les autres. Et de fait, l'arrestation d'un
voleur est l'occasion d'un défoulement collectif. La banalisation
du cadavre est telle qu'elle donne lieu à la dissémination
de la nécrophilie dans les mentalités" Texte produit
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l'exception des extraits prononcés, visant à enrichir
ces travaux. |
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