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Cameroun

Voici un exemple d'utilisation du verbe transitif masser dans son acception violente comme on l'emploie parfois par euphémisme prenant ici une forme morbide pour qualifier non plus seulement la façon d'une rixe mais la mise à mort de quelqu'un.
Le paragraphe suivant nous vient de du numéro 3 des Annales de la Faculté des lettres, langues, arts et sciences humaines de Bamako de 2004.

La répression du grand banditisme au Cameroun : entre pragmatisme et éthique

"L'impact du contexte sur l'attitude des populations à l'égard des bandits renvoie à la conjoncture économique et politique du pays depuis la fin des années 1980. La crise économique dont l'une des conséquences est le chômage a donné naissance à deux catégories de pauvres : les bons qui survivent par le secteur informel ; les mauvais, adeptes du gain facile, qui menacent le fruit du labeur quotidien des honnêtes gens. Le bandit pris en flagrant délit est qualifié de "parasite", de "microbe", cette désignation impliquant qu'il doit subir le sort réservé à cet ennemi de l'homme : "écraser", "broyer", "masser" sont quelques uns des  traitements que les débrouillards des différents marchés de Yaoundé lui promettent. Ce qui s'accompagne d'un riche répertoire de méthodes de mise à mort, les unes aussi macabres que les autres. Et de fait, l'arrestation d'un voleur est l'occasion d'un défoulement collectif. La banalisation du cadavre est telle qu'elle donne lieu à la dissémination de la nécrophilie dans les mentalités"
Sources : http://www.recherches-africaines.net

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Jeudi 10 juillet 2008

 

 

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