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La mort chez les Daza du Niger
Par Catherine Baroin (page 188/189)

"Quelque temps plus tard, l'une de ces trois femmes m'invite à revenir sous la paillette "car il fait froid dehors". Beaucoup de femmes s'y trouvent déjà. Le coqs est allongé par terre le long du lit côté nord, la tête vers le sud (comme plus tard dans la tombe). Il est roule dans une couverture et recouvert d'un tapis de peaux de chères (delay). Seuls les cheveux dépassent. Deux vieilles en défont les tresses. Pour un homme on raserait le crâne. Inlassablement, le corps est massé, les bras et les jambes pliés et dépliés pour éviter leur raidissement. En effet, le corps doit rester souple jusqu'à l'enterrement, qui n'aura lieu qu'en fin de matinée. Contre le raidissement aussi, du beurre fondu a est versé, à deux reprises, dans le nez de la défunte. Ces opérations sont accompagnées, longtemps, de pleurs et de chants funèbres. Puis le calme se fait peu à peu. La fille aînée de Wozina, qui pleurait toujours au dehors, est ramenée à l'intérieur par une vieille parente qui lui met la main sur la bouche et la gronde : "A quoi bon pleurer ?". La paillotte est remplie de femmes couchée par terre ou sur le lit, souvent avec un enfant en bas fige. Elles y resteront jusqu'au matin tandis que deux vieilles femmes continuent de masser le corps de la morte, de plier et déplier ses membres. Cependant, un homme est parti à cheval vers un campement au sud pour annoncer le décès, tandis qu'un autre à dos de chameau vers le nord accomplissait la même mission. Il importe en effet que l'assistance soit
nombreuse à l'enterrement."

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Jeudi 10 juillet 2008

 

 

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