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La mort chez les Daza
du Niger "Quelque temps plus tard, l'une de ces trois
femmes m'invite à revenir sous la paillette "car il
fait froid dehors". Beaucoup de femmes s'y trouvent déjà.
Le coqs est allongé par terre le long du lit côté
nord, la tête vers le sud (comme plus tard dans la tombe).
Il est roule dans une couverture et recouvert d'un tapis de peaux
de chères (delay). Seuls les cheveux dépassent. Deux
vieilles en défont les tresses. Pour un homme on raserait
le crâne. Inlassablement, le corps est massé,
les bras et les jambes pliés et dépliés pour
éviter leur raidissement. En effet, le corps doit rester
souple jusqu'à l'enterrement, qui n'aura lieu qu'en fin de
matinée. Contre le raidissement aussi, du beurre fondu a
est versé, à deux reprises, dans le nez de la défunte.
Ces opérations sont accompagnées, longtemps, de pleurs
et de chants funèbres. Puis le calme se fait peu à
peu. La fille aînée de Wozina, qui pleurait toujours
au dehors, est ramenée à l'intérieur par une
vieille parente qui lui met la main sur la bouche et la gronde :
"A quoi bon pleurer ?". La paillotte est remplie de femmes
couchée par terre ou sur le lit, souvent avec un enfant en
bas fige. Elles y resteront jusqu'au matin tandis que deux vieilles
femmes continuent de masser le corps de la morte, de plier
et déplier ses membres. Cependant, un homme est parti à
cheval vers un campement au sud pour annoncer le décès,
tandis qu'un autre à dos de chameau vers le nord accomplissait
la même mission. Il importe en effet que l'assistance soit Texte produit
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ces travaux. |
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