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Dieu, le premier des masseurs. Ainsi l'on peut dire avec certitude que le premier des masseurs était un homme et pour parer toutes levées de boucliers des féministes comme des masculinistes, il s'agit de beaucoup plus qu'un homme, puisque je parle de Dieu. Dieu le premier des masseurs. Évidemment c'est un postulat, pour l'athée
que je suis, qui ne résout en fait rien puisque la précision
que je me fait fort de présenter, s'amuse déjà
de ce paradoxe qui me fait m'excuser de cette affirmation
sexiste faisant de l'homme un Être supérieure à
la femme, pour poursuivre dans cette hiérarchisation
et présenter Dieu comme un non Être supérieur
aux deux précédents... Ce que j'en donne est bien-sur
l'image religieuse traditionnelle que l'on a, même si pour
ma part, cette entité paternel forcément irréprochable,
que dis-je, parfaite, qui déciderait de mon devenir au vu
de mes actes terrestres me fait m'interroger sur la place de mon
libre arbitre et me fait dire "quel culot". Il n'en
reste pas moins que le but de ces travaux est plus sérieusement
et à mon niveau, de construire une sorte de lecture parallèle
de la genèse. "Cette loi de l'intussusception
par gestes analogiques est stupéfiante de simplicité
naturelle et de profondeur insoupçonnée. On ne se
lasse pas d'observer les irradiations gestuelles qui se mettent
en mouvement dès qu'un mimodrame est bien ordonné.
Ainsi dans ce mimodrame de la création de l'Adam-terreux
hors de l'adâmâh-terre par le Tout-Puissant,
d'après son mimème et selon son analogème,
on voit d'abord le modelage global de la poussière, ensuite
le soufflage nasal et enfin la respiration gutturale de la nâfshâ-gorge.
Jousse saisi à merveille le mimodrame originel qui oeuvrera aux destinés des massages qui sont à leur tour les mimèmes et les analogèmes de cet Elohim créateur d'anthropos. Il se rejoue depuis, le même "modelage", massage de poussière devenu les fils de cet Adam-terreux par des mains qui à leur tour redeviendront poussière. Nous partageons avec les paysans cette communion avec la terre, eux avec la terre terrestre, nous avec la terre modelée en hommes. Nous sommes des paysans du corps, travailleurs et reteneurs de massages mimodramatiques, modelant le premier des hommes et rejouant la création à ses débuts. Nous les masseurs, sommes des hommes de la terre, des terreux, des ramasseurs de peau. Le massé est un modelé,
c'est un âdâmâh-terre devenant Adam-terreux auquel
le masseur-Elohim insuffle une sorte de vie tactile sans
lequel il n'y aurait aucune vie. C'est un amas de glaise aussi
neutre et inconnu que de la terre qu'on prendrait dans ses mains
et que le masseur/créateur va modeler pour lui donner
du sens par intussusception mimismologique et anthropologique.
Jousse le dit lui-même, il existe toute une hiérarchie
de l'Abba, du Berra et de ceux qui vinrent ensuite pour former les
sachants. Mon athéisme ne me fait pas pour autant mettre
le masseur à la place de Dieu dans cette étude
mais le positionne comme simple re-joueur perpétuel du premier
des gestes qui passe par une intention, celle d'animer. Au début
le sujet est terre, inertie de laquelle on ne perçoit que
le minimum anthropologique puis soudain l'âdâmâh-terre
devient. L'émotion, le ressentie est sûrement ce qu'Adam
à perçu de ce Père omniprésent, omnipotent
et omniscient le modelant et l'animant par insufflation. C'est ce
que cet Adam-terreux continue de d'entrevoir par le massage,
c'est ce que l'enfant reçoit mimismologiquement de sa mère
quand le geste se fait. Ce re-jeux dans le massage, se récite
à l'insu même des personnes mais aucun d'entre-nous
ne peut échapper à sa culture et même si l'homme
créé de la boue, semble au cartésien que je
suis, inconcevable, je ne peux pas m'échapper comme ça
sans emporter avec moi des bribes incompréhensibles mais
bien présentes de christianisme que j'enseigne malgré
moi comme une plante in-déhiscente qui finie toujours par
essaimer sans le savoir. La boue n'est jamais très séduisante
mais les paysans du corps que nous sommes savent ce que veut dire
exister. Massage, manus, la main, un vol Selon cette approche originelle que nous livre la Genèse, Dieu a forcément massé l'homme pour le créer, dans ses mains, d'après son mimème et selon son analogème. L'Elohim ne pouvait pas créer cet Être découlant de lui sans le prendre dans ses manus sanctis, sans le former paume contre paume, sans cette rencontre des jeux mimismologiques et étymologiques, qui font se rencontrer la main créatrice de Dieu et celle de l'acte créateur et modelant. Ce n'est pas que Dieu n'est pas la capacité de créer comme bon lui semble l'Adam-terreux mais que pour le créer il à choisi une mise en sens nourrie à son image. Dieu masseur, livreur d'hommes qui décidèrent cette prise de distance nécessaire au Je, à l'affirmation de soi, au libre-arbitre que me donne envie d'écrire cette histoire du mouvement et plus encore, du Geste. Ce Geste anthropologique qui différencie précisément l'homme des autres animaux dans ce qu'il à de plus pensé que le mouvement ne le suppose. Mon athéisme se distingue par la contenu même que j'octroie à cette intussusception illustrative par laquelle Dieu, non content de modeler cette terre, de la nourrir de son souffle vital d'après son mimème et selon son analogème, produit parallèlement sa descensus spiritus sancti (descente du Saint-Esprit). L'homme n'est plus seulement l'élus mais devient carrément le lieu, le sanctuaire mais aussi une sorte d'avatar du nous divin perpétuellement puni pour avoir pris ses distances avec le père. La punition est ainsi toujours la dissolution dans la mort sur laquelle je me pencherai bien volontiers dans un article prochain. La mort, le dernier des massage...
Mardi 18 décembre 2007 |
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