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Type : eau-forte
Nom : La
vue, vers 1638 par Abraham
Bosse dans la suite des
: Les Cinq Sens.
Scène : La Vue
Origine :
Dimensions : 21,2 x 30,2cm.
Propriété : CFDRM
N°inv. : Commentaire du peintre
(Texte de la BNF) « Un grotesque portant
de grosses lunettes nous annonce en ouvrant une bouche immense le
sujet de la gravure. Plusieurs versions peintes au XVIIe
siècle d'après cette estampe sont aujourd'hui répertoriées.
Descartes a écrit que "la vue est de tous les sens le
plus universel et le plus noble". Pourtant, en voyant cette
scène, ne sommes-nous pas amusés par l'excès
de coquetterie de la jeune femme qui se regarde dans un miroir ?
Image récurrente de la vanité, qui renvoie, inexorablement,
à l'aspect éphémère des choses de ce
monde. La servante ajuste le col de la robe de sa maîtresse
tout en admirant le reflet que lui présente le miroir, reflet
d'elle-même, bien sûr, mais aussi celui de la jeune
femme qu'elle est en train d'aider à sa toilette. Ainsi cette
illustration de premier plan nous propose-t-elle une iconographie
qui pourrait, en quelque sorte, se lire à l'infini. Un
jeune garçon, en arrière-plan, scrute le ciel avec
une longue vue. Sa présence est une référence
à l'enthousiasme des intellectuels de l'époque pour
l'astronomie. Cet engouement est lié en particulier aux découvertes
de Galilée, qui, en 1609, présente la première
lunette astronomique et, un an plus tard, publie certaines de ses
découvertes dans Le Messager céleste, en particulier
celles concernant la voie lactée et la lune. Très
proches de Galilée, Pierre Gassendi et Peiresc commencèrent
à élaborer un atlas de la lune. Les premières
planches pour ce projet sont gravées en 1637 par Claude Mellan.
Bosse se fait manifestement l'écho de l'intérêt
de ses contemporains pour cette science. La série Les
Cinq Sens compte véritablement parmi les plus célèbres
gravées par Bosse. Dès le XVIIe
siècle, elle fut manifestement très populaire, si
l'on en croit le nombre important d'ouvres gravées ou peintes,
dès le milieu du siècle, d'après ces estampes.
Les Cinq Sens sont un thème iconographique courant
depuis l'Antiquité, mais, si les artistes ont généralement
représenté ce sujet dans des compositions allégoriques
ou mythologiques, Bosse ne suit pas cette tradition. Dans des scènes
de la vie quotidienne, il semble nous offrir une sorte de palette
des plaisirs terrestres que l'on sait inévitablement fugitifs.
Leur savoureuse représentation appelle de façon criante
à se laisser aller sans remords au carpe diem.
Le sujet de chacune des cinq estampes est annoncé dans un
cartel anthropomorphe.
Dans des espaces réservés au bas
de l'estampe, à gauche 4 vers latins : Quod mens est
animo quod Sol clarissimus orbi, / Est mea ceruici cara pupilla
tuæ / Qui cupit humanæ simulacrum cernere mentis, /
Virtutum videat me scelerumque ducem ; au-dessous : ABosse
jn. et fe. F.L.D. Ciartres excu Cum Privilegio Regis ; et à
droite 4 vers français : Jl n'est rien de pareil sur
la terre ou sur l'onde / Aux charmes que la Veue a dans ses facultez ;
/ Puis que c'est par les yeux qu'on voit tant de beautez, / Et que
l'Astre du iour est loil de tout le monde ; au-dessous :
A Paris, Chez Mel. or Tauernier demeurant en l'Isle du Palais, à
la Sphere. Au centre, dans un cartouche : VISUS / LA VEVE. ;
en bas, sous la bordure : A Paris, chez François L'Anglois
Dit Chartres rue St Jacques aux Colonnes d'hercule contre le Lyon
d'Argent. Dans une bordure de rinceaux et fleurs stylisées.
»
Source : BNF http://expositions.bnf.fr/bosse/grand/164.htm
Voir aussi Hans
Makart. |
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