Papyrus, (en grec ancien papyros, en latin papyrum ou papyrus)
pluriel possible papyri mais papyrus reste juste. Son nom donnera papier et fut probablement inventé
il y a 5 000 ans, en utilisant la plante Cyperus papyrus dont on enlève l'écorce verte
pour ne garder que la tige que l'on coupe en lanière épaisses,
on les martèle et ce
n'est qu'après une macération de quelques jours qu'elles
sont croisées pour former une feuille, puis pressés,
séchées.
Il fut largement utilisé
en Égypte et dans d'autres régions
voisines avant de se propager en Europe par les échanges
commerciaux pour fabriquer des rouleaux manuscrits faits de ces feuilles assemblées. Plus tard, lors de l'invention du codex et du livre, on a commencé à
en faire des feuilles de papier. L'écriture
la plus représentée sur les rouleaux de papyrus est
le hiératique
cursif, c'est-à-dire la forme écrite
des hiéroglyphes découlant de signes simplifiés,
le démotique aussi et beaucoup plus rarement des hiéroglyphes sinon dans des citations. – Dans les Oeuvres d'Hippocrate, par Littré en 1839-1861 1ère Ed. TDM tome 1, p. 270, nous lisons que sa rareté
et son coût participera à la fragilisation des bibliothèques
faites de rouleaux et de tablettes d'argile pour assurer une pérennisation qui ne
devait compter que sur la réécriture des textes. Ce
ne fut qu'après la conquête de l'Égypte par les Grecs, alors que le parchemin n'existait pas encore, que ce support s'est démocratisé.
Voir papyriforme et lotiforme  |
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Noms de papyrus
Les
papyrus identifiés portent généralement
leur numéro d'inventaire mais les pièces
les plus remarquables s'adjoignent soit le nom du lieu
où elles furent découvertes ex. pRamesseum (p
pour papyrus trouvé dans le temple des millions d'années
de Ramsès II
);
soit celui de l'institution ou du pays qui le possède
pLouvre
ou pBerlin
lorsque ce n'est pas celui
de son découvreur et/ou
traducteur et/ou détenteur ex. pEbers (de Georg
Moritz Ebers (1837-1898) comme ci-dessous ce rouleau
écrit en hiératique
cursif. |
Ex. avec le papyrus
de Ebers
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Alors que très peu de papyrus d'époque
égyptienne furent écrits en hiéroglyphes,
leur emploi est devenu systématique pour une
traduction lisible par ceux qui savent les lire.
En effet, même si la plupart
des textes que nous retrouvons proviennent de tombes
remplies d'objets choisis et de textes appliqués,
la qualité d'une écriture manuscrite (écrite
à la main) varie beaucoup d'un scribe à
l'autre, lorsque celle-ci n'est pas rédigés
dans la précipitation pour des défunts
de seconds ordres. S'il nous est tous aisé de
lire une lettre écrite à la plume sergent-major
faite de pleins et de déliés, il en va
tout autrement d'un courrier ou d'une ordonnance griffonnés
à la hâte, alors imaginez lorsque ces trombones
et punaises aux encres rouges et noires sont jetés
sur leur table d'un papyrus.
Certains des caractères
de notre alphabet présentent des similitudes
facilement distingables en lettre majuscule mais dont
la forme se trouble lorsque la main se presse, A et
O, ou M et N. C'est pareil en hiératique,
certains symboles présentent
des ductus semblables avec d'autres que seul un oeil
averti et le contexte permet de ne pas confondre. Par
exemple l'unilitaire R (code Gardiner
: D21)
est reproduit en hiératique par une sorte de C dont la pointe du
bas repart dans l'autre sens par un tout petit crochet
exactement comme l'unilitaire T X1
mais en plus petit. Donc, comme il d'usage aujourd'hui
de recopier un texte manuscrit en lettre d'imprimerie
pour en simplifier la lecture, le hiéroglyphe
est bien plus facilement reproductible et exploitable.
Lorsque je dis que très peu de papyrus d'époque
égyptienne furent écrit en hiéroglyphes
signifie qu'il y en à tout-de-même eut
avec le pRamesseum,
-1900
(XIIe dyn.) dont
le recto est rédigé en Hiéroglyphe
linéaire
alors que les textes médicaux sont en
hiératique
et présentes une masso-entrée.
Etat et conservation
Exactement comme dans l'histoire nos campagnes
jusqu'au début du 20e siècle, nous ne
comptons plus les partages de lègue allant jusqu'à
diviser la vaisselle en autant d'ayant-droit ; les papyrus
ne firent l'objet de ces mêmes mutilations.
Objets de fascination, de convoitises, de
vols, de détournements, de trafics, de reproductions,
ils devenaient indéniablement plus rentables
de les découper, d'en revendre les morceaux séparément
à des marchands, des collectionneurs parfois
peu scrupuleux.
Les pays, les institutions n'en n'ont pas
toujours pris autant soin que maintenant et aujourd'hui
c'est à un autre type de segmentation moins invasive
qui s'est imposée par la numérotation
des pages mais aussi celle des paragraphes, des lignes
et même des sections de lignes donnant lieues
à d'intimidantes abréviations. C'est la méthode la plus efficiente
pour citer ses sources de manière concise et
occuper le moins de place possible. Ainsi, le papyrus
de Ebers
écrit
en rouleau
et de
droite à gauche se présentera souvent sous des formes
semblables à celle-ci : "pEbers XXIII ou
23. 78, 10-11ab" ch. 7.2.1". |
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Ainsi, comme nous
l'illustre l'exemple ci-contre p indique que l'on parle bien d'un papyrus, qu'il est celui
de Ebers, XXIII correspond à sa section puisqu'il
se présente en colonne ; son n° de page,
ici 78 sur 110, à laquelle on rajoute parfois
une numérotation pour les lignes puisqu'il s'agit
de hiéroglyphes pour lesquels on
peut avoir besoin de préciser s'il s'agit du
début de la ligne, de son milieu ou de sa fin. |

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Dans le menu de gauche vous retrouverez la
description des papyrus disposant d'un masso-contenu couvrant tout le
spectre de l'incontestable au possiblement massoïde et la liste des sources (textes, auteurs
et lieux) qui y renvoient. Ci-dessous un bref aperçu
des lots que nous avons référencé
:
Liste des papyrus contenant des masso-traces (éléments traces) •
ORDRE CHRONOLOGIQUE
à partir du plus ancien masso-papyrus (s'entend av. l'ère commune)
issu non pas de wikipédia mais du numéro spécial
CLYSTÈRE - 5 ans - n° 50 - mai 2016, p. 46
« LA MEDECINE DANS L’ANTIQUITE » (ISSN 2257-7459)
Richard-Alain Jean, Pour une introduction
à la médecine égyptienne :
Le pRamesseum,
vers -1900 av. È.-C. (XIIe dyn.) gynécologie,
pédiatrie, prophylactique (magique) –> ; pKahun, (Papyrus d'El-Lahoun) -1850 av. È.-C.
(XIIe dyn.) gynécologie –> ; pSmith (4,70 m) conservé à la bibliothèque
de l'Académie de médecine de New York
datant du début de la XVIIIe dynastie
vers -1550, chirurgie –> ; le pBerlin (5,70 m) de la XIXe
dyn. et il est daté
entre -1550 av. È.-C., traite de gynécologie, pédiatrie –> ; pEbers conservé à la bibliothèque
de l'université de Leipzig, le plus long connu
à ce jour (20 m) et datant du début du
Nouvel Empire
vers -1500 ou plus ancien général,
chirurgie, thérapeutique
–> ; le pHearst , (3,50m ) conservé à la bibliothèque
Bancroft de l'université de Californie à
Berkeley datant de la XVIIIe dyn,
vers 1550 av. È.-C. (N.E.), générale
et dermatologie –> ; pLouvre E 32847,
(7 m dont il reste huit pages) Nouvel
Empire (Recto : vers
-1479-1401 av. È.-C. verso : vers
-1294-1250 av. È.-C. (Ramesside) ou plus anciens,
général, dermatologie,
prescriptions, prophylactique, Thérapeutique
(magique), XVIIIe dyn.
–> pLondres,
-1350 av. È.-C. XVIIIe dyn.
Prophylactique (magique) –> le pChester Beatty,
-1290-1070 av. È.-C. (XIXe -XXe dyn.).
Il faut également préciser qu'il
ne subsiste aujourd'hui qu'une trentaine d'écrits
médicaux-magiques sur 3000 ans d'histoire égyptienne
et rien avant le Moyen Empire (Amandine Marshall
Podcast
France-Culture Épisode 5:20 : Parcours de soins
dans l’Égypte pharaonique juin 2020).
La tablette hiéroglyphique (MMA 55.144.1)
entre le Ier siècle
av. È.-C. et le IIe ap. È.-C. dispose
d'un matériel en lien avec le massage puisqu'elle
parle d'onguent. |
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