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Exercice illégal de la médecine. (voir bibliographie apparentée)

 

 

Ceux qui honorent
    Ceux qui usurpent
le titre de Médecin
TDM : Traite ou emploie des termes liés au massage

 

Nous conservons dans nos archives huit pages d'un journal acquit en l'état traitant d'exercice illégal de la médecine. Cet article proviendrait, selon le classement de la mère du particulier auquel nous l'avons acheté, d'un numéro de 1905, soit de "LECTURE pour tous, soit de JE SAIS TOUT "
Nous vous restituons le texte dans son intégralité.
En cours d'écriture

Aux mains d'un " guérisseur " breton.
Après avoir été ainsi massé avec un bouchon de paille, ce naïf paysan, atteint d'une maladie du ventre devra s'estimer heureux s'il ne se porte pas plus mal. Combien de campagnards payent de leur santé la crédulité superstitieuse qui leur a fait délaisser le médecin au profit de quelques charlatans sans scrupule.


En ce moment même se tient, à la Faculté de Médecine, un Congrès sur l'exercice légal de la médecine destiné à examiner les moyens les meilleurs pour protéger le public contre ceux qui abusent sa crédibilité et exploite sa confiance. Par leur ignorance et leur cynique audace, les rebouteux, guérisseurs et autres charlatans constituent pour nous tous un danger permanent. Empressons-nous donc de rendre hommage aux praticiens, à la fois savants et dévoués, qui honorent la profession de médecin, et, pour apporter du soulagement à nos maux, ne comptent ni avec leur peine, ni avec leur vie ! On en sera que plus indigné quand on assistera ensuite à l'exploitation éhontée de la crédulité qui se poursuit sous nos yeux. Devant les exemples si frappants que nous citons, tout le monde voudra s'associer aux efforts que font les médecins pour s'opposer à des pratiques souvent criminelles.

La profession de médecin est l'une de celle qui exige le plus de dévoûment. Ni l'habilité ni l'expérience ne suffisent ici, et tout le savoir du monde n'y pourrait remplacer les qualités morales. Il y faut, de toute nécessité, le désir passionné de faire du bien, d'apporter un soulagement à la souffrance humaine ; il y faut l'instinct de la lutte contre le mal, et d'une lutte où l'on expose soi-même sa vie. Le courage, l'abnégation, l'esprit de sacrifice font _ au sens littérale du mot _ partie du métier.
AUX PRISE AVEC LE DANGER QUOTIDIEN.
En effet, la contagion est toujours là qui guette le médecin, à l'hôpital, au foyer domestique où il porte ses soins, au laboratoire où il poursuit ses études. avant la magnifique invention du docteur Roux, la découverte du sérum antidiphtérique, que de fois elle s'est renouvelée, au chevet du petit malade atteint, de diphtérie, l'affreuse scène de la trachéoto-

mie ! L'enfant est là, étouffé par l'asphyxie. Autour du berceau, le père et la mère, torturée d'angoisse. Quand le médecin a compris qu'il ne peut plus rien attendre de la nature, son parti est pris : il va ouvrir la petite gorge pour y faire entrer l'air sauveur. L'incision est pratiquée ; mais le sifflement espéré ne se fait pas entendre : l'air n'entre pas. Comme un rideau, derrière lequel la mort s'embusque, une fausse membrane obstrue la trachée. Les secondes sont comptées... Alors le médecin se penche et, de sa propre bouche, aspire sur la blessure le poison infernal et les tissus qu'il a nourris. L'enfant est sauvé !
Bien des fois, hélas ! son sauveur était perdu. Ce fut, en 1877, le docteur Cintrat ; le 23 juillet 1882, le docteur Closel de Boyer, chef de clinique à l'hôpital des enfants malades ; bien d'autres encore, tel que Cossy et ce jeune docteur Girard qui, pendant l'opération, reçut quelques gouttes de sang dans l'oeil et se fit une piqûre à la main gauche. Il ne se garda aucune illusion, annonça

 

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à sa femme qu'il été perdu, et suivit en suivant sur ses doigts, où se répandait une teinte bleuâtre, les progrès de l'asphyxie.

    On composerait tout un livre d'or de l'internat. Chaque hôpital y aurait une ou plusieurs feuilles. Nous y pourrions lire avec

multiplier ses actes de dévôument. En 1720, la peste sévissait à Marseille, et les cadavres jonchaient les rues. Les médecins ne pouvaient rien contre un fléau dont ils ne connaissaient ni la nature le remède. Ils voulurent du moins obéir à leur con-

admiration celle de l'hospice des Enfants Malades. Elle n'aurait qu'à reproduire la plaque où l'on a gravé les noms des victimes de leur dévôument : Henri Giboulon, in-

A l'Institut Pasteur : M. Sargent, préparateur de M. le Professeur Borel, inoculant à une souris un virus paludique.

Le mal est là, qu'il faut connaître pour le combattre. Insouciant des dangers qui le menacent, le médecin vit au milieu des animaux contaminés. Manie avec une tranquille assurance l'aiguille chargée de germes infectieux : que d'héroïsme simple exigent certaines de ces expériences où le savant risque sa vie à chaque instant !

science qui leur commandait d'aller au secours des malheureux. Ont les vit alors parcourir les rues de la ville, en vêtements de toile cirée, avec un voile sur la figure.

terne provisoire en médecine, vingt ans, mort de la diphtérie, le 10 août 1875 ; Léopolde Pourier, vingt-cinq ans, tombé du même mal le 30 janvier 1879 ; et trois ans plus tard, le 24 mai 1879*, Jacques Abbadie-Tourné, interne de troisième année. Parmi ces martyrs du devoir, le nom d'une religieuse : Emélie Perrier.

EN TEMPS D'EPIDEMIE. _ LE DEVOÛMENT NE CONNAIT PAS LE NOMBRE DES ANNEES.
C'est surtout pendant les épidémies, quand le mal multiplie ses coups, que le médecin a l'occasion de se prodiguer et de

Cet accoutrement les faisaient ressembler à des momies, mais à des momies vivantes que la mort n'épargnait pas. Utilisant les recettes ordinaires de la médecine, ils s'efforçaient, sinon de guérir, au moins de calmer les maux des maladies. Au dehors, ils dirigeaient l'enlèvement des cadavres qu'on avait entassés pêle-mêle. Hélas ! de tous ces braves, aucun ne devait survivre à son sacrifice.

   La fièvre jaune sévit au Sénégal : un vieux médecin de la marine, Chassaniol, quitte à soixante-quinze ans sa ville, son foyer, sa famille ; il s'embarque, afin d'aller porter aux malades ses soins et le fruit de

 

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sa longue expérience. Exploit plus étonnant encore : en 1892, pendant l'épidémie cholérique du Havres, le docteur de Bossy, à cent un ans accomplis, prodigue de jour et de nuit ses soins aux indigents. Depuis longtemps, le vieux praticien s'était retiré du service. Les rues de la ville, où il avait si

 traite cachée où elle s'embusque, prête à fondre sur nous. Cette chasse passionnante est plein de périls. Le médecin s'expose lui-même

longtemps  exercé sa profession, étaient déshabituées de le voir aller et venir d'une maison à l'autre. Mais, devant l'invasion de l'ennemi,

 

 

le voila qui s'enrôle, volontaire en cheveux blancs, parmi les jeunes recrues. Comme le dit en termes frappant le rapporteur de la société de sauvetage, en ce cas extraordinaire :
"Dans cette profession, il n'y a pas de limite d'âge".

C

EUX QUI PRENNENT LEUR PROPRE CORPS POUR CHAMP D'EXPERENCES.

Le médecin n'attend pas que le mal se produise pour essayer de le guérir, car souvent il serait trop tard. Sa tâche est alors d'en poursuivre la cause jusque dans la  re-

 

 

 

 

* Nous avons pris le parti ne pas corriger les fautes d'orthographes du texte d'origine comme les erreurs. Ainsi, Jacques Abbadie-Tourné est décédé en 1882, trois ans plus tard après celui de Léopolde Pourier survenu en 1879.

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