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Hervé
Messager fut le kinésithérapeute de Vincent Humbert,
c'est lui qui l'a accompagnée durant toute la période
d'invalidité de ce jeune pompier victime d'un accident de
la route. Nous ne nous étendrons pas sur la pertinence de
sa demande d'euthanasie, sur le degré exacte de son impotence.
Si nous vous proposons cette vidéo ce n'est pas pour semer
le doute sur l'opportunité ou non de pénaliser un
act puni par la loi mais pour aborder imparfaitement bien sur la
thématique qui nous occupe. Masser, dans le but de maintenir
le corps dans ses connections avec le monde, que cela prennent une
dimension thérapeutique par la kinésithérapie
ou d'accompagnement vers la mort, le toucher, toujours reste le
dernier ancrage mutuel de l'ordre de la chaîne. Toucher c'est
tenir, c'est retenir l'autre dans ses préoccupations de l'instant.
Ce que je tiens, ce que je touche c'est une parti de toi, une part
de moi qui s'attache à dire l'importance que j'octrois à
cette rencontre de nous. Le souvenir est une pensée, une
projection, le toucher une flagrance, la réitération
de l'existence de l'autre et du sens que nous lui avons donné.
Quoi que l'on puisse dire de cette affaire, des raisons religieuses
qui auraient poussé ce kinésithérapeute à
revenir sur ce fait acquis de la douleur réparé par
la non application de la loi en terme d'euthanasie, nous sommes
là confronté là à la perception de la
mort par un professionnel du touché. Son témoignage
est plus que celui d'un thérapeute, il est celui d'un touchant,
d'un "masseur de ces mains". Ce que ses mains ont pris
de lui ont gardé en elle cette souffrance discrète
qui chemine dans son propos. Décès justifié
ou non, c'est mon mal être de toucheur qui me fait dire cela
et ce que je dis de ce malaise ne peut être réduit
à l'importance d'une cause plus impérieuse encore
rendue intouchable par la mort de son sujet. Mourir n'est ni pire,
ni plus inféodant que souffrir. L'Ordre des kinésithérapeutes à raison lorsqu'il dit que masser n'est pas anodin mais il a tors lorsqu'il prétend conserver dans la loi se que le corps renferme depuis bien longtemps, avant même que tout hommes y prétendent, le tactile. Masser pour communiquer avec autrui ne saurait être puni comme un crime, surtout quand c'est le crime que l'on puni lorsque au lieu d'interrompre la vie on tente de la poursuivre jusqu'au bout de nos doigts. Crime de massage, cela ne saurait rester longtemps le cas mais cela l'aura été en France jusqu'à la peine Humbert, exercice illégal de la médecine. Justifié ou non le mal n'est pas dans ce que l'on fait mais dans ce que l'on s'est interdit de faire, c'est là que se loge le remords. Quand est-ce que la France invitera tous les masseurs et masseuses qui le désires, à masser dans les unité de fin de vie, dans les hôpitaux psychiatriques, les prisons plutôt que de se draper dans ses convictions hautaines de détenteurs de la science qui n'en est déjà plus une à vouloir à ce point isoler l'hommes des touchés qui le raccroche ? Les masseurs et masseuse
du monde entier de part leur attachement au toucher, de par la proximité
qu'ils et elles ont tissé(e)s avec le vivant en font des
appreneurs de vie et des thérapeutes à part entière
mais cela n'enlève rien à ceux qui ont fait de la
thérapie leur façon de se rapprocher du corps. Même
si la kinésitherapie à constitué un savoir
elle ne peut s'exercer tout à fait à poursuivre les
approches parfois plus anciennes qu'elle. Ce n'est certes pas l'ancienneté
qui fait la valeur d'une technique mais l'empirisme n'est jamais
dénué de tous résultats, et c'est aussi celui
des rebouteux, c'est aussi celui de la méthode de Ling, elle-même
empruntée aux connaissances vénérables du Cong
fou, que Gorgii put théoriser en 1848 la kinésithérapie.
Mais s'il est avéré que l'on peut soigner par le toucher
il est aussi que l'on peu désapprendre à vouloir le
garder à soit seul.
Texte produit
par le CFDRM libre de droits non commerciaux à l'exception
des extraits prononcés, visant à enrichir ces travaux. juin 2008 |
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