Ce
livre est fait de phrases superbes, de mots à
destination des masseurs et des masseuses mais aussi
de tout ceux qui ne veulent pas se laisser déposséder
de cet art de vivre qui appartient pour moitié
à ceux qui l'exercent tout autant qu'à
ceux qui le pratique.
Nous
avons là, sans conteste, la bible du professionnel
qui souhaite trouver des réponses adaptées
à son quotidien, ainsi qu'un argumentaire constituant
des phrases-type qui lui sera possible de reproduire
sur demande.
Chaque
minute utilisé est une minute payée
Ce
livre s'adresse à deux publics Masseur(se)s confirmé(e)s
ou non et à leurs massé(e)s pratiquant
cet art et souhaitant en savoir d'avantage sur les coulisses
d'un institut. J'ai voulu comme le font les restaurants
de luxes afficher les cuisines du massage à destination
des professionnel(le)s et démontrer que les mécanismes
très judicieux du massage français pouvaient
tout autant être révélés
aux non initiés. Ainsi, rien n'est à cacher,
les toques sur la tête vous trouverez dans les
cuisines :
Masseur(se)s
confirmé(e)s ou non :
une
bible du massage ; des arguments pour répondre
sous forme de des phrases-type ; les tenants et les
aboutissants du massage français.
Grand
public pratiquant ou non :
Ce livre est à la fois une bible de la cuisine
interne à destination des masseurs professionnels
déclinant pour leur montrer l'intérêt
d'une technique devenu la plus rentable du marché
qu'un ouvrage écrit pour le grand public afin
de lui donner à voir toutes les ficelles pratiques
et de prouver que l'on peu s'adresser à une seule
et même communauté masseur/massé
Massage français, la Révolution
d'une technique
Rentable et éthique.
*********
Préface
En
fait je pose ici juste ma base de travail, je questionne
la philosophie qui sillonne les chemins de traverse
du massage, mais ce livre n'est pas autre chose que
mon carnet de pensées. J'écris ce que
me dicte mon esprit et j'interroge par Open-Office interposé
le sens des mots comme dans un étrange jeu de
stratégie.
Être
masseur me confronte et me conjugue tout autant à
l'autre, je suis l'un, je suis l'autre, singulier mais
participant à des flux d'intrants, d'extrants
dont les mécanismes m'échappent tout autant
qu'ils me formulent. La seule utilisation du verbe être
pour qualifier ma profession est déjà
en soi la source de l'inextricable, de l'insoluble qui
fonde mon altérité. Être vis-à-vis
de l'autre, être au-delà de l'autre, par-delà
l'autre définit l'exercice de rester soi tout
en étant qu'un rhizome au sain d'un tout. Je
ne suis qu'un neurone dans sa résille pour lequel
écrire relève de l'influx nerveux, passant
à ceux qui me lise ce que j'ai perçu d'un
environnement type que j'exploite en partage avec eux.
Je
ne souhaite pas que ces écrits soient la juxtaposition
de post-it qui se seraient épaissis avec le temps,
je veux qu'un ton nouveau exprime les courants phréatiques
qui s'exercent en souterrain de chaque massage, avec
lui ou malgré lui et dont je suis le spectateur
parfois malheureux. Spéléologue passionné
je constate les influences de ce manque de connaissance
des profondeurs que nos doigts sondent parfois sans
même s'en rendre compte, intervenant dans l'intime
comme un derrick pétrolifère forant sans
cesse les sanctuaires de l'antarctique, les yeux rivés
sur ses comptes de résultats, mais in-instruit
plus qu'indifférant aux effets qu'il occasionne.
Masser
est l'occasion de ce confronter à cette nature
si réaliste du corps qui voyage mais il faut
aussi parfois se poser, un carnet à la main,
et savoir faire parler un intime raisonnant de ses milliers
de mots justes. Je les connais ces mots puisque mon
corps les contient, tu les connais ces mots puisque
ton corps qui les contient, sussurés tout le
temps mais chassés toujours jusqu'à ce
qu'il s'inquiète de n'être jamais que le
corps d'un mortel, alors mes mains si bavardent sur
des corps en silence abandonnent la pudeur de ne dire
que par le geste ce que la parole peut répéter
au risque de sembler insistant.
Ce
livre est mon garde-idée, chaque paragraphe est
presque le synopsis d'un nouvel ouvrage, si tant est
que l'on veuille en exploiter les propositions et je
me délecte déjà de la jouissance
d'écrire ce qui suit au nom de mon métier.
C'est une base de travail, quelque chose d'où
je peux repartir à tout instant dès lors
que mon cerveau voudra bien s'immiscer dans ce ductus
de pensée et j'en ai déduis que si cela
se présentait comme un atelier de l'écrit
duquel on peut entrer ou sortir pour prendre ce dont
on a besoin, d'autres pourraient peut-être à
leur tour saisir les outils que j'ai dégagés
pour instruire à leur manière notre communauté
de masseurs qui, nous le savons bien, manque cruellement
d'intellectuel(le)s. En fait l'homo sapens sapiens est
un intellectuel(le) qui souvent s'ignore mais dès
lors qu'il consent à sortir du sens prestigieux
qu'on lui prête pour comprendre la qualité
de tous à être en capacité de penser
son environnement pour l'expliquer au plus grand nombre
alors on se rend compte que ce savoir est inconsciemment
porté et restitué dans le processus de
pensée.
Ethique, morale ou déontologie,
laquelle choisir pour diriger ou plutôt
étayer notre quotidien professionnel ?
http://pierre.coninx.free.fr/lectures/ethiquemorale.htm
L'exercice dans
lequel je me propose d'entrer devant vous n'est pas
académique et dénué des connaissances
profondes qu'exigent habituellement une telle initiative
mais quelle liberté qui ne s'exerce pas peut
encore honorer l'homme qui la porte, soit-il masseur,
et qui jamais se penchera sur nos métiers si
ceux qui l'exercent rechignent à participer au
concert des mots ? Le risque d'être contesté
n'a pas le poids d'un scrupule face à l'assourdissant
silence de ceux qui se taisent.
Paul Ricoeur écrivait
en 1990 "Faut-il
distinguer entre morale et éthique ? A vrai dire,
rien dans l'étymologie ou dans l'histoire de
l'emploi des mots ne l'impose : l'un vient du grec,
l'autre du latin, et les deux renvoient à l'idée
de moeurs (ethos, mores) ; on peut toutefois discerner
une nuance, selon que l'on met l'accent sur ce qui est
estimé
bon ou
sur ce qui s'impose comme obligatoire. C'est par convention
que je réserverai le terme d' « éthique »
pour la visée d'une vie accomplie sous le signe
des actions estimées bonnes, et celui de «
morale » pour le côté obligatoire,
marqué par des normes, des obligations, des interdictions
caractérisées à la fois par une
exigence d'universalité et par un effet de contrainte."
Le
terme de morale a toujours eu chez moi une connotation
primitivement religieuse et très tôt je
l'ai évité pour ce qu'il charriait d'impliquants
historiques basés sur l'exclusion de celui ou
de celle qui ne s'y conforme pas. Mais très vite
mon esprit, à la suite de l'art du massage français
que je développe, est revenu avec ses kit de
signifiants moraux auxquels il me fallait bien répondre.
A vrai dire, rien
dans l'étymologie ou dans l'histoire de l'emploi
des mots ne nous impose de faire une différence
entre morale et éthique nous dit Paul Ricoeur mais nous
voyons bien que les mots possèdent leur propre
charge sociale, culturelle et que ceux qui disposent
d'une telle amplitude au point d'en avoir modifié
l'histoire des hommes ont laissé une emprunte
certes similaire mais pourtant pas identique. Alors,
morale, éthique, ou déontologie,
laquelle choisir pour diriger ou plutôt étayer
notre quotidien professionnel ? Qu'elle base donner
à ces mots en massage ?
La morale
Si telle que la défini
Paul Ricoeur
la morale s'impose comme obligatoire, avec son lot de scansion normative,
d'interdictions caractérisées à
la fois par une exigence d'universalité et par
ses effets de contrainte, alors seule laissée
à l'appreciation de chacun elle peut s'exprimer.
Mais comment
mesurer la pertinence de la direction qu'elle me suggère
si je ne l'éprouve jamais que comme une intuition ? Le passif historique,
religieux, spirituel doit être conscient pour
être tout-à-fait valide dans ma chaîne
décisionnelle même si je lui concède
une part métaphysique qui m'échappe. L'assujettissement
a une part d'inconnu à laquelle on soumet son
libre-arbitre mais qui contient néanmoins en
germe la nature de sa révolte.
De
plus, comme à beaucoup de masseur, ces questions
reviennent inlassablement frapper à la porte
de mon esprit et l'idée de Dieu m'est devenue
avec le temps l'image d'un renoncement conceptualisé.
Si l'on me permet cette plaisanterie, lever les yeux
au ciel pour interroger une "Phantasmata",
une "image sans consistance" qui pense en
nous, est davantage pour moi l'illustration niaise de
ce qui s'apparente juste à une impossibilité
anatomique à regarder ce que l'on questionne
et qui se trouve en réalité juste derrière
mes deux globes oculaires, je parle de mon cerveau.
Si nous avions cette capacité de regarder notre
cerveau en face alors je pense que l'image d'épinale
du Martyre interrogeant l'esprit-saint siégeant
au ciel deviendrait celle d'un Oeudipe aux globes blancs
interrogeant son cortex. Mais si Dieu, stimulant
par les réponses qu'il m'apporte, n'est plus
qu'un réseau neuronale et gliatique et que ma
prière se fait impulsion électrique entre
deux synapses, cette part de moi ne peut s'extraire
pourtant tout-à-fait de l'espace que lui aménage
ce même auquel s'identifie la valorisation
du groupe. La valeur groupe est la pluralité
des perceptions et parmi celles-là, la spiritualité
me paraît une forme supérieure d'intelligence
et jamais je ne regarderai avec condescendance une vie
monastique, tant l'ascèse que nécessite
l'écriture, la lecture mais aussi le massage
se confond avec la forme, même si le fond ne constitue
pour moi qu'une autre voie aux interrogations humaines.
Mais
alors où est ce caractère d'universalité
que constitue la morale dans l'exercice ardue de la
réflexion déduite de toute éthique
puisque l'objectif ici est de les distinguer ? Le massage
procède par la confrontation des corps dans un
idiome qui lui est propre et dont les forces qui parfois
s'opposent instrumentalisent son libre-arbitre. Masser c'est être
dans un autre qui vous investi en retour et dans le cas présent,
la morale est cet autre qui occupe une parcelle de mon
champs de pensée démissionnée de
toute interrogations. Bien sûr que la morale se
questionne mais c'est elle plus encore qui réussi
le tour de force de vous amener à reformuler
votre posture en adoptant des figures imposées.
Ce qui s'impose à moi comme quelque
chose que je perçois d'obligatoire, comme une nécessité
de genre est l'expression de ce que l'on attend de moi
et non le résultat de ma propre altérité.
Là l'homo sapiens sapiens se questionne : Mais
attends Alain, tu ne peux pas lancer l'idée d'une
confrontation
des corps
dont l'idiome lui serait propre sans spécifier
ce que sont ces idiomes. Une question porteuse de sens
est l'illustration de sa nécessité absolue
à être formulée et donc à
lui amener une réponse. La particularité
des pratiques qui touchent au corps est qu'elles sont
fondées sur des acquis de genres, sur des modes
de communications qui échappent souvent à
notre entendement immédiat un peu comme une sorte
d'infa-langage qui vient de lui-même, une transcendance
de l'inné. L'idiome en massage est non pas tant
le re-jeux des corps par les mouvements que l'on connaît,
que le ductus technique qui fait qu'ils s'expriment.
C'est la double appropriation du ressenti dans ce qu'il
a de nécessaire au-delà de toute intention
formelle. C'est le mécanisme qui se délie
au passage d'une main mais en négatif de ce que
la technique cherche à faire. Plus largement,
il se constitue en un méta-langage inhérent
à de nombreux autres domaines, il ne s'agit pas
ici de glorifier les pouvoirs réels ou supposés
du massage mais juste de les spécifier. J'ai
l'étonnante impression d'être le premier
à tenter cette jonction, je me trompe très
probablement mais ma tentative de décrire le
massage en-deça des philosophies qui souvent
les structures et au-delà des techniques qui
les fonts se décrire me semble à l'instant
étrangement nouveau. Bref, méfions-nous
des effets d'optique de l'écriture et en disant
cela je souhaite juste signifier qu'il y a peut-être
ici un champs inexploité de l'analyse générale
des massages. Le caractère d'universalité
que constitue la morale dans l'exercice ardue de la
réflexion déduite de toute éthique
se trouve dans le renoncemement à sa subjectivité
pour rejoindre une posture collective de la faute. La
morale est selon moi une forme exacerbée de l'exaltation
de la perception que l'on se fait de cette faute construite
autour d'un impératif catégorique de la
catharsis. Cette catharsis dans sa forme aristotélicienne
est le transfère d'un afflux d'émotion
contrariées dans la représentation théâtrale
de la mise en lumière de l'inexprimable qui trouve
ici sa raisonance dans le meurtre, la vengeance. La
morale c'est faire ce qui est décrété
comme bien au nom de l'universalité
d'un dualisme manichéen destiné à
toujours extraire d'une gangue fautive un idéal
imposé.
Quelle est la nécessité
de la morale ?
Là où la
morale impose, l'éthique propose mais encore
une fois elle n'est pas à préférer,
ou à établir dans une échelle de
valeur, il s'agit juste de les connaître toutes
les deux pour tenter d'en estimer la force d'attraction
et les contraintes qu'elles exercent l'une sur l'autre.
Sur une planète des comportements nous aurions
au pôle Sud la morale connu pour être le
plus froid, au pôle Nord l'éthique et à
l'équateur la déontologie. Entre ces zones
géographiques évolue le vent des comportements
qui diffère chez chacun d'entre-nous à
cause de la topographie de nos vies, des reliefs de
notre éducation sur lesquels nous sommes en mesure
de peser en orientant nos choix profonds, en les motivants
d'expériences. La morale influe sur l'éthique
qui calque ses choix sur une base sociale plus large
et valorise le bien pour l'une, le mieux pour l'autre
ce qui donne l'impression qu'elles vont dans le même
sens à ceci prêt qu'elles ne vont pas dans
la même direction. La première va sur la
mise en cohésion de l'être avec le groupe
et l'autre est la scission
de l'individu avec ses appartenances d'affectation pour
instruire sa part de singularité. C'est cette
propension paradoxale avec sa nature que la morale trouve
dans son commerce avec l'éthique, elle s'approprie
par ce subterfuge de prolongation l'articulation qui
lui manque pour s'exprimer dans l'espace. Ainsi, le
Sud ne peut s'extraire du Nord et ne souffre aucune
préférence, ils sont le climat naturel
de la pensée et préside à l'orientation
de nos choix.
Comment s'exprime-t-elle
en massage ?
Le froid de la morale
nous paraît à ce point rigide qu'il contraint
nos avis mais j'en conceptualiserais
la nécessité par la représentation
symbolique de la borne milliaire des romains qui nous
sert encore aujourd'hui pour marquer le kilomètre.
La morale est une marqueuse de kilomètre, une
sorte de poissonneuse des Lilas [station de métro
parisienne qui, versus masculin est une chanson de Gainsbourg
pour ceux qui ne serait pas de culture française],
garante à chaque station de la validité
des repaires historiques et culturels que nous avons,
et entre lesquelles nous voyageons en permanence. Lorsque
l'on évolue dans le wagon du massage nous nous
confrontons en continue à ces paysages multiples
de réflexions sans lesquels nos comportements
seraient sujets à des sauts d'humeur très
déstabilisants pour nos proches.
Comme il est utile
de différencier la philosophie qui préside
à la destinée des hommes proposée
comme un ensemble de concepts décrivant les grandes
lignes de la pensée, et les philosophies qui
oeuvrent en souterrain à l'expression de bien
des massages traditionnels, il faut distinguer les deux
mouvements de la morale qui les nourrit. La moralité
de la philosophie comme courant de pensée me
semble intrinsèque au concept qu'elle défend
et parfois contraire, alors que la philosophie qui accompagne
comme une longue vertèbre les massages depuis
les origines me paraît unidirectionnelle et constante
allant pour chacune d'entre-elles, dans le sens de la
recomposition du corps-énergie en direction du
pur équilibre qu'on appel vulgairement le bien-être.
Est-ce
que la morale se dissocie de la philosophie et qu'est-ce
qui l'en distingue ? Il n'y a pas de philosophie sans
morale aussi contestable soit-elle par contre il peut
y avoir une morale distincte de la philosophie passant
d'un jeux d'idée à celui de la spiritualité
qui représente le plus grand vivier de directives
morales. Ce qui les distinguent c'est leur nature, l'une
terrestre et l'autre céleste, la première
pensée, théorisée, la seconde révélée.
La
morale est-elle subordonnée à la philosophie
? Dans l'acception que je lui prête ici, non puisqu'elle
engendre tout un courant de pensées parmi lesquels
se trouve la philosophie.
Je
reste là au raz des paquerettes des débats
qui se poursuivent encore de nos jours, mais quitte
à passer pour un Grigori Potemkine au pieds nus,
masseur de son état, je vous restitue ma propre
vision des concepts tels qu'ils s'ordonnent dans ma
tête et comment je les emboîte pour y faire
entrer le massage. J'espère juste avoir des contradicteurs
en mesure, non pas de me donner tors ce qui serait un
moindre mal, mais de m'apporter la raison sans laquelle
toute erreur et vouée à être crue,
au discrédit de tous bien sûr mais pire
encore à celui des arts que nous défendons
si passionnément, et ce serait alors mon moindre
bien que de m'être trompé si tant est que
l'on me rectifia. Qu'importent les hommes tant que vivent
les idées.
L'éthique
La morale c'est ce que
je dois faire pour me conformer aux règles et
l'éthique ce que je peux faire pour être
au plus juste de mes préoccupations profondes.
Lorsque j'ai découverts
l'éthique comme
n'importe quel homo sapiens sapiens se confrontant à
un outil nouveau j'y ai immédiatement perçu
la place qu'elle aménageait à ma singularité dans
ce sens que contrairement à la morale elle semblait
davantage
me suggérer une voie possible parmi d'autres
qu'elle ne m'indiquait la seule à suivre en passant de la faute
à l'erreur.
Il y avait un déplacement de mon être vers
un territoire à conquérir entre la contrainte
des valeurs et la valorisation des contraintes dans
mon aspiration à comprendre les forces qui oeuvraient.
Là où la morale inféodait mon massage
à sa culture, car toute technique soit-elle nouvelle
subit des forces qui la contiennent, l'éthique,
elle, m'invitait à comprendre et à impliquer
le massé comme un relais à mon questionnement
et donc à ma différence.
Si
l'éthique à un rôle à ce
point structurel en massage, elle ne peut être
utilisée à contre-emploi dans sa seule
fonction inhibante mais disposer de relais réguliers
irriguant sa décision. S'abstenir de faire quelque
chose ne doit pas découler de la contrainte d'une
obligation mais participer au processus d'interrogation
qu'elle suscite afin que l'adhésion découle
de la compréhension et non de l'écrasement.
Ma pensée doit être stimulée, invitée
au congrès des forces qui mobilisent mon attention
et présider à l'accession de toute indépendance.
Tout lecteur a pour impératif de digérer
l'information pour la métaboliser en quelque
chose de digeste pour lui avec pour conséquence
d'accepter que sa décision ne coïncide pas
forcément avec son opinion d'origine ou même
la résultante du groupe.
Le
réflexe, l'obéissance est une forme de
déconstruction de la penser de toutes ses alertes
critiques, il procède par compression des
matériaux habituellement mis en concurrences.
Ce sont des alerteurs cérébraux qui émettent
par l'entremise du doute les signaux nécessaires
à la construction de la question. Ce n'est
pas tant ce que je fais qui pose problème que
ses conséquences mais la conséquence ne
doit pas être seulement estimée entre ce
qui est bien et ce qui ne l'est pas postulant entre
le gain et la perte, mais il se doit perpétuellement
de déplacer son champs réflexif vers ce
qui me met en capacité de produire ma propre
génération de réponse.
Je
dispose d'un stock de réponse celles qui sont
usuelles, qui n'exigent qu'un simple jeux de mémoire,
du genre "Comment-t-appelles-tu ?" mais aussi
de tout un arsenal d'outils, de réponses pré-contraintes,
de concepts que je vais mobiliser comme un jeux de Légo
lorsque le complexe éparpille mes certitudes
sans pour autant me faire renoncer à la jouissance-reflex
de formuler au plus juste un avis en vue de satisfaire
mon circuit de la récompense. Je crée
de la réponse, je la sécrète et
la confronte à celles que formulent les autres
au risque de devoir m'en dissocier et c'est là,
lors de cette dissociation que se trouve mon libre arbitre
le plus fiable entre le doute et la raison, entre l'acquis
des autres, le mien forcément moins nourrit et
l'absolue nécessité de trouver d'autres
voies. L'autre voie c'est l'échelon que personne
n'a encore emprunté, c'est assimiler le risque
de se tromper, de dévisser du haut de son jugement
escarpé que d'aucun qualifiait d'orbe et connaître
la mort sociale de celui qui a voulu s'éloigner
pour avoir raison contre tous. L'utilisation du
verbe avoir garde son influence positionnelle
lorsqu'il s'accompagne du mot raison puisque
la forme crée l'objectif, d'avoir raison,
c'est l'objectif, par contre, la possession du tors
contient en germe sa réplication et se trouve
immédiatement dévalorisée. Avoir
tors dessine en négatif le contour de l'index
dénonciateur et c'est le verbe qui toujours excuse
par ses excès l'impérieuse nécessite
de sa dominance, c'est pour avoir raison qu'on
s'accroche aux versant ardus des acquis et l'accomplissement
de ces vérités exige son lot de raison
mais aussi d'erreurs. Sans anomalie pas d'apprentissage
et sans apprentissage il n'y a que des vérités
révélées, l'extinction de tout
savoirs en passant par la mort du libre-arbitre.
Systématiquement
lors de votre massage, une semelle-éthique se
formera d'elle-même conduisant à isoler
l'intime du privé c'est-à-dire l'accessibilité,
la porosité qu'il y a structurellement entre
l'intime producteur d'affecte et le privée qui
installe la permanence de cet échange entre deux
individus. L'intime est l'organisation du sensible dans
la sphère commune des ressentis alors que le
privé est l'agencement personnel du sensible
dans sa sphère individuelle qui va filtrer le
nombre de personnes susceptible d'y entrer. Cette couche
isolante d'éthique est constituée par
votre intuition mais elle ne suffit pas dans la coordination
de ses actions. Que demande-t-on à l'éthique
? Justement d'enclencher les mécanismes correspondants
et proportionnés à la situation donnée
au lieu de laisser l'affect gérer tout seul des
phénomènes qui le corrompent. L'équilibre
se cherche à chaque massage comme un pole magnétique
qui se déplace et vous ne pouvez confier à
la gestion de l'instant par nature fluctuant la stabilité
requise pour rester crédible dans votre approche.
Anticipation
éthique
Il
existe des constantes, même dans la nature d'une
idée, et ces lignes dont on est en mesure d'appréhender
les reliefs servent de repères lorsque surgit
l'incertitude de nos émotions.
Ecrasement
au détriment de sa pensée personnelle
mais au bénéfice de l'exacerbation de
la pensée collective
Il
est aussi utile de différencier la philosophie
qui préside à la destinée des hommes
de celle qui oeuvre en souterrain à l'expression
des massages asiatiques.
La
déontologie
La déontologie
se situe à l'équateur du globe de la représentation
que je vous proposais plus haut si l'on consent à
placer schématiquement la morale à pôle
Sud et l'éthique au pôle Nord, elle est
l'extraction froide des valeurs de la morale et des
exigences de l'éthique pour former sui
généris sa propre dynamique. Elle n'est
pas l'addition des deux, mais la génération
fonctionnelle d'une batterie d'acquis prés-établis
en vue de s'affirmer dans une posture commune. Si l'on
prend l'exemple du
passage de la faute (décrétée par
la morale) à l'erreur (supputée par l'éthique),
on voit que la déontologie opère un glissement
de l'erreur vers une confrontation de conformité
avec la ligne qui se systématise à chaque
séance. La
déontologie est en fait une fixateur d'éthique
au bénéfice d'une profession. Elle consigne des éléments
de consensus en affirmation de ses règles.
*********
à
une différence subtile entre identité
et intégrité
Ingression
Le regard que l'on porte
sur les autres au travers du dialogue est assez similaire
à la vision du chien. Vous regardez une gestuelle,
un corps dans l'expression, le mouvement de ses lèvres
desquelles les mots prennent sens, l'écoute fait
fonction de pupille mais l'image globale restera de
qualité relative jusqu'à ce que vous y
rajoutiez la lecture. Mais lire c'est encore
voir seulement c'est aussi changer
d'espace, c'est intégrer la culture profonde
de l'autre ce qui a pour effet de pixéliser l'image
que vous en avez et de vous rapprocher de la vue humaine
dans ses acceptions. La vue est souvent perçue
comme le sens de la futilité, du paraître
de la distinction sans discernement. Oui mais voir il
y a aussi le lire et restituer à la vue le lien
originelle qu'elle entretient avec le cerveau et donc
son intériorité. C'est juste superbe d'écrire,
de voir ce corps renoncer à vivre dans le l'espace
social le temps de ce long travail juste pour tenter
de passer à d'autre le bonheur immarcescible de penser ensemble,
et honnêtement, avoir vécu la courteur
de la vie humaine pour avoir fait cela, justifie la
toute joie d'être. En fait c'est cela que je ressens
lorsque j'adopte l'autre forme d'écriture que
me propose le massage, écrire sur autrui l'histoire
de la vie faite des caractères du mouvement.
Elle est la représentation
d'un parcours allant de la morale à l'éthique
pour arriver à la déontologie.
Elle
me suggère davantage qu'elle
ne m'indique
Dans l'écriture
on est plus dans la génération que dans
l'accouchement par ce qu'il suppose de constitution
par couche successive alors que l'accouchement
précise la nature de ce que vous allez accoucher
plus sûrement que l'écriture. On a rarement
vue une femme mettre au monde dans la consternation
général un flan aux raisins. Par contre
on a déjà vu des écrivain mettre
au monde une substance difficile à rapprocher
de ce qu'on était en droit d'attendre d'eux...
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